[Terminé] Une journée riche d'enseignements [feat Sany]

Une journée riche d'enseignements

Les jours se suivent et se ressemblent depuis que je suis revenu à l’Hacienda pour remplir le stage d’assignation d’une année. Le travail est difficile, car c’est le rôle d’un ouvrier agricole que je rempli ici et le rythme est soutenu. Dès le lever du soleil il s’agit de prendre rapidement un petit déjeuner avant de se mettre au travail avec les autres jeunes qui sont tout comme moi ici pour une année ou les vétérans qui sont là car c’est là qu’ils se sentent le mieux et le plus utiles pour la société dinotopienne. La pause pour manger le midi est toujours très agréable après le travail du matin et cela permet de faire plus ample connaissance à chaque fois avec les autres personnes vivant à l’hacienda, qu’ils soient humains ou dinosaures. Ces derniers montrent leur force non sans fierté et il y a de quoi. C’est bien loin de la relation que nous autres humains du monde extérieur entretenons avec les animaux. Le cadre est donc parfait, mais plus encore grâce à sa matriarche qui est là pour dispenser conseils et soutiens tout en donnant le rythme de travail.  

Sany organise les journées, bien qu’elles se ressemblent souvent. Il faut que l’hacienda tourne et maintenant que la saison des pluies est arrivée, c’est une autre façon de travailler, un autre rythme de vie de ce que je comprends de mes conversations avec ceux qui sont là de longue date. La récolte s’éloigne et le temps de l’entretiens des vergers est arrivé. Il faut s’assurer que les arbres fruitiers soient en plein forme avec l’arrivée massive d’eau, mais aussi faire attention aux réserves de la ville qui se remplissent pendant cette saison en plus de la rivière souterraine qui prend en importance.  

Aujourd’hui, de ce que j’ai compris, il y a bien plus au programme, mais je ne sais pas encore à quelle sauce je vais être manger. Je sais que Sany jubile un peu d’avoir un gaillard comme moi à ses ordres, ça l’amuse je suppose, mais c’est comme ça depuis pas mal de temps entre nous maintenant. On se cherche gentiment. C’est une très saine relation sans laquelle je pense mon intégration n’aurait pas été aussi simple. Elle ne cautionne pas mes voyages et ma façon de voir mon futur sur l’île c’est certain. Je crois qu’elle pense que ce n’est pas très utile d’étudier les carnivores comme je le fais car on sait déjà ce qu’il y a à savoir et que rien ne peut plus changer maintenant. Dans le même temps, je pense qu’elle est soulagée que je sois ici pour une longue durée car je ne peux pas partir pour de longues expéditions à l’inconnu pendant ce stage. Peut-être même qu’elle espère que je change d’avis et que j’opte pour une vie bien plus posée et tranquille, ou en tout cas contenant moins de carnivores. Je ne sais pas trop.  

Je me dirige après m’être levé, avoir mangé et m’être habillé vers la ville. J’aime bien me promener le matin à l’aube et en ce moment elle est fraiche étant donné que les moussons viennent par vagues régulières. Je prends le temps de discuter avec les habitants de la ville qui doucement commencent eux aussi leur journée en préparant leurs échoppes pour la journée. Je pense que je m’intègre bien. La plupart maintenant me traitent déjà comme un vieil ami, mais c’est sans doute le style dinotopien qui fait ça. Le seul pour qui j’ai l’impression que c’est déjà très sincère, c’est le petit commerçant de la papèterie où je me fournis. Nous discutons tous les matins avant l’ouverture et tous les soirs à la fermeture, parfois même nous prenons un verre ensemble lorsque le débats ou le sujet est intéressant.  

Une fois mon petit tour de ville effectué, je me dirige vers l’hacienda pour voir quelles seront les tâches du jour auprès de Sany. Quand je la vois, je ne peux retenir le même grand sourire que j’ai à chaque fois que je l’aperçois.  

Une journée riche d'enseignements

La saison humide était une bénédiction pour tous ceux qui habitaient le désert. Non pas qu'ils s'attendaient à des averses incroyables non plus comme sur le reste de l'île, mais la moindre goutte d'eau avait toujours été un don des plus précieux pour assurer la survie de tous. Bien sûr, la rivière Subamu était majoritairement ce qui avait permis la vie au sein du désert de l'île.

Mais pour cela, elle était précieuse et il ne fallait pas abuser de sa ressource. Aussi, quand les gens du désert pouvaient avoir de l'eau du ciel, c'était toujours gratifiant. Néanmoins, cela ne facilitait pas forcément la vie à l'Hacienda pour autant. Certes, l'arrosage des cultures n'était plus une si grande corvée, mais d'autres s'y ajoutaient en échange. Comme l'entretien de la terre fragile du désert, peu habituée à être trop humide, il ne fallait pas la laisser se noyer sous l'eau d'une pluie trop abondante. Les gens de l'Hacienda savaient quoi faire et avaient travaillé durement dès les premières pluies pour tracer les canaux d'évacuation à travers les vergers.

Comme d'ordinaire, la vie filait bon train à Khasra. Sany veillait sur sa ville, plus encore sur son Hacienda. Il faut dire que le moral de chacun prenait des tournures diverses depuis les dernières nouvelles apportées par Ptéros au sujet d'une nouvelle visite des mystérieux Orofanis. Des nouvelles loin de plaire et loin de laisser quiconque indifférent. Et bien sûr, c'était rapidement venu aux oreilles de Khasra. Sany en avait d'ailleurs été la première informée notamment parce que sa famille se trouvait à Ptéros et c'était empressé de lui en toucher deux mots. Quelle histoire ! Voilà ce qui lui était passé par la tête lorsqu'elle l'avait entendu. Et elle ne savait pas franchement quoi en penser non plus à vrai dire. Mais elle avait clairement senti le vent d'inquiétude qui s'était emparé des habitants de sa propriété. Les ouvriers agricoles, tout comme les stagiaires et les sauriens, avaient longtemps parlé de tout ça et sans doute le faisaient-ils encore. Certains intrigués, d'autres particulièrement inquiets. Sany avait tenté de les rassurer du mieux que possible, et d'inciter les plus âgés à apaiser les angoisses possibles des plus jeunes.

Au fil des jours, les choses étaient apparemment revenu à la normale mais la Matriarche le savait, les coeurs des siens demeuraient anxieux par tout ce qui se passait sur l'île depuis quelques temps. Une nouvelle matinée venait de s'annoncer ceci dit. Le ciel était bien dégagé et le soleil brillait comme le plus souvent dans la région. Comme un quotidien bien formé, le travail se faisait naturellement dans les cultures. Mais alors que la jeune femme progressait à travers la fourmilière de personnes et de reptiles qui s'affairaient à leurs tâches, elle nota l'absence de celui qui avait le plus d'intérêt à ses yeux. Cependant, elle savait qu'il était là, quelque part dans le secteur. Depuis que Kai avait commencé son stage, il s'y était mis sans jamais bronché. Pourtant, Sany savait à quel point il n'avait qu'une envie, c'était de retourner vadrouiller sur le reste de l'île. Alors qu'elle y songeait avec un soupire discret, elle remarqua à peine les jeunes stagiaires de l'année qui l'avaient rejoint afin de connaître le programme de la journée. Elle les salua, un large sourire aux lèvres, une fois son regard posé sur eux.

- C'est Kai ! lança l'un des adolescents en désignant l'homme qui arrivait au loin, toujours dernier à se montrer !

- Allons, allons ! calma aussitôt Sany pour apaiser l'humour du jeunot avant de tourner un regard vers l'homme, ce n'est pas bien de...se moquer des vilaines habitudes des autres.

Elle renchérit sa malice d'un sourire directement destiné au concerné tandis que les enfants autour d'elle se mirent à glousser en comprenant la pique lancée.

- Paix de l'âme, ajouta t-elle ensuite à l'approche de Kai, comment se porte la ville ?

Après tout, si déjà il y allait, peut-être qu'il aurait des choses intéressantes à raconter à son retour qui sait ? Ce n'était clairement pas son boulot bien sûr, et Sany se rendra elle-même sur place pour s'en assurer quoi qu'il arrive.

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Je m’en retourne à l’hacienda pour prendre les nouvelles de la Matriarche qui distribue les tâches de la journée aux stagiaires ou simplement nous explique ce que nous allons faire lorsqu’il s’agit de faire quelque chose de nouveau.

J’ai à peine le temps de poser mon regard sur Sany et son sourire qu’un jeune m’interpelle en me montrant du doigt avant que les autres ne plaisantent ou gloussent à la plaisanterie de la matriarche.

Kai ▬ Vilaines habitudes ? Oh voyons, Anekir n’est pas si méchant, il aime juste parler un peu trop ah ah ah !

Je détourne avec humour la pique qui m’est évidemment destiné. Il est vrai que je me laisse souvent bien vite emporter à parler avec ce brave homme chez qui je me fournit en matériel pour mes voyages depuis mon premier vrai jour ici à Dinotopia.

Kai ▬ Je viendrai bien en avance, mais après ces charmants jeunes gens n’auraient plus rien à me reprocher et vos plaisanteries du matin me manqueraient ah ah !

J’avoue bien volontiers que cela me redonne de l’énergie ce genre d’interaction avec Sany. Ces petites piques bon enfant donne le moral dès le matin et pour rien au monde je ne m’en priverais. Moins de deux ans à la connaître et pourtant j’ai depuis le premier jour l’impression de m’adresse à une vieille amie qui me connaît par cœur.

Kai ▬ Toute harmonie. Dis-je non sans un clin d’oeil espiègle. La ville se porte à merveille. Le calme règne vraiment aujourd’hui.

Enfin ça, c’est en apparence. Avec Anekir nous parlons beaucoup le soir quand nous nous arrêtons à la taverne pour boire un coup. Nous ne sommes pas toujours seuls à boire et cela permet d’échanger avec tout le monde. Une bonne boisson a toujours quelque chose de libérateur, qu’elle soit alcoolisée ou non. Le fait est que depuis la venue des Orofanis à Ptéros, les inquiétudes sont grandes. Même si tout à l’air en paix, ce n’est qu’une façade. Ici à Khasra, tout le monde sait que j’ai été témoin de la venue de ce terrible prédateur l’an dernier, Anekir ne pouvant pas tenir sa langue. Aussi, il est dans son cœur comme dans le mien une sinistre inquiétude.

Le fait est que ne veut pas vraiment inquiéter les jeunes qui sont là tout comme moi pour leur stage, mais j’envoie un regard entendu vers Sany. Elle comprendra que tout n’est pas forcément au beau fixe, mais que nous aborderons le sujet sans doute après.

Une journée riche d'enseignements

Bien évidemment, Kai fut loin de mal prendre l'humour qui se partagea avec la Matriarche et les jeunes recrues. D'un autre côté, il devait être habitué depuis le temps à la façon dont Sany le traitait et il savait que jamais rien de mauvais ne traverserait l'esprit de cette dernière quand venait le moment de le taquiner un peu avec des paroles bien placées.

- Il n'est visiblement pas le seul, rétorqua habilement la Khasrienne qui ne se laissait jamais distancer par les réponses qu'apportait le Dolphinback à ses plaisanteries.

Aux paroles de l'homme, les adolescents étirèrent tous des sourires. Kai était sans doute trop vieux à leurs yeux pour être stagiaire, mais ça ne changeait pas le fait qu'ils l'adoraient tous. Il avait un caractère agréable qui plaisait aux jeunes, et tout cela allait plus loin que la simple curiosité de ces derniers pour le Monde Extérieur d'où venait l'homme.

- Oh si ce n'est que ça, je trouverais toujours quelque chose à dire, répliqua Sany à son tour.

A ne pas en douter !

- Voilà une bonne chose, ajouta t-il à sa réponse sur la cité.

Il était sans doute encore un peu tôt. L'agitation viendra avec le temps, et de préférence avant que la journée ne devienne trop chaude. Après tout, la saison des pluies ne rimait pas avec le froid. Ce n'était pas les montagnes ici. Ceci dit, le regard de Kai en disait long sur ce qu'il en était vraiment et le contraire aurait étonné Sany. Elle se doutait bien de ce que les gens avaient sur le coeur ces derniers jours.

- Allons-nous encore fabriquer des gommages au sel d'oranges ? questionna alors l'une des jeunes stagiaires.

- Non pas cette fois Anae, répondit Sany qui se devait de revenir à son devoir de Matriarche auprès de ces derniers, aujourd'hui nous allons un peu nous éloigner des oranges.

Parce que même si elles étaient le business de l'Hacienda, il n'y avait pas que ça dans la vie et d'autres choses importantes se devaient d'être enseigné à tout ceux qui vivaient sur cette île. La Matriarche fit alors signe au petit groupe de la suivre avant de s'éloigner des cultures. Sur le chemin, elle croisa son alter-ego qui venait à sa rencontre.

- Tu tombe bien Ator, lança Sany, j'aurais bien besoin d'un cobaye !

- Ben voyons, répliqua ce dernier, ça faisait longtemps.

- Fais pas ta tête de pachys et viens donc !

Accompagnée du diplodocus, Sany se dirigea vers l'une des granges du domaine non loin de la bâtisse principale et si d'allure, ça n'avait l'air d'être qu'une grange, ceux qui vivaient ici savaient que le bâtiment était celui où tout produits du domaine étaient conservés et pas seulement les oranges. Il y avait pas mal d'autres plantes ainsi que les ressources pour les repas par exemple.

- Très bien, fit Sany une fois devant la porte du bâtiment, aujourd'hui, nous allons apprendre quelques bases simples dans les soins à appliquer à un saurien malade ou blessé. N'oubliez pas qu'il ne s'agit que de traitements basiques pour des problèmes pas trop grave. Evidemment, pour les cas plus sérieux, toujours faire appel à un médecin. Vous savez tous où se trouve le centre de soins de la ville ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Quelle joie une fois encore d’une bonne petite joute verbale amicale dès le matin ! Sany a l’esprit vif, mais c’est bien normal pour une matriarche et elle ne manque pas de rebondir du tac o tac lorsque je parle du côté bavard d’Anekir. Je me passe la main sur la nuque tout en riant de bon cœur. C’est bien vrai que j’apprécie beaucoup discuter avec les gens. Je ne sais pas ce que je pourrai faire sans le côté humain dans ma vie. Même si je peux être seul dans la nature sauvage pendant des jours ou des semaines, je ne manque jamais de discuter avec une personne que je rencontre, d’autant plus si elle a des choses à m’apprendre, elle qui vit ici. C’est pareil à Dinotopia, que ce soit avec Anekir ou les jeunes de l’hacienda. Ces derniers ont de larges sourires alors que j’énonce ma répartie à la matriarche. Nous avons malgré la différence d’âge une grande complicité eux et moi. Bien au-delà du simple fait qu’ils soient tous intrigués par le fait que je vienne du monde extérieur, ils apprécient sans doute simplement ma présence et je dois dire que c’est la même chose pour moi. Le soir, dans les dortoirs, nous parlons longuement car chacun est aussi très fier de m’expliquer où se trouve le village dont il vient et comment se déroule la vie là-bas, quels dinosaures y vivent ou simplement quel est le paysage.  

Bien que la matriarche n’ait pas la langue dans sa poche de bon matin, il est temps de redevenir sérieux un instant et elle commence son petit briefing du matin. Si la question d’un des stagiaires était pertinente, Sany répondit néanmoins par la négative et nous avertit que pour aujourd’hui le programme s’éloignerait des oranges. Je suis immédiatement intrigué par ses paroles et dans l’expectative de la suite.  

Alors que Sany entraine le groupe loin des vergers après nous avoir invité à la suivre, nous pouvons voir tous les ouvriers agricoles, humains ou sauriens, qui se déploient dans les vergers ou les champs entourant la ville. C’est là que nous croisons la route d’Ator à l’imposante stature et Sany ne manqua pas de lui signifier qu’il tombait à pic. De plus en plus énigmatique tout ça.  

Lorsque nous nous arrêtons devant un grand bâtiment, il me semble le reconnaître car il sert de stockage à bien des produits autre que les oranges. Puis, Sany nous informe que nous allons apprendre à venir en aide aux sauriens et appliquer les soins basiques. Voilà une chose que j’attends depuis longtemps maintenant.  

Quand j’étais en voyage, il m’arrivait de tomber sur des animaux blessés et j’ai appris à faire les premiers soins vétérinaire grâce à plusieurs formations. J’aurai bien aimé passer un diplôme de vétérinaire et avec le temps c’est ce que j’aurai surement fait d’ailleurs pour pouvoir m’occuper encore mieux des crocodiles de mon refuge. Mais pour les petits bobos, je n’avais pas trop de mal. En soit, je me demande donc la différence, au-delà de la taille encore les sauriens et les reptiles. De ce que je crois me souvenir des conversations avec Abigail, les dinosaures ont longtemps été considérés comme des animaux à sang froid jusqu’au dernières découvertes les rapprochant pour beaucoup d’entre eux des oiseaux, plus que des reptiles. J’ai hâte d’apprendre !

Vient la question de savoir où se trouve le centre de soin de Khasra et je dois bien avouer que sur le coup, je sèche un peu. Mais je pense alors au bâtiment devant lequel nous nous trouvons.

Kai ▬  Ce n’est pas ici à tout hasard Matriarche ?

Une journée riche d'enseignements

Toutes les personnalités étaient présentes à Dinotopia. Mais il fallait tout de même reconnaître qu'il y avait plus de personnes sociables que d'autres. Et c'était une bonne chose lorsqu'il fallait intégré à la société des malheureux qui avaient tout perdu.

Quasiment tout le monde sur l'île aimait discuter, apprendre à connaître autrui. Même dans les plus grandes villes, on avait juste l'impression d'être au sein d'une grande famille où tout le monde connaissait tout le monde. Et c'était naturellement plus flagrant dans les petits villages où il était quasiment impossible qu'une personne ne sache pas où en habitait une autre. C'était la magie humaine de Dinotopia. Ce que l'humain devrait être partout dans le monde.

L'âge de Kai importait peu mais si ça devait faire bizarre au plus jeunes d'avoir un adulte dans leur rang. C'était pourtant classique dès qu'un Dolphinback débarquait sur l'île, sauf si ce dernier était un jeune également. Mais il n'y avait aucune honte à suivre un programme de débutant, quelque soit l'âge. Car à Dinotopia, l'âge importait finalement très peu. C'était bien pour cela qu'il n'y avait pas d'âge limite à la retraite. Chacun prenait sa décision de stopper son activité dès qu'il sentait que son corps avait du mal à suivre le rythme et jamais personne n'abusait de cette façon de procéder.

Il était temps de commencer la leçon du jour. Sany en fit un bref résumé avant de commencer déjà à interroger les jeunes recrues. Kai fut le premier à répondre, sans doute parce qu'il n'avait pas le côté intimidé des plus jeunes quand le moment était venu de prendre la parole devant tout le monde.

- Ce bâtiment abrite différents produits qui peuvent aider à concevoir des soins pour les sauriens, informa alors Sany à l'homme, mais si vous devez faire appel à des professionnels, vous devez vous rendre au centre de soins de la ville qui se trouve...Eh bien en ville. Peut-être que quelqu'un pourrait informer Kai de la position de ce centre ?

Elle parcourut l'assemblée d'adolescent du regard. Avec tous les tours en ville que Kai faisait, elle s'étonnait que ce dernier n'ait pas déjà repérer le bâtiment mais bon, on pouvait sans doute facilement ne pas y faire attention. C'est alors qu'un jeune prit la parole.

- C'est pas à l'entrée de la ville ? Le grand bâtiment à côté du bar A l'Oasis avec les deux grandes portes ?

- C'est exactement ça Heman, félicita Sany, lorsque vous vous trouvez dans une commune que vous ne connaissez pas, essayez de garder à l'esprit que les centres de soins sont souvent installés non loin de leur entrée.

Sur ce, la matriarche fit volte face pour pousser les portes de la grange et y entrer en compagnie d'Ator et des autres.

- Nos herbes médicinales se trouvent dans ce coin là, ajouta t-il en désignant les tables comblées de différentes plantes soigneusement triées.

Une jeune femme d'ailleurs était en train actuellement d'y travailler, ôtant les vieilles tiges ne disposant plus à ses yeux de la moindre propriétés intéressantes. Elle salua la matriarche d'un sourire avant de poursuivre sa tâche tandis que Sany observa à nouveau ses élèves.

- Y a t-il des plantes parmi ce que vous voyez que vous connaissez déjà ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Je ne suis pas un novice de la ville pourtant, mais il faut croire que j’ai mal fait mon repérage. Je n’avais pas compris que le bâtiment jouxtant l’Oasis. C’est un comble pour quelqu’un qui y passe plusieurs soirées par semaine à boire avec ses nouveaux amis qu’il apprend à connaître. Je ne me sens pas très satisfait par moi-même sur ce coup-là, car depuis le temps que je traine dans les parages de l’hacienda, ce n’est franchement pas très sérieux d’ignorer encore ce genre de choses.

En plus, j’aurais dû le savoir. Quand Sany prévient le groupe d’une astuce, à savoir que ce genre d’établissement se trouvent généralement à l’entrée d’une ville ou d’un village suffisamment grand pour en avoir un, je me sens un peu bête. J’ai déjà pas mal voyagé sur l’île et c’est vrai qu’il y a souvent un grand bâtiment qui jouxte l’entée.

J’écoute avec attention ce qu’il se dit, car après tout je ne sais pas tout ce qu’il y a à savoir manifestement, et ça ne fait pas de mal d’avoir une petite piqure de rappel. Je ne suis pas assez vaniteux ou imbu de moi-même pour prendre ombrage du savoir des jeunes autour de moi ou de la petite leçon élémentaire que dispense Sany. Je ne suis là depuis longtemps et j’ai encore quantité de choses à apprendre.

Nous entrons alors dans le grand bâtiment à la suite de la matriarche une fois qu’elle a fini ses explications et nous pouvons voir du monde travailler à l’intérieur. Il s’agit d’un grand entrepôt, mais on y conditionne aussi certain produit avant de les stocker. C’est ainsi qu’on peut voir une dame qui termine de décortiquer une plante justement.

Une nouvelle fois, Sany demande au groupe s’il y a des plantes intéressantes et c’est vrai que c’est une sorte de caverne d’Ali Baba ici. Il y a de tout pour tous les goûts. Ce n’est pas étonnant avec tous les dinotopiens qui travaillent ici d’avoir de tels stock en cas de problème après tout. Je laisse un petit temps aux jeunes pour chercher s’ils en connaissent certaine avant de me proposer à répondre à la Matriarche.

Kai ▬ La bardane par exemple ? Parmi toutes ses propriétés médicinales, je suppose qu’elle est utilisée ici pour soulager les problèmes articulaires ou les inflammations.

On pourrait citer d’autres usage, mais dans une hacienda gérant directement les vergers de la ville, cela parait logique qu’il y ait des problèmes d’arthrose ou de rhumatismes parmi les ouvriers de longue date. En outre en cas de blessures, la bardane fera dégonfler plus vite la zone inflammée.

J’attends de voir un peu si cela débloque la situation et doucement je chuchote dans l’oreille d’Heman.

Kai ▬ Tu ne connais pas le nom de la plante pour le Thé Trilobite ? Y en a peut-être non ?

Avant de me redresser et de faire comme si de rien n’était. Ses propriétés sont prisées sur Dinotopia. Cette plante de la même famille des Actium que la Bardane est utilisée presque dans tous les remèdes de ce que j’ai compris, mais surtout permet de prolonger la vie de façon tout à fait stupéfiante.

Une journée riche d'enseignements

Sany étira un sourire satisfait à la réponse de Kai. Elle aurait dû se douter qu'il aurait plus de connaissance dans ce genre de savoir que pour se diriger dans une grande ville. Est-ce là un savoir qu'il a acquis en se baladant sur l'île ou bien cette plante était-elle existante dans son monde ? Elle n'en savait rien et ce n'était pas tellement important.

Seules comptaient les informations utiles que l'homme disposait et qui pourraient être nécessaire à la communauté. Les regards des jeunes s'étaient tournés vers lui alors qu'ils avaient tous lorgnés désespérément les plantes dans l'espoir d'en reconnaître au moins une ou deux.

- C'est exact, répondit alors la matriarche en saisissant délicatement une tige de la plante concernée pour que chaque élève puisse l'identifier, autant dire une plante bien utile dans un endroit comme celui-ci où nos articulations sont plus que sollicitées. Nous utilisons majoritairement ses racines en décoctions à environ quarante grammes pour un litre d'eau afin de traiter le mal sur le long terme. Les feuilles, quant à elles, sont réduites en cataplasme pour soulager les douleurs sur le court terme.

Elle reposa la tige, laissant le soin aux jeunes d'inscrire dans leur mémoire sa forme et son usage.

- Oh l'Arctium Longevus ? fit Heman aux paroles de Kai, je ne sais pas s'il y en a, je n'en ai jamais vu.

- Nous avons ici de la Blutaparon rigidum, poursuivit Sany en désignant une autre plante, très efficace en inhalation pour calmer les crises d'asthme et soulager les poumons abîmer par une accumulation de poussières ou de sable comme cela peut arriver à quiconque est prit dans une tempête du désert.

Elle marqua une pause avant de se servir d'un petit pot parmi tant d'autre dans lequel reposait une sorte de gelée.

- L'un de vous reconnaît ceci ? demanda t-elle aussitôt.

- De la sève de cycadale ? hasarda une adolescente.

- En effet. Qui sert de...?

- De crème solaire ?

- J'ose espérer que tout le monde ici est au courant !

- Mais matriarche...Les sauriens n'attrapent pas de coup de soleil n'est-ce pas ?

- Non en effet, ajouta Sany en reposant le pot, toutefois tous ne sont pas égaux face aux caprices du désert et il est important que vous appreniez les différences entre chaque espèce. A votre avis quels sont les espèces de sauriens les moins acclimatées à notre vie dans le désert ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

La Bardane, j’avoue que ce n’était pas très compliqué en utilisant cette plante qui est assez commune dans le monde extérieur et utilisée dans beaucoup de cultures à travers le monde. J’ai accumulé quelques connaissances sur les plantes de l’île également au gré de mes voyages et j’ai surtout essayé de croquer un maximum de plantes que je ne connaissais pas avant d’aller chercher des informations dessus en passant dans les bibliothèques de Waterfall City. Mais malgré tout, j’ai été dans un premier temps surpris par la présence d’autant de plantes “modernes” que l’on retrouve dans le monde extérieur. Ensuite j’ai compris que beaucoup d’entre elles ont dû arriver en même temps que des dolphinback et bien s’épanouir ici.

Heman est étonné à l’écoute de ce que je lui suggère, mais il y a en a forcément quelque part ici étant donné ses propriétés. Le souci, c’est que c’est peut-être une plante plus rare ici et donc plus précieuse et en quantité plus limité évidement. Cela dit, je commence à entrevoir ce que Sany a derrière la tête après son explication détaillée de la Bardane. Il se pourrait bien qu’on n’ait pas à voir tout ce qui peut être utile en termes de médecine d’appoint, mais ce qui est le plus utilisé à Khasra par rapport aux travailleurs de l’hacienda.

La suite de la leçon de la matriarche tend à me donner raison par rapport à mon raisonnement. Je ne connaissais pas du tout cette plante de l’île, mais vu ses propriétés je dois admettre qu’elle est très utile en effet. Si c’est aussi efficace, peut être que je devrais en avoir sur moi, ne serait-ce que pour être prêt à aider quelqu’un faisant une mauvaise crise d’asthme loin de tout guérisseur. Blutaparon rigidum, je sors rapidement mon carnet pour noter le nom et faire un croquis rapide de la plante tandis que Sany passe à la suite.

Ah de la sève de cycadale, voilà un conseil de la part de Corben que je n’ai pas oublié depuis notre rencontre. J’en ai toujours sur moi maintenant pour éviter les problèmes dès lors où je quitte les grandes forêts luxuriantes de l’île.

Vient la question de qui peut bien avoir usage de cycadale alors que nous sommes dans le désert et que les sauriens du coin sont adaptés à son climat. Un jeune évoque les lambéosaures, ce qui est assez évident d’y penser en raison de leur affiliation aux gardiens d’habitat des rivières. J'interviens pour essayer d’aller plus vite car la liste est assez longue.

Kai ▬ D’une façon générale, tous les hadrosauridés non ? Je ne sais pas si vous avez cette façon de les classer. Dans le monde extérieur, ce sont tous les dinosaures dit à bec de canard.

On pourrait dire simpelment tous les dinosaures qui sont bien plus coutumier des environnements très humides et adaptés à la vie à proximité de grandes étendues d’eau. Bien sûr si on voulait pousser le vice, je dirais bien que les baryonyx pourraient en avoir besoin eux aussi, mais ce genre d’humour passerait moyennement.

Kai ▬ Par contre j’ai une question justement, par rapport à l’adaptation de certain saurien du désert. Comment font-ils pour se refroidir pendant les longues périodes sans eau. Il n’y a de quoi prendre de bain dans le coin. Or pour ceux qui ont le sang-froid, ils doivent bien se refroidir pour éviter les problèmes aussi. N’y a-t-il jamais de cas d’insolation chez les sauriens ?

Je suis asserz curieux, car pour un serpent il suffit de s’enterrer ou de plonger dans l’eau comme certain iguane ou crocodiles, mais pour une créature aussi massive qu'un tricératops, je m’intérroge. De ce que je crois Ator est à sang chaud, mais les fortes chaleurs doivent aussi lui être pénible à la longue, comment fait-il pour se refroidir ? Il faudrait que je lui demande à l’occasion.

Une journée riche d'enseignements

Sany continuait son cours et le moins qu'on puisse dire, c'était qu'il semblait passionnant aux yeux de ses élèves. Même les plus jeunes de l'île ne pouvait que prendre au sérieux l'importance de savoir appliquer des soins efficaces en temps et en heure à leurs amis sauriens.


Il faut dire que si ces immenses créatures avaient beaucoup de qualités, de résistances et de savoir-faire, l'habilité des mains humaines étaient encore leur meilleure aide quand il s'agissait d'être soigné. Sany aurait presque put féliciter Kai au même titre qu'elle le fit lorsqu'un des jeunes répondit juste à sa question. Mais les paroles de l'homme lui firent froncé les sourcils d'incompréhension autant que les autres du groupe qui tournèrent un regard vers lui.

- En bec de quoi...? questionna alors la matriarche avant de reprendre, nous nous contentons de dire hadrosaures ici. Et ça reste tout à fait juste également. Il s'agit de sauriens amphibies et il est important d'apprendre à les garder à l'oeil si vous en croisez dans notre région. S'ils ne peuvent pas avoir de coup de soleil comme les humains, ils peuvent facilement se déshydrater et la sève de cycadale est une grande aide pour éviter à leur peau de trop s'assécher.

Kai se permet une question qui devait sans doute intéresser également les autres jeunes qui ne pensaient pas forcément à ce genre de questionnement. Sany afficha un sourire devant l'intérêt de l'homme et la pertinence de son interrogation. Seuls les plus curieux accédaient réellement au savoir après tout.

- Eh bien, chaque saurien habitué à la vie dans un tel climat à ses propres astuces. Prenons les plus flagrant, les stégosaures. Ne vous êtes-vous jamais demander à quoi pouvaient bien servir les énormes plaques qui leur parcourent le dos ? Celles-ci possèdent des vaisseaux sanguins circulant dans des rainures, et l'air passant sur ces plaques permet de réguler la température du sang qui lui-même rafraîchit le corps entier en y circulant. Autre exemple, les diplodocus comme ce cher Ator ici présent, ont de grandes capacités de réserves en plus de disposer d'une sorte de sixième sens leur permettant de détecter les points d'eau en milieu aride. Les cas d'insolation peuvent survenir chez des sauriens trop faible et non adapté au climat désertique.

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Je m’en suis rendu compte en le disant, pour eux, un canard ça ne veut rien dire. Tous n’ont sans doute pas été au musée de Mehen pour voir la documentation sur le monde extérieur et ce mot se rapportant à un animal de chez moi ne veut rien dire. C’est ainsi, il faut que je m’y habitue, mais ce qui est intéressant, c’est qu’ils ont la même dénomination d’une certaine façon. Les hadrosaures, c’est un terme qui existe ici aussi. Je ne suis pas linguiste, mais c’est fascinant, tout sur cette île est vraiment fascinant du point de vue d’un esprit curieux. Comment cela est-il possible ?

Kai ▬ Ahah c’est vrai. Il n’y a pas de canard ici ahah ! Je vous montrerai à tous une fois la journée de travail terminé.

Je me ferai une joie ce soir de leur faire des dessins de canards pour leur montrer de quoi je parlais. Je suis certain que les jeunes seront intéressés. Sany aussi, même si j’ai aussi compris qu’elle ne nourrit pas une curiosité intense pour le monde extérieur, sachant qu’elle n’ira jamais, ce n’est pas comme si ce savoir pouvait lui servir si ce n’est pour le simple fait de le savoir.

C’est à cet instant aussi que je comprends tout ce qui pèse sur les épaules de la matriarche. Elle gère une ville, certes, mais plus encore, elle doit avoir des connaissances éclectiques, sur tout un tas de sujets dans le but de pouvoir comprendre ce que les experts de sa ville lui disent afin de prendre les meilleures décisions. Mais aussi pour pouvoir former au mieux les jeunes venant en stage ici ou sortant de l‘académie de la ville. Son rôle est crucial car c’est avec ce vaste savoir qu’elle peut justement assigner ceux de l’académie ailleurs qu’ici et ceux qui terminent leur stage vers leur nouvelle vie future. C’est considérable. Pas étonnant qu’elle choisisse avec soin ce qu’elle veut savoir.
Je songe un instant alors à nos conversations et mon envie de lui expliquer tout un tas de choses de mon monde perdu... Elle est polie et a à chaque fois coupé court à ces conversations pour mon bien, mais peut-être aussi parce qu’elle ne peut pas se permettre tant de distractions ?

Vient alors l’explication suite à ma question qui me sort de ma rêverie. Je n’ai pas pu observer de stégosaure encore de près, et je ne crois pas avoir déjà lu quoi que ce soit sur eux non plus alors son exposé me fait réfléchir et tout se bouscule et se télescope dans mon esprit. Ils se régulent grâce à leurs plaques dorsales grâce à un réseau sanguin dedans ? Cela me fait penser aux éléphants et leurs oreilles qui fonctionnent sur le même principe. Sans doute que lorsqu’il fait chaud et qu’il n’y a pas trop de vent ils fassent une sorte de danse comme l’éléphant qui secoue ses oreilles. C’est vraiment fascinant comme système. J’ai bien envie de dévier un instant et de demander si à tout hasard cela leur sert aussi à se montrer intimidant contre les prédateurs ou pourquoi pas à faire du charme lors de parade nuptiale, mais ce n’est pas le sujet. En plus, ce n’est pas évident de se demander s’il y a des parades nuptiales étant donné le degré d’évolution des dinosaures de l’île.

Kai ▬ Je vous remercie Matriarche, c’est très clair.

J’esquisse un sourire dans la direction de Sany qui comme à son habitude n’en finit pas de m’instruire sur ce qu’il y a à savoir sur l’île et ceux qui la peuplent. J’attends la suite avec impatience maintenant car je devine bien que ce cher Ator va être mis à contribution pour sans doute se faire bichonner par le groupe.

Une journée riche d'enseignements

- C'est quoi un canard ? fut la question qui sortit de la bouche d'un seul jeune mais que tous se posaient désormais actuellement.

Voyant l'attention détournée, la matriarche tapa dans ses mains mais remettre les regards sur sa personne.

- Plus tard on a dit, fit-elle, ce n'est pas à l'ordre du jour.

Et elle ne se laissa pas attendrir par quelques expressions déçues qui s'affichèrent. Ils seront assez bien comblé plus tard dans la journée, elle le savait, car Kai ne manquerait pas de faire découvrir à ces jeunes un peu plus de son monde d'origine. Il n'en manquait jamais l'occasion. Souvent, lors des repas, Sany tendait l'oreille et pouvait entendre les conversations entre les plus passionnés qui s'empressaient de vouloir transmettre à leurs aînés tout ce que Kai leur avait raconté récemment sur le Monde Extérieur -parfois au grand dam des vétérans les moins intéressés !-

- Bien, nous poursuivons, ajouta Sany après un sourire et un hochement de tête offert à Kai qui avait bien pris en compte la réponse à sa question, autre désagrément que peuvent rencontrer des sauriens non adapté à nos contrées est le sable du désert. Certaines espèces de sauriens ont des écailles plus ouvertes ou écartées, ce qui peut laisser pénétrer entre elles des grains de sable fort encombrants, allant de la simple démangeaison à l'inflammation si cela persiste trop longtemps. Veillez noter les écailles d'Ator, et voyez comme elles sont très serrées entre elles. Ainsi, il n'est pas affecté par ce problème. Les hadrosaures, dont on parlait tout à l'heure, disposent de la même particularité pour rester imperméable à leur environnement humide et assurer l'hydrodynamisme lorsqu'ils se déplacent dans l'eau.

Se tournant à nouveau vers les tables, elle attrapa un autre pot rempli de gelée.

- C'est pourquoi certains sauriens se doivent d'utiliser ceci. Il s'agit de sève de wollemia et elle sert aussi bien à prévenir que guérir de ce genre de problème. En effet, en enduisant les pattes d'un saurien, la sève une fois sèche fera une excellente pellicule de protection pour empêcher les grains de sable de rentrer. En outre, elle collera également aux grains coincés après application pour les récupérer et ainsi nettoyer les interstices. A condition de l'appliquer correctement. Qui veut essayer le premier ? C'est très simple : lorsque le but de la sève est de prévenir, la couche à appliquer doit être épaisse et à étaler grossièrement. Lorsque le but est de capturer le sable entre les écailles, il faut l'appliquer plus en profondeur, lentement et en massant de façon à s'assurer de bien récupérer la moindre particule gênante.

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Malgré tout, ils restent jeunes encore dans leur tête pour certain. Malgré le fait qu’ils aient tous fini leurs études, ce sont des gens assez simples qui sont curieux de tout et autant dire qu’un mot comme “canard” doit laisser songeur quand on a aucune idée de ce que c’est.

Sany fait un petit rappel à l’ordre et l’attention sans attendre et elle a bien raison, sans quoi nous ne pourrions jamais avancer. C’est une femme à poigne et il ne lui faut que quelques mots pour récupérer le silence, le calme et l’attention de tous les jeunes du groupe. Elle sait y faire et on voit bien le rôle d’une matriarche qui s’approche parfois de celui d’une enseignante.

Ce qui est intéressant en fait c’est que ce rôle de Matriarche et Patriarche me fait penser à certains “anciens” dans des tribus isolées du monde. Le plus étrange c’est d’avoir su conserver un fonctionnement à ce point à une échelle humaine en ayant tout de même su faire progresser à ce point leur civilisation. C’est vraiment étonnant et cela laisse songeur quant au sort du monde extérieur.

Nous revenons donc à la leçon de Sany sur la sève de wollemia. Il s’avère que c’est ce qu’il y a de mieux pour protéger les dinosaures du sable, un autre fléau majeur d’une vie prolongée dans le désert. La plupart des reptiles du monde extérieur n’ont pas ce problème en raison de leurs écailles serrées, mais dans le cas des dinosaures c’est plus aléatoire. Cette sèche peut être utilisée aussi bien pour faire une sorte de “masque protecteur” qui fort une pellicule qui protège ainsi la peau du saurien. Mais on peut s’en servir comme exfoliant à sable en l’appliquant grossièrement dans le but de capturer les impuretés du désert et les retirer une fois que la sèche a séché.

Quand elle demande si quelqu’un est volontaire pour s’essayer à la tâche, c’est un automatisme de faire un pas en avant. Je suis curieux de pouvoir observer au plus près l’effet de cette sève et le bienfait qu’elle peut avoir sur ceux qui la reçoivent. Aujourd’hui, pour cet exercice, j’enfile ma casquette de masseur on dirait, mais c’est pour le mieux. Même si c’est un exercice, cela va permettre de soulager un peu certain saurien de la désagréable sensation que quelque chose se trouve coincé entre leurs écailles, voir dessous, s’ils n’ont pas eu de chance.

Une journée riche d'enseignements

Tenir ce rôle qu'elle avait actuellement avait sans doute été l'une des choses les plus délicates à apprendre pour Sany. Toutes les matriarches, et tous les patriarches n'y étaient pas soumis. Cela concernait uniquement ceux qui, comme elle, devaient veiller sur un des lieux de stages disponibles de l'île.

Et encore heureux parce qu'elle voyait mal le maire de Waterfall City ou l'Empereur de Chandara s'adonner à ce genre de tâche ! Pour sa part, elle s'y était plutôt assez bien habitué lorsque l'ancienne matriarche avait fini par lui céder sa place. Partager son savoir avec les enfants de l'île s'était révélé plus gratifiant et rafraîchissant qu'elle ne le pensait. Kai était toutefois son tout premier élève Dolphinback. C'était ainsi la première fois qu'elle avait affaire à un adulte dans son groupe de stagiaire.

- Parfait Kai, fit Sany lorsque l'homme se porta volontaire avant de lui désigner l'une des imposantes pattes d'Ator tout en lui tendant le pot de sève, tu vas nous montrer comment tu l'applique une première fois en guise de protection et une seconde fois si tu dois t'en servir pour ôter le sable.

Elle se tourna vers le groupe d'adolescents pour les inciter à se montrer observateur.

- Approchez et soyez attentifs. Il est important de connaître les bons gestes à adopter pour soulager les sauriens. N'oubliez pas que beaucoup d'entre eux ne sont pas en mesure d'appliquer eux-mêmes ce genre de soins.

- Berk, ça doit être tout gluant ! rechigna une des élèves.

- Ne t'en fais pas, ça part facilement à l'eau. C'est d'ailleurs ainsi que l'on rince la sève après l'avoir appliquer. En se décollant, elle emporte naturellement le sable qu'elle a emprisonné entre les écailles.

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

C’est le grand moment, depuis que le sujet est lancer j’ai envie d’essayer cette sève sur Ator. Cela doit être très intéressant et ce genre de choses serait bien pratique à bien des égards pour certains animaux du monde extérieur. Je suis donc particulièrement intrigué et impatient d’essayer pour constater de moi-même les effets de cette sève concrètement.

Je m’avance vers Ator tout en prenant un pot de cette sève avec moi. Si le but est de faire les deux exercices, contrairement à ce que Sany suggère, je vais plutôt commencer par le massage en profondeur afin d’enlever les impuretés.

Kai ▬ Bien mon ami, j’espère que cela te va si je commence par retirer tout le sable avant de protéger ta patte ? Dis-je en levant la tête pour regarder Ator en lui parlant.

Autant le dire, la patte d’un diplodocus ce n’est pas rien. Ayant déjà pu approcher des éléphants de près, je ne suis pas trop intimidé, mais le gabarit n’a quand même rien à voir. Je commence donc par prendre une bonne quantité de sève dans les mains avant de la tartiner sur ta patte. Dans des gestes très amples au début afin de l’étaler un maximum sur une large zone jusqu’à commencer ce qui s’apparente à un massage. Il faut que je fasse pénétrer la sève entre les minces interstices des écailles dans le but que tout le sable possiblement présent se fasse emprisonner dans la sève. C’est gluant et collant, mais cela reste assez fluide en même temps et c’est un peu comme une huile de massage très épaisse et collante.
Je m’applique un maximum et j’ai l’impression de me revoir avec certains crocodiles avec qui j’avais comme créé un lien. Il fallait parfois leur nettoyer les écailles et leur appliquer des baumes imperméabilisant en cas de blessures.

Une fois que je pense avoir terminé, je vais chercher un peu d’eau, que je dose car c’est une denrée précieuse ici. Cela permet de faire partir la sève et tout ce qu’elle a capturé. Après cela, je me saisis d’un torchon pour sécher toute la zone que j’ai nettoyée.

Je me saisis à nouveau d’une bonne quantité de sève que cette fois-ci j’étale grossièrement afin que cela laisse une certaine épaisseur de l’ordre de quelques millimètres afin de protéger la peau de ce cher Ator. M’étant particulièrement appliqué et ne faisant pas attention, je ne sais même pas si j’ai été vite ou au contraire vraiment très long, mais ça n’a pas d’importance. De mon point de vue, j’ai fait au mieux pour le confort du saurien.

Kai ▬ Alors Ator ! Comment te sens-tu maintenant ?

Je me tourne également vers Sany, qui doit avoir particulièrement l’habitude de veiller aux bons soins de son alter-ego.

Une journée riche d'enseignements

Ator baissa la tête assez bas pour pouvoir s'adresser à l'homme sans avoir besoin de lui hurler dessus.

- Eh bien, je fais partie des espèces à qui ne sable n'a aucun effet. Alors fais comme bon te semble !


C'était dans le silence que Sany ainsi que les jeunes se mirent à observer Kai à l'oeuvre. L'homme fit preuve de beaucoup de professionnalisme et ne prenait pas la tâche à la légère. Son savoir-faire capta l'attention du reste du groupe et la plupart des stagiaires avaient désormais envie de l'imiter et d'agir avec autant de sérieux que lui.

- Si j'en crois mon expérience, je dirais que tu t'es vraiment bien débrouillé ! répondit le saurien.

- Et à raison, ajouta Sany avec un sourire, on dirait que tu as fait ça toute ta vie.

Sany laissa le soin à d'autres jeunes de vouloir tester la sève par eux-même, corrigeant si nécessaire des gestes qui ne seraient pas adéquate. Elle présenta par la suite bien d'autres plantes ou extrait de plantes avec chacune des propriétés aussi diverses qu'utiles, que ce soit pour soulager une simple toux ou désinfecter une plaie. Avec l'aide d'Ator, elle enseigna également quelques gestes simples pour apprendre à palper un dinosaure et deviner de possibles problèmes et ce malgré leur peau épaisse. Ou encore les gestes d'urgence à connaître pour venir en aide à des animaux aussi gros que pouvaient l'être un diplodocus. Elle en profita pour placer quelques leçons anatomiques sur ces reptiles, sans pour autant entrer trop dans les détails. Ce n'était pas un cours de médecins après tout.

- Et n'oubliez pas que si vous avez affaire à un sauropode faisant un malaise, vous devez tout faire pour l'inciter à se coucher du côté droit afin que son coeur ne se retrouve pas écrasé par son propre poids.

Elle marqua une pause avant d'ajouter :

- Bien, je crois que nous avons fait le tour. Quelqu'un a t-il des questions ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Je suis content de mon approche et de mon travail. C’est gratifiant de savoir que l’on a accompli un travail soigné. Evidemment, dans le cas d’Ator c’est un peu particulier car il n’a pas vraiment besoin de ça, sa peau d’écailles souples et serrées me rappelle parfois la peau d’un éléphant finalement. Une petite merveille d’évolution qui lui permet de ne pas subir les affres de longs voyages que ce soit dans le désert ou ailleurs. C’est sans doute à cause de sa grande taille que sa peau est ainsi, car il ne peut pas spécialement se nettoyer facilement par lui-même à moins de ne se plonger dans un énorme plan d’eau.

Je me passe la main sur la nuque quand Sany cautionne mon travail tout en soulignant qu’on dirait que j’ai fait ça toute ma vie. Ce n’est pas totalement faux en un sens car quand j’étais jeune je prenais soin des petits crocodiles. Bien sûr on nouait leur museau avant par sécurité car sinon c’est un coup à perdre un doigt, mais c’est quand même ce que je faisais. Et dès qu’il fallait mettre la main à la patte avec un vétérinaire alors que j’étais sur place pour étudier des animaux, je n’hésitais pas une seule seconde. Bien que j’aie un feeling particulier avec les carnivores, c’est surtout avec les animaux en général que je suis plus à l’aise qu’avec mes semblables.

Finalement, si à défaut de m’encourager dans ma tâche d’étudier les carnivores, elle pourrait songer à m’envoyer me former en médecine pour devenir soigneur pour les sauriens. J’ai un doctorat en biologie animale après tout. Il n’y a sans doute pas de chirurgie à faire étant donnée la technologie sur l’île alors leur médecine doit être très facilement assimilable de mon point de vue. Pourquoi pas, mais alors que je réfléchi à ce que Sany peut avoir en tête me concernant, j’entrevois bien une question.

Kai ▬ Oui, en fait j’ai une question. Mais je ne voudrais pas que cela plombe l’ambiance. Mais pour les carnivores ? En tant que dinotopien on doit faire en sorte de soutenir la vie. Alors si on constate qu’un carnivore a l’air malade ou a un problème, comme on fait ? Ce ne sont pas de bons patients comme Ator je pense. On les endort avant de les soulager ? Ou on doit simplement les laisser à leur sort ?

Personnellement, je ne suis pas certain que j’en sois capable. Pour un baryonyx ou un de leurs mosasaure, je vois un peu comment je pourrais faire, connaissant les crocodiles par cœur. Mais pour un tyrannosaure ou un giganotosaure ?

Une journée riche d'enseignements

La question de Kai ne manqua pas de faire mouche. Les regards confus se tournèrent vers lui et Sany, en vérité, se surprit à ne pas trop s'étonner d'une telle question. N'avait-il pas vu juste sur un point ?


- C'est vrai. Toute vie est sacrée pour un Dinotopien. Aussi, ta question est très pertinente mais nous ne pouvons aller à l'encontre des désirs des carnivores pour autant. Rares sont ceux qui viendront frapper à ta porte pour quérir de l'aide.

En vérité, il y avait assez peu de carnivores dans cette zone de l'île. Le désert n'était pas un endroit pour eux et c'était une aubaine pour les habitants du coin. Les seuls vrais dangers restaient les ptéranodons qui logeaient dans le canyon non loin d'ici mais ils s'aventuraient rarement hors des ombres des gorges. On pouvait aussi retrouver des mosasaures dans le fleuve Amu mais là encore, ils n'étaient pas du genre à en sortir.

- Notre seul protocole à l'encontre des carnivores est de s'en tenir éloigner, d'eux comme de leur territoire, poursuivit la matriarche qui guettait les élèves afin de leur faire comprendre l'importance de respecter cette règle essentielle, ni moi ni personne ici n'a eut affaire à une situation de ce genre.

Ce pourquoi il ne lui était pas simple de répondre et elle se devait alors de puiser dans son savoir-vivre Dinotopien pour savoir quelle réponse apporter à cette question.

- Ceci dit, les Gardiens d'Habitats ont pour tâche, outre la protection des habitants, de veiller sur l'environnement de Dinotopia et son écosystème. Eux seuls sont qualifiés pour gérer ce genre de situation et soyez sûr qu'ils feront toujours tout pour secourir quiconque à besoin d'aide, que ce soit un Dinotopiens ou un carnivore. Aussi, si vous voyez un carnivore en grande difficulté, n'agissez jamais vous-même et contacter les Gardiens d'Habitats. Ils ont les moyens, l'expérience et les connaissances nécessaire pour agir. J'ai déjà eu ouïe dire de leurs exploits pour libérer des carnivores prisonniers de pièges Outsiders et ce, même si cela peut leur coûter la vie.

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Comme je me le doutais, ma question ne manque pas de soulever de l’incompréhension de la part des jeunes. Je ne veux pas créer d’histoires ou de problèmes, et encore moins mettre la matriarche dans une situation délicate. Mais comme elle le souligne, la question est légitime et pertinente de par le crédo des dinotopiens dans leur vie de tous les jours.

Les carnivores sont des dinosaures très caractériels. Ils sont mus par des instincts basics, malgré un degré d’évolution plus important tout de même. Il serait donc très étonnant en effet de voir l’un d’eux venir jusqu’à une ville pour pouvoir s’enquérir d’un peu d’aide. Toutefois, on sait bien qu’un carnivore est bien venu dans une ville jusqu’à une couveuse pour récupérer son petit avant de repartir sans faire la moindre victime ou vague supplémentaire. Alors, ne présumons de rien, car nous pourrions être surpris dans l’avenir au même titre qu’une apparition d’un nouveau carnivore n’était pas envisageable avant l’an dernier.

Comme je l’imaginais, la réponse de Sany est de rester à distance et de ne pas s’occuper des carnivores ou sinon d’aller avertir les gardiens d’habitat sans essayer de faire quoi que ce soit soi-même. Je dois avouer que si sur le papier cela semble pouvoir fonctionner, il est plus compliqué d’appliquer ce mot d’ordre dans la pratique si on au beau milieu de nulle part. Toutefois, je conçois que perdu dans la jungle dinotopienne avec un carnivore, on pense d’abord à sauver sa peau avant de s’enquérir de l’état d’une créature pouvant nous tuer.
Je comprends ce point de vue et la réponse de la matriarche me va autant que je sais être incapable de rester inactif devant un animal qui souffre. En tout cas, pour une ville comme Khasra, pas étonnant que la question ne se soit jamais posée. Il est évident qu’il y a peu de carnivores à proximité. Toutefois, je ne compte pas spécialement rester ici tout le temps, même si j’aurai du mal à ne pas revenir régulièrement pour voir Sany.

Kai ▬ Merci beaucoup pour la réponse. Je pense que je comprends bien ce qu’il y a à faire dans cette éventualité.

Une journée riche d'enseignements

Sany hocha la tête à la réponse de Kai même si elle se doutait de ne pas l'avoir entièrement satisfait. Il espérait sans doute obtenir des idées pour soulager un prédateur en souffrance et elle ne pouvait pas le blâmer pour ça. Elle aurait bien du mal elle-même d'abandonner un dinosaure, aussi dangereux soit-il, à un triste sort. Cependant, il fallait tout de même apprendre à être raisonnable.

Et s'approcher d'un tyrannosaure, aussi mal en point soit-il, sans rien sur soi, n'était pas une idée possible. Le pire était sans doute dans l'éventualité où la victime serait un dinosaure grégaire comme un raptor. Clairement impossible à approcher car la meute traînerait sans aucun doute dans les environs pour défendre un congénère mal en point.

- Je pense que tu pourrais obtenir d'avantage d'information sur le sujet en te renseignant directement chez les gardiens, reprit la matriarche à l'adresse de Kai, de ce côté là, ils en savent plus que moi.

- Allons-nous apprendre à soigner les autres animaux comme les dauphins ou les perruches ? questionna alors un élève.

- Non pas ici. Il s'agit d'un apprentissage plus spécialisé qui ne concerne que ceux qui sont dans le métiers. Mais les sauriens font partie intégrante de nos vies. Pensez à votre alter-ego lorsque vous en aurez un.

Elle marqua une pause en notant le silence de chacun avant d'ajouter :

- Très bien, si vous n'avez plus de questions, vous avez quartier libre jusqu'à cet après-midi.

Plutôt satisfaits, les adolescents s'empressèrent de quitter la grange afin de profiter de leur temps libre attribué.

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Il y a un jeu de regards qui ne trompent pas. Sany a cet air sur son visage comme quoi elle sait que je comprends son point de vue mais n’est pas totalement satisfait pour autant. Je sais bien qu’elle sait que j’ai des idées en tête qui ne sont pas forcément très dinotopienne sur le papier puisqu’elles peuvent être dangereuse pour moi. Mais je sais également qu’elle a en tête que ce n’est pas forcément une mauvaise chose non plus de penser ainsi car c’est toujours partant d’une bienveillance sincère de ma part pour tous les êtres qui vivent. Je crois que c’est un peu ça dans le fond notre relation entre Sany et moi. Des jeux de regards qui en disent plus long sur nos intentions que nos paroles par moment.

Je prends note de sa suggestion avisée d’un signe de tête sans piper mot. Il va de soi que si les gardiens d’habitats sont plus renseignés sur ce sujet, je ne tarderai pas un jour ou l’autre de me rendre auprès de chaque corps de l’île dans le but de savoir quelles sont leurs interactions avec les carnivores sauvages et comment ils font pour leur venir en aide le cas échéant.

Soigner les perruches ou les dauphins m’intéresse aussi, même si dans leur cas je pense avoir déjà de solides bases de travail car ce sont des animaux du monde extérieur, la parole en plus pour les perriches. C’est l’avantage d’être un adulte expérimenté venant du monde extérieur ayant embrassé une carrière proche de la nature et des êtres vivants. Je peux me réinventer une vie professionnelle facilement sur Dinotopia. Je n’ai plus aucun doute et que ce soit à étudier sur le terrain les carnivores, quitte à m’installer une cabane arboricole sur leur territoire pour les observer, ou encore aller à travers l’île comme soigneur itinérant, ou quoi que ce soit d’autre que Sany verra en moi, je trouverai ma place ici.

Quand sonne le moment du quartier libre jusqu’à l’après-midi, les jeunes sont euphoriques et partent en courant. Je m’approche alors de Sany, maintenant que nous sommes plus au calme, toujours souriant.

Kai ▬ Je dois dire que la matinée a été très intéressante Sany. Pardon pour les questions sur les carnivores. Tu me connais, je chasse le naturel et il revient au galop.

Une journée riche d'enseignements

Les enfants se dispersent vite et un silence incroyable surgit dans la grange. Silence à peine entaché par le travail de la jeune femme qui triait ses herbes sur les tables et qui s'assurait qu'aucun produit n'était périmé. Durant toute la leçon, il y avait également eu des va et vient de personnes venant déposer ou chercher quelque chose.

- Ne t'excuse pas. La curiosité est la bienvenue à Dinotopia, du moins quand il s'agit d'apprendre. Et puis, je te connais. Ce n'est pas comme si ces questions ne te ressemblaient pas.

Elle lui offrit un sourire avant d'ajouter :

- Mais si la leçon t'a plu, c'est l'essentiel et je sais que tu sauras faire bon usage de tout ce que tu apprends. Je me doute bien que rester coincé ici ne doit sans doute pas te plaire totalement. Le désert ne semble pas fait pour toi et je me demande si tu as eu raison de vouloir faire ton stage ici.

Afin de ne pas trop traîner dans la grange, la matriarche fit signe à Kai de la suivre tandis qu'elle se dirigeait vers la sortie, suivit d'Ator. Loin d'elle l'envie que Kai puisse choisir un autre lieu de stage et le choix de l'homme lui avait fait naturellement plaisir. Mais la matriarche ne songeait pas à son plaisir personnel mais bien avant tout à l'intégration du Dolphinback pour qui la sécheresse de la région n'avait pas forcément l'air de convenir.

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Sany me connait vraiment bien déjà et elle a raison de dire que toutes ces questions me ressemblent bien finalement. En somme, je reste un scientifique, un éternel curieux de tout ce qui l’entoure, mais je connais les limites. Un bon chercheur sait quand il faut partager ce qu’il pense aux autres afin de confronter le point de vue de ses pairs. Il y a bien des gens qui pensent être des Galilée en puissance alors qu’ils sont simplement dans l’erreur bien que les autres signalent le problème. Dans mon cas, je ne suis pas un entêté, enfin pas trop. Si on me montre que j’ai tort, je l’accepte, de même que j’attends des autres de comprendre les faits que j’avance lorsque j’ai raison. Ici à Dinotopia, je ne sais que très peu de chose et il faut que je fasse confiance aux personnes comme Sany car leur avis est sans doute synonyme de justesse.
J’ai compris que les carnivores de l’île ici avaient un passé plus proche des dinotopiens qu’aujourd’hui et que maintenant, c’était fini et sans doute pour de bon. Toutefois, si rien n’arrive par hasard à Dinotopia, le fait d’avoir pu ranimer la flamme d’un ancien diplomate à trouver un disciple pour lui transmettre son savoir signifie qu’il y aura toujours de l’espoir un dialogue. Je n’ai donc pas totalement tort sur ce point.

En revanche, comme Sany le sait bien, je ne prendrai pas de risque inconsidéré. Je sais qu’un carnivore blessé est dangereux. Je connais mon sujet mine de rien. Et avec des créatures comme les dinosaures c’est encore pire niveau danger. Mais je ne resterai pas sans rien faire si je pense pouvoir aider. Mais je ne jouerai pas les risque tout. De même, mes recherches seront toujours menées dans le respect des coutumes et traditions de l’île. A moins d’y être expressément autorisé un jour par les autorités de l’île et les carnivores, jamais je ne me rendrai sur leurs sites sacrés.

Bien que Sany conserve un grand sourire quand elle me parle, ses paroles à propos de mon choix de rester ici son sans équivoque. J’enlève mon chapeau pour me passe un coup rapide de la main dans les cheveux et le remettre dessus après.

Kai ▬ C’est vrai que le désert n’est pas mon terrain de prédilection. Je l’avoue. Mais on ne va pas toujours là où on se sent le plus à l’aise de la vie. On va là où on peut se rendre utile. C’est ce qui m’a poussé à étudier des animaux un peu partout dans le monde. Dans les jungles et les endroits tropicaux. Auprès des reptiles que j’adore, et surtout les très gros carnivores de cet ordre. Mais aussi dans les savanes, les déserts ou les climats polaires. Il faut tout pour faire un monde.

Mais pour être honnête. Je ne ressens même pas la rudesse de ce climat qui n’est pas celui que j’affectionne le plus. Car il y a dans cette ville une chose qui rend cette ville parfaite peu importe la chaleur et l’absence de grandes étendues d’eau et pour rien au monde je n’aurai voulu faire mon stage d’un an ailleurs qu’ici.

Je ne peux m’empêcher de lui faire un clin d’oeil espiègle avant de continuer sur un ton très léger et diluer l’évident sous-entendu.

Kai ▬ Je parle de toi Ator bien entendu ! Ah ah !

Bien entendu...

Une journée riche d'enseignements

Le premier argument de l'homme ne tenait pas tellement la route aux yeux de Sany. Il aurait pu se rendre n'importe où ailleurs pour faire son stage dans un climat plus clément qu'il y aurait été tout aussi utile. Cependant, elle ne voulait pas non plus donner l'impression à Kai d'avoir fait le mauvais choix et elle ne souhaitait pas insister sur le sujet.

Par ailleurs, l'homme lui affirma que malgré les terres arides, le climat de la région ne le dérangeait pas tant que ça. Et ce, pour une raison que Sany préféra laisser bercer dans son esprit sous les paroles de l'homme, sans cesser de sourire et se contentant de l'observer comme si elle savait déjà quel serait le dénouement de tout cela. Mais ça s'acheva sur une plaisanterie qui ne manqua pas de faire rire Ator, le saurien n'ayant absolument pas manqué le discours du Dolphinback d'une miette ni même le sentiment qui émanait de son alter-ego.

- J'en suis flatté ! rétorqua le diplodocus dans le même ton d'humour.

- Pas un pour rattraper l'autre ! s'exclama la matriarche en collant une tape à la patte du sauropode qu'il dû à peine sentir.

Elle rajusta une mèche derrière son oreille qui s'était fait la malle durant son geste, sans perdre un seul instant le sourire qui l'animait, avant de reprendre à l'adresse de Kai :

- Je crois que pour rien au monde, j'aurais voulu que tu le fasses ailleurs également. Au moins comme ça, je t'ai à l'oeil.

Codage par Libella sur Graphiorum

Une journée riche d'enseignements

Sany sait très bien que je parle d’elle quand j’évoque le fait qu’une chose me retient à Khasra et m’empêche de désirer un autre endroit de l’île pour faire mon stage d’un an. J’aurai pu dire une personne plutôt, pour être moins vague et plus respectueux, sachant qu’elle comprendrait de toute façon le fil de ma pensée.

Lorsqu’on s’est rencontré, j’étais un homme perdu, endeuillé et brisé par la disparition de son âme sœur engloutie par l’océan. J’aurais pu mourir là sur la plage si elle ne m’avait pas trouvé et amené ici avec l’aide d’Ator et pour ça je lui serais toujours reconnaissant. Il n’y a pas de hasard à Dinotopia m’a-t-elle dit à de nombreuses reprises et c’est sans doute le cas car au moment où je me suis réveillé chez elle et dans les jours qui ont suivis, j’ai ressenti comme un lien qui s’est noué entre elle et moi. Evidemment il s’agit là du lien entre le sauvé et sa sauveuse d’une part, de l’apprenant et de sa formatrice d’une part car elle m’a tant appris sur l’île... Mais il y a évidemment plus que tout ça, et plus encore même que de la simple amitié de mon côté. Plus le temps passe et plus son absence prolongée me pèse. Je n’aurai pas supporté de devoir être privé de sa présence pendant toute une année, bien que je n’aie guère été présent pendant celle qui m’a pourtant vu arriver sur l’île. Ce manque s’est tout de même fait ressentir.

Je suis amusé par l’ambiance décontractée qui réside toujours entre nous après ce genre de plaisanterie et Ator n’a pas manqué de rebondir habilement sur cette dernière. Il n’est pas dupe lui non plus et peut-être qu’un jour viendra où je m’entretiendrai avec lui pour savoir je ferai bien d’avouer cette flamme naissante à Sany où si je devrai la taire pour ne pas créer de gêne.

Le double tranchant dans l’humour désinvolte, c’est qu’il savoir sur quel pied danser et quant à son tour Sany vient surenchérir sur le fait qu’elle n’aurait pour rien au monde voulu que je le fasse ailleurs pour m’avoir à l’oeil, je suis charmé. Je ris de bon cœur, car il est vrai que sans çà je serais sans doute en train de courir des risques à ses yeux. Mais en même temps, est-ce là sa façon de me renvoyer la balle avec humour ? Peut-être. Mais je n’ai jamais été très fin psychologue avec les femmes, à croire que je comprends mieux les animaux. Ma clairvoyance en Sany a ses limites aussi.

Kai ▬ C’est vrai qu’il vaut peut-être mieux m’avoir à l’œil parfois ahah !

Je réalise qu’il est l’heure de prendre un bon repas avant de se retrouver pour la suite de la journée et je ne sais pas trop ce qu’a prévu Sany, mais en ce qui me concerne, j’irai bien manger un peu plus au calme que d’habitude.

Kai ▬ Dis-moi, tu as prévu quoi pour ce midi. Je veux dire, tu vas manger avec les autres à l’hacienda ? J’avais dans l’idée d’aller en ville au Grain de sable. Si jamais ça te dit ?