[Terminé] Loi n°8 : Chante chaque jour [Kai]

Loi n°8 : Chante chaque jour [Sany]

Il y a tout un tas de choses que j’aimerai connaître sur l’île et ses secrets, c’est bien vrai. Mais il y a tout un tas de tabous sur des régions entières de l’île qui m’empêcheront sans doute à jamais de pouvoir tout apprendre. Le Monde de l’Obscur est la clé du passé de l’île, cela est assez évident puisque les roches solaires des frères Scott et Denison venaient de là-bas. De même, comme il s’agit d’une île isolée de tout par une tempête, il y a forcément un passage dans les profondeurs de la terre qui a existé un jour pour permettre à des mammouths de passer par exemple. Mais aussi, ne serait-il pas possible que Nessie au Lock Ness ne soit un rescapé de Dinotopia ou d’un autre lieu comme celui-ci et serait aller jusqu’en Ecosse par la suite ? Big Foot et les Yéti ne pourraient-ils pas être des primates préhistoriques qui auraient aussi profité d’un sanctuaire comme Dinotopia avant de revenir dans le monde présent ? Tant de questions fantastiques qui me laissent rêveur. Ce qui est certain, c’est que les mythes ont souvent des bases réelles, même si ce sont les cultures et le degré de savoirs de la civilisation qui les interprètent. Cependant, à la lumière de l’existence de Dinotopia, comment ne pas formuler ce genre d’hypothèses ?

Sany a raison de douter de l’intérêt de quitter son île. J'aimerais lui montrer des paysages fantastiques, mais la pauvre, elle serait dévastée de voir ce qu’il y a à côté.

Kai ▬ Maaaaarf… c’est vrai que j’ai été sévère avec mon monde, mais ce sont plutôt les dirigeants de celui-ci qui le détruisent à petit feu pour des questions de profits égoïstes… Mais il y a quantité d’endroits encore merveilleux qui vaudrait le coup d’être vue une fois. Mais je te les montrerai Sany, je trouverai un moyen de te montrer des endroits qui m’étaient chers je te le promets.

Je suis tout sauf mauvais avec des crayons et des pinceaux. Ce serait peut-être un beau cadeau pour elle que de lui offrir quelques toiles de paysages du monde extérieur. Certaines vues que j’ai pu avoir de paysages sauvages et magnifiques valent vraiment le détour.

Je me laisse aller à cette chanson aux côtés de Sany, profitant de l’instant et de ce qu’il m’inspire. C’est amusant, mais je ne chantais pas beaucoup dans le monde extérieur, ou seulement pour les grandes occasions en famille ou au contraire lorsque j’étais seul. Il n’y a rien de plus réconfortant qu’un haka dans les moments où il faut se donner du courage ou pour célébrer quoi que ce soit. A dinotopia, c’est tellement essentiel de chanter que cela fait partie des lois de l’île. Même si je ne prends pas le temps de le faire vraiment chaque jour, je me surprend de plus en plus à fredonner des airs ou à m’exprimer en chanson comme aujourd’hui.

Kai ▬ Oui, c’est un chant typique de l’île où je suis né. Ça parle des esprits de la terre et des ancêtres qui nous relient tous à notre passé, à notre présent et tout ce qui vit.

C’est un chant que j’entends souvent venant de ma mère. C’était ce qu’elle chantait pour chaque occasion, que ce soit pour célébrer un mariage, un anniversaire ou même la disparition d’une personne qui lui était chère. Cela m’est revenu spontanément aujourd’hui, par la présence de Sany, celle du Récif et donc peut être un peu d’Abigail, de l’Océan qui nous entoure, d’Ator qui continue en silence de nous promener.

Loi n°8 : Chante chaque jour

Face à l'expression songeur de Kai, Sany sentait bien que les engrenages tournaient bien là-dedans au sujet de son hypothèse sur le fait que d'autres lieux aussi fantastiques sur cette île puissent exister ailleurs dans le monde.

Si c'était bien ce qui animait l'esprit de l'homme, alors il y avait également bien des mystères qui devaient tirailler ceux du monde d'où il venait. En parlant de ce monde d'ailleurs, Sany ne pouvait pas dire que Kai lui avait peint un très beau portrait de ce dernier. Pourtant, si c'était là d'où il venait, c'était bien la preuve que ce monde là était également parsemé de merveilles. D'un signe de tête, elle lui fit comprendre à quel point elle croyait en lui, en ses mots, et en ce qui lui promettait. Au final, c'était plutôt rassurant de savoir que le monde de l'autre côté de la tempête n'était pas aussi immonde que ça et il fallait juste espérer que les mentalités changent pour l'améliorer.

- Dinotopia n'a pas toujours été un modèle d'utopie durant son histoire. Alors qui sait ? Il est encore temps pour ton monde de changer pour devenir meilleur.

Même s'il ne pourra le savoir que par la venue de nouveaux Dolphinbacks sur cette île, et donc de nouveaux drames.

- La mentalité de ton île natale me semble très dinotopienne, sourit la matriarche.

C'était peut-être pour ça aussi que l'homme s'était si bien intégré ici. Et pour ça aussi que son monde n'était pas forcément perdu pour de bon.

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Loi n°8 : Chante chaque jour [Sany]

Si Dinotopia n’a pas toujours été un modèle d’utopie comme elle l’est aujourd’hui, c’est presque difficile à croire tant les choses ont l’air d’être solidement ancrées depuis des siècles et sont des évidences aujourd’hui. Il y a de quoi être jaloux de cette façon de vivre qui est pourtant si évidente et logique, fondée sur une profonde volonté d’harmonie entre les êtres vivants. Est-ce que cela peut aller de paire avec les volontés de conquêtes que l’on retrouve dans l’histoire de l’humanité en dehors d’ici ? Pas vraiment, non. Peut-être que ce modèle de vie parfaite ne peut se faire pleinement qu’avec le concours des circonstances, à savoir le fait que cette île est justement isolée du reste du monde. Peut être qu’à trop vouloir nous interconnecter à l’échelle du globe nous nous sommes condamnés et qu’il vaudrait bien mieux revenir à une logique à plus petite échelle comme sur Dinotopia.

J’aimerai bien pouvoir lui dire que c’est aussi simple que ça pour mon île, mais ça ne l’est pas. Nous avons une culture qui s’axe beaucoup sur les liens entre les gens, mais il y a beaucoup de dérives tout de même et l’île que j’ai connu petit a beaucoup changée aujourd’hui.

Kai ▬ Oui, au moins en partie en tout cas.

Tourisme et profit étaient déjà là, mais la pollution à cause de l’excès de visiteurs a aussi explosé malheureusement et le respect pour ce qui vit et les traditions s’est beaucoup perdu au profit de l’attrape touristes et de “cérémonies traditionnelles” qui n’en sont que des caricatures pour coller à ce qu’on peut voir dans les films. Rien n’est tout blanc ou tout noir, mais finalement, c’est peut être ma famille qui était plus dinotopienne que le reste et moi à mon tour en grandissant.

Dinotopia est un paradis sur Terre de mon point de vue et si je peux ne plus avoir à me soucier du reste du monde, et bien cela me va car ça me libère d’un poids. Je suis juste triste d’avoir laissé un monde sur une pente si glissante et il est fort possible que je guette l’arrivée de nouveau dolphinback pour ne serait-ce que savoir à quel point cela a pu empirer. Le plus grand drame de ma vie, c’est de me dire qu’il n’y a aucune chance qu’une arche de Noé viennent s’échouer à Dinotopia avec à son bord assez d’animaux pour qu’ils puissent être sauvés du reste du monde.

Je reste un moment silencieux après ça, profitant simplement du contact avec la peau de Sany que j’ai en lui prenant la main alors que nous séchons au soleil, ballottant au gré des flots et d’Ator. Je m’allonge de tout mon long sur le bois, invitant Sany à simplement faire de même et se détendre. Puis me vient une idée, alors que je viens de réaliser une chose. Ai-je déjà entendu Sany chanter ?

Kai ▬ Et toi Sany, est-ce que ce moment que nous partageons t’inspire une chanson ?

Loi n°8 : Chante chaque jour

Même Sany, si elle connaissait l'histoire de son île, ne parvenait pas à se l'imaginer comme on la décrivait dans l'ancien temps. Pas de paix, pas d'harmonie. Rien que des peuples qui s'entredéchiraient, finalement curieusement semblable à des récits entendu de Dolphinback sur leur propre monde.

Les Dinotopiens avaient fini par trouver un équilibre et à s'unir en un seul peuple mais qui sait comment les choses auraient pu tourner ? Si ça se trouve, il aurait suffit d'un rien pour que Dinotopia ne soit plus qu'un souvenir disparu, que les dinosaures n'aient pas survécu à cette période de guerre, que l'île se soit auto-détruite comme les humains semblaient le faire dans le Monde Extérieur. Alors la matriarche pouvait croire qu'un jour, le monde Kai saura faire les bons choix et peut-être devenir aussi paradisiaque que ne l'est devenu Dinotopia.

Sany reste silencieuse aux propos de l'homme, comprenant où il venait en venir et le fait que les choses n'étaient pas aussi facile à exposer. Elle resta tout contre lui, ne pouvant qu'apprécier malgré tout la culture qui imprégnait l'homme et qui venait de son île natale car elle était tout ce qu'il y avait de plus convenable pour des Dinotopiens. C'était aussi un des rares éléments de son monde qui plaisait à Sany : la variété. Tellement d'ethnies et de cultures différentes. Là où tout s'était mélangé à Dinotopia, ça ne devait pas être un mal de les découvrir séparément dans le Monde Extérieur.

Allongée contre l'homme, le regard posé sur l'azur du ciel, la matriarche savoura le silence environnant où seul le bruit de l'eau se faisait entendre. Cela lui rappelait les séances de communion entre ses stagiaires et la terre, afin de les imprégner à celle-ci et leur faire prendre conscience de tout ce qui se liait sur cette île, eux et tout le reste.

- Hm, plus qu'une, admit t-elle sans détacher son regard des cieux.

Et puisque l'homme devait désirer en avoir un aperçu, la Khasrienne se lança. Des paroles en Saurien, s'harmonisant sur un rythme oriental, contant avec passion et tragédie une histoire d'amour entre une reine mortelle et le dieu de cette île. Ce qui les liait, et les séparait à la fois mais qui en aucun cas n'empêchait leurs sentiments d'exister.

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Loi n°8 : Chante chaque jour

Il est vrai qu’au regard d’un dinotopien, toute culture prend du recul par rapport à sa place dans le monde et tend à vivre le plus sainement possible avec la nature qui l’entour est plus proche d’elle que n’importe quelle autre. Le fait est que nous sommes naturellement plus proches d’eux car la même au niveau des mœurs, la viande n’était pas commune chez nous, en comparaison du poisson. De fait, même dans ma vie d’adulte aux Etats-Unis avait été rythmé avec plus de poisson et très peu de viande. En y repensant, la majorité de la viande que j’achetais était pour les crocodiles que j’avais en pension chez moi ou pour les fauves que j’allais observer dans la nature.
Quand on est de nature spirituelle, que l’on croit en beaucoup de choses pouvant nous être supérieur, on accepte bien plus facilement ce qu’il se passe sur cette île aussi je pense. C’est sans doute pour ça que je me sens si bien ici. Le dieu Ogthar qui règne sur l’île, est-ce qu’il est le seul à être ici ou en harmonie avec les autres entités de la nature qui entourent l’île ? Aucune idée, mais je veux bien croire en son existence. Après tout, il faut bien trouver une bonne raison pour que les dinosaures soient encore en vie et dotés de parole non ?

Je me détends profondément tout en séchant aux côtés de Sany, elle qui se blottit tout contre moi. C’est la première fois que nous entretenons une si grande proximité depuis que nous nous connaissons et que nous nous sommes avoué nos sentiments. Ce n’est pas pour me déplaire et je pourrais en prendre l’habitude, bien que cela ne viendra qu’une fois la fin de mon stage à l’hacienda pour éviter tout traitement de faveur.

Le son de la voix de Sany m’apaise autant que celui de l’océan, mais je suis tout ouïe alors qu’elle se met à chanter pour moi suite à mon invitation à le faire. Il y a beaucoup de mélancolie dans cette histoire d’amour tragique, et en même temps, elle porte une flamme d’espoir intense quand son chant évoque le lien si puissant entre deux êtres que tout sépare. Cela résonne en moi, comme si cette histoire allait en partie faire référence à nous, puisque nous allons sans doute être séparés très régulièrement dans l’avenir, mais sans que cela ne puisse faire faiblir notre amour.

Kai ▬ C’était très beau… tu as une voix incroyable !  

Loi n°8 : Chante chaque jour

Heureusement que ce jour existait. Même si Sany n'avait aucune raison d'attendre pour profiter de la présence de Kai à ses côtés, aussi bien physiquement, moralement que spirituellement, elle devait bien admettre que le Jour des Amoureux permettait malgré tout d'avoir une très bonne raison de le faire sans paraître indiscret envers autrui. Avec son rang, et le fait qu'elle arborait également une relation de maître à stagiaire avec Kai, elle ne pouvait pas se permettre d'obtenir ce genre de moment tous les jours quand bien même elle le souhaiterait. Mais en ce jour de célébration des couples, quoi de plus normal ?

Des chansons, elle en connaissait quelques unes. Elles étaient majoritairement liés à cette partie de l'île et faisaient donc beaucoup écho à son histoire, à toutes les légendes dont regorgeaient ces lieux. Le côté Est de l'île était sans doute celui qui avait le plus de mythe à son actif. Rien que la baie dans laquelle flottaient les deux âmes soeurs, sommeillaient dans ses profondeurs mille et une choses secrètes à l'existence encore douteuse. L'histoire d'amour du Dieu Oghtar était d'avantage connu dans cette région. Difficile à dire cependant si la chanson était entièrement vraie, entièrement fausse, où si elle avait été enjolivé au fil du temps, ou mystifiée d'avantage. Mais telle une légende, elle avait sans doute une part de vérité, même minime.

Sany remercia l'homme d'un sourire alors qu'il venait de complimenter sa voix. Un dieu et une mortelle s'aimant, c'était aussi un parfait symbole d'harmonie. La distance ne devait pas être un fardeau dans une telle relation. Si l'amour était réel alors Sany et Kai resteront liés où qu'ils se trouvaient.

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Loi n°8 : Chante chaque jour [Sany]

C’est amusant comme des choses peuvent être évidentes dans la vie.

Le fait est qu’aujourd’hui je ne me pose aucune question sur le fait que mon arrivée sur l’île devait avoir quelque chose de destiné. C’est une première évidence. Sany me le dit régulièrement et je me fie à son jugement sur ce sujet. J’étais fait pour devenir dinotopien, à moins que je ne sois dinotopien depuis toujours et que les esprits et mes ancêtres ont tout fait pour me préparer à mon retour à mon vrai chez moi, vers la place pour laquelle j’étais fait depuis toujours.
Mon amour pour Sany est une autre évidence. Cette femme me complète si bien que c’est une véritable âme soeur à sa façon. Évidemment, ici sur l’île, le terme est presque consacré pour le lien entre un saurien et un humain, mais je pense que j’ai eu de la chance dans mon existence car j’ai pu déjà connaître deux âmes soeurs alors que certain passé toute leur vie sans jamais être à ce point en osmose avec un autre être. Évidemment, nous sommes différents sur beaucoup de points, mais c’est le sel de toute relation que d’avoir des divergences d’opinions qui permettent d’avoir des conversations très profondes, dès lors où on écoute l’autre. Avec Sany, c’est exactement çà.

Cependant, il y a des choses qui sont bien moins évidentes. Je ne sais pas encore ce pour quoi je suis fait ici finalement. Comme l’île a une façon d’être et de vivre bien à elle, c’est à se demander ce qu’un expert en carnivores peut bien apporter. Le professeur Pastel, aussi brillant soit-il, est loin de faire l’unanimité lorsqu’il évoque des relations plus profondes à avoir avec les carnivores. Cependant, pourrais-je vraiment me lier aussi profondément avec un saurien qui n’en serait pas un ? C’est là toute l’indécision qui assaille mon esprit. J’aime toutes les créatures qui peuplent la Terre et il en est de même pour celles de Dinotopia. Mais, ce n’est pas la même chose. Devrais-je tenter ma chance en devenant dresseur de smilodon ? Ou est-ce que j’aurais un intense ressenti avec un archéoptéryx ? Aucune idée pour le moment, mais quand je vois ce qui unit Ator, je crois que j’aimerai bien un jour faire la rencontre de mon alter-ego saurien.

En tout cas pour l’heure, je reste à me laisser bercer par la mer, prenant bien soin de Sany qui se trouve dans mes bras. J’aimerai que cette journée ne s’achève jamais. Ma main s’égare dans sa chevelure déjà en train de sécher, sur sa joue et son cou, dans une caresse d’une infinie douceur.

Kai ▬Depuis mon arrivée ici, je ne me suis jamais senti aussi bien qu’en cet instant…  

Loi n°8 : Chante chaque jour

- Ce n'est que le début, susurra la matriarche, c'est une promesse.

Elle n'avait pas lâché les cieux des yeux alors qu'elle avait prononcé ces mots. Par ailleurs, elle partageait parfaitement le ressenti de Kai en ce moment même.

Ce qu'elle faisait en cet instant était la même chose qu'elle était capable de faire sur la terre ferme, à savoir s'harmoniser parfaitement avec les êtres vivant l'entourant. Elle aimait ça, s'allonger sur la terre les très rares fois où elle n'avait rien à faire, Ator faisait de même à ses côtés et c'était comme si elle pouvait sentir son coeur battre à travers le sol. Comme lors de ces instants, elle avait l'impression d'y rester des heures. Peut-être que cela faisait des heures qu'elle se trouvait là ? Allongée contre l'homme de sa vie, à présent bien sèche bien que sans doute encore parsemé de sel marin. Elle avait fermé les yeux durant tout ce temps pour se concentrer uniquement sur ce qui l'entourait et Kai majoritairement. La chaleur de son corps, la solidité de sa musculature, le souffle de sa respiration en harmonie avec la houle, le chant de son palpitant...

Elle finit par rouvrir les yeux. Puis, se rendant compte d'une chose, elle se releva rapidement mais avec prudence pour ne pas trop secouer l'embarcation. Elle siffla alors autant qu'elle put pour attiré l'attention d'Ator. Ce dernier s'arrêta et approcha sa tête d'elle pour entendre ce qu'elle avait à dire.

- C'est l'heure, fit-elle avec un sourire radieux.

- Bien reçu ! répondit le jeune sauropode.

Ce dernier changea de direction pour revenir vers l'île. Petit à petit, celle-ci réapparu dans le champ de vision de tous tandis que le Récif de l'Effroi s'effaça dans le lointain. Et plus Ator s'approchait de la rive, plus son corps de dévoilait à nouveau hors de l'eau, son cou devenant de plus en plus long par-dessus la surface. Au bout d'un moment, il approcha à nouveau sa tête du radeau et la posa proche de la surface de l'eau.

- C'est parti et surtout évitez de tomber ! lança le saurien.

Sany, debout sur l'embarcation, tendit la main à Kai pour l'inviter avec elle à abandonner leur plate-forme pour monter sur la tête du diplodocus. Une fois tout le monde assurément installé, l'animal releva cette dernière avec prudence malgré tout pour ne pas faire perdre l'équilibre à ceux qui y étaient perchés. Ce dernier n'était pas revenu en direction de la plage qu'ils avaient quitté au préalable mais vers une zone de falaises. C'est alors qu'à l'angle d'arbres habitants la falaise voisine se dévoila finalement un coucher de soleil plongeant dans l'océan lentement tout en colorant ce dernier de zébrures dorées.

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Loi n°8 : Chante chaque jour [Sany]

Si le temps se dilate de plus en plus tant le bonheur est grand, la réponse de Sany est sans appel et ce n’est que le début en ce qui concerne cet intense bien-être que je ressens. J’en suis déjà totalement et intimement convaincu. Je sais qu’avec Sany, ce n’est que le début de notre nouvelle histoire et celle-ci commence déjà de façon si intense, que ça ne peut que s’améliorer avec le temps.

Avec le temps que nous passons ensemble, je ne fais même plus attention à rien d’autre que Sany et c’est ainsi que nous avons séché. Je ne sais même pas si le temps écoulé se compte en minutes ou en heure en réalité tant j’étais bien avec cette femme blotit contre mon corps.

C’est alors que Sany se relève pour informer Ator qu’il est l’heure de quelque chose, qu’ils ont dû convenir l’un avec l’autre en amont de cette petite surprise qui m’est destiné. Je suis intrigué, mais je suis le mouvement, guider par la femme de vie. Je me redresse, le pied assuré malgré le voyage à allure rapide d’Ator qui fait route vers la grève. Au bout d’un moment, le gigantesque sauropode vient placer sa tête au nouveau du radeau et c’est là que son alter-ego grimpe dessus avant de m’inviter à faire de même.

C’est alors qu’il se redresse que je comprends que nous ne sommes plus au même endroit de la côte, totalement hypnotisé par Sany que j’étais. Il nous hisse avec son long cou à une hauteur incroyable afin de pouvoir admirer le couché de Soleil d’un point de vue tout à fait unique. Il explose au contact de l’océan en une myriade de zébrures d’or et de feu sur l’eau.

Kai ▬ C’est tout bonnement magnifique…  

Loi n°8 : Chante chaque jour

Ator resta immobile un moment pour permettre aux deux amoureux de profiter de l'instant présent, d'observer le couchant et de savourer le chant des vagues. Sa main dans celle de Kai, Sany ne pouvait détacher son regard de l'astre sur le point de disparaître à l'horizon.

Bien que ce ne serait pas le seul Jour des Amoureux qu'ils fêteront ensemble, elle gravait profondément ce moment dans sa mémoire comme si c'était le dernier. Chaque instant de la sorte sera un souvenir unique et précieux au fond de son âme. Elle n'émit pas une parole mais n'en pensait pas moins face au commentaire du Dolphinback. Elle resta là aussi immobile que son alter-ego jusqu'à ce que les rayons de lumière commencèrent à s'estomper derrière l'horizon.

- Il se fait tard, finit-elle par dire, il est temps de rentrer.

Elle n'était que trop rester hors de l'hacienda. Et bien qu'elle avait confiance en ceux en qui elle en avait confié la garde et qu'il était normal de prendre du temps pour soi en ce jour, la matriarche se devait de retourner au bercail malgré tout. Ator fit alors demi-tour, regagnant la plage d'où ils étaient partie et se hissant sur le rivage avant de poser sa tête au sol pour permettre au couple d'en descendre et de Sany de lui ôter finalement la corde qu'il avait autour du cou après avoir ramener également le radeau sur le sable. Ce fut en compagnie des deux êtres qui comptaient le plus au monde pour elle que la jeune femme retourna finalement à Khasra, à son hacienda, et ce, pile pour l'heure du dîner !

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