[Terminé] Sous le couvert de la brume (Erik)

Sous le couvert de la brume

Dès l’aube nous nous mettons en route pour nôtre ascension de la journée. La paisible marche des plaines était de l’histoire ancienne maintenant et c’était une randonnée alpine que nous devions entreprendre afin de pouvoir retrouver la jeune demoiselle qui fait chavirer le cœur du jeune homme que j’accompagne. Les Montagnes Blackbones ne sont pas réputées pour être dangereuses, même si un carnivore peut s’éloigner au point de nous croiser, mais ce serait plutôt rare de ce que j’ai compris depuis que je suis arrivé sur cette île. Je suis passé par ces montagnes une fois, mais je suis bien loin de les connaître comme Adam. D’autant plus que j’étais escorté à ce moment-là. Grimper le versant de la montagne sous le soleil de la saison sèche est toute une épreuve qu’il faut supporter, toutefois, contrairement à ce que j’imaginais la veille au soir, de nombreux points d’eaux jalonnent notre route ce qui me permet une nouvelle fois d’utiliser ma technique en humidifiant le capuchon de ma tunique avant de le mettre pour rester au frais. Mais surtout cela nous permet de nous désaltérer sans modération ce qui n’est pas pour me déplaire. L’hydratation est la clé des longues marches après tout.

Nous ne nous arrêtons pas pour manger, c’est à nouveau à faire en marchant. Cela ne me gêne pas, je constate juste qu’une fois encore Adam est très pressé de la retrouver. J’espère qu’il ne sera pas trop pressé en tout cas. Il a l’air au moins de savoir exactement où il va ce qui est assez rassurant je dois bien l’avouer. Nous ne faisons que voir quelques dinosaures au loin vacant à leurs occupations sans vraiment se soucier de nous ou même nous repérer. Ils ne semblent pas très inquiets par les possibles prédateurs, mais je crois bien qu’il y a des patrouilles dans ce coins boisé pour éviter cela justement.

Lorsqu’Adam met un terme à la marche, nous nous trouvons sur une corniche rocheuse qui surplombe le Marais Pluvieux. Une immensité végétale telle une mer intérieure verdâtre filant à perte de vue. Plus le crépuscule s’abandonne à la nuit et plus cet endroit paraît lugubre et inhospitalier. Toutefois, nous n’avions visiblement pas le choix. Il est évident que dans l’esprit d’Adam il espère peut-être coiffer Charlotte au poteau et la voir avant qu’elle n’atteigne Waterfall City, cela me paraît clair. Si elle a fait le tour, même aidée par un saurien elle peut ne pas arriver avant nous en ville si nous arrivons à passer vite ces marais. Autant dire que pour ma part, l’endroit est suffisamment dangereux pour que je n’ai guère envie de m’y attarder plus que de raison.

Erik ▬ Et pas que celle de demain surement. Répondis-je à Adam en affichant brièvement le sourire d’une mauvaise blague.

Il est loin d’être impossible que nous ayons à passer plusieurs nuits dans ce marais si nous jouons de malchance. La distance qu’il couvre est très importante et notre progression sera ralenti par la topographie de l’endroit.

Avant d’aller dormir je prends soin de sortir ma pierre à aiguiser et de m’assurer du tranchant de mes couteaux. Je ne veux prendre aucun risque compte tenu de ce qui nous attend demain et cela pour plusieurs jours. Nous dormirons sans doute perchés dans des arbres pour éviter les problèmes à moins qu’on ne trouve de meilleures cachettes. Pour cela je peux me fier au jugement d’Adam qui connais bien le marais.

Au réveil, je ne me hâte pas. Je préfère prendre le temps de bien manger pour prendre un maximum de force avant de descendre le dernier versant de la montagne et nous engouffrer dans le marais. Par ailleurs je rectifie un peu mon accoutrement. Je range la tunique ample dans mon sac pour libérer mes mouvements de façon optimale et j’ajustement bien les sangles sur mes avants bras et ceintures où se trouvent mes couteaux de lancer et mes dagues pour le combat rapproché. Ce n’est qu’une fois cela fait que je suis prêt à descendre aux côtés d’Adam dans ce marais en espérant que nous jouerons de chance lors de notre traversée...

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

Les Marais Pluvieux. Ce n’est pas vraiment une destination paradisiaque, bien au contraire et certainement pas là que j’ai envie d’être dès le réveil. Toutefois, je me suis engagé à venir en aide à Adam. Il n’a pas besoin de moi pour les traverser, ça encore je le conçois, mais sans lui, je serais clairement perdu dans ce lieu que j’évite avec soin depuis mon arrivé. Il m’est arrivé comme tout le monde devoir m’y risquer, mais il ne m’a pas laissé un bon souvenir. Je ne peux plus reculer de toute façon, mais je n’en n’éprouve pas l’envie non plus en fait. Au moment de nous aventurer à l’intérieur, une sensation grisante m’envahit à nouveau, la pulsion de survie. Cette sensation incroyable qu’on éprouve seulement lorsque non content de savoir qu’on est en danger, votre corps en est conscient et s’ouvre à ses capacités primitives qu’il garde endormies le reste du temps.

Malgré l’aube déjà bien avancée, la canopée dense des marais n’offre aucune luminosité, à croire que le soleil n’est pas le bienvenu en ces lieux. Les carnivores n’approchent pas les villes dotées de roches solaires pour se défendre. Je commence à me demander si ce marais n’est pas leur terrain de prédilection simplement car ils n’aiment pas le soleil. Cette pensée m’amuse car je ne vois rien de crédible là-dedans.

Nous avançons bien moins rapidement qu’avant à cause des tourbières et de la végétation luxuriantes dans cet environnement tropical. C’est un vrai nid à ennuis cette endroit et je me dis que j’ai eu bien raison de ranger ma tenue ample pour avoir une motricité pleine et entière. Il n’est pas question que je me laisse bouffer par des saloperies de dinosaures ici. Une chose vient à me rassurer, c’est le cri des oiseaux et des insectes qui nous entourent en permanence. Il faut être attentif à ce genre de chose car la vie animale est réceptive à la présence de prédateurs. Si nous étions pris en chasse par un gros carnivore, le marais retiendrait un peu son souffle, ce qui m’aide à me dire que je devrai m’inquiéter en cas de silence soudain.

Au bout d’un moment, le chemin sur lequel nous conduit Adam au sein de ces marais se trouve bloqué par une rivière. Il se stoppe net et je vois son regard se braquer sur ce qui a l’air d’être de vieux troncs d’arbres flottant sur l’eau. Immobiles, mais pas emportés par le faible courant de la rivière. C’est là qu’Adam rompe le silence pour me faire part de son impression. Des mosasaures. Une sorte de saloperie de reptile dans le genre de crocodiles. En tout cas, c’est le nom qui leur est attribué ici, bien que je ne me soucie guère plus que ça du nom de ces créatures.

Erik ▬ Hum. Il y a un moyen de passer plus loin sans traverser l’eau ? Ou on est obligé de trouver un moyen de leur échapper ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

La rivière est en apparence bien paisible, mais ce n’est qu’un leurre mortel dont il faut se méfier si on ne veut pas y laisser la vie. Je ne connais pas vraiment ces bêtes que sont les mosasaures comme il les nomment, mais ça ressemble à des crocodiles et j’ai déjà vu des documentaires animaliers. Autant dire que je n’ai pas vraiment envie de finir comme un zèbre voulant traverser. Il confirme mes doutes, autant sur la situation que sur lui. Faire un détour nous ferait perdre trop de temps. Je ne suis pas pressé pour ma part, mais je songe surtout au fait que rien ne nous dit que d’autres passages ne seront pas tout aussi peu sûrs. Mais c’est l’argument du temps qui prime dans les paroles d’Adam et je me dis qu’il est donc bel et bien à ça près. Toutefois, je songe aussi qu’il s’agit d’un argument valable, car plus le chemin sera direct, plus vite nous serons sortis de cet endroit.

Erik ▬ Tu n’as pas tort.

Je regarde ici et là l’environnement pour voir s’il n’y avait pas une branche assez solide pour nous permettre de passer de l’autre côté sans nous approcher de l’eau, mais rien n’était assez long ou robuste. Autant se résoudre à l’inévitable.

Adam, non sans un ton bien léger, espère que je sais nager. Cela me fait sourire, tant par la légitimité de la question, que l’aspect absurde qu’elle à ce moment.

Erik ▬ ça dépend, comparativement à une de ces bêtes ou à un requin, c’est pas fou. Autant répondre avec humour également pour détendre l’atmosphère.

Je ne suis pas du tout un mauvais nager. En dehors du jogging, c’est bien le seul sport que je pratiquais. Je n’étais pas dans le monde extérieur le genre à vouloir impérativement sculpter mon corps en allant à la salle, mais je m’entretenais. En plus, la natation est toujours le moyen de côtoyer beaucoup de gens différents et de voir des cibles potentielles. Je repense ainsi, au gré de ma pensée et des digressions de celle-ci à deux femmes que j’ai noyé à la mer. Que de souvenirs.

Je reviens vite à la situation et battre une de ces créatures à la nage me paraît douteux. À moins de sacrifier mon compagnon dans l’opération pour attirer leur attention. Ce qui n’aurait aucun sens. Il émerge de sa réflexion en disant que nous allons devoir faire diversion pour pouvoir passer.

Erik ▬ Bonne idée.

Il commence par attirer l’attention des mosasaures et je m’éloigne un peu moi-même dans l’autre sens.

Je me glisse dans l’eau, doucement, sans un bruit, limitant mes mouvements au stricte nécessaire, une brasse délicate et coulée dans le but de ne pas créer trop de remous. Il ne faut pas que j’attire l’attention. L’eau est sale et boueuse, la rivière doit commencer à réduire son niveau à cause de la saison peut-être et cela draine beaucoup de choses. Lorsque j’arrive à la moitié de la rivière, je jette un coup d’œil à la situation pour m’assurer de la distance qui nous sépare Adam et moi ainsi que les bêtes de moi. Je ne sais pas trop ce qu’il fait pour les attirer. J’accélère d’un coup mon rythme pour atteindre en un rien de temps l’autre côté de la rive et attirer dans la volée l’attention des mosasaures sur moi à grand renfort de remous exagérés.

Je me hisse sur la berge et remonte à un point sécurisé toute en ramassant sur ma route des pierres. Je fais des signes à mon camarades pour l’avertir que je vais bien, mais surtout pour le prévenir que je vais essayer de les attirer de mon côté.

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

Ces reptiles sont véritables stupides et il ne faut pas grand-chose pour les attirer à soi et les leurrer. Adam ne met pas longtemps à jeter sa lance de l’autre côté de la rive alors que ces espèces de crocodiles dégénérés viennent dans ma direction avant de se jeter à l’eau à son tour pour traverser. Quand je regarde ces créatures qui s’empressent de venir vers moi, je ne peux pas m’empêcher d’éprouver un léger frisson à l’idée de voir un corps se faire déchiqueter dans leurs mâchoires si puissantes. Ce n’est pas vraiment une expérience que j’aimerai subir, c’est indéniable et j’espère qu’il préférera une route plus calme et tranquille au retour de cette expédition de “sauvetage”. Toutefois, alors que mon camarade sort de l’eau de son côté je peux enfin m’éloigner de ma position pour rompre le contact avec ces créatures et commencer à me sécher. Je n’y vais pas par quatre chemins et je retire ma tunique pour pouvoir l’essorer le plus possible avant de l’enfiler à nouveau avant de faire sommairement la même chose avec mon pantalon. Je ne tiens pas particulièrement à voyager aussi trempé que ça à l’intérieur d’un marais. Il ne manquerait plus que des champignons ne nous poussent dessus dans la nuit.

Nous nous rejoignons l’un l’autre pour pouvoir poursuivre notre périple au sein de ce marais plus que douteux et dangereux. Cela n’avait été qu’une étape des plus simple que de franchir une rivière avec des mosasaure en fin de compte et c’est loin d’être le pire des dangers sur lequel nous pouvons tomber ici. La vigilance est de mise dans un tel endroit et le moindre bruit de la vie animale est une indication de ce qu’il se passe. Ne se fier qu’à ses sens, voilà le secret de la survie à Dinotopia. Il faut faire remonter l’animal, le prédateur en soi et lui lâcher la bride pour qu’il ne fasse qu’un avec son environnement.

Nous reprenons notre route, dans le silence toujours et en faisons attention à là où nous posons les pieds. Je presse le pas pour montrer à Adam que nous pouvons accélérer afin de gagner du temps d’une part, mais surtout pour ne pas nous éterniser en territoire hostile. Il n’est pas nécessaire de courir plus de risques que de raison pour une jeune fille qui va surement très bien. Je réalise l’absurdité de m’être lancé dans une telle aventure à ce moment-là. Pourquoi ai-je fait ça ? Je crois bien que jamais je n’aurai la réponse. Je me laisse guider par l’expert connaissant les lieux comme sa poche avec l’espoir de ne pas avoir de nouvelle rencontre fâcheuse dans la journée, mais surtout celui de trouver un endroit sûr pour passer la nuit. Sans quoi, je crois bien que je préférerai encore voyager de nuit jusqu’à trouver un tel endroit.

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

Nous marchons encore et encore, en évitant les branches mortes, les tourbières et autres fosses boueuses mortelles dissimulées par la végétation dense de cet environnement inhospitalier. Ce n’est pas faute de vouloir avancer le plus vite possible, mais ce n’est simplement pas facile de progresser à vive allure dans un marais comme celui-là. Je ne comprends décidément pas totalement les gens leurs motivations. Je conçois parfaitement que c’est son attachement pour cette fille, voire même son amour pour elle qui le pousse à prendre autant de risques, mais justement, c’est ça mon problème au final. Je ne comprends pas la faculté des gens à ne pas agit par logique et à préférer agir par passion. Est-ce que cela se rapproche de mon besoin de tuer ? Je n’en suis même pas certain car j’ai tout le temps été capable de me raisonner et de voir le danger de satisfaire ou non mon besoin. Ce n’est vraiment pas ma façon de fonctionner et il n’y aurait eu que moi, je crois que nous aurions fait le tour bien gentiment car rien ne presse si ça dulciné est en lieu sûr.  

Nous continuons à marcher sans nous arrêter et sans trouver d’endroit sûr pour cela. Le jour lentement se met à décroitre. Ce n’est pas facilement perceptible, au premier regard, car il est fait sombre sous cette canopée incroyablement dense. Mais en réalité, tout devient encore plus noir en l’absence du soleil. Cela devient rapidement une évidence en fait quand on est observateur. Même si la canopée est dense, la puissance d’un rayon de soleil filtre à travers la matière tout de même et créé une sorte de pénombre comme dans un crépuscule ou une nuit très étoilée dans les endroits les plus denses. Mais quand le soleil tire sa révérence pour laisser sa place à la nuit, alors on se rend compte que tout devient peu à peu aussi sombre qu’une caverne. Ce ne sera pas facile de progresser sur la lumière tombe encore, pas sans allumer des torches. Dans un tel endroit, faire ça revient à se pointer une cible sur la tête.  

Soudainement, Adam se fixe. Cela lui arrive souvent au cours du voyage, mais là il y a quelque chose de différent. Il n’y a pas de bruit autour de nous. Je veux dire, pas d’oiseux ou de grattements. Mon regard glissement doucement dans la direction d’un grondement qui retenti dans un fourré plus loin. J’étais certain que c’était une mauvaise idée. Adam me lance une injonction évidente que je ne manque pas de suivre dans l’instant tout en me lançant dans une course effrénée dans la direction qu’il me souffle d’un coup de bras bien habile.  
Alors que nous nous lançons dans un terrible sprint pour notre vie, des créatures jaillissent de derrière nous. Je ne jette qu’un seul et unique coup d’œil dans leur direction pour m’apercevoir qu’il s’agit de raptor. Génial. J’ai vu bien assez de film pour savoir que celui qui passe plus de temps à surveiller son poursuiveur qu’à regarder devant lui finit soit par se faire rattraper car il diminue en vitesse soit il se mange un truc. Hors de question de finir comme un de ces nazes de nanard. Je me concentre sur ma course, mon rythme cardiaque, ma respiration. Je fais de grande foulée pour survoler au maximum les souches, les racines et trous sur notre passage. Je guette le moindre arbre qui pourrait offrir un salut temporaire en étant escalader en quelques bonds. Je songe un bref instant à reproduire la tactique que j’ai utilisé à mon arrivée pour me sortir de ce genre de poursuite, mais si Adam vient à mourir, je ne sortirai pas vivant de cet endroit. Lui et moi sommes liés et il faut que je veille à ce qu’il s’en sorte pour pouvoir m’en sortir moi aussi.  

J’ai l’impression qu’un arbre au loin offre une structure intéressante avec de grosses branches épaisses débutant un peu bas jusqu’à monter assez haut. Je ne sais pas si mon coéquipier l’a vu alors je me risque à parler.

Erik ▬ Là-bas ! On pourrait grimper surement !  

De toute façon, ce n’est pas comme si nous pouvions tenir à distance longtemps des créatures bien plus profilées pour la course que nous. Notre mort est inévitable si on ne songe pas une stratégie adaptée pour les faire renoncer ou au contraire pour les tuer.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

Adam n’est pas le genre d’homme à perdre son temps. Il se fit à ses sens et sait ce à quoi nous avons à faire sans avoir besoin de jeter un œil pour s’en convaincre. Quel homme, il faut l’avouer, pour être aussi sûr de lui sur cette maudite île. Il ne faut surtout pas qu’il lui arrive quelque chose à celui-là, sans quoi je serais totalement perdu ici.

Il semble réceptif et croire dans mon idée puisqu’il pivote dans sa course pour se diriger également vers cet arbre énorme. Nous nous précipitons alors que nos poursuivants commencent à gagner du terrain sur nous et ne sont plus très loin de pouvoir nous faucher. C’est qu’elles sont rapides ces saloperies.

Nous approchons du tronc et directement Adam s’emploie à envoyer sa lance se planter dedans pour pouvoir prendre appuis dessus et pouvoir grimper plus vite. Pour ma part, je ne me fais pas plus attendre et je sors deux de mes couteux que j’empoigne solidement avant de bondir sur le tronc et m’aider de ces derniers pour grimper avec les solides prises qu’ils m’offrent. Je ne suis pas un excellent grimpeur, il faut bien l’avouer, ces couteaux sont donc clairement salvateurs pour mon ascension. Je ne refuse cependant pas le bras tendu d’Adam pour m’aider à me hisser sur la branche sur laquelle il se trouve avant de poursuivre plus sereinement de monter encore plus haut dans cet arbre. C’est que ces créatures savent sauter haut quand même, il ne faudrait pas qu’elles arrivent à attraper un bout de nos vêtements en sautant et nous entraîner au sol.

Une fois en sécurité, nous pouvons souffler un peu et récupérer. Une question me vient en tête rapidement. Combien de temps allons-nous rester là ? Ces créatures pour l’instant sont postées en dessous de nous et tentent de sauter pour nous rejoindre, nous guettent, mais elles ne semblent pas vouloir partir pour le moment. Toutefois, même si elles viennent à partir, cela pourrait aussi être un leurre et elles pourraient très bien juste rester dans les fourrés non loin à attendre que nous descendions de notre perchoir. Personnellement, je ne voyais pas vraiment quoi faire si ce n’est les attaquer depuis notre point sûr.

Erik ▬ Que fait-on Adam ? Dis-je avec un léger sourire en coin.

Autant demander l’avis d’une valeur sûre. Il a déjà dû faire face à ce genre d’événements imprévu et commun lors de ses précédentes escapades dans les marais. Je m’en remets beaucoup à son jugement, cela m’embête d’être aussi dépendant d’une autre personne, mais je ne peux pas faire n’importe quoi, notre survie est en jeu et mes couteaux en nombre limité.

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

Je me sens étonnement proche de ces créatures, des raptors. Eux et moi partageons cette pugnacité, cette ténacité. Même dans l’obscurité et sans les distinguer, je peux sentir les yeux de ces prédateurs sur nous, guettant le moment où ils pourront se nourrir de notre chair. Ils cessent rapidement de s’élancer dans les airs pour tenter de nous atteindre, mais demeurent bien présent, tapis dans l’ombre toujours plus opaque de la nuit qui tombe. C’est un peu comme ça que j’étais parfois, dans mon ancienne vie. Je restais de longues heures à guetter ma proie sans qu’elle ne sache vraiment où j’étais, mais sentant parfois mon regard posé sur elle.  

Appuyé sur cette branche robuste pouvant nous soutenir Adam et moi, je tente de récupérer mon souffle et de calmer mon rythme cardiaque. J’en profite pour tenter de repérer un peu l’environnement autour de nous, mais c’est peine perdue avec l’obscurité. C’est à peine si on arrive à distinguer les formes de nos poursuivants alors qu’ils se trouvent en dessous de nos pieds. Nous y verrons surement bien mieux demain matin. Adam ne tarde pas à signifier que nous venions de trouver notre endroit où dormir.

Erik ▬ Je suis d’accord. Ce serait du suicide d’essayer quoi que ce soit maintenant, bien qu’il soit tentant d’essayer d’en choper un à distance ne serait-ce que pour se passer les nerfs.

Est-ce que ces créatures sont entêtées ? Je dois bien avouer que je n’en ai pas la moindre idée. La dernière fois que j’en ai croisé remonte à trois ans environ, lors de mon arrivée et pour ce que j’en sais, si on leur offre de la viande facile, ils sautent dessus. Toutefois, nous sommes un peu comme un buffet pour ces bêtes. J’espère qu’elles ne seront plus là demain matin lorsqu’il faudra partir, mais même si nous ne les voyons pas, cela ne veut pas dire qu’elles ne sont pas toutes proches.  

Adam me lance une petite question. Elle me décroche un sourire. Je le prends sur le ton de la plaisanterie et je dois dire que faire un peu d’humour en un moment pareil est bon signe.

Erik ▬ Je t’ai bien dit que je m’ennuyais au château. Cette balade est très intéressante !

Evidemment, ce n’était pas tout à fait aussi simple que ça dans mon esprit. Je me suis embarqué là-dedans pour me faire bien voir et possiblement satisfaire quelques envies bien trop longtemps refoulées. Finalement, j’espère presque qu’il y aura encore des raptors au réveil pour pouvoir en saigner un. Je reste toutefois pragmatique et pour l’heure, je préfère prendre le premier quart qu’être réveillé et devoir ensuite tenir jusqu’au lever du jour et toute la journée ensuite.

Erik ▬ Repose-toi, je prends le premier tour de garde.

Il ne faudrait pas qu’on se fasse surprendre par quelque chose de plus gros qui pourrait venir nous cueillir comme des fruits dans cet arbre ou pire encore, le coucher au sol avec nous dessus.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

Mon camarade aventurier est d’accord, nous aurons d’autres occasions, mais rien ne presse pour le moment. Si ces bêtes sont encore là aux premières lueurs du jour, alors nous les abattrons pour pouvoir continuer notre périple. Il ne fait aucun doute qu’Adam ne laissera rien se mettre en travers de sa route pour retrouver la jeune demoiselle. Quelque part je l’envie un peu d’avoir un but qui le tienne autant à cœur.

Je n’ai jamais été passionné comme ce jeune homme, jamais été amoureux, jamais eu d’amis sur lequel tenir. J’étais très sociable en apparence, mais ce n’était qu’un masque pour leurrer mon entourage et ne pas montrer le visage monstrueux qu’est le mien. Je ne suis pas comme tout le monde. Je suis habité par des pulsions meurtrières et sanguinaires, une soif de nuire à mon prochain que je n’arrive pas à m’expliquer et qui me poursuit depuis l’enfance. Un passager noir, un alter-ego de moi-même duquel je ne peux pas me détacher. Cela a mis un frein à toutes mes relations. Il a de la chance d’avoir un but aussi fort, lui donnant encore plus de raison de survivre. Pour ma part, je n’ai que l’envie de vivre pour me tenir compagnie.

Je le laisse essayer de trouver le repos sur cette énorme branche, dans une position sûrement inconfortable, mais dans un arbre, difficile de faire autrement en fait. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être trop fatigué, mais je songe au fait que nous devrons peut-être choisir entre dormir et mourir dans les jours à venir. Peut-être que nous ferions mieux de nous stopper demain soir un long moment, quitte à pouvoir manger de façon plus conséquente et ensuite reprendre notre chemin de nuit malgré le peu de visibilité. Je ne sais pas trop. Adam saura comment faire le moment venu.

Je reste à l’affût de ce qu’il se passe au pied de l’arbre et cela ne m’enchante pas pour le moment. Les raptors sont toujours là à grogner comme s’ils conversaient les uns avec les autres, n’attendant que nous. Leur soif de sang, je la partage, mais il est hors de question de les rassasier avec l’un de nous deux.
Leur patience est admirable, car il ne décampe toujours pas alors que je pense qu’il est enfin temps de réveiller Adam pour lui faire prendre son tour. Je me dirige vers lui doucement pour appuyer ma main sur son épaule et le secouer avec délicatesse pour ne pas trop le brusquer.

Erik ▬ C’est ton tour, enfin je crois. Pas facile de jauger l’avancée de la nuit. Ils sont encore en dessous, mais rien à signaler sinon.

J’essaye de me trouver un petit coin à l’aise, enfin autant que cela est possible. Une branche ou une liane épaisse me laboure le dos, mais j’arrive doucement à trouver le sommeil, rassuré d’avoir un combattant d’élite qui veille au grain.

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

Je m’attends à très peu de choses dans la vie. Je ne suis pas le genre à avoir de l’espoir pour quoi que ce soit et je dirais que je suis entre le réalisme et le fatalisme. Alors, quand en commençant à me réveiller je vois Adam posté sur sa branche avec son arc et une flèche en main, je comprends vite que j’avais eu raison de ne pas me faire trop d’illusions quant à la situation.

Je fais craquer ma nuque et mon dos en me redressant et c’est là que je commence à les entendre à nouveau. Les grognements de ces bêtes qui nous ont attendu toute la nuit en bas de notre perchoir. Je détaille un peu plus les alentours de l’arbre maintenant que la luminosité revient peu à peu nous offrir le luxe d’y voir quelque chose. Ce n’est pas très engageant. Il n’y a pas vraiment d’autre choix que de descendre de cet arbre pour reprendre notre route.

La brume s’installe peu à peu et vient engloutir le sol et les racines des arbres dans un halo étrangement apaisant, si on oublie les cris des bêtes voulant gouter notre chair. Je prends une grande et profonde inspiration alors que nous nous retrouvons devant le fait accompli.

Erik ▬ Je crois que nous n’avons plus le choix. Dis-je avec un large sourire en m’approchant un peu d’Adam.

Nous avions convenu d’une chose la veille de manière plutôt tacite. Si ces bêtes étaient encore là au moment de partir, alors nous devions leur régler leur compte pour reprendre la route.

Nous n’avons clairement pas le choix. Nous avons des vivres, certes, mais ce n’est pas un choix de rester caché dans un arbre hors de portée de l’ennemis. Adam ne tolère pas d’être ralenti par quoi que ce soit depuis notre départ du château et pour l’heure je suis d’accord avec lui. Nous aurions pu tomber sur pire et nous avons l’avantage d’une position élevée. Délicatement, je saisis un couteau de son attache pour le prendre en main. Je pince le bout de la lame entre mon index, le majeur et mon pouce tout en me préparant à le lancer. À cet instant, j’éprouve une grande excitation à l’idée de prendre la vie de cette créature qui est sans doute doté d’une intelligence comparable aux autres écailleux mais tout en restant bestiale. Cela aiguise mon appétit. Je me concentre un maximum. J’ai un nombre de couteau limité et il vaut mieux que je fasse mouche. La cuisse ou la tête serait bien. Je vise avec calme pour être certain de mon coup et je me décide à le lancer dès que j’ai une fenêtre de tir.

Le couteau file et fend l’air avant de se loger dans un bruit lourd et humide en plein dans l’œil de la créature qui hurle à la mort avant de s’effondrer au sol raide morte. Ce lancé était inespéré, nous avons une bête de moins sur le dos et avec le talent d’Adam je suis certain que cela va continuer. Nous allons les tuer jusqu’au dernier s’il le faut et reprendre notre route. Je ne tiens vraiment pas à rester dans ces marais plus longtemps que nécessaire. Il nous faut profiter un maximum du jour qui nous permet de voir nos ennemis.

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

La situation n’est pas aussi mauvaise que je l’aurais pensé au début. En plus, je peine presque à croire en ce lancer de couteau absolument parfait qui décroche un compliment à Adam. Il faut dire que ma concentration était à son apogée alors que je visais le saurien, mais de là à envoyer ma lame en plein de sa tête et le coucher au sol d’un seul coup, c’était assez inespéré. Je peux au moins me satisfaire de l’idée que mon image est en train de se bonifier auprès du meilleur guerrier de tous les Outsiders. C’est de loin le but recherché à la base quand j’ai accepté de lui venir en aide à propos de cette jeune fille qui s’est enfuit.  

Je regarde avec plaisir l’écailleux s’écrouler au sol dans un long râle d’agonie. Cela suffit à refaire ma journée qui avait pourtant mal commencé. Je tire une énorme satisfaction à le voire agoniser et mourir avant que ce ne soit au tour d’Adam de décocher une flèche avec une précision incroyable. Elle va se loger elle aussi dans l’infâme crâne d’une de ces créatures moribondes voulant nous dévorer. Elle gémît et hurle de douleur dans un dernier cri qui ne manque pas de me ravir également.  

Le jour est à peine levé que nous avons déjà tué deux écailleux et que cela ne fait que commencé. Je suis pris d’une folle envie de les exterminer et je ne me fais pas prier pour lancer un autre couteau en direction de l’une de ces sales bêtes, mais dans la précipitation ou son mouvement imprévu, le couteau rate la tête de la créature et vient se loger dans son dos. Elle crie de douleur et commence à s’éloigner un peu de l’arbre. Elle n’est pas près de retirer ce couteau vu comment il s’est planté jusqu’à la garde au milieu de son dos. Je crois bien qu’il est encore plus jouissif quelque par de l’entendre crier encore et encore sa douleur, c’est un peu comme une douce mélodie qui résonne à mes oreilles.  

Je me tourne vers Adam pour le regarder faire à son tour, mais je n’attends pas qu’il décoche une nouvelle flèche pour lui poser ma question.

Erik ▬ Je ne me souviens plus de leur nombre hier, il y en a d’autre ?  

Je ne suis pas un grand chasseur et encore moins un grand connaisseur de l’île et de ces créatures. Alors savoir à combien ils chassent en général, c’est vraiment au-dessus de mes compétences et je préfère largement me fier au jugement d’Adam qui s’y connait. D’ordinaire je fais attention aux détails, mais là, dans l’obscurité et la précipitation, je n’ai pas fait attention à leur nombre. Je me souvenais bien qu’il y en avait au moins trois, mais impossible de savoir s’il y en avait d’autres.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

Adam se prépare une nouvelle fois et vise avec justesse pour toucher le raptor en plein dans la jugulaire de l’animal qui se tord de douleur. Il titube un long moment en laissant sortir sa souffrance dans de longs cris avant de s’effondrer lourdement au sol. C’est après sa mort qu’Adam se tourne vers moi pour me répondre. Il y a beaucoup moins qu’hier selon lui et les autres auraient pu perdre patience pour aller chasser ailleurs. Toutefois, rien ne dit qu’ils ne sont pas loin non plus. Ces créatures ne sont pas idiotes et elles savent bien chasser en groupe. Il se peut que ceux qui sont partis soient dans un périmètre restreint pour pouvoir intervenir en cas de problème. Les cris de leurs camarades les ont peut-être alertés et ils sont peut-être déjà en chemin pour rejoindre notre position. Cela fait beaucoup d’inconnus dans notre équation.  

Les autres raptors ne se sont pas fait prier en tout cas et commencèrent à se disperser et fuir dans la végétation, sans doute pour retrouver leurs camarades. S’ils se regroupent, il est possible qu’ils reviennent en nombre pour à nouveau tenter un siège de notre position. C’est le moment ou jamais pour agir et je vois que pour Adam c’est la même chose qui lui vient en tête. Il descend en un instant de l’arbre pour récupérer ses flèches.  

Je me jette presque au sol et lance un nouveau couteau dans la direction de celui qui agonise pour l’achever tout en courant vers lui. Je ne tiens pas vraiment à abandonner mes armes sur place. En récupérant mes lames j’en profite pour en éventrer un rapidement. Au-delà du plaisir que cela m’apporte à titre personnel, je songe qu’il est possible que les raptors préfèrent la facilité du cannibalisme à nous poursuivre, mais surtout j’espère presque que cela fera venir dans les parages un plus gros spécimen qui pourrait disperser la meute de nos poursuivant et leur faire oublier notre passage. Je déchire un morceau de tissu et le frotte dans la végétation humide du matin pour essuyer le sang sur les lames avant de les ranger et de laisser le tissu sur place. Je ne tiens pas particulièrement à faciliter une traque quelconque de leur part avec du sang frais sur moi.  

Je me rapproche d’Adam et d’un signe de tête très sobre, je marque le fait que je suis prêt à partir maintenant et que nous pouvons bouger. Il ne faut pas qu’on traine dans les parages et c’est à Adam d’ouvrir la route. Je n’ai pas vraiment la moindre idée d’où nous pouvons bien nous trouver à cet instant précis. D’une part parce que je ne connais pas les marais, mais aussi car dans l’obscurité et la course pour semer les raptrors, j’ai perdu mes repères.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous le couvert de la brume

Les raptors n’ont pas fait long feu devant notre détermination. La mienne n’est autre que de survivre à ce voyage pour l’instant, mais la flamme qui anime Adam, l’idée de retrouver sa belle, c’est ce qui nous fera traverser cette épreuve. Leurs corps sont encore chauds, leurs cris récents et deviennent rapidement un signal que peu de carnivores aux alentours peuvent ignorer. Que ce soient ceux qui ont fuis et pourraient revenir avec des renforts ou de plus gros habitants des lieux. C’est un véritable buffet gratuit et sans effort que nous offrons à tout un tas d’écailleux affamés et il vaut mieux que nous quittions l’endroit au plus vite pour ne pas faire partie des plats à disposition.

Sans demander notre reste, nous partons à grande vitesse dans une direction décidée par Adam qui connais bien les lieux. Je ne sais pas s’il sait où il va à ce moment-là, mais au moins il a de l’expérience pour se mouvoir dans le marais. De toute façon, si jamais décidé d’une direction, cela aurait été totalement au hasard. Nous courons encore et encore, mais pas sans faire attention à ce qui nous entoure. Cela n’aurait aucun intérêt de quitter un lieu dangereux pour se jeter dans une embuscade ou un nid de grand carnivore en ne faisant juste pas attention.

Au bout d’un moment, Adam commence à réduire le rythme de la course doucement, puis nous passons à une marche tranquille pour reprendre notre souffle. C’est là qu’il commence à manger tout en regardant la canopée. Il évalue un peu les arbres, comme s’il cherchait quelque chose de cacher dans leur cime. Il ne faut pas longtemps pour qu’il me dise d’attendre sur place et qu’il commence à escalader un arbre jusqu’à disparaître.

Je profite de l’instant pour faire quelques exercices et étirement. Il est important de s’échauffer avant l’effort, cela n’a pas été le cas, mais les étirements après évitent en partie les douleurs et il ne faudrait pas que je sois trop raide. Ce n’est pas que ce serait forcément le cas, mais dans ces marais je préfère ne prendre aucun risque. Puis je me décide à me poser au sol, dos contre un arbre et je commence à manger et boire pour reprendre des forces. Au bout d’un moment, Adam revient de son perchoir et il donne une direction de marche. Il est temps de repartir visiblement.

Nous reprenons un rythme de marche soutenu. Clairement je ne compte pas moisir sur place longtemps et plus vite nous quitterons ces marais, mieux ce sera. Nous avons encore plusieurs jours de route et ça ne m’enchante guère. Au bout d’un moment je me rends compte qu’il y a un bruit sourd et de plus en plus fort qui résonne dans ce marais. C’est une cascade. Nous ne tardons pas à tomber dessus et c’est une aubaine. La chaleur cumulée à l’humidité d’un marais, ce n’est clairement pas le mieux pour le corps. Je me dirige vers l’eau pour faire comme Adam et m’en passer sur le visage pour me “laver” un peu. Je profite également de l’aubaine pour donner un coup sur mes lames et vraiment retirer le sang. Je ne compte pas servir de piste vivante pour un futur carnivore voulant manger. C’est peut-être un peu maniaque, mais je ne prends aucun risque.

Erik ▬ Par rapport à ton objectif, tu penses qu’on a pris du retard ? Comment on fait pour la suite. Entre des mosasaures et des raptors le même jour, comment tu vois les choses pour les jours à venir ?

Codage par Libella sur Graphiorum