[Terminé] Par delà les griffes et les crocs - feat Gunzo Dar

codage par Laxy Dunbar

Par delà les griffes et les crocs

Je dois avouer qu’il est intrigant ce thé, enfin les noms sur le menu le sont d’une façon générale, mais j’apprécie de boire du thé. C’est sans doute les années passées avec Abigail qui avait de la famille anglaise et un goût prononcé pour cette boisson. Je suis devenu à la longue beaucoup plus thé que café d’ailleurs, mais une bière saurienne ne me ferait pas de mal non plus. Ce sera pour plus tard, il vaut mieux que je me désaltère et un thé sera parfait pour ça. Une boisson chaude va beaucoup plus vite m’hydrater. Je passerai à quelque chose de plus frais après.

Kai ▬ Je dois dire que non, je n’en n’ai jamais bu. Pourquoi ce nom ? C’est curieux ah ah !  

Connaissant les dinotopiens, il y a quand même peu de chance qu’il y ait du trilobite dedans, donc je me demande vraiment pourquoi ce nom pour le moins curieux et amusant.  

Il a mille fois raison de dire qu’elle se serait plu ici à Dinotopia. C’est l’endroit de rêve pour une chercheuse qui étudie les dinosaures. Ici, ce ne sont pas de simples ossements fossilisés vieux de plusieurs millions d’années. Ils sont vigoureux et bien portant et ont évolué d’une bien curieuse manière. Elle aurait été aussi fascinée que moi à l’idée de pouvoir les étudier dans le détail et de leur parler pour en savoir toujours plus. Vérifier les théories, les hypothèses sur eux aurait été un véritable bonheur pour elle. Heureusement que je suis le genre d’homme à avoir soutenu et écouté sa femme car du coup je suis plutôt au courant des principales théories sur les dinosaures ce qui me permet d’être surpris de certaines nouvelles et heureux d’en confirmer d’autres. J’ai hâte de les étudier et ma formation en tant que zoologiste et naturaliste me permettra de faire honneur à ta mémoire et à ton travail Abigail, je te le promets.

Kai ▬ C’est un rêve éveillé pour une personne comme Abigail ou moi de se trouver sur Dinotopia et assurément, votre peuple vit beaucoup mieux que la grande majorité des humains dans le monde extérieur. Vous jouissez pour une raison qui m’étonne encore d’une qualité d’air, d’eau et de nourriture exceptionnelle en comparaison et cela permet à la majorité d’entre vous de passer la barre des deux ans à ce que j’ai compris et en demeurant plutôt bien portant jusqu’à la fin. C’est incroyable.    

Quand nous parlons d’évolution du vivant, c’est toujours très compliqué car on ne peut pas directement dire “oui la poule est un descendant du tyrannosaure”, mais dans les faits, il y a une parenté de démontrée. Tout comme les raptors ont évolué pour avoir des plumes et ainsi donner naissance à la famille des oiseaux, ce qui tend à prouver de par la même qu’ils tiennent plus des oiseaux et donc des créatures à sang chaud que des reptiles. Pour autant, à l’époque, il y avait aussi bon nombre de reptiles, marins ou volant qui n’ont rien à voir avec les dinosaures eux plus proches une fois encore des créatures à sang chaud d’une façon général. Il dommage de ne pas pouvoir se projeter sur la façon dont auraient pu évoluer les créatures comme les skybax avec le temps, mais cette île est encore pleine de surprise.

Kai ▬ Vous avez raison. Je ne connais pas tous les dinosaures, je ne suis pas aussi calé que l’était ma femme, mais en effet dans ce cas-là, l’utharaptor représente une branche plus proche de l’oiseau que le Deinonychus. L’évolution des espèces est un processus incroyablement long et certaines sont des impasses et s’éteignent sans poursuivre leur évolution, c’est ainsi que va le monde. C’est d’autant plus impressionnant de pouvoir observer des créatures qui n’ont pas évolué dans leur aspect, mais dans leur structure profonde, au point d’obtenir la parole. C’est fascinant.    

On sert à ce moment nos deux thés et je prends le temps de m’harmoniser un peu avec son odeur. Il a un parfum de sous-bois et doit être obtenu avec quelques plantes locales je suppose. Je fais un léger signe comme pour trinquer avec mon interlocuteur avant de porter à mes lèvres le breuvage à mon tour.  

codage par Laxy Dunbar

Par delà les griffes et les crocs

Le monde extérieur, contrairement à l’île, est loin d’être un paradis. Les océans, les mers, les fleuves et les rivières sont polluées, tout comme le sont les sols. Nous exploitons plus que de raison les ressources de notre Terre au point de l’appauvrir un peu plus vite chaque année. Je ne peux pas m’empêcher de soupirer alors qu’il évoque à quel point le point agonise selon lui. Ce ne sont pas les mots pour m’expliciter le fait que le thé participe à la longévité exceptionnelle des dinotopiens qui m’aident à retrouver le sourire sur le moment.

Kai ▬ Ah oui, le monde ne va pas bien. Nous en venons à consommer plus de deux fois la planète chaque année ce qui la fait aller vers une très mauvaise pente. Mais je garde encore espoir. Tout n’est pas perdu.

Fort heureusement il y a encore des gens qui se battent pour essayer de faire que tout s’arrange, à commencer par les chercheurs qui innovent dans le but de nettoyer le monde. Je ne suis pas certain que tout aille mieux de mon vivant, comme tout le monde, mais j’ai l’espoir qu’un jour cela ira en s’arrangeant avec les générations futures. Il faut juste que nous ne fassions pas le pas de travers de trop dans la direction de notre anéantissement. Le pire serait que le monde s’autodétruise et que cette île soit touchée dans le cataclysme.

Le thé est très étrange, enfin, il change beaucoup des thés dont j’ai eu l’habitude. Il a un goût qui présente un caractère très prononcé rappelant l’odeur de l’humus de la forêt. Je dois bien dire que ça reste singulier, pas particulièrement agréable à la première gorgée, mais ça s’améliore légèrement à la seconde. Je suppose que c’est en pratiquant un peu que l’on s’habitude, mais je ne serais pas contre un peu de sucre dans ce thé, comme du miel par exemple.

Kai ▬ Assurément c’est fascinant pour cette raison oui ! Vous avez amplement raison là-dessus.

Je suis en pleine découverte de l’île et de ces merveilles qui sont incroyablement grisantes de mon point de vue.

Kai ▬ Il faut dire que dans le monde extérieur, entre les livres, les films ou les séries qui sont sortis sur le thème de dinosaures et le côté scientifique étudiant les animaux, c’est une chose incroyable de voir des dinosaures, enfin toute une faune normalement disparue.

Je ne sais pas si pour un dinotopien le plaisir serait le même car il pourrait voir de beaux paysages, mille fois plus étendus et sauvages que l’île, mais il aurait beaucoup plus de chance d’être déçu par la façon dont se traitent les gens. A moins d’être chanceux et d’atterir dans un endroit un peu sauvage où les gens sont encore de bonnes personnes, ou de tomber sur un bon samaritain, un dinotopien naufragé sera déçu d’être laissé à son sort.

Kai ▬ En fait cela dépend. Parler comme vous et moi ou votre compagnon avec une telle aisance et un vocabulaire très développé, non. Toutefois, certains oiseaux comme les perroquets ou les corbeaux sont capable de vocaliser. J’ai même fait la rencontre d’un homme ayant appris à un éléphant à souffler avec sa trompe dans sa bouche pour prononcer cinq mots coréens. Enfin bref. Mais chez les primates on a pu en apprendre plusieurs à signer, à pratiquer le langage des signes dans le but de se faire comprendre. En revanche beaucoup d’animaux s’expriment à des niveaux vraiment complexes comme vous le dites de vos carnivores ce qui est une sorte de réconfort pour ma part dans l’idée qu’on puisse trouver un moyen de communiquer et de nouer des liens avec eu un jour. Mais il me reste beaucoup à faire pour mettre à l’épreuve cette théorie bien entendu.

codage par Laxy Dunbar

Par delà les griffes et les crocs

J'ai une pensé remplie d’espoir alors que je songe à ces organismes de défense de l’environnement et plus particulièrement à ceux qui nettoient les océans et développement des moyens techniques de les purifier en retirant les plastiques d’ici quelques années. J’espère que la nature pourra retrouver un jour de sa superbe même si ce n'est pas gagné à cause de ceux qui dirigent le monde et ne veulent que profit et argent comme maîtres mots. Les dinosaures n’ont peut-être pas disparu partout, mais si cette météorite ne s’était pas écrasée, l’homme lui ne serait pas apparu et ce ne serait pas être pas un mal. Je sais bien que je fais partie de la civilisation que j’accuse et dont j’approuve la nécessité de la disparition, mais comment ne pas être accablé par l’horreur de voir un monde à l’agonie à cause d’une seule espèce qui se pensent au-dessus de tout ? Le monde se porterait mille fois mieux si nous n’avions pas évolué jusqu’à l’homme moderne d’aujourd’hui. Finir mes jours ici est peut-être une bénédiction, même si cela va devoir se faire sans ma tendre Abigail que je continuerai de pleurer encore un moment j’en suis certain. C’est comme toucher du doigt les portes du paradis d’être ici, même si la vie ne sera que plus difficile.

J’esquisse un large sourire alors qu’il estime qu’il serait sans doute dans le même état que moi dans un monde nouveau et peuplé de nombreuses espèces inconnues.

Kai ▬ Je suis content que vous pensiez la même chose. J’ai hâte d'observer toutes celles qui peuplent cette île, mais si cela peut intéresser les gens de votre peuple, je serais ravi de dessiner et décrire autant que possible les espèces que je connais issues du monde extérieur. Je crois savoir qu’il y a un musée de l’humanité, c’est là-bas vous pensez que ce genre d’ouvrages pourraient être appréciés ?

Je me rends compte que mes exemples ne sont pas très évocateurs pour vous d’ailleurs. Les perroquets sont des oiseaux tropicaux, il y a beaucoup d’espèces de ces oiseaux souvent très hauts en couleurs. Les corbeaux sont des oiseaux également, mais au plumage noir de jais que l’on trouve un peu partout, bien qu’il y ait également plusieurs espèces. Quant aux ours, il s’agit d’un grand mammifère terrestre plantigrade, un quadrupède qui sait se redresser sur ses pattes arrière, omnivore et pouvant selon les espèces avoisiner une tonne pour les plus gros jamais observés.

Je me calme un peu sur les explications et les descriptions. Même si je ne doute pas que cela l'intéresse sur le moment, je ne voudrais pas non plus saturer son cerveau et passer pour quelqu’un qui ne sait pas juger à quel moment il faut s’arrêter de parler pour ne rien dire.

Le patriarche m’explique qu’à une époque au moins, il y avait de la compréhension pour en venir à conclure les accords sur les territoires à ne pas violer. Ces mots sont très révélateurs d’une chose que je soupçonnais jusque-là, les carnivores ont également évolué, comme tous les autres dinosaures.

Kai ▬ Et bien voyez-vous, ça c’est précisément un point exceptionnellement intéressant ! Dans le monde extérieur, les carnivores comme tous les animaux en général n’ont pas suffisamment évolué pour comprendre des concepts aussi complexes qu’un accord partagé pour établir des règles auxquelles se tenir. Enfin pas tout à fait, car certains primates peuvent comprendre des règles complexes, et même négocier avec leur interlocuteur quand leur apprendre à signer pour se faire comprendre. Donc ces carnivores sur votre île sans doute très sauvages, mais ils sont capables d’avoir une réflexion poussée également et pourrait peut-être se montrer raisonnables si on amène le bon cadre pour cela... enfin pure spéculation de ma part bien entendu ahah ! Mais je m’emballe encore.

Je reprends une gorgée de thé et j’ouvre mon carnet de voyage pour consigner quelques notes suite à la conversation car c’est une piste plus qu’intéressante à poursuivre et à développer en parlant avec des experts des carnivores de l’île. Ce fameux professeur Pastel, je commence à croire que ce sera un interlocuteur de choix.

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Par delà les griffes et les crocs

Le patriarche me confirme bien ce que j’évoque devant lui. Le musée des humains, c’est un endroit dont j’ai entendu parlé par Cybelle, la demoiselle de la couveuse de Vidaba, mais malgré mon passage à Waterfall City pour quelques cours de langue saurienne, je n’ai pas pris le temps de m’arrêter à ce musée pour rencontrer ce fameux Mehen qui en est le conservateur. Il se peut que ce soit vraiment très intéressant d’aller parler à cette personne et voir si je peux aider d’une quelconque manière à mon échelle à faire progresser et augmenter la collection d’ouvrages dédiés au monde extérieur. Je ne suis pas une encyclopédie et beaucoup d’éléments seraient perdus avec moi car on ne peut pas toujours tout savoir.

Mon interlocuteur fait le rapprochement avec les perruches postales qui déclament les messages à leur destinataire et c’est exactement ça en effet. Il semblerait même que ces perruches, sans doute grâce à l'influence de l'île qui pour une raison inconnue a permis à des animaux d’évoluer vers le gain de la parole, ont développé un talent pour le verbe bien plus grand que leurs semblables du monde extérieur. Quand il évoque les ours, il est possible étant donné la faune de l’île que ce soit les ours des cavernes.

Kai ▬ Il est possible que vous parliez d’ours des cavernes. D’après les ossements que nous avons retrouvé dans le monde extérieur et ce que j’en ai compris, ils devaient être plus herbivores que leurs descendants, et plus petit que ceux que nous avons aujourd'hui. Il est dommage qu'ils se soient peut-être éteints aussi ici... Toutefois, je ne suis pas mauvais pour rester des semaines à arpenter les terres sauvages pour guetter une espèce possiblement disparue. Qui sait, peut-être que je pourrai vous donner un jour une bonne nouvelle ahah !

L’idée n’est pas déplaisante sur le fond. Après tout, pendant un siècle les pandas ont été considéré comme une invention d’explorateur ou comme une espèce récemment disparue alors que l’explication était simplement que leur nombre était trop faible et leur isolation loin de tout trop importante.

Je ne perds pas une miette de ce qu’il se dit au sujet des carnivores de l’île. Ils sont capables de penser de façon très élaborée pour avoir la considération d’accords à tenir. Déjà, il semblerait bien qu’à une époque donc il y ait eu des pourparlers entre eux et les dinotopiens, des rencontres où ils ont été capables de ne manger personne. À demi-mot il remercie la présence des roches solaires sans lesquelles l’île serait sous le joug des carnivores qui mèneraient la danse. Ce serait en effet une socité peut être beaucoup moins paisible sans ces pierres. La loi du plus fort serait demeurée celle en vigueur comme dans la nature du monde extérieur. Toutefois, il me parle aussi de lieux sacrés pour les carnivores et ça c’est très intéressant. Ils sont capables d’avoir des considérations au niveau du sacré. Ce n’est clairement pas à la portée des animaux courants et ça témoigne du fait qu’eux aussi ont évolué bien au-delà du simple statut de carnivores primaires. D’autant plus que Gunzo m’explique qu’il y a chaque année des désignés qui ont la permission un seul jour dans l’année de se rendre dans ces lieux, jusqu’à un certain point, sans qu’aucun mal ne leur soit fait. Cela témoigne une nouvelle fois d’une capacité cognitive bien au-delà de l’animal.

Kai ▬ Je trouve tout ça vraiment fascinant. Vous voulez bien me montrer sur la carte ces endroits dans le Marais ? Je ne voudrai pas tomber dessus sans faire attention et risquer ma vie de façon inconsciente.

Je fouille dans mon sac pour en sortir la carte que j’ai acheté avant de venir ici et la déroule sur la table. Cela me sera utile plus tard, c’est certain, mais pas tant que je ne serais pas un “désigné” qui aura le droit de s’y rendre. Il est hors de question de créer des problèmes. Je suis peut-être téméraire, mais pas inconscient et en aucun cas un criminel. Je ne fais rien sans en avoir vraiment le droit, en tout cas rien qui ne serait problématique.

Kai ▬ Je suppose que je pourrais toujours trouver de la documentation sur ces lieux sacré dans une bibliothèque. Il y aura bien quelque chose qui explique pourquoi ces lieux sont sacrés et comment ils sont.

Je continue de boire ce thé pour le moins singulier, mais à la longue on s’y habitue.

Kai ▬ Il faut prendre le coup avec ce breuvage. C’est assez déroutant la première fois ah ah !

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Par delà les griffes et les crocs

Le patriarche demande une garanti tout en se saisissant du crayon pour m’indiquer les différents lieux sacrés des carnivores du Marais Pluvieux. Ce n’est pas étonnant et à sa place j’en demanderais autant également. Il se pourrait que je sois un fou furieux totalement dans son idée de surhomme ou je ne sais quoi qui irait sans nul doute directement se fourrer dans les ennuis.

Kai ▬ Je vous le promets patriarche. D’ailleurs, j’aimerai bien que vous ajoutiez le territoire à éviter autour de ces endroits qui me vaudrait de périr sans aucune forme de pitié de leur part.

Je sors de mon sac de voyage la boite en métal qui contient de nombreux fusains et pastel de couleurs différentes et avec lesquelles j’ai donné beaucoup plus de caractère et d’authenticité au portrait d’Abigail. J’en saisi un cramoisi avant de le tendre au patriarche. Comme ça, je limiterai mes risques lors de mes voyages dans le marais à l’avenir.

Kai ▬ Il faudra que je fasse partie des désignés pour m’y rendre je vous le jure. Je respecte les lieux de cultes et j’ai fait cette promesse de nombreuses fois sans jamais la violer.

Il y a beaucoup de cultures à travers le monde qui tiennent en très haute estime des endroits en particulier et ne veulent y voir personne. C’est avec des hommes que j’ai traité par le passé, certes, mais je n’ai pas plus envie de violer un accord avec des créatures capables de me dévorer.

La petite réflexion de mon interlocuteur sur le thé ne manque pas de me conforter dans mon idée. Cette infusion est tellement forte que j’ai presque plus l’impression de boire un café qu’une tisane ou un thé. Toutefois, plus on en boit, plus on s’habitue à la chose. Cela devient moins désagréable en tout cas.

Puis le patriarche revient à nouveau sur le sujet des endroits interdit, expliquant tout en laissant planer le doute qu’il y a de bonnes raisons d’éviter ces endroits. Je ne connais pas encore la culture de Dinotopia, mais je pense que la documentation sur les Marais Pluvieux fera partie de mes premières consultations à la bibliothèque.

Kai ▬ Je n’en doute pas le moins du monde patriarche. Ce sont des endroits sacrés pour les carnivores et je pense que c’est tout ce dont j’ai besoin pour respecter ma promesse. Je vais me renseigner sur le sujet évidemment pour appréhender au mieux ces créatures, mais j’attendrai de devenir un authentique dinotopien s’il le faut. Après tout, de ce que j’ai compris, j’ai le temps devant moi maintenant ahah !

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Par delà les griffes et les crocs

J’écoute avec attention les explications bien avisées du patriarche de la ville qui m’explique et me montre les différents endroits ainsi que les territoires des carnivores sur l’île. Je comprends un peu mieux de quoi il retourne et je peux avoir un visuel très marqué sur les zones où ils se trouvent tous. Je profite d’avoir la carte tendue au milieu de la table et de sa démonstration pour entourer les points précis des lieux défendus avec ardeur par les carnivores, pour dresser un périmètre autour. Je prends assez large pour ne pas prendre de risque plus que de raison. Je le trace en pointillé rouge pour me laisser un visuel sur la carte bien entendu et je prends une distance de sécurité d’environs trois kilomètres de rayon pour ne clairement pas risquer de tomber dessus ou m’approcher trop près. Je vais sans doute me procurer une autre carte et celle-ci va me servir pour cartographier les territoires de carnivores. A moins que...

Kai ▬ Gunzo, je peux vous appelez Gunzo ? Excusez-moi, mais est-ce qu’il est possible de trouver des cartes détailles du Marais Pluvieux et des différentes régions dont vous me parler, qui seraient en grand format ? Ça m‘aiderait beaucoup pour mes travails futurs et surtout, j’ai peur de mettre trop d’information sur celle-ci. J’aimerai voir avec vous si de telles cartes existe pour que vous me montriez les différents territoires que vous avez identifié pour les meutes ou les individus solitaires et comment ils sont répartis à travers ces régions. Ce n’est pas pressant bien entendu. Cela peut attendre. Je compte passer la nuit ici et sans doute essayer de parler avec des gens de votre ville également.

En tout cas je prends la mesure de la présence des carnivores dans l’île car le Marais Pluvieux est une vaste région et les canyons qu’il me montre et où se trouve des ptéranodons le sont tout autant ainsi que la région de la forêt noire. Ce serait parfait d’obtenir un ensemble de cartes présentant chacune de ces régions en grand format et dans le détail. Je pourrais ainsi essaye d’obtenir des informations auprès de dinotopiens locaux qui pourront me renseigner sur la présence des carnivores. Si je peux connaître le territoire approximatif des tyrannosaures solitaire ou vivant en groupe, ainsi que des meutes des différentes espèces de raptors, ainsi que des autres carnivores comme les baryonyx ou mosasaures, ça va beaucoup m’aider à profiler mes expéditions et itinéraire en milieu hostile.

Je suis un peu plus désolé en apprenant que jamais je ne pourrai être un désigné, à moins de devenir un commandant de gardien d'habitat ce qui à priori n'est pas près d'arriver. C'est dommage, car je devrais uniquement compter sur ce qui figurera dans les livres que je trouverai à WaterFall City, mais ce n’est pas grave, c’est le propre de la science que de se baser sur les ouvrages laissés par ceux qui ont été faire l’expérience du terrain. J’esquisse un sourire tout de même en retour.

Kai ▬ Je comprends, ce n’est pas grave. De toute façon, je suis plus zoologiste qu’archéologue ahah ! Rien que de savoir que les carnivores autorisent une journée par an à des personnes pour se rendre dans ces lieux est en soit une preuve d’un comportement très intéressant à mon sens et qui se suffit à lui-même de mon point de vue.

J’ai tout le temps pour apprendre et me faire à cette île et ses mystères maintenant et le patriarche est tout à fait d'accord avec cette remarque. Je ne manque pas de lever mon verre de thé pour trinquer avec lui sur cette bonne entente qui naît entre nous.

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Par delà les griffes et les crocs

Je suis content de la nouvelle que m’apporte Gunzo. Ils ont bien des cartes de disponibles qui sont bien plus intéressantes de mon point de vue au niveau du Marais pluvieux. Rien n’est moins sûr pour les autres régions, mais s’il est nécessaire, j’irai me fournir directement sur place chez les locaux qui pourront également sans doute me renseigner sur les habitudes des carnivores de leur région, leur répartition géographique, le découpage présumé de leurs territoires et tout ce qu’il y a à savoir. Les scientifiques sous estiment tout le temps les locaux, mais c’est un tort ! Qui sont les mieux placés pour savoir comment se comportent les animaux d’une région si ce ne sont pas ceux qui y vivent tout au long de l’année depuis des générations ? Je suis ravi de ma rencontre avec le patriarche car lorsque je me penche sur la Marais Pluvieux, je vois bien malgré tout qu’il s’agit d’une très vaste région qui comporte énormément de risque et dont il vaut mieux connaître le moindre recoin pour ne pas risquer de s’y perdre. A défaut, une carte précise de l’endroit et permettant d’avoir un visuel beaucoup plus aboutit et détaillé que la mienne montrant toute l’île dans son ensemble. Il y a tout un tas de fleuves, rivières et ruisseaux ou torrents dans cette région qu’il vaut mieux connaître pour éviter de faire des détours monumentaux. De même, une fois que j’aurai cette carte en ma possession, une nouvelle séance avec le patriarche me permettra de placer les différents carnivores dessus et de connaître leurs territoires afin de les observer un jour plus facilement en sachant où chercher, mais aussi de choisir avec soin des itinéraires de route qui minimiseront les risques. Il n’y a pas de risque zéro, c’est certain, et il y aura toujours des carnivores isolés qui navigueront çà et là, mais si peu réduire le risque un maximum c’est mieux.

Le compagnon du patriarche ne se gêne pour venir jeter un coup d’œil malicieux auprès de nous et de la carte étendue sur laquelle son alter-ego humain m’indique encore des informations. Je ne rate pas l’instant pour tourner doucement les pages de mon journal et à l’aide d’un fusain je commence à croquer rapidement la créature. Des traits rapidement pour structurer la position de son corps et comment il a l’air d’être plié, puis grossièrement son aspect. Je finirai sans doute de tête plus tard car c'est à ce moment-là que le tavernier fait son retour auprès de nous en montrant qu'il a visiblement entendu, ce qui attire une réflexion de la part de l’archéoptéryx sur ses oreilles qui trainent.

Kai ▬ Ma foi, vous êtes bien urbain. Oui en effet je cherche bien à me loger pour une, voire plusieurs nuits. Une chambre ici serait parfait et si vous avez besoin de quoi que ce soit en échange, je ne peux pas vous offrir grand-chose à part de vous offrir mes services pour payer mon séjour.

Pour l’instant on ne peut pas dire que j’ai de quoi vraiment offrir un troc en bonne et due forme avec les gens. Je n’ai que peu voyager et j’ai récolté de ou trois choses çà et là et il me reste encore quelques tucs donnés par Sany pour mon voyage.

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Par delà les griffes et les crocs

Le patriarche a été très généreux avec moi en informations et j’estime que je lui suis déjà redevable pour l’aide qu’il m’apporte même si de l’extérieur, parler n’engage à rien et ne coûte rien à part un peu de temps ce qu'il m'accordé. C'est un homme occupé, mais il n’a pas hésité un seul instant pour se détourner de ses occupations et rester avec moi pour simplement échanger sur la région qu’il connaît sur le bout des doigts. Les dinotopiens sont décidément des personnes très bonnes, accueillantes et généreuses et cela tranche totalement avec le reste du monde se disant moderne mais qui laisse des gens totalement dans la détresse et la misère sociale au point qu’ils meurent de faim et de froid dans les rues dans grandes mégalopoles. En plus des informations, le chef de la ville me propose même de régler la note à ma place ou de m'accueillir chez lui. Cela est presque gênant de mon point de vue, moi qui n’ai pas l’habitude de tant de générosité. Le tavernier n’en revient pas moins à la charge en soulignant qu’il aurait bien besoin d’aide dans son établissement et qu’il accepte le marché.

Kai ▬ Je vous remercie infiniment pour votre proposition Patriarche. Mais je ne veux pas abuser de votre gentillesse d’autant plus que je ne suis pas certain de reparti demain.

Je me tourne à nouveau vers le propriétaire des lieux alors que Griffe d’acier ricane allègrement depuis que ce dernier a attendu et compris que le tavernier avait lui-même écouté depuis un moment la conversation.

Kai ▬ Puisque ça vous va, nous avons un accord. Un honnête travail contre le gîte ça me va parfaitement !

Je tends ma main vers l’homme en espérant la serrer comme pour sceller notre accord. Il me semble que cela se fait ici également. Je pense que ce sera profitable pour nous deux en plus de ça car il a l’air bien curieux le bougre. Comme nous sommes deux dans ce cas un échange culturel pourrait bien se faire entre nous ce qui n’est pas pour me déplaire, loin de là même !

codage par Laxy Dunbar

Par delà les griffes et les crocs

Passer plus de temps avec le Patriarche de RaptorTown n’aurait pas été un mal, bien au contraire nous aurions pu prendre le temps de faire plus ample connaissance et parler de carnivore dont je sens la passion l’habiter également. J’ai l’habitude maintenant de voir les dinotopiens qui n’arrêtent pas de me dire que ce n’est rien et que la générosité fait partie intégrante de leur culture. Toutefois, comme le troc est là, il ne faut pas trop que je prenne l’habitude de compter sur cette générosité de leur part et que je gagne ma croute comme tout le monde.

C’est au moment où tout va bien que tout se détraque il parait et ce n’est que juste après l’engouement du propriétaire de la taverne que cela se dégrade. Une femme fait irruption à la recherche du chef de la ville pour lui dire qu’il y a des ennuis à l’Est. Des hommes à eux ont relevé des pièges posés par les outsiders, une communauté bien en marche de la société dinotopienne de ce que j’ai pu comprendre. La jeune femme en elle-même est vêtue de plusieurs pièces faisant penser à une armure légère en cuir, idéale pour se mouvoir avec aisance tout en étant protégée des chocs possibles. Il ne faut pas longtemps pour que Gunzo ne réagisse et dise qu’il doit impérativement y aller avant d’ajouter que la note est pour lui. Je lui lève mon verre avant de le regarder quitter les lieux.

Kai ▬ A très vite mon ami !

Le tavernier n’est pas en reste et il ne se prive pas pour y aller de son petit commentaire sur les outsiders. En mon for intérieur je repense à ce Paytah que j’ai rencontré avant d’arriver à RaptorTown et qui m’a laissé une bonne impression. Je pense qu’ils ne sont pas tous comme ça, mais il est évident qu’ils ne peuvent faire partie de la société de l’île comme tous les autres. Il faut quand même être assez peu évolué ou très borné pour ne pas voir tout le potentiel de vivre de cette manière. Ce n’est pas le bout du monde de renoncer à la viande. Au pire, un peu de poisson ou des fruits de mer de temps en temps. Les denrées de ces terres sont tellement riches et nutritives pour les plantes, légumes ou fruits typiquement locaux de l’île que c'est à se demander si ce n'est pas un bienfait conféré par des entités supérieur dans le but de pouvoir se passer de viande.

Kai ▬ Mouai... vous avez sans doute raison.

La soirée s’annonce plutôt bonne, même s’il est possible que le bilan au retour du Patriarche puisse apporter son lot de mauvaise nouvelle, je suis impatient de parler avec celui qui va être mon employeur pour la soirée et celles à venir le temps de mon séjour. C’est avec le sourire que je vais pour poser mes affaires dans un coin et déjà commencer à me rendre utile dans son établissement auprès d’autres clients tout en lui glissant quelques mots de temps en temps pour faire la conversation. Mon séjour ne risque pas d’être triste !