[Terminé][Spécial Halloween] Au Nom de mon Père.

23 ans (depuis le 14/06/2023)

-Aaah...

Xyria poussa un profond soupir, alors qu'elle passait une patte sur la statue de pierre froide qui représentait le museau de son père, sur la tombe vide qui portait son nom. Vide, car jamais son corps n'avait été retrouvé. Mais tous savait qu'il avait été emporté par les deinonychus, il était impossible qu'il ait survécu. Alors, bien qu'il n'ait pas eu la chance d'être enterré, une tombe lui avait été offerte ici, en plus du mémorial proche du terrain d'entraînement gallimimus. Et pourquoi ici ? Tout simplement parce que Vidaba était sa ville d'origine.

Xyria était en ville pour rendre visite à Pastel. Mais à l'heure actuel, ce dernier travaillait. Alors elle en avait profité pour visiter la ville, et découvrir cet autre mémorial de son père, qu'elle n'avait encore jamais vu. Un buste à son effigie... c'était plus que le simple bout de bois gravé, c'est sûr.

-Que de tristes pensées. Votre bout de bois sculpté est très bien, ma chérie.

Après avoir songé cela, une voie retentit derrière elle, et Xyria sursauta en se retournant. Ce qu'elle vit lui fit in choc : là, l'air parfaitement bien, mais blanc et transparent, son père se tenait face à elle. Ses cicatrices sur le museau... ça ne pouvait être que lui, elle en était certaine.

Elle ouvrit le museau, mais avant qu'elle ne puisse se mettre à hurler, il tendit les pattes devant lui et lui dit :

-Non, non, s'il-te-plaît, ne panique pas ! Ton frère à hurler comme pas-possible l'année dernière et j'ai dû lui expliquer à toute vitesse avant que quelqu'un n'arrive pour lui éviter de passer pour un fou. Ça ne sert à rien que tu appelles, de toute-façon, à-part toi, personne ne peut me voir. Ni m'entendre.

Après avoir entendu cela, elle resta donc silencieuse, le museau entre-ouvert, pendant un petit moment. Et elle finit par réussir à souffler :

-P... P... Papa ? Mais comment... ?
-Ah, ça, c'est la magie de cet endroit, la chérie. Une fois, à certaines périodes, les morts peuvent y apparaître auprès de leurs proches. Tu as juste choisi le bon jour par hasard... ou par destin. L'année dernière, c'était ton frère. Cette année, c'est toi.
-Il n'en a jamais parlé.
-Je le lui ai demandé. Et puis, tu l'aurais cru, de toute-façon.
-Je... euh... non.

Elle devait bien l'avouer. Elle aurait cru qu'il se moquait encore d'elle, tout en s'énervant que sa blague était vraiment de mauvais goût. Ou elle aurait, comme il l'avait dit un peu plus tôt, cru qu'il devenait fou.

Alors qu'elle avait encore du mal a se remettre de ses émotions, lui, un sourire ému sur le museau, la regardant, tout simplement.

Il lui dit :

-Tu es devenu si grande. Et si forte. J'ai suivi ton parcours, tu sais. Je suis fier de toi.
-Je... Merci.
-Mais quelque chose te tracasse, le me trompe ?
-Tu... tu devrais le savoir, non ?
-Je pense qu'il serait mieux pour toi que tu le dises directement.

Il n'avait peut-être pas tors. Parler directement de son ressenti aidait à se recentrer sur soit-même et à se sentir mieux.

Alors elle lui dit :

-J'ai un compagnon, maintenant...
-Oui, je sais.
-Tu m'as dit de tout te raconter !
-Pardon. Je ne te coupe plus.

Et, durant les longues minutes qui suivirent, elle lui raconta comment ils s'étaient rencontrés, comment ils avaient déclarée leur flamme, comment ils avaient décidé de se mettre ensemble, et même leur premier moment en amoureux. Même si, du coup, il savait déjà tout ça, il la laissa dire, il ne la coupa pas.

Et lorsqu'elle eut fini, elle lui exposa ses inquiétudes :

-Et si je décide de le suivre, je ne pourrais pas tenir ma promesse envers toi en étant gardienne d'habitat. Je ne pourrais pas honorer ta mémoire, ni te rendre fier. Mais je ne veux pas le forcer à abandonner sa vie, lui-aussi.

Le fantôme de Rexius resta un instant silencieux, puis demanda, le plus simplement du monde :

-Et alors ?
-Je... quoi ?
-Oh, ma petite chérie : tu comprends vraiment les choses à-l'envers. Je ne t'ai jamais demandé de me faire cette promesse. Et je n'ai jamais attendu de toi que tu me la fasses. Toutes les décisions que tu as prises à ce jour, tout ce que tu as fait... tu l'as fait en suivant tes désirs et ton instinct, et j'ai toujours été fier de toi. Tu n'as pas à faire de promesse envers moi. Je ne te l'ai pas demandé et jamais je ne te le demanderais. Tout ce que je veux, c'est que tu sois heureuse. Et peu importe ce que tu choisis, je sais que tu auras une voie juste. Tu es une guerrière, Xyria. Tu n'as pas besoin de suivre mes pas pour l'être. Et si tu y tiens, et bien, peut-être est-ce lui qui viendra à toi.
-Je...

Ces paroles, bien que simples, lui faisaient du bien. Et maintenant, elle se sentait bête de s'être rendue ainsi malade pour rien. Des fois, elle pouvait vraiment avoir l'esprit étrange.

Elle lui fit un large sourire, et lui dit :

-Merci, papa.
-Je t'en pris. Et n'oublie pas que tu es jeune. Tu as tout le temps de décider. Tu peux y réfléchir et choisir la voie qui te rendra le plus heureuse. Et j'en serais heureux aussi.

Une horloge se fit entendre au loin, et il lui dit :

-C'est l'heure. Je dois partir. Prend soin de toi, ma chérie.
-On se reverra ?
-Hélas, il y a peu de chance. Je t'ai dit ce que j'avais à te dire. N'oublie pas cette soirée. Et soit heureuse.

Et, doucement, l'apparition fantomatique de volatilisa. Xyria, seule, se permit de pleurer quelques minutes. Et, le cœur léger, autant de savoir que l'esprit de son père allait bien que pour ce qu'il lui a dit, elle essuya ses joues, et quitta cet endroit pour retourner passer un moment avec son compagnon, et lui demander ce qu'il savait sur les apparitions d'esprit, sans pour autant lui raconter ce qu'il s'était passé.

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@ Merci beaucoup à notre divinité pour cette magnifique signature ^^
[Terminé][Spécial Halloween] Au Nom de mon Père. G8qh

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