[Terminé]Waterfall, me voilà! - Mehen

Waterfall était loin, très loin de Khasra, si bien qu'au cours de celui-ci, à bord d'un bus brachiosaure, Charlie eu tout le loisir d'observer la multiplicité des paysages que lui offrait ce voyage interminable. La femme près d'elle prit plaisir à commenter chaque ville aperçue, chaque territoire parcouru. Du pieds des Montagnes oubliées, en passant par d'immenses plaines dont elle avait oublié le nom, elle eu droit à une véritable visite guidé de ce qu'était le centre de Dinotopia. On lui parla longuement de Sauropolis, la capitale, du Temple du Ciel, mais aussi des Terres Blackwood, là où elle avait été retrouvée par Corben. La rescapée ossilliait entre phases d'émerveillement et phases d'assoupissement dues au doux balancement de la nacelle.

C'est endormie qu'elle fit son entrée à Waterfall, réveillée par la soudaine agitation des cinq autres passagers. Et lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle fut stupéfaite de découvrir un globe terrestre aux dimensions suréalistes, faisant office de terminus pour les voyageurs et qui remplissait tout son champ de vision. Une fois descendue du bus, la femme qui avait passé le voyage à ses côtés la salua, lui souhaita bonne chance et Charlotte fit ses premiers pas à Waterfall. Prenant le temps d'étirer ses muscles engourdis par de longues heures de voyage, la jeune femme commença par contourner le globe, et ce qu'elle découvrit derrière la laissa bouchée bée. L'architecture de la cité était somptueuse, digne d'une cité romaine améliorée, pensa t elle.

De longues minutes passèrent avant qu'elle ne se pose la question fatidique : et maintenant? Que faire? Où aller? Car Charlotte était désormais seule dans cette immense ville inconnue et n'avait aucune idée de ce qu'elle était censée faire. Sany l'avait envoyée ici, mais c'était tout. Et Charlie n'avait pas eu la présence d'esprit de poser davantage de questions quant à la marche à suivre une fois là-bas, trop occupée à penser à sa famille disparue. Qu'elle idiote !

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Charlotte avait beau être complètement perdue, il n'en restait pas moins que sa présence ici était motivée que pour une seule raison bien précise : savoir si oui ou non, d'autres naufragées comme elle avaient été retrouvés récemment. Dans le cas contraire, il lui restait deux options : attendre encore quelques jours en croisant les doigts pour que les patrouilles finissent par tomber sur une victime du crash, ou partir elle-même à la recherche de sa famille disparue, au même titre que tous les passagers du vol Brisbane-Phoenix.

Elle n'avait pas le temps de tergiverser, de se poser milles questions, il fallait qu'elle agisse sans plus tarder. Elle était sur le point de demander son chemin à un homme à la barbe extraordinairement passant par là lorsqu'une voix l'interpela, derrière elle. En se retournant, Charlie eu la surprise de découvrir une espèce de dinosaure inconnue au bataillon. Evidemment, elle eu un mouvement de recul, réflexe de protection basique, et l'impression que son coeur, aussi surpris qu'elle, venait de se cogner à sa poitrine comme s'il cherchait à fuir hors de son corps.

"Euh... oui?"

Décidemment, elle avait vraiment du mal à s'y faire. Déjà, il fallait intégrer qu'ici, les dinosaures étaient tout sauf éteints, mais qu'en plus de ça, ils étaient doté de parole. C'était tout sauf évident pour l'australienne qui devait lutter chaque seconde pour garder la tête froide. Ses yeux étaient rivés sur... la corne ? Non, ça n'avait rien d'une corne. Enfin bref. Ses yeux étaient rivés sur la tête incroyablement longue de l'animal et si Charlotte se sentait déjà petite en temps normal, face à lui, elle était minuscule.

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Une fois passé son obsession pour son crâne si étrange d'un bleu hors du commun pour le reste du règne animal, ou du moins ce qu'elle en connaissait, c'est son regard doux qui la frappa. Et sa voix, sa façon de parler, l'étaient tout autant. Il avait l'air... gentil? Charlie ne savait pas vraiment comment agir, un peu comme avec Ator qu'elle avait fait mine d'ignorer plutôt que d'admettre sa présence. Comment avait-elle dit, déjà, Sany? Paix de l'âme et...? Tant pis.

"Euh... oui... bonjour." dit-elle timidement.

Dolphinback ? C'était quoi ça, encore? Et comment savait-il qu'elle était nouvelle ici ? En y réfléchissant, ça n'avait rien de compliqué de s'en aperçevoir. C'était plutôt flagrant même, si on était un tout petit peu observateur. Rien qu'à ses vêtements, qui semblaient complètement anachroniques, on devinait qu'elle n'était pas du même monde. C'est en tout cas ce qu'elle ressentait.

"Je suis pas une... une Dolphinback?"

Un sourcil en l'air, elle l'interrogeait du regard. Ce Mehen avait l'air d'être au courant de beaucoup de choses ici, puisqu'il attendait son arrivée, disait-il. Il pourrait surement la renseigner.

"Sany... enfin, une femme à Khasra m'a dit que je devais venir ici pour... euh. Enfin tous les rescapés doivent venir ici, mais je sais pas où aller."

Puis soudain, une question qu'elle ne s'était jamais posée lui vint en tête, comme une flèche qui trouve sa cible.

"Il y a souvent des naufragés ici? Enfin, s'il y a une... une sorte de protocole pour tout ça, c'est que ça doit arriver souvent."

Bien plus effrayant encore, le fait que le reste du monde semble ignorer totalement l'existence de cette île. Et la réalité froide derrière tout ça, qu'elle se refusait pourtant à admettre : si personne n'en avait connaissance, et qu'il y avait pourtant tant de naufragés, c'est que personne n'en était jamais revenu… Mais ça, son esprit s'efforçait de l'occultait soigneusement.

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Ce simple "bonjour", qui devait certainement être le mot le plus utilisé partout sur cette planète, semblait receler tant de mystères aux yeux de Mehen et déclencher en lui une miriade de questionnements. Qu'en serait-il si Charlotte évoquait un autre concept inconnu de cette île et autrement plus complexe que cette façon des plus basique de se saluer? Son cerveau exploserait-il? Deviendrait-il fou?

"Euh... j'avoue ne jamais y avoir pensé. Peut-être que c'est un mélange des deux... je ne sais pas."

Etait-elle réellement entrain de faire la conversation avec un dinosaure? Et était-ce de la gêne que la jeune femme vit dans le regard de l'animal? Elle préféra éluder la question. Après tout, il était capable de parler non, était-ce si étonnant de fait, qu'il puisse ressentir des sentiments complexes tel que celui-là? Et d'ailleurs, dès cet instant, était-elle en droit de continuer à les considérer comme de simples animaux? Si elle continuait à philosopher, ce serait son cerveau à elle qui risquait d'imploser.

Mehen lui expliqua donc ce qu'était une Dolphinback et pourquoi il s'obstinait à l'appeler ainsi. Elle se contenta d'acquiesser silencieusement, sans chercher à savoir le pourquoi du comment. Le dinosaure semblait avoir la langue bien pendue. Un vrai moulin à parole, pensa t elle. Et puisqu'il parlait de Sany comme s'il l'a connaissait, alors Charlotte sentait qu'elle pouvait avoir confiance en lui. C'était inconscient, bien sûr, et si elle l'avait vu venir elle aurait surement exagéré sa méfiance, mais elle se détendi, doucement.

"Charlotte. Je m'appelle Charlotte. Et à vrai dire... c'est Corben qui m'a sauvée. Corben Crabb. Il m'a emmenée jusqu'à Khasra, jusqu'à Sany."

A l'évocation de son sauveur, celui là même qui s'était envolé sitôt conduite auprès de Sany, un sourire étira ses lèvres charnues. Elle préféra ne pas creuser le sujet des naufragés, pour ne pas connaitre le sort qui lui était réservé. C'était plus simple de ne pas savoir. En revanche, elle avait parfaitement retenue ce qu'il avait glissé dans la conversation, peut-être même sans s'en rendre compte. Sa prochaine destination serait donc le Sénat. Alors soit.

"Et... où se trouve le Sénat?"

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Il allait finir par la perdre à force de chercher un sens à ces salutations qui pour elle, étaient tellement banales qu'elle n'avait jamais cherché à comprendre pourquoi on disait ça plutôt qu'autre chose. Pourtant, une fois qu'elle eu prononcé le nom de Corben, Mehen l'enthousiasme évident de Mehen sembla s'éteindre soudainement. Comme si à sa simple mention, elle venait d'évoquer des souvenirs douloureux ou en tout cas, quelque chose de suffisament désagréable pour lui clouer le bec, sans mauvais jeu de mot.

"Euh... d'accord. Merci."

Et ils se mirent donc en marche pour rejoindre le Sénat. Marcher comme ça, aux côtés d'un dinosaure, restait quelque chose d'inquiétant pour la jeune femme. Mais elle fit de son mieux pour paraitre à l'aise. Se déplacer sur le dos était une chose relativement concevable en soit si on laissait de côté leur extinction supposée, mais les considérer comme son égal, à l'image de tous les autres humains qui les entouraient, risquait d'être bien plus compliqué à intégrer tant ça défiait toute logique. Sa logique.

Le bruit de ses pas sur les dalles qui recouvraient le sol sonnait d'une manière particulière. Comme si ses vieilles baskets n'étaient pas adaptées à celles-ci. Tandis qu'autour d'elle, tous se déplacaient sous un bruit de pas mat, ses semelles à elles sifflaient dans un petit couinement strident à chaque fois qu'elle retrouvaient le sol. C'était plutôt désagréable si on se focalisait dessus, mais Charlotte avait trop de choses en tête pour que ça ne la gêne.

"Vous... Vous le connaissez, Corben?"

Ses sourcils se froncèrent, comme si elle appréhendait un peu la réponse de Mehen. Elle avait le sentiment que la réponse, si elle était franche, ne lui plairait pas. Pourquoi ça? Simple intuition.

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Les révélations sur ce qu'évoquait la famille Crabb à Dinotopia étonnèrent la brune qui, comme elle l'avait anticipait, n'aimait pas vraiment cette réponse. Qu'avaient-ils fait de si mal pour que leur nom soit connu à l'autre bout de l'île? Charlotte préférait autant ne pas savoir. Et de toute façon, elle avait peine à y croire. Si Dinotopia n'avait rien à voir avec l'Australie, il y avait au moins une chose qui n'était surement pas bien différent : la nature humaine. Et dieu sait comme les hommes étaient bourrés de défauts, notamment celui de colporter des ragots.
Tant que Corben ne lui avait pas prouvé le contraire, elle n'en croirait pas un mot. Et ce que se permit de rajouter Mehen ne lui plaisait guère plus. S'il était si peu fiable, alors pourquoi lui avait-il porté secours? En plus, ça n'avait pas du être une partie de plaisir... Cependant, elle se garda bien de dire le fond de sa pensée au dinosaure et préféra se concentrer sur ses dernières paroles, autrement plus inquiétantes. S'il avait cherché à la rassurer, c'était râté.

"Des... Des carnivores? Comment ça?"

Là clairement, il n'y avait pas que sa curiosité qui avait été piquée. Et ce mot rendit soudainement le reste de la population alentours _"monstres" compris_ bien plus sympathique.

"Et c'est quoi ça encore, les Outsiders?"

Dolphinback, Outsiders, carnivors... Charlie était perdue, et un peu inquiète aussi. Elle se souvint de ces films cultes, racontant comment des dinosaures ramenés à la vie _peu importe la manière_ massacraient des gens, ravageaient des villes. Et plus particulièrement, c'est l'image du célère tyrannosaure qui lui vint en tête... rien de particulièrement rassurant, donc.

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Lorsqu'elle en su davantage sur ces fameux carnivores, Charlotte senti un frisson parcourir son échine, jusqu'à faire vibrer brièvement son cou et ses épaules. Etait-ce de cela que Corben l'avait protégé? Etait-ce pour cela qu'il n'avait eu de cesse de dire qu'elle ne pouvait pas rester seule, qu'elle ne pouvait pas s'éterniser sur la plage, qu'il fallait partir? Si c'était bien ça, alors Corben s'était montré bien plus prévenant encore que ce qu'elle pensait. Car sans aucun doute, s'il lui avait dit qu'elle risquait de se faire dévorer par un T-rex ou quelque chose dans le genre, elle ne l'aurait évidement pas cru et aurait refusé catégoriquement toute aide de sa part. Elle lui en serait éternellement reconnaissante, quoi qu'en dise le principal intéressé, et quoi qu'en pense tout Dinotopia, d'ailleurs.

La jeune femme dégluti, mais ne répondi rien. Comme souvent, elle trouvait bien plus de vertu au silence qu'à la parole. Là en l'occurence, il était préférable qu'elle n'en sache pas plus si elle voulait partir à la recherche de sa famille. Mieux vallait avancer dans l'ignorance que s'enliser dans la peur. Mais au moins maintenant, Charlie avait une petite idée de ce qui l'attendait dehors et loin d'être découragée, la fleuriste comptait bien s'y préparer.

Comme elle l'avait pensé un peu plus tôt, ici ou ailleurs, les humains restaient les mêmes. Si Charlotte n'était pas particulièrement rassurée par la présence de ces immenses bestiaux, elle n'avait rien à leur reprocher. Au contraire, jusqu'à présent, tous avaient été particulièrement agréables avec elle. En plus de ça, la jeune femme avait du mal à comprendre que l'on puisse dénigrer cette société qui lui paraissait si harmonieuse, en dépit de ses propres coutumes et de ce qu'était pour elle une société moderne. Enfin, elle ne savait encore rien de ce qu'était Dinotopia et de ses rouages. Peut-être changerait-elle d'avis, si c'était le cas.

"Hm, hm..."

Le regard de Charlie parcourait le ciel, pensive. Elle avait bien conscience que sa réponse n'était en rien rassurante pour Mehen qui s'évertuait à lui donner de précieux conseils, mais elle ne pouvait rien promettre. Elle n'était ni douée pour le mensonge, ni pour rester en place. Et sa famille était peut-être quelque part, dehors, et elle ne comptait pas les abandonner. Carnivors ou pas. Justement, même.
La sorte d'avenue qu'ils traversaient était tout bonnement somptueuse et laissa Charlie sans voix. Elle n'avait jamais rien vu de tel, dans aucune ville, sur aucune photo, ni dans aucun livre. Et pour ne rien changer, ça avait tout d'un rêve.

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Le pont qu'ils entreprirent de traverser donnait une touche encore plus pittoresque, ou disons plutôt poétique au lieu. Les eaux claires du canal qu'il surplombait ruisselaient tranquillement dans un bruit apaisant. C'était fou comme cette ville était superbe, digne d'une utopie. Elle avait beau chercher, elle n'y trouvait aucun défaut, aucune faute de goût. Les lignes des bâtiments étaient nettes, harmonieuses et les couleurs claires des pierres lisses qui les composaient renvoyaient une lumière chatoyante. C'était beau. Mais forcement, à scruter les environs sans regarder où elle mettait les pieds, arriva ce qui devait arriver.

Elle senti quelque chose heurter ses tibias de plein fouet. Sorti de ses rêveries par l'impact, Charlie eu le choc de découvrir une sorte de gros caméléon, sans les yeux globuleux et avec des piques dressés le longs de son échine. Il emettait de petits bruits stridents à ses pieds, apeuré, attirant l'attention de quelques passants. Contrairement à tous les autres dinosaures qui avaient croisé son chemin, celui ci ne devait pas exceder la taille d'un labrador. Il n'avait rien d'effrayant, bien au contraire. C'était elle qui lui faisait peur, et ça, Charlie pouvait le voir dans son regard. Alors elle se pencha vers lui, dans un réflexe révélateur de sa nature bienveillante et se confondi en excuses.

"Oh pardon, pardon! Je voulais pas te faire de mal..."

Sa main voulu toucher la peau fripée et rugueuse de la bestiole, mais avant qu'elle ai pu dire ouf, il se redressa sur ses pates et détala entre ses jambes, laissant une Charlotte contrariée derrière lui. Lançant un regard teinté d'inquiétude à Mehen, elle reprit sa marche en fixant ses pieds, gênée.

"J'espère ne pas lui avoir fait trop mal. J'voulais pas... je l'ai pas vu."

Etait-ce une expression consternée qu'elle avait lu sur le visages de cet homme élégant? En tout cas, elle s'en voulait. Si elle n'était pas spécialement à l'aise avec cette espèce, plus parce qu'elle avait du mal à concevoir leur existence qu'autre chose d'ailleurs, ça ne voulait pas dire pour autant qu'elle se réjouissait de leur malheur. En dépit de tout, Charlie restait foncièrement gentille.

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Suivant le regard de Mehen, Charlie aperçu le mini dinosaure aller à la rencontre de sa mère, d'une taille bien plus conséquente que ce dernier. C'était d'ailleurs assez dur à imaginer qu'un jour, ce petit serait aussi gros que sa génitrice, si ce n'est davantage. Et alors que jusque là, elle n'avait ressenti que de la crainte pour ces immenses animaux, voir cette mère et son enfant lui inspira quelque chose d'autrement plus affectueux. Le tableau était attendrissant, malgré les bruyantes réprimandes de la femelle, et Charlie se surpris à sourire.

Quelque peu rassurée par cette vision ainsi que par les propos de Mehen qui ne semblait pas inquiet pour un sou, les yeux de Charlie retrouvèrent ses pieds, décidée à ne plus causer de dégâts pour la journée. Déjà qu'elle ne se sentait pas ici chez elle, autant ne pas s'attirer les foudres des Dinotopiens.

"On arrive bientôt?"

Si la jeune femme avait eu le temps de s'émerveiller de la beauté de la ville, elle n'en perdait pas moins son objectif de vue. Le temps pressait, et ses pas aussi. Qu'allait elle devoir faire, une fois arrivée au Sénat, elle n'en savait strictement rien. Tout ce qu'elle voulait elle, c'était savoir si les recherches avaient été fructueuses. Le reste n'avait aucune importance à ses yeux.

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Mehen lui désigna donc ce qu'était le Sénat. Un immense bâtiment, flanqué d'épaisses traces de pates que Charlotte supposait être celles de dinosaures. Elle commençait à s'y faire, finalement. Et c'était en partie grâce à Mehen et sa gentillesse. Constatant avec étonnement le petit commité qui, d'après son guide, l'attendait de pied ferme, la jeune femme se stoppa net. Elle n'aimait pas sentir autant d'attention sur elle et ces derniers temps, c'était un peu trop. Elle avait l'impression d'être constamment observée, jaugée. C'était plutôt désagréable et inhabituel pour elle qui aimait passer inaperçue. Mais soit, de toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix. Il fallait faire avec cette impression d'être une bête de foire... Elle se tourna donc vers Mehen, lui accordant un sourire poli.

"Merci beaucoup pour votre aide. Au revoir, Mehen."

Et elle s'élança à la rencontre de ladite maire, d'un pas ferme et déterminé, les poings fermés pour se donner un peu de courage. Du courage, il lui en fallait pour braver ainsi ses sentiments et surtout, pour appréhender une réponse potentiellement négative à la question qui la hantait depuis la veille : avait-on retrouvé sa famille?

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