[Terminé] Chasse en duo [ Erik Rosenberg]

Chasse en duo

Sitôt revenu au château, j’ai pris un grand soin à ne pas faire de vague et me suis organisé de façon à rendre service pendant un ou deux jours. Il faut du temps pour préparer quelques armes afin de voyager jusqu’à l’autre bout de l’île, mais Corben peut être tranquille, je serais largement dans les clous. Je me suis dégoté une bonne nasse en osier et j’ai enveloppé les armes dans des linges. Peut-être donc que je pourrais être très en avance en pouvant voyager en brach ce qui serait l’idéal. Toutefois, je ne peux pas partir aussi vite sans donner un peu de ma personne à la communauté. Il faut bien que je contribue comme tout un chacun à la survie du groupe. Rester au château pour entrainer quelques jeunes, ça va un temps, d’autant que je ne suis pas le meilleur des instructeurs et que peu se décident à manier le couteau.

J'ai appris que Morrigan fait savoir qu’elle part en chasse aujourd’hui et qu’elle est prête à ce que d’autres l’accompagnent. C’est assez rare pour être souligner car c’est sûrement l’une des chasseuses les plus solitaires de tout le château et d’ordinaire on part à plusieurs pour sécuriser le groupe un maximum. Cependant il faut avouer aussi qu’elle est redoutable à la chasse et qu’elle n’a pas son pareil à l’arc. Si Adam est le meilleur guerrier et qu’il est ainsi donc un prompt renfort à la chasse, elle est sans doute la meilleure traqueuse ou en tout cas c’est ainsi que je la vois. Je serais redoutable aussi, mais seulement si nous chassions au plein cœur d’une cité, mais ce n’est pas le cas. Je saisis l’occasion de marquer un peu les esprits en acceptant d’aller chasser pour une fois. Au moins, je pourrai partir ensuite l’esprit tranquille.

Je me prépare en m’équipant un peu plus que d’ordinaire. Des lamelles de cuirs renforcent les endroits sensibles de mes vêtements. Une sorte de patchwork à but de défense contre les attaques en sommes. Bien entendu je prends deux grandes bandoulières que je fais se croiser sur le devant avec tout un tas d’encoches pour y glisser des couteaux de lancer. En plus de ça, je prends soin d’en glisser également dans les bracelets de force que je passe aux poignets. Enfin, au cas où, je prends également une dague bien plus longue que mes couteaux dans l’éventualité d’un rapprochement non souhaité d’une proie ou d’un carnivore surprise. J’achève mon paquetage avec une outre d’eau et quelques provisions sommaires, mais surtout deux ou trois fioles d’extraits de plantes et venins qui ont des propriétés plutôt facilitante la neutralisation. Je ne m’en sers que rarement, car certains dinosaures ont des métabolismes qui sont plus robustes que les nôtres et l’effet est donc réduit, mais on ne sait jamais.

Lorsque j’arrive à l'entrée du château, la chasseresse est là, à attendre. Je la salue d’un simple signe de tête pour lui signifier que je suis là pour la chasse, ce qui se voit à mon accoutrement.

Codage par Libella sur Graphiorum

Chasse en duo

Je ne pars pas souvent à la chasse. Il faut dire que je tiens pas mal à ma vie alors je n’y vais que lorsque cela commence à faire vraiment longtemps. Je n’ai pas spécialement peur, mais c’est juste que je nourris d’autres habitudes sur cette île, à commencer par trouver des objets divers et variés à refourguer çà et là. Cependant, il y a quelque chose que je ne peux pas rater comme occasion, c’est de partir en compagnie de Morrigan. Elle est très compétente et c’est donc le meilleur choix de personne avec qui partir à la chasse. En plus de çà, Morrigan va droit au but et ne pérore pas en palabres inutiles.

Erik ▬ Oui, c’est précisément pour ça que je suis là. Je me suis dit que ça faisait longtemps qu’on ne s’est pas vu et que je n’avais pas chassé, donc autant joindre les deux.

Nous ne nous appesantissons pas en salutations inutiles, car nous ne sommes pas des dinotopiens totalement abrutis ne pensant qu’à parler pour ne rien dire.

Quelque chose m’intrigue au moment de quitter le château. Morrigan prend une profonde inspiration, arc à la main avant de faire le premier pas. Il n’y a pourtant rien d’exceptionnel à quitter les lieux et c’est sûrement pour dissiper son stress. La question est donc, qu’est-ce qui la met dans cet état alors que nous sommes encore au château ? Peut-être un moyen de se concentrer sur la tâche qui nous incombe aujourd’hui, mais venant d’une trappeuse aussi aguerrie qu’elle, cela m’étonne un peu tout de même.

J’ouvre l’œil sur la route, mais nous sommes encore loin d’un véritable terrain de chasse encore, pourtant je peux déjà observer du coin de l’œil la main crispée sur son arc de Morrigan. Elle le serre bien fort tout de même. Est-ce qu’elle serait un peu à cran ?

Elle interrompe mon interrogation avec une simple question qui peut se lire autant du point de vue de la chasse que de la politesse pour savoir comment je vais. C’est un peu comme ça qu’elle fonctionne et c’est ce que j’apprécie chez elle.

Erik ▬ Hum, j’avoue que pour l’instant il n’y a rien à signaler de bien spécial et toi ?

Je lui offre donc une réponse se lisant tout autant de chaque façon. Je n’ai rien fait d’exceptionnel ces derniers temps, à l’exception d’un deal avec Corben, mais pour l’heure rien n’est encore arrivé puisque je n’ai pas encore fait la route pour lui transmettre les armes. Au-delà de ça, je ne fais pas grand-chose et donc il ne m’arrive rien. Toutefois, je suis curieux de la réponse que peut formuler Morrigan à cette même question...

Codage par Libella sur Graphiorum

Chasse en duo [ Erik Rosenberg]

Ce qui est agréable avec Morrigan, même si pour le coup j’ai mis un petit temps à comprendre ce qui me plait chez cette femme, c’est qu’elle me fait penser à moi. C’est peut-être le comble du narcissisme d’aimer une personne parce qu’on se retrouve en elle, mais c’est un peu le sentiment que j’ai. Elle est froide, distante et va droit à l’essentiel sans s’encombrer avec les banalités d’usage ou la politesse élémentaire. Elle est beaucoup plus brute de décoffrage que moi, mais c’est un charme qui n’est pas déplaisant à voir chez une femme aussi mortellement dangereuse qu’elle peut l’être.
Ainsi donc la façon plutôt laconique avec laquelle je lui réponds ne la choque pas le moins du monde et si elle voulait en savoir plus, je suis certain qu’elle demanderait assez clairement la chose. Toutefois, lorsque je lui retourne la question sans plus de cérémonie qu’elle n’en a eu pour moi, elle me jette un bref instant l’un de ses fameux regards noirs comme disent certains jeunes du château qui sont impressionnés par la demoiselle. Il va sans dire qu’elle reste sérieuse et reprend la route en quête d’une piste d’un bon gibier. Mais elle prend la parole avec un ton très sec qui me laisse à penser qu’il a quelque chose qui se trouve lié à son attitude étrangement plus stressée que d’ordinaire.

Elle soulève une question à mon encontre sur le savoir que je peux avoir d’une rumeur sur un carnivore albinos tout en étant convaincu que je sais de quoi elle parle.

Non seulement les rumeurs au bout d’un an finissent forcément par arriver aux oreilles des personnes du château, mais je crois que Morrigan est parfaitement au courant du fait que je vais ici et là en me faisant passer pour un dinotopien afin de profiter du confort d’autres villes, mais aussi pour recueillir des informations diverses et variées sur ce qu’il se passe dans l’île. Je dois bien être l’un des seuls au château à disposer de toutes les gazettes qui peuvent paraître sur l’île depuis mon arrivée ici. Je prends en plus de ça beaucoup de soin à les archiver et les garder en bon état pour me référer à tout ce qui peut s’être dit sur l’île.

Je laisse un moment de blanc, choisissant avec soin mes mots dans ma tête avant de les lui livrer. Je vois bien qu’elle évoque le sujet, mais à en juger par la façon dont elle a de tenir son arc avec beaucoup de force, il est évident que cette histoire a une connotation importante pour elle. Je spécule un moment avant de me dire qu’elle a peut-être fait face à ce carnivore. Après tout, connaissant la chasseresse, elle ne serait pas dans cet état d’alerte pour de simples raptors ou d’autres carnivores dont elle a l’habitude.

Erik ▬ Il est si impressionnant qu’on le dit ce carnivore ? Parce qu’il a l’air de ne pas t’avoir laissé de glace si tu veux mon avis.

Codage par Libella sur Graphiorum

Chasse en duo [Morrigan]

Une créature qui fait peur même aux tyrannosaures, c’est un problème tout de même. On avait déjà bien assez des giganomachins. Clairement, il m’apparaît évident que la rencontre avec cette créature a transformé Morrigan. Il est presque difficile de se dire que c’est bien elle quand je regarde la façon dont elle tient son arc et dont elle me parle.  

Morrigan est une femme forte, une véritable chasseresse comme on en voit peu même au château et bien que je ne la connaisse pas vraiment bien, sa réputation est solide au sein de la communauté. On m’aurait encore demandé l’an dernier quand nous nous sommes occupés de cette petite merde ayant décidé de se faire la belle loin de sa mère que j’aurais répondu que cette femme était sans peur et que rien ne pouvait l’atteindre. Toutefois, il est évident aujourd’hui que ce n’est pas le cas. Ce nouveau carnivore qui se balade et fait parler sur les étals de marché doit être une vision cauchemardesque.  

Quand ma comparse de circonstance me livre qu’elle préférerait rester coincée dans le conduit humide que nous avons emprunté pour sauver l’enfant, je me dis que j’ai bien raison de ne pas souhaiter me retrouver face à ce carnivore.  

Je ne pipe mot aux paroles de la chasseresse, préférant pour le moment réfléchir à ce qu’elle me livre et rester attentifs aux plaines que nous arpentons à la recherche d’un beau gibier.  

Si ce carnivore est si grand, il est étonnant de ne pas en avoir plus entendu parler, que ce soit à cause de témoins comme Morrigan, ou de disparition de gros écailleux dodus à souhait pour lui. Après tout, il a besoin de manger, et d’autan plus s’il est énorme, alors pourquoi pendant presque un an on n’en n’a pas entendu parler plus que ça ? C’est un peu bizarre tout de même et ça me laisse perplexe. Il faudrait peut-être que je profite de ma livraison à ce fameux Corben pour glaner quelques informations au passage.

Erik ▬ Toi qui es une experte de la chasse, qu’est-ce qu’on devrait faire sachant le monstre qui se balade sur l’île ?  

Codage par Libella sur Graphiorum

CHASSE EN DUO

L’expérience de Morrigan en matière de chasse est quelque chose de fascinant, tout autant que la terreur qui peut se cacher derrière sa nonchalance à propos de la créature qu’elle a l’air d’avoir rencontré il y a des mois de ça. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir s’armer d’un arc et de flèches et de se dire qu’on va aller tuer des dinosaures et s’il le faut faire face à de dangereux carnivores vraiment massifs. Autant dire que le cuir d’un tyrannosaure ne se perce pas comme ça et quelques flèches sont presque des piqures de moustiques pour une telle créature, mais là c’est une autre histoire.  

Avec retenu, j’écoute les informations que me livre la chasseresse sans détour et le moins que l’on puisse penser, c’est que ce nouveau carnivore n’est pas à prendre à la légère. Selon ma camarade, il hautement improbable d’arriver à fendre ses écailles avec des flèches, même renforcées. C’est dire que c’est sans doute un sacré morceau celui-là. Il vaut donc mieux que j’essaye d’en apprendre plus au sujet de ce carnivore. Il faut que je sache si les chemins que je veux prendre son encore sûrs et à quel point ils pourraient le rester surtout. En outre, elle me dévoile une vague idée de sa taille et de sa puissance en parlant d’un piège pour le retenir, mais il est vrai que si elle-même doute d’un tel projet, c’est qu’il doit s’imposer comme une force colossale de la nature.  

Je reste silencieux. Je sais qu’elle n’est pas du genre à vouloir s’appesantir sur des détails. Ce n’est pas une bavarde en temps normal et même si cela peut lui faire du bien, peut-être, de parler ainsi de ce qu’elle a vu, je me doute bien que ce n’est pas genre de femme à vouloir rester des heures sur une conversation.  

Après un petit temps sans rien dire, je me décide à me lancer une nouvelle fois, mais sur un tout autre sujet, plus léger et surtout plus centré sur ce que nous faisons en ce moment-même.

Erik ▬ Hum, est-ce que tu as trouvé une piste intéressante à suivre ?  

Pour ma part, je ne dirais pas que je flâne plus que je ne chasse, mais je n’ai pas l’œil entrainé comme celui de Morrigan et je compte bien plus sur elle et ses capacités que les miennes pour débusquer une proie à ramener jusqu’au château.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Chasse en duo

J’apprécie beaucoup Morrigan et sa simplicité, tout en étant rude dans sa façon d’être. Une sorte de beauté froide qu’il vaut mieux prendre avec des pincettes tout en restant sur une volonté de rester tranquille. Si j’avais un tant soit peu envie de me caser avec quelqu’un sur cette île, ce serait forcément avec une personne comme elle. On se comprend et il n’y a qu’à voir ce petite sourire qui arrive à se poser sur son visage lorsqu’elle me remercie implicitement de ne pas chercher plus loin la conversation pour savoir qu’on se comprend bien.

Pour comprendre Morrigan, il faut savoir lire entre les lignes. Pour celui qui n’a pas l’habitude ou n’est pas fin psychologue, elle est acide ou autoritaire. C’est bien mal la comprendre. Cette femme s’est fabriqué une armure épaisse pour éviter d’avoir à trop laisser aller ses émotions et risquer sa vie à cause de décisions irrationnelles. Elle est membre de la communauté il est vrai, avenante avec cette dernière même, mais c’est une survivante avant toute autre chose. Lorsqu’on a le décodeur, on comprend bien qu’il ne s’agit que d’un simple conseil venant de sa part.

Si la piste est fraiche, c’est qu’il y a eu du passage récent et les déductions de Morrigan quant à la possibilité d’une embuscade sont fondées. Il faut qu’on fasse attention aux choix que nous allons faire car notre vie est en jeu mine de rien. Je ne pipe mots à son avertissement, mais je n’en demeure pas moins des plus vigilant.

Erik ▬ Les empreintes, c’est quoi ?

C’est finalement la question la plus importante qui me passe par la tête et je sais que Morrigan saura parfaitement répondre à mon interrogation. Pour moi qui ne chasse que très peu, faire la différence entre un raptor et un galliminus, c’est déjà un exploit. Je ne me penche pas sur les traces, laissant la chasseresse montrer ses talents bien plus aiguisés que les miens. Evidemment, si c’était des empreintes de T-rex, j’arriverai à identifier la chose, mais ce n’est clairement pas le cas, du moins pour le moment.

Dans une traque, le mieux reste d’arriver à piéger sa proie, mais ce n’est pas forcément facile dans notre situation. Si elle part du principe que nous puissions tomber dans une embuscade, c’est surement qu’il s’agit de carnivores.
J’essaye d’analyser l’environnement dans lequel nous nous trouvons, histoire de repérer quelques points de fuite possibles en cas de soucis, mais on ne peut pas dire que ce soit évident. L’idéal serait de pouvoir retourner l’embuscade à notre avantage, mais tout dépend du nombre de prédateurs qui pourraient nous attendre. Je lui montre quelques options que nous avons avec un signe de tête, mais ce n’est pas la panacée pour le moment.

Nous continuons de suivre la piste avec Morrigan, la tension est montée d’un cran et cela se ressent dans notre façon de nous tenir. Pour ma part, j’ai clairement décider de rester armes à la main dans le but de pouvoir réagir rapidement. Le couteau est pour moi une véritable passion et malgré la présence d’une épée, je préfère rester avec mes outils de lancer. En cas de problème, j’ai avec moi le pistolet, mais j’espère ne pas arriver au point de devoir m’en servir.

Soudain, ma comparse de chasse fend le silence à nouveau en notant que je ne suis pas souvent au château dernièrement d’après ses observations. Inutile de dire qu’elle a raison sur ce point. J'ai beaucoup bougé ces derniers mois et ce n’est pas fini. Il va falloir que je bouge à nouveau pour régler la transaction avec ce bon dinotopien qui nourrit un projet secret dans le monde de l’Obscur. Inutile de mentir à Morrigan, elle sait bien ce qu’elle observe.

Erik ▬ Hum... c’est vrai. Je bouge pas mal ces derniers temps. Tu sais que j’aime bien m’informer sur ce que font les dinotopiens en me cachant parmi eux. Cela m’aide à savoir quelles sont les zones de chasse qu’ils ont repérées. Mais aussi à m’informer de façon plus générale sur ce qu’il se passe sur l’ensemble de l’île. Je n’aime pas trop ne pas savoir.

J’essaye de ne pas trop développer. Cela ne l’intéresse peut être pas plus que ça d’une part, mais il faut aussi rester le plus silencieux possible si jamais nous sommes pris en chasse à notre tour.

Codage par Libella sur Graphiorum

Chasse en duo

Chasser avec Morrigan, ça change d’avec les autres chasseurs, à l’exception d’Adam qui n’est pas non plus du genre bavard. Mais parmi les jeunes, autant dire que la différence de tempérament se fait sentir rapidement et c’est pour cette raison que je ne tiens pas particulièrement à aller chasser.

L’œil de la chasseresse est aiguisé et entraîné, tout comme son savoir sur les dinosaures puisque d’un simple regard elle est capable de répondre à mon interrogation. Il s’agit donc de compsognathus d’après elle. Ils ne représentent pas un grand danger d’après moi, à cause de leur petite stature. Cependant, de souvenir, ils se déplace en groupe véritablement nombreux. Plusieurs dizaines d’individus si je ne me fais pas de films. Il est peu probable qu’ils nous attaquent, mais après tout, il se murmure çà et là que les carnivores sont plus chatouilleux depuis l’apparition de notre monstre mystère.

Erik ▬ Normalement, ça devrait aller... à moins qu’il ne soit plus nerveux à cause du monstre que tu as croisé il y a des mois.

Je préfère sonder son avis, mais de mon point de vue, s’il ne s’agit que de copys, ce ne sera dangereux qu’à la seule condition qu’ils soient des dizaines et très affamés, mais c’est peut-être le cas. Ils sont légers après tout, peut-être ont-ils laissé bien peu d’empreinte comparativement à leur nombre. En tout cas si nous tomber face à une petite colonie de ces saloperies, nous avons un problème qui peut se poser. Nos munitions sont limitées et la nécessité d’un corps à corps se posera et ils restent très petits et par conséquent, sont très durs à toucher.

Morrigan ferait sans doute tâche dans le décor d’une ville dinotopienne, à n’en pas douter. Cela m’amuse d’imaginer son attitude si rude face ses ploucs la fleur à la main. Ce serait amusant tout de même. En tout cas, une chose est sûre, elle s’intéresse à ce que je peux savoir, sans doute en reconnaissant que nous avons tous nos préférences dans la vie et nos points forts apportés à la communauté. Dans mon cas, la tromperie, c’est certain.

Erik ▬ Hum... je dois dire que oui... et non. Il ne s’est pas passé grand-chose et il y n’y a pas eu de grande découverte de pièges non plus. Toutefois, ils ont beaucoup parlé ces derniers mois de l’événement avec le monstre inconnu. Ils pensent que ça peut être un de leur Dieux débarquant sur l’île ou je ne sais trop quelle connerie du genre. Toutefois, ça a l’air de les préoccupé beaucoup et même avec les moyens dont ils disposent, ils ne l’ont pas retrouvé.

Nous continuons de marcher, mais nos craintes semblent se concrétiser et un craquement de branche me fait me raidir. Ils sont là.

Mon regard balaye tout ce qui se trouve devant moi et sur le côté, mais il n’y a bien que mes yeux qui bougent pour ne pas déclencher l’attaque du groupe de carnivore. Ils ne sont peut-être pas si nombreux que ça... c’est ce que j’espère pour le coup, mais je dois bien dire que d’un rapide coup d’oeil, j’en vois déjà une petite dizaine mêlée à la végétation en face de moi qui nous dévisage, quelques autres de part et d’autre, parfois perché sur des rochers. Lentement, ils se dévoilent à nous et pour le moment mon champ de vision est restreint. Si je compte ainsi, ils sont sans doute plusieurs dizaines. Même s’ils sont comparables à de gros lapins, c’est un peu comme se retrouver au milieu d’une clairière qui en est rempli tout en sentant la carotte... A ce moment, je repense à un vieux film d’horreur vraiment nul, ‘Rats’ où des nuées grouillantes de ces bestioles s’attaque à des gens chez eux ou dans les rues et c’est bien le nombre qui est décisif car les petites blessures s’accumulent vite. Ces dinosaures, c’est pareil, ils commenceraient à nous bouffer vivant. Je guette le regard de Morrigan, pour être prêt à lancer mon offensive en même temps qu’elle. De toute façon, les jeux sont faits !

Codage par Libella sur Graphiorum

Chasse en duo

La situation semblait sous contrôle en apparence, mais il y a quelque chose qui me chiffone quand même avec ces saletés. Ils sont tout petits et franchement malgré le nombre je les vois mal s’en prendre à nous. Ce genre d’animaux à moins d’être rendus fous ne feraient jamais face à des créatures à ce point plus grandes qu’eux. Ils sont taillés pour être des mangeurs d’insectes ou des charognards lorgnant les carcasses des plus gros...

Je n’ai même pas le temps de dire quelque mot que ce soit à propos de la situation de merde que Morrigan se fait sauter dessus comme je m’y attendais depuis une petite seconde. Je ne tarde pas à sentir le même poids qu’elle sur moi. Des raptors ou je ne sais quelle autre connerie du genre. Mais sur coup, cela m’indiffère car tout ce que je sens c’est la brûlure d’une terrible douleur dans le flanc provoqué par une griffe d’une belle taille qui s’y est enfoncé. Juste après cela, je sens une morsure au niveau de l’épaule grâce à un mouvement réflexe de ma part pour protéger ma nuque. Malgré la protection de cuir dans le vêtement à cet endroit, je peux sentir la pointe des dents du prédateur dans ma chair et il finit quand même par m’arracher un cri que j’étouffe bien vite entre mes dents.

Dans l’instant, il n’y a plus d’humain en moi, mais juste un autre prédateur qui laisse ses pulsions et son instinct prendre le dessus avec à son service ses connaissances. Cette créature est agile malgré son poids qui repose totalement sur moi. Il faut que je règle ce problème et j’ai tout ce qu’il faut en main. Même si je n’arrive pas à basculer, mon bras par en arrière après avoir fait pivoter entre mes doigts pour réorienter le couteau. La lame s’enfonce dix centimètres plus haut que ma douleur dans la chair du prédateur ce qui me laisse à penser qu’il s’agit de sa cheville. La douleur le fait crier à son tour ce qui ne manque pas de m’arracher un sourire sadique avant qu’il ne se soulève de mon corps et ne me libère. Je roule sur le côté, mais clairement je ne suis pas en bon état. Je prends un instant pour palper ma plaie et me rendre compte que par chance ça n’a pas toucher mon foie ou mon rein.

Je me redresse pour faire face au monstre m’ayant entaillé la chair. Il boite à chaque pas et clairement avec un couteau à l’intérieur il n’est pas près de pouvoir courir à nouveau maintenant. Toutefois, nous sommes loin d’avoir régler nos comptes. Je ne sais pas où en est Morrigan, mais si le deuxième n’est pas venu m’arracher la tête c’est qu’il est encore aux prises avec la chasseresse. Je commence donc à réfléchir car il peut sans doute encore me bondir dessus. Je décroche un couteau de ma ceinture pour avoir à nouveau une arme dans chaque main et j’analyse la situation.

Ils sont deux, mais peutêtre plus à longue distance. Ils n’ont pas l’air d’avoir appelé à l’aide encore ce qui d’après ce que je sais de ces créatures signifie sans doute qu’ils sont seuls. Ok, une bonne chose. Toutefois je suis blessé et je perds du sang pour l’instant et Morrigan... et bien je ne sais pas encore. Avec les copys, mon état est un handicap car ils vont peut-être penser que je suis une proie qui va bientôt rendre l’âme et cela pourrait les enhardir. Ok. Ça ne me laisse qu’un seul choix possible. Il faut tuer ce raptor pour qu’une carcasse déjà disponible soit plus apréciable qu’une à venir.

Codage par Libella sur Graphiorum

Chasse en duo

Finalement la situation n’est pas si désespérée que ça tout compte fait. Il faut avouer que ça pourrait être vraiment mieux, mais j’ai connu pire, dans un sens. Si on imagine des enquêteurs un peu trop compétents à la place des utharaptors et trop de cadavres pour tous les cacher rapidement, c’est vrai que c’était une situation plus délicate à l’époque. Aujourd’hui, j’ai pleinement confiance dans les capacités de Morrigan. C’est une bête sauvage s’il s’agit de sauver sa peau et je ne serai pas le boulet sur ce coup-là.

La bête est aussi blessée que moi, mais plus handicapée. Je le vois, la patte est douloureuse lorsqu’elle est posée sur le sol, ce qui va la contraindre dans ses mouvements. A part nous, cette créature n’a aucune chance d’attraper une autre proie de sa vie maintenant. Le couteau n’a pas l’air décidé de sortir de sa patte et c’est pour mieux me servir. Je vais m’acharner sur elle.

J’ai un couteau dans chaque main, prêts à être lancés l’un comme l’autre et dès qu’elle tressaille sur le côté j’envoie mon projectile aiguisé volontairement vers sa face pour le premier. Comme la bête voit le projectile, elle se baisse, mais c’était pile ce que je voulais car avec l’autre main, dans le même mouvement, je lui envoie un second couteau qui vient se planter au-dessus de la rotule du même membre déjà meurtri. Un deuxième pivot vient d’être neutralisé. Capacité à courir, neutralisée. Survie de l’animal, grandement amputée ; survie de notre tandem, grandement améliorée.

La créature est sans doute désespérée car elle n’en démord pas. La blessure n’est peut-être pas profonde, mais je peux remédier à la chose. Ma capacité à bouger est réduite à cause de la blessure. La position de cette dernière n’est pas idéale et des mouvements amples ou tirant sur les abdominaux ou les dorsaux risque d’aggraver mon état. Il faut donc que j’essaye de bouger le moins possible ce qui me rend quand même vulnérable. La bête le sait et elle tente de me bondir dessus, glapissant de douleur à cause de ses propres blessures. Je dégaine un couteau dans la main gauche d’un geste rapide avant de plonger sous elle. La douleur est vive et me fait serrer les dents, mais j’ai le temps de donner un coup de pied fort dans le couteau de sa rotule qui bien, d’après le bruit que j’entends, se loger dans l’articulation, arrachant un cri perçant à la bête.

Le silence qui suit est bref car il est rompu par un cri d’agonie et c’est là que je vois que Morrigan a jeté à bas son adversaire avant de crier elle-même et grogner à l’encontre de l’ennemi qui reste encore. Je suis en revanche bien trop avide de sang aujourd’hui pour la laisser partir, toutefois, l’interpellation de la chasseresse est des mieux venues puisqu’elle distrait la bête qui tourne la tête dans sa direction, me plaçant donc dans son angle mort. L’occasion est parfaite puisque c’est l’autre flanc de l’animal qui est exposé. N’étant pas loin, je lance en éventail plusieurs couteaux qui viennent se planter dans la jambe de la créature en différents points.

Blessé aux deux membres censés soutenir son poids, la bête s’effondre au sol et gémit de douleur. Je saigne, mais le danger n’est plus. Tout ce qui me fascine sur le moment, c’est la douloureuse agonie de la créature et le fait que les compsognathus semblent commencer à l’approcher. Elle va sans doute se faire dévorer vivante et je dois dire qu’admirer la scène m’intéresse. Mes plus bas instincts venus de ma vie d’avant remonte à la surface et je ne peux pas m’empêcher d’afficher une grande satisfaction sadique face au spectacle.

Avec autant de bidoche à leur disposition, nous pourrions quand même prendre celui qu’a abattu Morrigan, mais je ne sais pas si nous sommes en état de trainer le cadavre jusqu’au château dans notre état.

Codage par Libella sur Graphiorum

Chasse en duo

Nos adversaires ne sont plus, maintenant relégués à un buffet gratuit servi pour les copys qui n’attendaient plus que ça. A peine nous nous éloignons que nous pouvons entendre les cris de la bête agonisante qui se fait dévorer vivante par les dizaines de charognards affamés. Un moment d’hésitation, mais Morrigan a raison, nous devons partir et vite. Il ne manquerait plus qu’on se fasse à nouveau attaquer.

Nous marchons péniblement, ma blessure suinte beaucoup encore, même si aucun organe n’a été touché. Il faut que je fasse attention à ne pas aggraver ma blessure, mais pour le moment c’est assez supportable. Bien plus que pour Morrigan. Elle se retient de crier, mais je peux voir de nombreuses larmes couler le long de ses joues à mesure qu’elle avance. Elle n’ira pas loin dans cet état, c’est certain et il ne faut pas si longtemps pour qu’elle se rende compte.

La chasseresse me demande de l’aide, assez indirectement il faut l’avouer. Je pourrais la laisser là et atteindre le château plus rapidement en faisant ainsi, mais son sort ne serait pas très enviable. Il y a peu de chance qu’elle s’en sorte si elle est clouée sur place par la douleur que lui provoquent ses blessures. J’ai un instant d’hésitation intérieure que je ne laisse pas transparaitre, mais je fais quelques pas en arrière pour me rapprocher de Morrigan.

Erik ▬ Dans ton malheur, tu as de la chance d’être avec moi. J’ai quelques connaissances en anatomie et je pense pouvoir t’aider.

La vivisection, la dissection, deux pratiques qui m’ont remplies de joie lorsque j’étais à l’extérieur et en pleine activité. Ma passion pour le meurtre lent et méthodique de mes semblables m’a permis d’acquérir les compétences que je revendique aujourd’hui face à ma partenaire de chasse. Toutefois, tel un boucher qui sais comment tailler la viande et comme ôter la vie, je ferai un bien piètre chirurgien, mais je fais l’affaire faute de mieux comme dans l’ancien temps. Au regard de l’évolution de l’île, franchement je ne peux pas dire que mes compétences soient si mauvaises. Evidemment, ça pourrait être mieux. Le fait est que nous n’avons accès à rien de moderne ici et je n’ai pas emporté avec moi toutes les babioles utiles que j’ai troqué avec le temps.

Erik ▬ Ne le prends pas mal, mais il va falloir que je regarde tes plaies pour voir ce que je peux faire. Donc merci de ne pas me tuer par réflexe en sentant mes mains sur toi s’il te plaît. Dis-je avec un clin d’oeil et un sourire en coin.

L’occasion est mal venue pour beaucoup de monde de plaisanter en un pareil moment, mais cela peut aider. Elle est déjà bien assez consciente de ses blessures si elle demande de l’aide et elle sait que je suis loin de me faire des illusions sur la situation. Il vaut mieux alléger l’ambiance, car nous savons ce qu’il en est.

Je la laisse s’apprêter un peu pour me laisser le champ libre et j’en profite pour sortir ce que j’ai dans mon sac. Je suis prévoyant et j’ai toujours un petit kit de fabrication maison en premier secours. Je vais en avoir besoin moi aussi en plus de ça. Ma blessure ne saigne plus trop à première vue, je four un autre linge à la place du premier avant de me saisir d’une petite fiole et d’en vider une partie du contenue sur et dans la blessure. Ce n’est pas mon premier rodéo avec de l’alcool à désinfecter dans une plaie causée par une victime un peu trop résistante. Je sers les dents, mais j’ai bien assez crié tout à l’heure.

Ce n’est pas comme si je lui demandai de retirer tous ses vêtements, mais je soulève largement ces derniers pour avoir une vue claire. Je palpe les contours de la plaie qui saigne abondamment, sachant que la douleur doit être particulièrement vive pour elle. Je veux néanmoins vérifier qu’elle n’a pas d’organes ayant été perforé par la griffe de l’Utharaptor.

Erik ▬ Ca va sans doute faire très mal, mais il faudrait que tu puisses me dire si cela fait vraiment beaucoup plus mal ou si c’est sensiblement pareil. Prête ? Je compte jusqu’à trois. Un, deux...

Et j’appuie au niveau de son ventre sans atteindre trois, avant de remonter sur le foie, les reins. Je ne doute pas qu’elle m’en voudra sur l’instant, mais il faut faire ce qu’il y a à faire.

Codage par Libella sur Graphiorum

CHASSE EN DUO

J’ai hésité un instant il est vrai, mais la garder en vie m’intéresse. Je suis blessé et rentrer sans elle m’assure de bien plus grandes chances de survie qu’à ses côtés pour l’heure. Toutefois, elle est utile à la communauté, efficace et dangereuse, mortellement dangereuse et ce sont des qualités à mon sens. En plus de ça, c’est l’une des rares à se montrer aussi froide et pragmatique que je peux l’être en quasi toute circonstance et sa façon de s’exprimer me manquerait si elle ne survivait pas. Hum... c’est une curieuse réflexion finalement. Me manquer, voilà là quelque chose plein de sentiments. Cela ne me ressemble guère, à croire qu’elle m’importerait vraiment ? Curieux. Rien que pour étudier cette curiosité se manifestant dans ma personnalité je devrais lui venir en aide.  

Je m’approche d’elle et la préviens donc de mes intentions au travers d’un bon mot pour détendre un peu l’atmosphère car il est évident que sa douleur ne fera que s’amplifier. Elle me répond à sa manière, une approbation teintée de menace, en voilà une délicieuse attention.

Erik ▬ Trop aimable.  Décrochés-je dans un rictus.

Je pose mes mains sur sa peau après l’avoir aidé à retirer sa veste qui a sans doute beaucoup aidé à absorber le choc de l’attaque sur elle. J’analyse son grain de peau au toucher, non pas dans un esprit pervers profitant de la situation, mais lorsque je remonte sur la plaie je pense sentir la chaleur et l’irrégularité qui entoure la blessure. Un peu comme la mienne, je pense que la blessure a été en partie infectée par la griffe du carnivore et son corps lutte déjà. Il faut la nettoyer au plus vite pour éviter que ça ne devienne une septicémie. Mais avant, il va falloir que je débride la plaie. Cela va être délicat et très douloureux pour elle.

Erik ▬ Ce n’est pas très beau à voir.  

J’écarte délicatement les chairs un instant pour voir un peu la blessure la griffe a l’air d’avoir laissé une simple encoche contre sa côte. Une chance pour elle car rien n’a été touché.

Erik ▬ Tu vas vivre. Mais tu vas souffrir.

Mentir n’aiderait en aucune façon. Je préfère qu’elle se prépare à la douleur avant, car faire ça dans les bois, ça ne va pas être une partie de plaisir.  

Je fouille dans mon sac pour en sortir le nécessaire qu’il me reste. Je n’ai plus rien après ça, je n’aurai jamais cru devoir procéder de la sorte et surtout soigner deux blessés. Hum. Il faut que j’évalue mes propres blessures avant de procéder.  

Je porte ma main sur mon flanc à nouveau et la compression et l’alcool ont l’air de faire effet. Je saigne, mais moins. Je vais peut-être pouvoir m’épargner un cataplasme et lui mettre toute la dose que j’ai.

Erik ▬ Okay je t’explique. Il faut que je retire le tissu pris dans tes chairs sinon aucune chance que ça ne s’infecte pas. Ça va vraiment faire mal donc si jamais tu penses que tu peux t’évanouir, tu lâche prise. Il vaut peut-être mieux pour toi que tu ne sentes pas tout jusqu’au bout. Je veille au reste.

La palpation a déjà été très douloureuse pour elle et je n’ai pas grand-chose sur moi pour calmer la douleur.  

Je prends l’un de mes couteaux que j’aiguise rapidement pour être certain de son tranchant avant de verser de l’alcool dessus pour le désinfecter. Puis je m’en sers pour découper le tissu autour de la plaie et voir ainsi beaucoup mieux les lambeaux pris dedans. Je me sers de la pointe de la lame pour écarter les chairs et délicatement extraire les tissus prisonniers. C’est assez long, il faut que j’évite de faire ça trop vite pour avoir tout le morceau à chaque fois d’un coup et ne pas en laisser en profondeur.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Chasse en duo

La souffrance, je sais ce que c’est. Je ne l’ai que rarement ressenti dans sa vie, mais l’ai fait ressentir un nombre de foi que je ne compte plus dans ma vie. Dinotopia a effacé mon passé, car plus rien ne compte maintenant que je suis coincé ici. Toutefois, ça n’enlève pas ce que j’ai vécu et appris. J’étais avocat, mais quand je vois la plaie de Morrigan qui me rappelle des souvenirs, je me dis qu’ici je pourrais embrasser une carrière de médecin pour la communauté en fin de compte. C’est presque amusant de se dire à quel point tout est archaïque ici et surtout de se dire qu’un tueur en série peut sauver des vies. Qui l’eut cru ?

Morrigan est en souffrance et elle est assez franche pour le dire malgré sa retenue. J’ai remarqué les larmes qu’elle ne pouvait retenir et je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait quelque chose de voir une femme aussi forte qu’elle se laissant aller.

Quand je commence, elle se crispe et je sais que la douleur est vive. Bien que je lui aie dit qu’elle devrait peut-être se laisser tomber dans l’inconscience pour son bien, je sais qu’elle n’en fera rien. C’est une femme forte, couvrant sans doute ses faiblesses pour ne pas qu’elles soient exploitées par d’autre. Je comprends ça.

Je m’affaire donc à soigner la blessée. Je débride avec soin la plaie, la débarrassant du tissu pris dans les chairs. C’est une partie délicate et particulièrement douloureuse pour elle. Son corps se crispe, mais elle ne bouge pas. Elle mord férocement dans sa flèche et sa main est solidement ancrée sur la garde de sa lame. Elle se met à bouger, ce qui me fait m’arrêter. Son interruption est là pour me donner une de ses perles de sagesse sous la forme d’une délicieuse menace de mort. Elle ne tient pas à ce que cela ne se sache. Pourquoi pas.

Erik ▬ Et que se passe-t-il maintenant que je ne devrais dire ? Que tu te fais soigner ?

Ou qu’elle verse des larmes à cause de la douleur ? Je ne suis pas certain que beaucoup tiendrait aussi bien qu’elle le fait. Beaucoup de guerriers seraient tombés dans les pommes en subissant mes soins d’urgence.

Erik ▬ N’aie crainte. Je ne dirais rien de ton humanité qui finalement s’avère existante ah ah.

Si elle décide de rester consciente il vaut mieux lui occuper l’esprit et l’humour un peu cynique est de loin ce que je préfère. C’est ça qu’elle ne veut pas, qu’on sache qu’elle a verser des larmes, éprouver une grande douleur et que ça n’a pas été facile. C’est une femme et même si la communauté est inclusive, je pense qu’il y a le même genre de préjugés ici sur la capacité d’une femme à être une bonne guerrière, une bonne chasseresse. Elle a pourtant la reconnaissance de tous.

Je reprends mon affaire, versant de l’alcool dans la plaie pour la nettoyer avant de l’inspecter avec ma lame maintenant que je peux y voir clair. Ce n’est pas beau, mais en fin de compte, je vais pouvoir faire quelque chose pour elle.

Erik ▬ Je sais que parler n’est pas ton fort. Et si tu me permets de te le dire sincièrement, c’est ce qui me plaît bien chez toi. Tu ne t’embête pas avec les platitudes d’une conversation inutile. Tu vas directement à l’essenciel, droit au but, comme les flèches que tu décoches. Tu es franche et dedoutable.

Je l’occupe, car la douleur à ce moment de l’inspection doit être assez difficile à encaisser et il vaut mieux qu’elle n’y pense pas trop. Bien que je ne m’attende pas à de véritables réponses de sa part.

Erik ▬ Je ne sais pas trop pourquoi tu accorderais de l’importance à ce que je pourrais dire ou ne pas dire aux autres.

Je prends dans mon sac une aiguille courbée, le genre à l’ancienne qu’on trouve sur l’île et qui fait assez soin moyenâgeux. C'est cependant la plus fine que j’ai pu trouver dans une grande ville dinotopienne, le genre qu’on ne trouve donc pas au château. Je fais passer un fil fin et je pique sa peau pour commencer à la recoudre.

Erik ▬ Est-ce que ça compte pour toi ce que les gens pensent de toi ? C’est une vraie question, car j’ai un peu de mal à comprendre ce besoin chez les autres.

Je sais que pour toi ça ne veut sans doute rien dire car il n’y en a pas vraiment ici. Mais j’étais avocat. Plutôt bon d’ailleurs. Et je défendais des criminels, des gens... vraiment horribles parfois et on me trainait dans la boue pour ça. Pas au sens littéral bien entendu, mais je ne me souciais pas de ça car ce qui comptait, c’était de gagner mes affaires.

Et voilà, c’est fini. C’était pas trop long de m’écouter ?

Pendant tout ce petit monologue pas très intéressant, je me suis attelé à la recouvre très vite et avec soin ce qui je l’espère lui a permis de ne pas voir la chose passer. Je lui applique une dernière fois de l’alcool sur la plaie avant d’essuyer et d’appliquer ce qu’il me reste de baume. Puis j’applique un tissu avant de déchirer l’une de mes manches, de doubler la bande en l’ouvrant encore. Je passe le tissu sous elle, par son ventre, le fait revenir sur la plaie et je fais un nœud serré pour que ça tienne.

Je me redresse et m’écarte un peu pour la laisser respirer et se retourner. J’utilise un peu d’eau et une partie de ma tenue pour m’essuyer les mains couvertes de son sang.

Codage par Libella sur Graphiorum