[Terminé] Sous le couvert de la brume (Erik)

Sous le couvert de la brume

L’arrêt que nous faisons à cette cascade est vraiment agréable. L’eau est fraîche et dans la lourdeur qui s’installe à mesure que la journée avance, c’est salvateur. Nous sommes en plein dans la saison sèche, ce qui ne transforme pas le Marais Pluvieux en désert évidemment, mais suffit pour faire grimper la température et l’emprisonne avec l’humidité. Je m’asperge le visage pour me nettoyer mais avant tout pour profiter de la fraicheur. L’autre effet d’une cascade, c’est que l’eau ne stagne pas et c’est donc idéal pour remplir les gourdes et boire sans danger.

Adam pense que malgré tout ce qui nous est arrivé hier nous n’avons pas pris tant de retard que ça et je lis bien sur son visage qu’il le pense. C’est parfait car déjà que nous en avons pour cinq jours de traversée, perdre du temps serait plus que contraignant de mon point de vue. Mais je comprends bien ce qu’il me dit implicitement. De toute façon nous n’aurions pas voyagé de nuit et avec l’endroit où nous étions, nous serions surement grimpés dans un arbre par sécurité. Toutefois, une fois encore il désamorce l’ambiance en disant de façon évidente que nous n’avons pas rencontré les pires. Il est vrai qu’il y a bien plus gros et dangereux que les raptors et avec mes couteaux, pas sûr d'arriver à leur faire grand-chose.

Erik ▬ Et bien on voit que t’es positif toi, c’est engageant ahah !

Je me décide à prendre le ton comme le visage de l’humour. Je préfère amplement essayer de le mettre plus en confiance bien qu’il n’en ait pas vraiment besoin pour autant. Autant lui renvoyer le fait que je suis en confiance vis-à-vis de son talent et aptitude à nous guider jusqu’à notre but.

L’avantage avec les gros, c’est qu’ils peuvent se repérer de plus loin. On les entend marcher et si nous empruntons des voies plus denses en végétation, cette dernière sera un vrai filet pour les empêcher de passer ou au moins les ralentira. Toutefois, je ne tiens pas particulièrement à tomber sur l’un de ces gros dangers qui rôdent dans le marais. Sans façon.

Adam ne tarde pas à relancer notre périple en suggérant de nous faufiler grâce à un petit chemin de rochers dépassant de l'eau du torrent. Autant dire que si on glisse, c'est se faire entrainer et possiblement tomber d'une petite chute d'eau. Je ne tiens pas particulièrement à me fracasser le crane contre une pierre. Je m’assois au sol et je prends le temps de retirer mes bottes et de me mettre pieds nus. Je ne tiens pas particulièrement à ce que mes semelles boueuses glissent et me fassent tomber, j’aurais beaucoup plus de mal à glisser avec la peau qui va épouser un peu plus la pierre.

Erik ▬ Bien. Quand il faut y aller.

Je me lance sur le premier rocher, trouve rapidement mon équilibre et passe au suivant avant de continuer comme ça encore et encore jusqu’à l’autre rive. Quand on prend le coup de main, cela se fait, il faut bien surtout ne pas avoir peur, mais fort heureusement pour moi, c’est une émotion que je n’éprouve pas facilement. Je profite alors qu’Adam passe à son tour pour m’équiper à nouveau de mes bottes et me rendre à nouveau prêt à voyager.

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Sous le couvert de la brume

Adam s’estime être quelqu’un de réaliste, c’est en tout cas la réponse que j’ai à ma boutade sans grand intérêt. Il n’est pas du genre marrant et il est fort peu réceptif à l’humour. C’est peut-être à cause de l’état d’esprit dans lequel il est, mais je vais adapter ma stratégie pour entrer dans ces bonnes grâces. S’il n’est pas du genre comique et cynique, ce n’est pas grave, cela me fera moins travailler sur des choses que je trouve sans intérêt. Restons factuels dans ce cas.

Il y a toujours plusieurs façons d’arriver à ses fins, mais ce n’est pas toujours facile. Malgré son âge et le fait qu’il ait longtemps vécu sur cette île ne rendent pas Adam plus facilement manipulable, c’est peut-être même l’inverse. Il est d’un aplomb hors du commun. Je suis habitué à manipuler des gens simples sur cette île, peu méfiants, pour ne pas dire idiots, mais ce n’est pas le cas de tout le monde visiblement. Cela m’avait manqué d’avoir un peu de challenge en fait et Adam est un challenge à la personnalité plus complexe qu’il n’y paraît.

Je traverse rapidement la rivière comme l’a suggéré Adam et profite de la traverser de ce dernier pour me chausser à nouveau. Cependant, tout ne se passe pas comme prévu. Je n’aurais jamais cru voir ça se produire, mais il a bel et bien glissé et finit dans l’eau. Cela suffit à me faire bondir de ma position comme un diable en guettant ce que je peux faire pour lui venir en aide. Je le vois réussir à s’accrocher à un rocher avant d’être propulsé plus loin dans le torrent et risquer de mourir. Il se hisse rapidement dessus avant de bondir sur la rive. Il laisse échapper un juron en commençant à se sécher sommairement. Je préfère ne pas mettre d’huile sur le feu, il est tellement déterminé qu’essayer de faire preuve d’humour ne donnerait pas grand-chose alors autant ne rien dire du tout.

Nous repartons assez rapidement pour ne pas dire à la hâte. Personnellement, le pas de course me va bien pour aujourd’hui et j’en ai plus qu’assez de ce marais. J’ai envie de parcourir le plus de distance possible et je sais qu’Adam n’a qu’une hâte, retrouver Charlotte. Il ne se fera pas prier pour adopter un pas rapidement pour ne pas dire faire la route en footing pour gagner du temps tout en nous préservant un maximum.

Tout ce que j’espère, c’est de ne pas rencontrer trop de nouveaux désagréments au cours de notre randonnée dans l’endroit le plus inhospitalier de tout Dinotopia.

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Sous le couvert de la brume

Nous poursuivons notre avancée inexorable dans ce marais qui peut avoir raison de nous à n’importe quel moment. Le moindre instant d’inattention peut nous coûter la vie et j’y tiens justement à ma vie. Il faut rester vigilant et attentif à tout ce qui peut se passer dans ce marais à cause d’une faune locale bien trop dangereuse. Ce n’est pas une mince à faire et j’espère qu’Adam ne se fatigue pas trop à force de se montrer aussi vigilant justement.  

Il nous fait faire un grand détour suite à la découverte d’une empreinte de T-rex dans le sol boueux de notre cadre idyllique du moment. Il n’allait pas dans la même direction que nous, ce qui laisse peu de chance de le croiser plus tard, mais il n’est pas le seul de son espèce dans le coin et nous sommes très profond dans le marais déjà. Je ne tiens pas particulièrement à croiser une telle bête quand je vois les empreintes qu’elle laisse dans le sol à chacun de ses pas. Ce ne serait pas aussi simple que semer des raptors et nous en débarrasser. Pas sûr que mes couteaux lui fassent grand-chose en plus de ça.  

Adama marmonnait, à se demander s’il m’adresse la parole ou s’il se parle tout seul. Il parle de la présence présumée d’une grotte pas loin de là où nous nous trouvons.

Erik ▬ Ah ça c’est une bonne nouvelle, on va pouvoir être tranquille !

Il semble chercher encore et encore, mais ce n’était pas simple de repérer quoi que ce soit dans le merdier environnant d’un marais. Il finit néanmoins par me pointer une direction, celui d’un amas rocheux recouvert en partie par de la végétation, ainsi qu’une cascade formant une petite rivière. Je plisse les yeux pour essayer de voir ce qu’il me montre et je finis par distinguer un trou dans la roche. Ce trou est suffisant pour nous laisser passer, mais n’est pas assez large pour laisser passer un dinosaure.  

La grotte est petite et étroite, clairement nous sommes serrés tous les deux ici, mais il vaut mieux cela que l’insécurité de la nature. Les parois sont couvertes de mousses et de l’eau goutte depuis le plafond, ce n’est pas le grand luxe et le risque de choper quelque chose n’est pas à négliger, mais ça reste toujours mieux que la pleine nature hostile avec des dinosaures voulant nous bouffer à chaque virage entre les arbres.  

Le plus ennuyeux, c’est quand Adam laisse échapper le fait qu’il n’y aura pas de feu pour nous ce soir. Ce n’est pas vraiment à ça que je pensais. J’aurais adoré avoir un bon feu, surtout dans un endroit aussi humide que celui où nous nous trouvons. Non, ce ne sera pas une bonne nuit je pense. Il est assez prévisible que nous aurons froid.

Erik ▬ Nous allons passer une super nuit, je le sens. Si c’est assez sûr, je propose qu’on dorme tous les deux pour nous reposer un maximum. Sinon, réveille-moi lorsque ce sera mon tour de faire le guet.

J’essaye de trouver une position pour ne pas trop me retrouver au contact de la mousse ou de l’eau, mais ce n’est pas facile. Heureusement, ma besace est remplie avec des vêtements amples et je peux m’en servir comme d’un oreiller pour ne pas risquer d’avoir la tête dans tout ça.

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Sous le couvert de la brume

La grotte n’est pas des plus accueillante, nous avons déjà vu mieux en tout cas. Elle est humide et le clapotis de l’eau constant de la cascade n’aide pas vraiment à se détendre si on n’arrive pas à faire abstraction. Elle est petite et exiguë ce qui n’est pas vraiment non plus pour le mieux si l’on veut se détendre, surtout à deux. En réalité, il est vrai qu’elle a des allures de mouroir. Si un prédateur venait à nous repérer et se postait devant, nous serions dans de beaux draps. Impossible de fuir à cause du fait qu’il n’y ait qu’une seule issue et impossible de se battre dans un tel endroit. Il n’aurait qu’à attendre notre tentative de fuite par l’avant et nous croquer, ou nous mourrions simplement de faim en attendant qu’il se lasse. J’avais évidemment pris ces éléments en considération, mais une fois encore je n’étais pas déçu de la réaction d’Adam. La tête qu’il a fait au moment où je me suis installé était juste magistrale et valait bien d’attendre le bon moment pour lui lancer une plaisanterie.

Je me laissais bercé par le bruit de l’eau, essayant de le trouver accommodant et relaxant pour ne pas être simplement agacé par ce dernier. Je ne tarde pas à m’endormir et la nuit est agréable. Adam finit par me réveiller pour que je prenne le relais et je le fais de bon cœur. Je constate que mes vêtements n’ont pas séché, bien au contrairement même. Ils sentent la mousse en plus du reste et j’espère juste ne pas avoir attrapé des champignons au passage. Si j’ai le temps de penser à ce genre de choses, c’est bien parce que nous jouissons d’une certaine forme de chance cette nuit et qu’il n’y a vraiment rien de bien dangereux à l’horizon.

Mon sac commence à se vider dangereusement et je suppose que pour Adam cela doit être pareil. Je suis très prévoyant, il est possible que j’aie un peu plus de ressources que lui, mais le fait est là, il nous faudrait faire un peu de ravitaillement sans trop tarder si nous avons encore plusieurs jours de route à faire ici. Peut-être que nous pourrions chasser un truc et le faire cuir rapidement avant de lever le camp pour ne pas attirer de carnivores avec le feu. Une heure peut suffire pour ce genre de choses.

Nous marchons encore et toujours à travers cette végétation luxuriante jusqu’à tomber sur ce qui s’apparente à une route. La terre est presque lisse par endroit et il y a les vestiges d’empreintes de pas de mastodontes d’écailles. La cime est ouverte, sans doute à cause du passage de ces créatures énormes. Adam ne se prive pas pour faire un petit commentaire, plein de cynisme sur la nature de la civilisation de laquelle nous venons de trouver la trace.

Erik ▬ Disons que c’est mieux que rien au moins. On suit la route ? Ou il faut couper par la jungle encore ?

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Sous le couvert de la brume

Je suis assez impatient de me rendre à Waterfall City, contrairement à Adam, j’apprécie le luxe d’une vie citadine de temps en temps. Un bain chaud fait beaucoup de bien mine de rien ainsi que des vêtements soyeux par moment. Cela fait des mois que je ne suis pas allé dans une cité de Dinotopia du standing de Waterfall City et ce ne sera pas un luxe que de profiter un peu de ce temps pour me refaire une santé. Autant joindre l’utile à l’agréable après tout et je sais faire oublier facilement le fait que je suis un outsider contrairement à Adam. En fait, je pense que c’est surtout que je ne recule devant aucune bassesse que j’arrive aussi bien à me faire à l’idée.

La route sur laquelle nous tombons est une véritable aubaine pour poursuivre nos pérégrinations en toute sécurité ou en tout cas avec un semblant. Il est évident que les carnivores ne sont pas effrayés par une simple route, mais il est possible qu’ils y soient moins fréquents. Toutefois, Adam est résolu à gagner un maximum de temps possible et il préfère continuer à traverser le marais pour nous raccourcir la route. Il est évident qu’il a pour seul et unique désir de retrouver cette fille qui est partie. Je sens qu’il va y avoir comme une sorte de flop. Comment pourrait-elle réagir autrement que très mal à la vue d’un Outsider lui courant après à la suite d’un avis de départ pour avoir voir d’autres amis ? M’enfin, c’est sa vie et sa relation et je ne la connais pas non plus après tout.

Nous nous engouffrons à nouveau à travers la végétation pour continuer. Sans attendre, avec un pas des plus rapides pour gagner en agilité et rapidité. Pas de temps à perdre quand nous avons des ressources limitées. La précipitation d’Adam ne nous a pas vraiment permis de nous préparer à une telle traversée. Je suis presque certain qu’il avale ses dernières rations dans la journée en marchant.

Erik ▬ J’ai été un peu prévoyant, mais si nous ne sortons pas du marais demain soir, nous serons à sec. Mais je pourrais partager ce qu’il me reste demain en tout cas.

Je préférai le rassurer un minimum. Il souhaite la trouver au plus vite et nous avons un jour d’économie encore sans avoir à chercher à manger et donc à ralentir. J’espère que cela le soulagera un peu de ce poids-là.

La Marais Pluvieux n’est pas des plus hospitalier et on ne peut pas dire que les plantes inspirent confiance dans le coin. En fait, si on ne mange pas de viande, tout peut être risqué. Le mieux serait encore de tuer quelque chose pour nous faire un peu de viande fraîche. Avec l’abondance d’eau, nous pourrions toujours essayer de trouver quelques poissons à cuir au coin d’un feu en quelques minutes avant de repartir. Ce serait mieux que rien.

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Sous le couvert de la brume

Au milieu de cette route qui nous tendait les bras pour faire une route peut-être un peu plus sûre, Adam a préféré une voie plus rapide. C’est un choix qui se discute, qui se tient. C’est mon guide dans cette aventure et je pourrais bien le laisser ici pour continuer grâce à la route, bien que ce serait tout de même dangereux. Mais je n’en fais rien. Nous continuons à la place dans les bois pendant un moment, jusqu'à ce que je puisse me dire qu’Adam arrive au bout de ses ressources. En guise de réponse à ma proposition, il me fait part du fait qu’il se pourrait qu’on arrive en ville ce soir. J’écarquille les yeux car j’étais persuadé que nous en aurions encore pour une journée de marche, mais peut-être que notre rythme d'avancée était très bon malgré nos arrêts nocturnes.

Le marais est un piège mortel pour les non-experts, surtout lorsqu’on fait à la manière d’Adam, en traversant sans suivre les chemins balisés par une route bien nette. Notre rythme de marche plus que rapide nous a fait gagner un temps précieux à n’en pas douter, ainsi que nos quelques courses effrénées dans la jungle. Nous reprenons notre route à travers la végétation dense de l’endroit avec une certaine ferveur. La possibilité d’arriver à atteindre la ville avant que nous ne tombions à court de provisions est une pensée qui nous donne des ailes dans notre périple. Pour ma part, le confort de Waterfall City est une perspective qui m’enchante et de son, Adam est sous le coup d’une sans doute très forte impatience à l’idée de retrouver sa fuyarde.

Le monde est loin d’être un conte de fées, c’est même tout l’inverse si l’on considère un instant que des gens comme moi puissent le fouler. En réalité, le monde est froid, injuste et terriblement dangereux. Toutefois, à Dinotopia, les gens comme moi ne représentent rien du tout en comparaison de l’auteur de ces pas très lourds qui nous sortent de nos rêveries de coureurs. Adam me fait rapidement signe de le suivre avant de se coller contre le tronc épais d’un arbre plutôt massif. Un léger et rapide coup d'œil dans la direction qu’observe également Adam me permet de me rendre compte du super prédateur qui est là. Un t-rex… c’est bien notre chance. Il a le museau bas et on peut largement entendre de notre position l’air passer dans ses narines. Il ne fait aucun doute qu’il est en train de flairer une piste, probablement la nôtre.

Je préfère ne rien tenter de stupide et laisser Adam me livrer son idée s’il en a une en tête, mais dans la mienne, beaucoup de choses se bousculent...

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Sous le couvert de la brume

Le Marais Pluvieux, un lieu éminemment réputé dangereux dans toute l’île. C’est là que se trouvent les plus gros carnivores et il est clair qu’il vaut bien mieux éviter de tomber dessus. Nous avons joué d’une chance insolente depuis le début de notre aventure, bien que d’autres pourraient y voir le contraire. Toutefois, nous avons réussi à nous abriter à chaque fois et à gérer sans problèmes nos rencontres. Mais là, la roue a tourné. Un énorme carnivore se rapproche de nous, le sol martelé par ses pas lents, un pas de traque. Il n’y a qu’à le voir pour nous rendre compte qu’il est en quête d’un bon repas.

Mon regard se porte sur le mastodonte d’écailles. C’est impressionnant et il n’est vraiment pas loin de nous maintenant. Il hume l’air avec ses énormes naseaux, remuant les broussailles et buissons touffus et massifs comme si ce n’étaient que des ballots de paille comme dans les films de western. Même ces petits bras atrophiés n’en demeurent pas moins capables de nous faire souffrir grandement, mais le pire restent ces rangées de dents, longues comme des couteaux de cuisine. Rien qu’en regardant l’incroyable mâchoire de ce monstre, je comprends bien vite que s’il nous fauche avec, nous sommes coupés en deux. Une telle créature n’est pas à prendre à la légère. Nous n’avons aucune chance de le semer à moins d’être proche dans gouffre dans lequel nous précipiter et aucune chance de nous cacher encore longtemps s’il nous suit à l’odeur. La seule option est de créer une diversion adaptée.

C’est au moment de cette réflexion qu’Adam se penche vers moi pour me demander s’il me reste de la viande. Il se trouve que oui et je n’ai même pas besoin de vérifier. Je garde la viande pour les moments de grosse faim, mais je fais attention à consommer les fruits séchés en priorité. Ainsi, comme j’avais dans l’idée de partager mes ressources avec mon partenaire de voyage tout en nous assurant des forces pour un dernier segment de route dans de bonnes conditions, il me reste bien de la viande.

Je porte ma main dans mon sac avec une extrême précaution pour ne pas faire le moindre bruit et sortir la viande demandée pour la tendre à mon camarade. J’espère qu’il a une bonne idée derrière la tête et dans le doute, je me tiens prêt à me lancer à ses côtés dans une course effrénée.

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Sous le couvert de la brume

La situation est critique de mon point de vue. Cet énorme prédateur peut courir beaucoup plus vite que nous et notre espoir tient uniquement dans le fait que la végétation est dense et peut le ralentir, en imaginant qu’il ne la défonce pas simplement dans sa course grâce à sa masse incroyable lancée à pleine vitesse. Pourtant je suis très calme, à la limite d’être serein, simplement car c’est dans mon tempérament. Je ne panique pas, c’est comme ça. Cela tient sûrement du fait que je n’ai que peu de contact avec mes émotions, que je suis un être très réfléchi, un psychopathe, un tueur aguerri qui a déjà ouvert à des policiers en ayant un cadavre dans sa baignoire. Même si la présence de ce prédateur hors normes n’est pas engageante, mon cœur reste étrangement calme, mes mains ne tremblent pas un seul instant. Bien que l’idée de mourir ne m’enchante pas, je n’éprouve ni peur, ni frisson grisant.

Quand Adam me demande si j’ai de la viande, j’arrive à lui passer sans mal, comprenant qu’il a l’idée d’une diversion pour envoyer ce monstre dans un sens tandis qu’il nous faudra aller dans l’autre. J’entrevois en quelques instants une suite d’événements possibles dans ce scénario. Il est évident à mon sens que courir serait une mauvaise idée. Cette créature réagirait au bruit et viendrait voir avant de repérer notre odeur ou nous-même et se lancerait dans une longue course poursuite. Même si nous arrivons à la semer, il est possible qu’avec un nez pareil ce ne soit qu’une question de temps avant qu’il ne nous rattrape grâce à son endurance et ses foulées bien plus grandes que les nôtres. La discrétion est définitivement de mise dans cette situation et c’est forcément ce à quoi se prépare Adam.

Mon compagnon de route ne tarde pas à nouer à l’aide d’une liane la viande à une branche avant de la lancer dans un buisson. La créature est vite attirée par le mouvement et l’odeur qui présage sans doute pour elle un bon repas, bien qu’il s’avérera frugal. Il est donc temps de prendre le large et de ne pas traîner sur place. J’emboite le pas à Adam le laissant passer devant, marchant dans ses pas, réceptionnant les fougères du bout des doigts qui glisse sur lui avant de les laisser revenir en douceur à leur place après mon passage. Invisible au milieu de la végétation en un sens. C’est ainsi que nous nous éloignons peu à peu de là, toujours à petit pas de loups pour ne pas faire le moindre bruit, pas même un léger bruissement.

Nous nous enfonçons dans une végétation très dense qui nous rend simplement invisible à la créature et la gêne à suivre la piste de notre odeur. Sans la garanti d’un repas elle ne perdra surement pas son temps à avancer avec pénibilité là-dedans, mais la contrepartie est bien d’avancer pendant un long moment à une vitesse réduite, pour ne pas dire très réduite. Au final, j’ai l’impression que nous perdons beaucoup de temps avec cette manœuvre et je me demande s’il ne faudra pas nous mettre à courir pour rattraper le temps perdu, d’autant plus que nous avons moins de ressources maintenant.

J’attends une bonne heure de marche pour me desserrer les dents, sûr que nous sommes seuls dans les parages.

Erik ▬Eh bien, on peut dire que le voyage n’est pas un long fleuve tranquille. Elle doit vraiment être exceptionnelle cette fille pour prendre autant de risques ahah !

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Sous le couvert de la brume

Une fois loin de notre prédateur, nous pouvons nous offrir le luxe de parler un peu en poursuivant enfin notre route avec plus de vitesse dans nos pas. Il ne faut pas relâcher nos efforts, mais c’est l’occasion de faire un petit point entre nous sur notre quête.

Adam est un jeune homme bien singulier, à la fois fort et tendre visiblement. Il est attaché à cette fille, en tout cas c’est l’image qui transpire de son attitude, son abnégation, sa volonté d’aller au plus vite pour la retrouver. Elle n’est peut-être pas exceptionnelle pour tous, mais pour lui assurément. Elle représente un monde perdu pour ce jeune homme. Il m’a confié déjà qu’il ne regrette pas sa vie d’avant, mais elle n’en est pas moins un vestige vivant, un point d’accroche au-delà de tout ce qu’il rejette de cette île à commencer par les dinosaures. C’est ce qu’il me renvoie comme image et intention et je ne le blâme pas, je ne le comprends que trop bien en réalité.

Erik ▬Hum je vois. C’est une chose que je peux comprendre. Je pense qu’on la retrouvera, je ne me fais pas de soucis pour ça. Une fois en ville, je la trouverai pour toi. Espérons juste qu’elle veuille bien repartir avec toi pour retourner au château et ne pas être corrompu par les écailleux comme tu dis.  

Oh bien entendu, je ne suis pas vraiment préoccupé par le sort de la jeune fille et je m’en fiche bien en réalité. Qu’elle quitte ou non notre petit groupe, ça ne change rien à ma vie. Tout ce qui compte pour moi actuellement, c’est être un peu plus intégré à la communauté pour continuer de faire mon petit bonhomme de chemin à l’intérieur. C’est une préoccupation pragmatique, réfléchie et non émotionnelle comme cela peut l’être pour Adam.
Je ne sais pas ce que je ferai si une personne de mon passé arrivait ici, mais je crois pouvoir dire que je n’aimerai pas qu’elle s’éloigne de moi, c’est aussi pour ça je pense que je suis venu en aide à Adam.


Quitter le château pour chasser c’est prendre un risque de ne pas revenir, ça, tous les outsiders sont parfaitement au fait de ça. On n’est jamais sûr de ce qu’il peut arriver lors d’une chasse. Il est vite arrivé de se retrouver proie au lieu de chasseur sur Dinotopia.

Erik ▬ Il est bien vrai que nous prenons des risques tout le temps. C’est ce qui fait le sel de la vie paraît-il.

Ce qui est certain, c’est que nous avons rencontré notre lot de malchance au cours de ce voyage tout en jouissant beaucoup de chance dans notre capacité à nous en sortir sereinement. Maintenant il nous faut rattraper notre retard pour arriver avant la nuit à la ville, chose que j'espère depuis qu’Adam m’a fait part de notre chance d’y parvenir.

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Sous le couvert de la brume

Il nous reste un peu de route pour atteindre Waterfall City dans un délai qui ne nous mettra pas dans l’ennui faute de disposer de vivre pour le reste du voyage. Cette dernière rencontre malencontreuse a eu raison de ce qu’il me restait. Toutefois, je ne doute pas le moins du monde des capacités d’Adam à nous guider et il songeait qu’il était plus que probable d’atteindre la ville avant la nuit. Dans ces conditions, nous sommes sûrement assez proches de la cité pour éviter de rencontrer d’autres carnivores, mais également pour devoir nous expliquer devant des dinotopiens en voyage ou en promenade oisive de digestion.

Ce temps que nous avons, nous en profitons pour une fois pour parler. La proximité de la ville détend l’atmosphère et il est temps de parler un peu de comment les choses vont se passer une fois arrivés.

J’ai bien vu que mes mots ont eu un impact sur le jeune homme qui au début était en confiance avant qu’il ne se raidisse soudainement. Il faut dire que je n’y suis pas aller en faisant de détour pour une fois. Il faut voir la réalité en face, il y a une possibilité pour qu’elle ne veuille pas repartir si elle est venue avec des amis à écailles. Je décide néanmoins d’être un peu plus doux dans ma façon de présenter les choses en guise de réponse à sa réaction.

Erik ▬ hum... La trouver est une chose, la faire sortir en est une autre. Mais je vais essayer de faire ce que je peux. Je pense que si je lui dis que nous avons fait la route et risqué nos vies pour la rattraper le plus vite possible, elle sortira forcément pour venir te voir. Je pense que ça ne devrait pas poser trop de problème !

C’est son amie d’enfance après tout. Pour elle aussi il est l’unique personne ici qui lui rappelle un monde et une vie un peu plus normale que celle à Dinotopia. Il n’y a pas de raison qu’elle ne veuille pas sortir de la ville pour lui adresser la parole, quand bien même ce serait pour lui signifier qu’elle ne rentrerait pas au château.

J’espère qu’elle ne le mettra pas de mauvaise humeur, j’aimerai bien faire un voyage de retour plus agréable que l’aller. Pour ça, il vaut mieux qu’Adam soit dans de bonnes conditions.

Erik ▬ Je vais essayer de ne pas prendre la mouche, car se la couler douce n’est pas si mal des fois Ahah !

J’essaye de faire preuve d’un peu d’humour une nouvelle fois pour le dérider à nouveau. C’est un coup à se faire un ulcère avant l’heure à se faire autant de mouron pour sa douce.

Erik ▬ Quoi qu’il en soit, est-ce que tu as un message précis que je pourrais lui délivrer et qui la fera venir seule de préférence ? Comme je te disais, ce n’est pas que ce sera compliqué, car même si on ne se connaît pas elle et moi on se reconnaîtra de vue, mais bon, tout ce qui peut me faciliter la tâche est bon à prendre.

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Dans le monde que j’ai quitté, ou plutôt auquel j’ai été arraché, j’étais un homme parfaitement adapté à la société, mais surtout un prédateur capable de se faire passer pour beaucoup de choses. Persuader une personne de faire ce que je voulais était d’une facilité presque déconcertante quand j’y repense. Ce n’est pas une jeune fille qui me percera à jour et aura peur de moi, surtout si je fais les efforts nécessaires pour me faire bien voir. Je saurais me faire aussi avenant qu’il le faudra.

Erik ▬ J’ose espérer que malgré ma malice pour entrer en ville elle saura me faire confiance. Je présente plutôt bien devant les gens, mais si elle est trop méfiante, cela pourrait ralentir la procédure. J’espère donc que tu ne seras pas trop pressé et impatient. Ce ne serait pas le moment de faire un esclandre en ville.

Ce ne serait pas vraiment bon qu’on m’associe à cela et qu’on se souvienne de mon visage lors de mes prochaines venues ici. J’aime bien pouvoir faire mes petites affaires sans qu’on vienne ne me demander des comptes où me suivre du regard de façon incessante.

Adam n’est pas un jeune homme dénué d’esprit. Il sait parfaitement jauger les gens et il se rend bien compte que l’on peut apprécier le luxe, sans pour autant avoir décidé de demeurer dedans. Il n’a pas l’image globale de mon opinion sur les dinotopiens et leur style de vie, mais je peux me permettre de l’aiguiller un peu plus sur ma façon de voir les choses.

Erik ▬ Eh bien je dois dire que ce sont plus les gens qui m’énervent que leur style de vie. En réalité, j’étais tellement habitué à la vie de luxe dans le monde extérieur, que le retrouver ne me dérange pas le moins du monde. Les dinotopiens... sont tellement gentils et niais que ça en devient dérangeant de mon point de vue. C’est surtout eux le problème.

Les dinotopiens sont terriblement candides. Le monde extérieur en comparaison est digne d’une dystopie des plus sinistres tellement c’est le pays des bisounours ici. Ce n’est même plus drôle de les berner tellement c’est simple en réalité. C’est pour ça que j’ai préféré le style de vie des Outsiders, bien plus honnêtes envers eux-mêmes et leur façon de vivre, mais surtout me rappelant bien plus les gens du monde extérieur, avec leurs vices assumés et un caractère plus aiguisé.

Aller chercher la jeune fille est ma tâche et c’est pour ça que nous sommes partis à la base Adam et moi. Mais ce ne sera pas sans risque s’il se met à trancher des têtes de lézards à tout va. Je pense bien qu’il évoque la chose pour signifier qu’il serait prêt à en découdre au besoin et non pas comme une réelle menace de mort sur quiconque la suivrait mais bon.

Erik ▬ Encore une fois tout dans la modération ah ah. Evitons d’en arriver à saigner quelques écailleux. Ce n’est pas l’envie qui me fait défaut, mais je ne suis pas certain que rajouter de l’huile sur le feu sans l’accord du chef soit bien à son goût. D’autant que Waterfall City n’en resterait sûrement pas là si ça tournait mal. Je suis persuadé que Charlotte sera ravie de savoir que tu es là et voudra parler sans détour et sans auditoire.

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Sous le couvert de la brume

Adam est un jeune homme qui en a déjà plus bavé dans sa vie plus que moi dans la mienne et cela l’a rendu bien plus mature que je ne l’aurai envisagé pour quelqu’un de son âge. Je me vois toujours comme un aîné, mais pas ici il faut croire. En tout cas, il est bien plus calme et moins impétueux et impatient que lors de notre départ et c’est une nouvelle facette de sa personnalité que je découvre un peu en creusant sur le sujet de sa demoiselle envolée. Il me répond qu’il attendra le temps qu’il faudra pour mon retour, ce que je n’aurais pas cru possible étant donné son attitude désinvolte cinq jours plus tôt au moment de notre départ. Cela est rassurant de mon point de vue, car je n’aurais pas à craindre qu’il ne perde patience et ne vienne en ville pour secouer tout le monde à la recherche de la fille de sa vie.

Erik ▬ C’est parfait alors ! Dis-je en riant à moitié.

Il faut donner le change, toujours, c’est ainsi que je fonctionne et tout est bon à prendre pour donner l’illusion d’un homme appréciable au quotidien, quitte à rire ou sourire malgré la totale imposture dont il s’agit.

Adam soulève en tout cas une perspective intéressante. Il y a également ceux qui sont vraiment totalement tarés et se sente proche de ces animaux qui ne devraient rester à mon sens que des animaux. C’est un peu à croire que le véganisme à toucher cette île bien avant le reste du monde en rendant tous les gens idiots ou presque au point de vénérer ces créatures ou de les considérer comme des membres de leur famille. C’est vraiment n’importe quoi.

Erik ▬ Une bête est une bête, mais il faut croire que nous n’avons pas tous la lucidité de le voir mon ami.

Les villes des dinotopiens sont pleines de crétins qui sont en admiration devant ces créatures qui auraient dû connaître le même sort que tous leurs semblables en mourant et en devant des fossiles et rien d’autre.

Quoi qu’il en soit, alors que nous tombons d’accord sur la marche à suivre une fois arrivés en ville, nous commençons à entendre un bruit sourd et constant. D’abord lointain, il se fait de plus en plus présent jusqu’à ce que cela ne couvre tout autre bruit ou presque en devant assourdissant. Ce sont les cascades de la célèbre Waterfall City. Nous sommes arrivés à notre destination et Adam peut vraiment pavaner car il y a de quoi. Rallier la cité depuis le château en seulement cinq à six jours, c’est une prouesse dont il peut être fier en raison de la distance à couvrir. Nous n’avons pas ménagé notre effort, mais maintenant c’était à moi de jouer.

Erik ▬ Avoir réussi en si peu de temps, il n’y a vraiment qu’avec toi qu’on peut réussir ça ! En tout cas, je suppose que c’est à moi de jouer maintenant, mais vu l’heure, ça ne donnera rien de bien. Il faudra attendre la journée et l’effervescence de demain pour que je commence mes recherches et entre en ville l’air de rien. Mais je te promets de la retrouver rapidement.

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Sous le couvert de la brume

Il y a une question qui est assez souvent présente je le pense dans la tête des Outsiders, c'est "comment ces gens font pour aimer ces écailleux ?” et à juste raison. C’est une pensé qui assaille mon esprit quotidiennement lorsque je suis dans une ville pleine de dinotopiens et de leurs amis à écailles. C’est une chose d’aimer un chien ou un chat, mais de là à le considérer comme une vraie personne c’est n’importe quoi et la parole n’est en rien un signe les distinguant de la bête. Je ne peux que sourire et laisser échapper un léger ricanement alors qu’Adam plussoie mon propos en soulevant une réponse des plus juste.

Erik ▬ Tu as raison.  

Oui, nous ne sommes pas d’ici en effet et c’est surement ce qui nous rend bien plus lucides que les autochtones totalement malades de l’île. Il n’y a pas de raison pour une personne ayant connu le monde extérieur de voir ces bêtes comme des humains, c'est une forme pure de stupidité selon moi. Il faut aussi dire que je vois beaucoup de mes semblables comme des singes arriérés, donc ça n’aide pas vraiment à les comprendre dans leurs choix ici.  

On prend souvent les outsiders pour des brutes épaisses et sanguinaires. Ce n’est vrai que dans une toute petite mesure en réalité. J’arpente le château et ses terres depuis deux ans maintenant et je dois bien avouer n’avoir vu aucun monstre comme moi. Je ne connais certes pas tout le monde, et il est possible qu’il arrive à se cacher mieux que moi, mais une constant existe toutefois, c’est que les monstres se repèrent entre eux.  

Nous terminons notre périple devant la majestueuse et luxueuse ville Waterfall City. Une grande parmi les grande et qui passe pour l’une des plus importantes cités de toute l’île de timbrés. Ce n’est pas que je n’aime pas la ville, bien au contraire, ce sont juste ses habitants qui présentent évidemment une tendance à m’énerver. Une chose est sûre cependant, c'est qu'il va m'être très agréable d'y séjourner un peu et prendre un luxueux repos. Ce qui est d’autant plus curieux, c’est qu’Adam accepte de bonne grâce que je me vautre un moment dans le luxe pour mon petit repos. Je crois que j'ai atteint ma limite de bon samaritain de façade pour l'heure et je ne vais pas me faire prier pour accepter son offre quitte à le laisser camper tout seul en bordure de cité à l’abri des regards.

Erik ▬ Eh bien, c’est très gentil Adam. Je pense que je vais accepter ta proposition. Je vais aller me trouver une taverne ou un hôtel et y dormir pour la nuit. J’en profiterai pour prendre quelques informations. Les dinotopiens sont assez honnêtes. Si elle a fait appel à un de ses amis écailleux, la nouvelle d’une outsider en ville devrait avoir fait son petit chemin.  

Je salue mon compagnon de route et guide à travers les périlleux marais avant de m’en aller sur le chemin afin d’atteindre la ville. Avant de le perdre de vue, dans un dernier volte-face vers lui, je lui lance mes ultimes paroles de réconfort pour sa nuit en solitaire.

Erik ▬ Ne t’en fait pas, si ça se trouve avant midi demain vous serez réunis !

Ce serait étonnant, mais après tout, ne dit-on pas que l’espoir fait vivre ?  

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