[Terminé] Echo de Colère [Event]

Echo de Colère [Event]

La situation se corse drastiquement lorsque différents points de la ville finissent par céder face aux assauts des carnivores qui veulent visiblement notre fin à tous aujourd’hui. Le son du bois qui craque et rompe face à la force brute d’une colère déchainée ne trompe pas et il est très vite suivit d’un silence de mort de notre côté. Seuls les cris des baryonyx se rapprochant vient rompre cette atmosphère figée dans l’horreur qui nous imprègne tous. Pour ceux qui sont avec moi chez l’apothicaire, il n’y a pas d’erreur possible, tout le monde a compris ce qu’il s’est passé à l’instant et ce que cela signifie. Ils sont là, ils arrivent.

Le pauvre homme fait de son mieux pour venir en aide aux blessés et je ne peux que lui prêter main forte. Il n’y a rien de plus important que d’essayer de sauver ces gens. Je me fais donc le relais de ce qu’il a besoin pour lui éviter d’avoir à sans cesse chercher ce qu’il lui faut. Comme un infirmier pour un chirurgien, j’essaye d’anticiper ses besoins et il faut dire que les plantes, je commence un peu à les connaître maintenant ainsi que leurs bienfaits. Partant régulièrement en expédition dans l’île pendant l’année écoulée, c’était un impératif pour moi d’être préparé et d’avoir de quoi me constituer un kit de premiers secours.

En l’aidant, il répond à ma demande et m’informe qu’il a de quoi faire des somnifères bien entendu, mais qu’il n’a rien de tout préparé pouvant dégager une odeur pestilentielle. Toutefois, ce n’est pas grave, il faut juste trouver le dosage et les bonnes plantes pour ça.

Je commence à chercher dans les différents bocaux qui se trouvent çà et là dans la boutique pour avoir les somnifères. C’est une chance que j’ai surtout concentré mon attention cette année sur les baryonyx en particulier. Je me fais une assez bonne idée de leur morphologie et pour la posologie, cela va aider. Il faut que je surdose les somnifères, car la poudre n’ira pas dans une tisane pour aider à dormir le soir comme il est surement de coutume. Ici, il faut que je fasse ça pour endormir une bête déchaînée à la manière de certaines tribus aborigènes d’Amazonie. Il faut donc que je dose pour que ça soit une inhalation, mais pas au point de risquer la vie de des baryonyx.

Il me faut un petit temps pour arriver à concocter les doses et mettre tout ça dans de petits pots, mais alors que j’allais essayer de passer à la suite de mon idée, un grondement se fait entendre contre la porte, vibrant à travers tout le parquet jusqu’à nous. Ce sont eux.

Kai ▬ Vous avez une cave ? Chuchotés-je aux oreilles de l’apothicaire.

Il me répond doucement d’un signe de tête par l’approbatif avant de me désigner l’entrée de la main. Je m’y dirige à la hâte pour ouvrir la trappe et inviter les gens à l’emprunter pour descendre, mais ça ne suffira pas.

Il faut que je leur fasse gagner du temps car les portes ne tiendront pas longtemps et l’établissement pourrait permettre à l’un d’eux d’entrer. Je vois une échelle qui monte vers les combles de la boutique et je me souviens avoir vu une trappe sur le toit, sans doute pour aérer lorsqu’il fait trop chaud.

Kai ▬ Sany... pourvu que personne ne t’informe jamais de ce que je m’apprête à faire.

J’attrape deux petits pots de somnifère pour les allumer et les placer aux deux entrées du bâtiments avant de me saisir d’un troisième. Je monte les échelons à la hâte et émerge du toit. Je me dirige vers le bout pour constater en effet qu’un Baryonyx se trouve bien à gratter la porte, la femelle que j’observais en tout premier lieu.

Kai ▬ Hey ! Hey ! T’as vu que je suis là ?! Lui hurlés-je pour attirer son attention.

Je cours le long du toit pour la faire me suivre du regard et je saute sur un toit voisin, plus bas que celui de l’apothicaire, espérant bien qu’elle commence à me suivre et ne se détourne de son festin initial. Puis je saute au sol ce qui suffit cette fois à la décider de me courir après.

Ce n’est pas l’idée du siècle, mais c’est la meilleure que j’ai eu. Je cours aussi vite que mes jambes me portent, suivis de près par une véritable démone qui pour une raison obscure a décidé de me voir comme un poisson géant aujourd’hui. Heureusement, en allant vers l’apothicaire j’ai vu des gens se placer sur les toits, mais aussi un palan qui a été bloqué par un ouvrier agricole avec la charge en hauteur. Je me rue sur la corde que j’attrape et dégaine mon couteau qui me sers pour la survie en zone de végétation dense et coupe nette cette dernière ce qui fait tomber la charge et me propulse vers l’étage de la grange où cela devait être entreposé. J’entends les mâchoires de la femelle baryonyx se refermer dans le vide sous mes pieds.

Je m’affale dos contre le plancher de l’étage de la grange, soufflant et tentant de récupérer mon souffle alors que songe avoir tenter une chose idiote pour sauver des gens. Tout en récupérant mon souffle je ne peux pas retenir mes pensées qui se formulent à voix haute.

Kai ▬ Si Sany l’apprend... elle me tue.

Cette pensée finit par m’arracher l’espace d’une seconde un rire franc et un peu hystérique avant que je ne retrouve le sérieux de la situation. J’espère que chez l’apothicaire les gens sont en sécurité et qu’il n’y a eu que nous et maintenant moi à avoir été repéré par les carnivores...

ECHO DE COLERE

Le shoot d’adrénaline est totalement différent des autres que j’ai connu dans ma vie. Il faut le dire, mine de rien il y a une différence entre être poursuivit par un grand félin et un baryonyx. La panique n’était pas présente, mais la peur si et c’est ce qui m’a permis de me dépasser pour atteindre un point sûr. Lieu sûr, tout est relatif bien entendu car avec des baryonyx juste de dessous, on a vu mieux comme îlot de tranquillité et lieu sécurisé. Tandis que je reprends mon, souffle, j’entends les mâchoires claquer en dessous. Clairement ils sont furieux et je me demande bien pour quelle raison.

Le fil de ma pensée est troublé d’un seul coup alors que les portes de la ville sont enfoncées une nouvelle fois, mais par nos sauveurs. Un sourire se dessine sur mon visage quand je vois les chasmosaures et leurs cavaliers qui arrivent triomphalement pour nous venir en aide et la lumière que leur capitaine émet ne trompe pas une seule seconde, il est muni d’une roche solaire pour remplacer celle qui est maintenant éteinte au sommet de la tour de la ville. La masse de carnivore est brisée par la charge brutale qui se poursuit afin d’ouvrir une voie pour atteindre la tour, mais alors que tout semble enfin tourner en notre faveur, une nouvelle déconvenue arrive. Un bruit sourd qui ne trompe pas une seule seconde, suivit d’un homme faisant un vol plané jusqu’au sol. Notre porteur de lumière a été violemment percuté par un baryonyx.

Finalement, tout ne se passe pas aussi bien que ça aurait dû. La situation est plus avantageuse, mais ce n’est pas la panacée. Plusieurs possibilités s’ouvrent à moi et je ne sais pas vraiment pour laquelle opter. D’un côté il y a les habitants qui doivent se cacher pour survivre, mais je ne suis plus dans ce cas en particulier. Je pourrais rester ici, à l’étage de la grange, mais des gens ont besoin d’aide. Je ne peux pas rester sans rien faire. Je ne sais pas où se trouve cette satanée roche solaire, n’ayant pas bien vu la scène se dérouler de ma position. Autant dire qu’essayer de la retrouver pour la mettre en place m’exposerait bien trop au danger et à l’incertitude. Non, il n’y a qu’une seule chose à faire.

J’allume le pot qu’il me reste avant de le laisser tomber aux pieds des baryonyx encore en dessous de moi n’ayant pas été attirés par l’arrivée des gardiens montés sur chasmosaures. L’idée même de me rendre auprès des gardiens pour leur prêter main forte m’effraie et la colère de Sany si elle apprend ce que j’ai fait bien plus encore.

Je me redresse et me donne du courage en mettant en pratique une danse de ma culture, le haka guerrier. J’ai besoin d’aide et de protection de mes ancêtres sur ce coup-là. Cela attire l’attention des prédateurs en dessous qui sont noyés dans une nuage de fumée qui je l’espère va leur donner envie de dormir rapidement.
Je prends une profonde inspiration, très conscient de ce que je m’apprête à faire qui relève de la folie la plus totale et je me lance. J’attrape la corde en sautant vers le bas pour que mon poids et la force soulève le contrepoids momentanément pour me permettre de sauter ensuite au sol sans risque. Après ça, je cours aussi vite que mes jambes sont capables de me porter dans la direction des gardiens pour venir en renfort. En m’approchant, certains carnivores me repèrent et c’est parfaitement ce que je cherchais puisqu’ils viennent directement dans ma direction. Je bifurque vers une habitation toute ouverte, ce qui me permet de m’engouffrer à l’intérieur et sauter par une fenêtre arrière pour me retrouver à nouveau dans une ruelle et entrer dans une autre maison s’y trouvant. J’espère que ces quelques baryonyx ayant quitté le groupe principal vont permettre aux gardiens de souffler un peu et de reconstituer leur ligne de front.

Echo de Colère

FJe commence à peine à reprendre mon souffle dans mon coin une nouvelle fois alors que les cris des habitants et des sauriens se font entendre à travers tout le village. C’est terrible comme son que ce mélange de hurlement d’une part provenant de ceux qui veulent sauver leur vie et de l’autre des êtres qui veulent la leur prendre.

Je ne sais pas ce qui motive tous les baryonyx à attaquer comme ça, mais ce n’est pas naturel, ce n’est pas dans l’ordre des choses qu’un carnivore s’en prenne ainsi à des gens qui ne menacent pas son territoire, sa personne ou sa progéniture et le tout sans aucun signe de sous-nutrition les poussant à chasser pour survivre quitte à devoir attaquer une ville à la roche solaire affaiblie. Non, il n’y a qu’une seule explication, si ce n’est pas naturel, c’est qu’ils sont troublés d’une autre manière. Il ne faut pas que j’oublie qu’ils sont plus intelligents que de simples animaux du monde extérieur et même s’ils ne s’expriment pas comme nous ou les autres sauriens, ils n’en sont pas moins très évolués. Ils doivent avoir une colère terrible en eux pour vouloir à ce point s’en prendre à nous. Ou alors c’est l’œuvre de leur dieu à eux dont ils suivraient la volonté aveuglément.

Kai ▬ J’espère qu’ils vont bientôt arriver à mettre une roche solaire en place... Soufflé-je.

C’est alors que, défonçant un mur simple constitué de planches usées, surgit un baryonyx dans la ruelle étroite dans laquelle je me suis callé un instant pour récupérer. Comble de l’ironie, c’est encore ma poursuivante de tout à l’heure, la femelle que j’observe depuis mon arrivée dans le coin et que j’observais durant ma dernière expédition.

Kai ▬ Eh merde. Laissé-je échapper devant elle.

Il y a des choses qui sont faites pour s’entrecroiser et je crois que pour nous deux, c’est une belle valse que nous menons depuis déjà un moment maintenant. Contrairement à elle je ne suis plus au mieux de ma forme et ma blessure, bien que stabilisée, ne m’aide pas vraiment. L’affronter est impossible, c’est évident et me réfugier derrière les lignes de gardiens non plus.

Je lève doucement les mains pour lui montrer que je ne suis pas hostile, tandis que doucement je fais un pas en arrière.

Kai ▬ Hey, je sais que tu me reconnais.

En disant cela, je recule encore d’un pas.

Kai ▬ Tu m’as surement dans le nez à force que l’on ne se croise.

Je continue de reculer, mais elle avance encore. Je vois à sa posture qu’elle évalue la distance. La ruelle est si étroite qu’elle frotte contre les murs ce qui n’est pas l’aider à se décider de bondir, du moins pour le moment.

Kai ▬ Si c’est Ogthar le grand carnivore albinos, il ne m’a pas tué. Et je crois que tu ne me tueras pas !

Je recule encore d’un pas, un simple petit pas qui change tout. Un craquement la fait se décider et nous bondissons tous les deux. Elle se jette sur moi et moi à travers la fenêtre à côté de laquelle je me trouve grâce à trois pas bien préparés en arrière. Elle ne me mangera pas tout de suite en tout cas.

Je prends une nouvelle fois mes jambes à mon cou et me rue à travers la maison dans laquelle je me trouve et je m’arrête un instant alors que je vois une échelle qui sert sans doute normalement à atteindre le grenier. Je monte aussi vite que possible cette dernière qui n’est autre que mon salue, me permettant d’atteindre à nouveau un toit où se trouvent quelques personnes.

Echo de Colère [Event]

Alors que je reprends toujours mon souffle, une lumière au début vacillante puis d’une rare puissance empli la ville et chassa les carnivores déchaînés. C’est enfin fini... La roche solaire a trouvé son socle et garantit à nouveau la sécurité de toute la ville. On peut entendre les grognements furieux de tous les baryonyx obligés de quitter au plus vite les rues qu’ils hantaient jusque-là devant la puissance de la lumière retrouvée.  

Je ne peux pas m’empêcher de regarder partir tous les carnivores mécontents fuyant la lumière. Est-ce que cela leur est douloureux comme sensation ? C’est une question que je me pose sincèrement car je n’aimerais pas que ce que nous utilisons pour les mettre en déroute leur inflige quelque souffrance que ce soit.  

Je descends rapidement de mon perchoir pour voir si tout le monde va bien chez l’apothicaire que j’ai laissé avant de leur offrir une diversion. Puis vers les gardiens pour qui j’ai reproduit l’opération. L’un d’eux m’interpelle en me disant que j’ai pris un sacré risque. Un risque déraisonnable même, avant de me remercier et de dire qu’il est content de me voir indemne.

Kai ▬ Si je pouvais aider, c’était mon devoir de le faire. Mais vous avez raison, c’était sans doute un peu stupide Ah ah ! Ne le répétez pas à la Matriarche de Khasra ah ah ah!

Il est clair que si Sany apprend ce que j’ai fait aujourd’hui, je pense que j’ai plus de raison de la craindre elle que les baryonyx.  

Je regarde la scène qui se déroule à côté de moi, un gardien descendant de son compagnon lui servant de monture avant de ramasser une flèche. Je n’avais pas vu encore, mais une jeune femme avait un arc en sa procession. J’ai une demie seconde de latence avant de percuter qu’il s’agit de Charlotte, la demoiselle que j’ai rencontré un ou deux mois après mon arrivée. Le gardien n’est pas content et même s’il la remercie sur le fond, il est content surtout qu’elle n’ait pas blessé un baryonyx. Un dinotopien ne peut pas cautionner la violence, même contre un agresseur.  

Je m’approche de Charlotte doucement avant de me signifier dans un petit raclement de gorge.

Kai ▬ Charlotte ? Si je me souviens bien ? Content de voir que vous allez bien.

Echo de Colère [Event]

On peut le dire, tous ceux qui ont été pris dans cette histoire dans ce village s’en souviendrons pendant longtemps encore. Il y a de quoi faire de sacrés cauchemars pour plusieurs mois avec une attaque de cette ampleur par des baryonyx enragés voulant à tout prix prendre d’assaut un si paisible endroit. Heureusement, plus de peur que de mal et les seules véritables pertes sont matériels. Quelques grosses blessures çà et là, mais il semblerait bien que nous ayons évité le pire et tous les blessés s’en remettront.  

Je suis inquiet, car cela survient un an, presque jour pour jour avec l’apparition du carnivore albinos que certains aiment à penser comme étant le dieu Ogthar en personne venu sur l’île. Je ne sais pas si on peut donner du crédit à cette théorie car de mon point de vue de scientifique cela reste très décalé avec la réalité du monde. Pourtant, l’homme spirituel que je suis également a toujours entendu dans les traditions de son peuple que les esprits du monde sont partout et qu’ils influencent ce dernier en permanence. Il se pourrait donc que l’esprit du dieu Ogthar influence un carnivore inconnu aussi. Tout est possible après tout sur une île où des dinosaures parlant vivent depuis des temps immémoriaux.  

Je suis content de voir un visage connu me souriant. Retrouver Charlotte en un pareil endroit est étrange et bienvenu. Elle est différente de la dernière fois où nous nous sommes croisés à Waterfall City. Elle semble bien plus sûre d’elle, plus affirmée peut être. A moins que ça ne soit parce qu’elle fait tout simplement moins blessée. En tout cas je peux vite voir qu’elle n’est plus une simple dolphinback en voyage dans l’île. Elle était munie d’un arc et de flèche et son compagnon de voyage ne semble pas moins féroce que les baryonyx finalement. Je salue tout de même avec un simple

Kai ▬ Enchanté Herman.  

Ce dernier ne fait pas grand cas de ma présence et des présentations que fait Charlotte, lui signifiant simplement qu’ils repartiront dès demain matin. Quelqu’un de charmant en somme.  

Charlotte propose d’aller se poser dans un coin plus tranquille pour discuter et je suis bien d’accord avec cette idée. Même en mettant de côté le fait que je sois toujours blessé au bras, c’était pour le moins fatiguant de traverser des fenêtres ou courir pour échapper à des carnivores.

Kai ▬Avec plaisir ! Nous reposer nous fera du bien.  

Nous faisons quelques mettre pour finalement trouver un coin des plus calme et apaisé après le tumulte de l’attaque.

Kai ▬ Je vois que tu t’es bien armée depuis la dernière fois. Tu vies au château des outsiders je suppose ?