[Terminé]La Grande Epreuve...

La Grande Epreuve

C'est vrai que dit comme ça, être chef n'avait pas l'air si génial que ça. Mais il ne fallait pas non plus tout diaboliser. Peut-être que Xyria pensait cela parce qu'elle était une gallimimus et donc qu'elle avait un esprit de liberté inégalable. Pour Sany, son "sort" ne lui paraissait pas terrible du tout. Ca lui donnait des limites, certes, mais ce n'était pas pour ça qu'elle était malheureuse.

- Les responsabilités ne sont pas faites pour être drôles, répondit-elle en haussant les épaules.

Tout comme Xyria, Sany entama aussi son repas. Ator n'était pas gêné de n'avoir rien à se mettre sous la dent en ce moment. C'était un dinosaure du désert après tout. Il avait l'habitude de devoir se passer de ressource quelques temps. De toute façon, ils n'étaient pas loin d'arriver à destination et à ce moment là, il pourra se rassasier autant qu'il le voulait. Il restait donc ainsi, au dessus des deux autres, et avait redresser la tête en abandonnant la conversation pour observer les alentours. Pendant ce temps là, Sany pouvait comprendre le point de vue de la jeune saurienne, sans pour autant être de son avis.

- Pas vraiment, répondit-elle, des libertés, nous en avons. Il faut simplement qu'elles ne s'éloignent pas trop !

Jamais Sany ne regrettait d'avoir accepté ce poste. Il y avait, certes, beaucoup de devoirs, beaucoup de travail. Mais chez un vrai Dinotopien, cela n'avait jamais posé problème. C'était pour le bien de la communauté. Sany avait toujours prit plaisir à veiller sur sa cité, à enseigner aux jeunes et à être une Matriarche digne de ce nom.

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Ator avait stoppé son geste alors qu'il s'apprêtait à remettre sa tête vers le ciel, lorsque la gallimimus l'appela. Il la regarda à nouveau, arquant un sourcils -ou du moins son arcade de l'oeil- face aux paroles de la jeune femelle qui lui tendait une barre d'herbe séchée. Non, c'était certain que ça ne lui remplirait pas grand chose et quand elle mentionna la friandise, il ne put réprimer un rire. En fait, il trouvait ça vraiment sympa de la part de la gallimimus de bien vouloir partager son repas. Mais pour lui, ce n'était que la routine que les voyages se passent de la sorte.

- Non merci, je vous en prie, mangez ! Ne vous souciez pas de moi.

Après quoi, Xyria et Sany reprirent leur conversation. Pour la jeune femme, elle ne doutait pas un seul instant des paroles de la saurienne. Il était évident qu'elle n'était pas faite pour rester au même endroit tout le temps. Un aveugle s'en rendrait compte. Et comme celle-ci le disait si bien, ce n'était sans doute pas un poste approprié pour un gallimimus en effet. Toutefois, il y avait probablement des exceptions quelque part sur l'île. C'était tellement un honneur lorsqu'on se voyait proposer le poste qu'elle doutait que même un gallimimus ne pourrait refuser. Après tout, ce n'était pas non plus comme si on les calait derrière un bureau toute la journée.

- Oh l'histoire vous savez, elle peut encore changer ! répondit simplement la Matriarche avec le sourire.

Terminant de manger son repas, elle proposa :

- Et si nous reprenions la route ?

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Le partage, c'était une chose importante dans la vie des Dinotopiens, et même essentielle parfois. Le geste de Xyria avait été des plus généreux et des plus compréhensif. Mais Ator préférait qu'elle garde ses ressources pour elle, surtout quand lui-même n'en avait pas réellement besoin. Il lui avait adressé un sourire avant de se redresser.

Comme le pensait Xyria, Sany le pensait aussi. Quitte à avoir ce genre de poste, il valait mieux que cela revienne à un gallimimus qui n'avait pas trop l'étoffe pour faire des folies dans les plaines. Comme un membre âgé, ou blessé à vie, ce qui pouvait toujours arrivé. En plus, de leurs expériences de la vie, ces derniers feraient sans doute de bons leaders. Mais Sany était la preuve même que l'âge n'était pas le seul critère de sélection à prendre en compte. Et si on l'avait désigné pour être la Matriarche de Khasra alors qu'elle était encore en formation avec son mentor pour étudier le désert et ses caprices, c'était qu'on avait vu en elle les capacités de tenir un tel rôle. Elle aurait pu refuser évidemment. Personne n'était obligé d'accepter pareille mission. Mais ça lui avait réellement fait plaisir qu'on lui fasse ainsi confiance et elle savait que, s'il devait en être ainsi, alors elle n'avait pas de raison de refuser ce que le destin mettait sur sa route.

- Ne vous en faites pas, répondit-elle alors, un bon chef, s'il doit céder son poste, ne le ferait à un gallimimus qu'en étant persuadé que ce dernier puisse le tenir sans porter de lourd fardeau.

Un bon chef devait savoir choisir son successeur avec autant de sagesse qu'il n'en a eu pour gérer son fief. L'ancienne Matriarche de Khasra ne s'était visiblement pas trompée en nommant Sany à sa place. Et, comme cité précédemment, en cas d'erreur, il suffisait de refuser le poste si on ne se sentait pas capable de l'assumer. Mais les Dinotopiens avaient beaucoup d'instincts en ce qui concernait la gestion de leur destin et ne se trompaient que rarement. Après leur petit repas et conversation, il était temps à présent de se séparer une nouvelle fois. La gallimimus, fidèle à elle-même, était même déjà prête et ne tarda pas à s'éloigner à nouveau en course folle. Sany prit naturellement son temps pour se préparer, avant de remonter sur le dos d'Ator, qui lui-même se remit en marche sur le sable du désert. Vivement le retour à la maison !

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Sany sourit, amusée. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu affaire à quelqu'un d'aussi curieux que Xyria. Mais c'était de la bonne curiosité, pas celle qui avait tendance à attirer des ennuis bêtement. La jeune Matriarche n'avait jamais vu un défaut dans la curiosité à vrai dire. Il fallait simplement apprendre à faire la part des choses. Les questions de Xyria sur sa vie ne la dérangeaient nullement en tout cas. Sany aimait bien discuter avec les autres et c'était tout naturellement qu'elle lui répondit :

- Voyez-vous, pendant mon stage, je me suis beaucoup approché de l'ancienne Matriarche. A un tel point qu'elle avait décidé que ce serait moins qui la remplacerait, tout simplement. Elle a prit cette décision alors que je n'avais même pas encore d'habitat assigné ! Mais elle en profita pour m'apprendre déjà des choses du poste de Matriarche. Même quand j'ai finalement commencé ma formation, je m'accordais toujours un moment avec elle. Finalement, quand elle quitta ce monde, j'ai effectivement reprit le flambeau comme à sa volonté.

Elle eu un doux sourire à cette évocation. Jamais elle n'oublierait la joie qui s'était emparée d'elle devant tant de confiance que cette femme lui avait gratuitement donné. Ni même la peine qu'elle avait ressenti lorsque celle-ci s'en était finalement allé. Sany était fière de ce qu'elle était devenue, parce qu'elle était fière d'être digne de ce poste qu'on lui a confié.

Au bout de plusieurs heures de marche à travers le désert, les imposants enceintes de la ville furent finalement en vue. Khasra. Sany eut même l'impression de sentir Ator accélérer un peu l'allure à cette vision. Ils arrivèrent finalement aux portes de la cité, traversées plus d'une fois par les gens qui allaient et venaient et qui saluaient également le retour de leur Matriarche. Sany n'avait jamais été très à l'aise de se faire autant remarquer mais visiblement, même toute petite sur le dos de son énorme alter-ego, tout le monde la voyait parfaitement bien ! Puis, non loin des portes, la jeune femme vit Xyria qui avait décidé d'attendre leur venue. Du coup, Ator s'arrêta également avant d'entrer, pour permettre à Sany de descendre de son dos. C'était toujours plus pratique pour parler avec ceux qui restaient sur le plancher des vaches.

- Comment s'est passé cette dernière étape ? Enfin, dernière...Dire qu'à présent, vous devrez faire le chemin inverse !

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Sany adressa un sourire entendu à la jeune saurienne. Il n'y avait rien de plus important dans l'éducation que celui ou celle qui l'offrait. Chacun sur cette île tenait son savoir d'un autre avant lui et il était important de toujours rester respectueux envers ceux qui ont tant appris à d'autres. C'était un peu comme des seconds parents. Ils prenaient leur apprenti sous leur aile et, tels des pères ou des mères, leur montrait de quelle manière avancer dans la vie. Sany n'oubliera jamais la Matriarche qui l'avait précédé, ni même même son mentor lorsqu'elle a suivi sa formation dans le désert. Et à présent, c'était à elle, en tant que Matriarche, de montrer la voie aux plus jeunes, à devenir un mentor, un guide, une seconde mère.

- Moi de même ! répondit Sany aux envies de la saurienne, pourquoi ne passeriez-vous pas à l'Hacienda pour cela ? Vous économiserez l'hôtel. Venez donc, et vous pourrez vous restaurer et vous reposer si vous le désirez.

En parlant, elle avait déjà pris le chemin vers l'endroit concerné, suivit d'Ator et faisant signe à la gallimimus d'en faire autant, puis elle reprit :

- Je vais également signer pour votre validation d'épreuve. Il me semble que c'est grandement mérité.

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Ce n'était pas autant un honneur comme Xyria le pensait que d'aller se reposer à l'Hacienda. La saurienne le saurait sûrement si elle avait été une jeune humaine. Car c'était bien là-bas que certains Dinotopiens choisissaient de faire leur stage d'assignation. L'Hacienda était cernée des plantations d'orangers et servait de logement pour les jeunes qui y travaillaient durant un an. Toutefois, il était vrai que c'était également là-bas que Sany avait ses appartements privés mais, selon elle, cela ne méritait pas que l'on soit aussi étonné de son invitation. Aussi, la femme était amusée de la réaction de la saurienne à sa proposition et s'empressa de la rassurer :

- Oui, ne vous en faites pas ! C'est tout naturel.

Qui était-elle pour ne pas proposer une place pour la jeune gallimimus qui s'était donnée la peine de traverser le désert pour son épreuve et qui s'apprêtait à le refaire pour retourner chez elle. En parlant de l'épreuve d'ailleurs, Xyria s'empressa de donner son papier que la Matriarche récupéra.

- Je vous en prie.

Elle conduisit ensuite la jeune saurienne jusqu'au dit bâtiment qui prônait au milieu des plantations rempli de jeunes gens et de sauriens au travail. Ces derniers la saluèrent d'ailleurs sur son passage. A l'intérieur, elle lui indiqua l'endroit où la dinosaure pourra aller se laver et s'ôter tout ce sable qui devait lui encombrer les écailles pendant qu'elle se rendait à son bureau pour s'occuper officiellement de ce papier. Ator, pour sa part, était aller dans la grange où logeaient les dinosaures trop imposants de l'Hacienda où il pouvait enfin trouver de quoi se restaurer en herbes séchées, fruits et légumes et, par la même occasion, prendre enfin l'ombre et le repos.

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Il était vrai que ça faisait du bien de revoir enfin de la verdure et la cité du désert formait comme un oasis à elle seule en prenant soin de sa végétation, que ce soit les palmiers, les plantations ou tout autre plante qui y poussaient et qui y étaient bien entretenue. Cela faisait du bien aux yeux de voir autre chose que du sable et un soleil de plomb à perte de vue. Une fois encore, alors que Sany et la jeune saurienne traversaient les plantations, s'approchant peu à peu de l'immense bâtisse colorée de couleurs chaudes au bout du chemin, Xyria ne pu s'empêcher d'exprimer à nouveau sa curiosité face aux lieux qu'elle voyait sans doute pour la première fois de sa vie.

- Les plus jeunes que vous voyez sont des stagiaires, ils sont là pour l'année. Il y en a d'autres qui sont des personnes en formation, et d'autres encore des employés qui travaillent ici.

L'Hacienda avait la place pour loger pas mal de monde en effet. Elle était pourvu de dortoir, pour les filles comme pour les garçons. Mais tous ceux qui travaillaient ici n'utilisaient pas les dortoirs s'ils habitaient déjà en ville. Il en était de même pour les sauriens. Les plus petites espèces pouvaient espérer avoir des chambres pour eux également, tandis que les plus imposantes comme Ator logeaient dans les granges du domaine. A l'intérieur de la bâtisse, quand Sany laissa Xyria dans son intimité, elle se chargea de tamponner la feuille officiellement du sceau de la cité de Khasra. Après quoi, elle enroula avec soin le document qu'elle noua d'un petit ruban. En attendant que son invitée ne soit prête, la jeune femme en profita pour se rendre à la cuisine de la demeure après avoir rangé ses affaires de voyage. Elle s'y servit un grand verre de jus d'orange bien frais. Après quoi, elle décida d'aller attendre la saurienne dans le hall aux nombreuses tapisseries colorées.

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C'était amusant que la jeune saurienne s'intéresse autant à la vie à l'Hacienda. Etait-ce parce qu'elle n'était jamais venu auparavant, ou bien qu'elle n'avait de base pas beaucoup de notion sur la vie en milieu rural ? Si on pouvait appeler ça comme ça...Le travail à l'Hacienda relevait un peu du même genre de travaux que l'on pourrait trouver dans n'importe quelle autre communauté agricole. Bien que ce soit un peu plus spécialisé ici en raison du climat.

- C'est normal, répondit la jeune femme, après tout, nos orangers sont sans doute ce qu'il y a de plus important ici. Mais les jeunes apprennent également à en tirer le jus d'orange et à le mettre en bouteille par exemple. Nous sommes également doté d'une couveuse spécialement conçu pour les diplodocus alors il nous arrive de placer des alter-egos pour les adoptions à nos stagiaires. Les formations peuvent aussi se faire autour de la cuisine, pour la restauration de tous. Vous savez, le but ici est de préparer les jeunes à leur vie de tous les jours en compagnie des dinosaures et pour cela, il y a toujours beaucoup à faire.

C'était tellement agréable d'être enfin de retour chez soi. De revoir tous ces jeunes qu'elle avait laissé pour son petit séjour à Ptéros. Sany avait demandé au passage si tout s'était bien passé en son absence et par chance, il n'y avait eu rien à signaler. Elle n'était pas mécontente d'être partie, mais était bien heureuse d'être rentrée. Elle ne pouvait faire prendre le moindre retard à ses étudiants. Le rouleau en main, la Matriarche patientait tranquillement le retour de la gallimimus. Et telle une gallimimus d'ailleurs, elle ne fit pas attendre la jeune femme. Tant et si bien qu'elle n'avait même pas l'air entièrement sèche ! Enfin, en deux secondes sous le soleil ardent du désert et ce ne serait qu'un détail vite oublié.

- A peine, avoua Sany avec une touche d'humour avant de lui tendre le rouleau, mes félicitations ma chère, vous avez parfaitement validé votre épreuve du désert. Ce sont vos supérieurs qui vont être ravis.

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Xyria était curieuse. Très curieuse. Une curiosité qui ne semblait pas avoir de limite. Mais bon, si ça dérangeait tant que ça la jeune femme, elle lui aurait déjà dit de bien vouloir fermer son clapet -en plus poli évidemment- Etant donné que Sany était une personne qui aimait satisfaire les curiosités des autres, elle n'en fit rien. Après tout, en tant que gérante à l'Hacienda, elle gérait des jeunes en stage d'assignation, elle avait donc l'habitude de répondre à mille et une question, à enseigner, à partager son savoir avec autrui. Xyria n'était peut-être pas son élève, mais la Matriarche prenait un réel plaisir à lui dire tout ce qu'elle voulait savoir. Quoi que, pour être plus directe et claire, elle aurait pu tout simplement dire "c'est comme dans une ferme du nord, par chez vous, mais avec des oranges !" Ca aurait sans doute bien mieux marché qu'un long discours.

- En effet, c'est une lourde responsabilité que toutes les Matriarches, ou Patriarches n'ont pas. Il n'y a que cinq secteurs d'apprentissage pour ces jeunes là, dont le mien. Mais c'est un honneur de leur offrir ce premier pas dans la vie active et de choisir leur destinée.

Sany était celle qui, selon la coutume, transmettait à la fin de l'année de stage l'Habitat et la formation de ceux qui étaient arrivés à la fin de leur entraînement initiatique. Un Habitat qu'ils conserveront toute leur vie, et une formation qu'ils suivront pour accomplir un métier précis. Ce n'était vraiment pas une tâche à prendre à la légère. Plus tard, Xyria fut ravie d'avoir enfin son parchemin si précieux. Encore devait-elle rentrer à temps à son camp pour valider l'épreuve pour de bon. Mais comme elle le disait si bien, ça devrait aller à présent. Elle avait une assez bonne mémoire pour ne pas se tromper deux fois de chemin. Le désert, finalement, ce n'était pas si difficile. Il fallait juste s'assurer de foncer droit. Le meilleur moyen restait encore de suivre avec attention l'emplacement du soleil.

- En effet, mais je suis certaine que sans nous, vous y serez arrivé aussi !

Sany avait foi en la saurienne. Peut-être que ça lui aurait mis plus de temps en effet. Et d'un autre côté, peut-être que cette perte de temps lui aurait fait perdre l'épreuve qui sait.

- Moui...C'est une option intéressante. Mais vous savez Xyria ce qui fait réellement les armées de Dinotopia. Ce sont bel et bien ses duos humains-sauriens. Voyez plutôt : un gardien du ciel ne serait rien par exemple sans un alter-ego skybax. De plus, ce sont les pairs qui font votre force. J'espère que vous trouverez tout de même un jour quelqu'un qui vous empêchera d'être seule, et qui fera de vous une réelle icône des vaillants gardiens des plaines. Vous le méritez.

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Avoir le temps limité, c'était assez ironique à entendre de la part d'un gallimimus ! Et de ce fait, il était vrai que ça aurait été vraiment dommage que ce soit un manque de temps qui lui fasse manquer son épreuve. Sany n'avait pas voulu blesser la jeune saurienne en lui avouant la vérité au sujet des Gardiens d'Habitat. Xyria devait désiré comme tous un alter-ego et c'était vraiment injuste qu'elle n'en ai pas. Elle pouvait s'estimer heureuse d'avoir pu avoir cette épreuve pour combler ce manque. Hélas, c'était comme reboucher un trou de béton avec de la terre. Ca rempli un peu mais ça ne fera jamais un mur parfait. Un vrai membre de l'armée se devait d'être composé d'un humain et d'un saurien. Toutefois, là encore Xyria pouvait s'avérer chanceuse d'être une dinosaure. Les humains ne pouvaient rester dans l'armée sans alter-ego, pour des raisons des plus évidentes. Les humains ne se battaient pas. Leurs sauriens étaient leurs "armes". Un humain ne pouvait être un cavalier des plaines...Sans monture ! Un humain ne pouvait parcourir le ciel sans skybax, ne pouvait braver les flots sans lambeosaure...Les dinosaures comme Xyria pouvaient éventuellement se débrouiller seuls, mais un humain sans saurien ne restait pas bien longtemps dans l'armée.

- Je comprends. C'est une noble cause que vous défendez. Vous ne serez jamais blâmée pour ça, rassurez-vous.

Sany ne savait pas grand chose des enseignements dans les armées mais elle se doutait bien que si Xyria en faisait toujours partit malgré tout, c'était qu'elle avait du mérite, qu'elle avait du talent, qu'elle faisait le bonheur de ses supérieurs, qu'elle était quelqu'un de douée dans son rôle et qu'elle avait sa place au sein des Gardiens d'Habitat. Rien que pour ça, même sans cavalier, elle méritait d'y rester. Cela ferait tâche, certes, mais ça ne durera qu'un temps. Un jour, elle finira bien par tomber sur un jeune humain qui aura besoin d'une monture. Peut-être en trouvera t-elle un tout aussi désespéré qu'elle de ne pas avoir d'alter-ego ?

- Ah, se souvint-elle, et n'oubliez pas la sève avant de partir ! Vous avez un apothicaire à la sortie de la ville, je suis certaine que vous en trouverez.

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La violence n'avait jamais été un idéal sur Dinotopia. Le Code de Dinotopia demandait à ce qu'elle ne fasse pas parti de la vie citoyenne. Mais c'était évidemment autre chose en ce qui concernait les Gardiens. Autre chose à partir du moment où il n'était pas question de blesser ou tuer évidemment. C'était pour cela que les membres s'entraînaient si durement, afin d'apprendre à lutter sans faire de mal. Et ça fonctionnait très bien malgré les risques possibles. Et grâce aux roches solaires, les communautés étaient de toute manière préservées de tout prédateur. Grâce à la bénédiction d'Ogthar, les Dinotopiens pouvaient vivre en paix. Sany ne doutait pas une seule seconde que Xyria respecte toutes les règles de base de ce côté là et évite ainsi de faire réellement du mal à un carnivore par exemple. Il y avait toujours un moyen de faire autrement.

Après avoir fait pensé à Xyria d'acheter de la sève avant de partir pour protéger ses écailles du sable, de l'agitation commençait à se faire autour d'elles. En effet, le personnel de l'Hacienda se hâtait à barricader le bâtiment, tout comme on aurait pu les voir également en faire de même pour la couveuse, les granges et tout autre bâtiment se trouvant dans le domaine des plantations. Les plus jeunes stagiaires paniquaient un peu, ne sachant trop quoi faire, mais ils étaient épaulés par des aînées et ça leur faisait un bon entraînement pour savoir comment réagir en cas d'alerte à la tempête. Les employés, bourrés d'expérience, agissaient avec un sang-froid hors du commun, connaissant les procédures par coeur.

- On dirait bien qu'une tempête de sable arrive droit sur nous, répondit la jeune femme qui observait le manège des jeunes.

Khasra était une ville fortifiée qui avait l'habitude des caprices du désert. Les bâtiments étaient conçu pour y tenir et les habitants connaissaient les mesures à suivre. Soudain, la Matriarche se rendit compte de ce que ça signifiait pour Xyria et tourna un regard désolé vers elle.

- Je crains que vous ne deviez rester ici pour le moment, jusqu'à la fin de la tempête.

Voilà qui était problématique et qui risquait de faire perdre un temps précieux à la jeune saurienne. Avant que les portes ne se ferment définitivement, tous les stagiaires et employés des plantations, humains comme sauriens -du moins, ceux qui en avait la taille possible- pénétrèrent dans l'Hacienda pour se mettre à l'abri, certains en profitant pour retourner à leur dortoir ou accomplir les tâches propres à l'intérieur du bâtiment.

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Sany fut surprise de l'attitude de la gallimimus à l'idée de la tempête en approche. Mais elle comprenait ses craintes : un retard = pas d'épreuve validée. Ca lui faisait mal au coeur mais elle ne pouvait pas non plus risquer la vie de la jeune saurienne. Dès lors qu'elle se trouvait à Khasra, elle était sous sa responsabilité. Aussi, quand la femelle se rua sur les portes, les deux fermiers qui étaient en train de les fermer eurent un doute en voyant la dinosaure courir vers elle. Mais derrière, ils virent Sany qui leur faisait expressément signe de les clore pour de bon. Ce qui se hâtèrent de faire de justesse avant que la gallimimus n'arrive sur eux, bloquant les battants à double tour comme toutes les ouvertures du la bâtisse. Il était trop tard pour Xyria.

- Je regrette Xyria mais je ne peux pas vous laisser courir autant de risque. Vos supérieurs comprendront ce cas de force majeur, j'en suis certaine.

La jeune femme s'avança vers la saurienne et posa sa main sur son épaule.

- Soyez compréhensive, vous ignorez tout du réel danger qui se cache derrière un phénomène de cette ampleur.

Les tempêtes de sable étaient mortelles pour ceux qui n'avaient pas l'expérience de les affronter. La gallimimus n'avait aucune chance et Sany le savait. Même si on était habitué au désert, la meilleure chose à faire était encore de se planquer et d'attendre que ça passe. Un peu comme une tempête normale, quoi qu'une de sable était encore pire. Certains, comme l'armée des Ankylos étaient déjà plus à même de se mouvoir sous autant de risque. Il le fallait bien car hélas, beaucoup d'imprudents comme Xyria pouvaient se retrouver en mauvaise posture dans le désert durant une tempête. Mais Sany était de ceux qui ne se risquerait jamais dedans. Et qui ne laisserait personne le faire également. Elle comptait bien garder Xyria ici malgré ce que cela signifiait.

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