[Terminé] Marché aux portes du désert, une surprise aux étales

Marché aux portes du désert, une surprise aux étales

Khasra est une ville magnifique et la saison sèche impose son rythme de vie dans cette région de l’île, il faut pouvoir tenir la cadence et surtout savoir quand il est judicieux de faire une pause pour ne pas travailler au moment du zénith. Cela fait une sacrée distance depuis Volcaneum à pied, mais il est plaisant de se retrouver aux portes du Grand Désert, ça veut dire que la famille n’est plus très loin maintenant, mais une halte s’impose pour se reposer une journée.  

Je me dirige en compagnie de Fergus jusqu’à la fontaine pour pouvoir nous désaltérer avant de gagner le grand marché de la ville. Nous avons quelques denrées à échanger ici qui saurons plaire aux habitants de la ville.

Fergus ▬ Tu pourrais marcher plus vite mon vieux, ou le marché sera fermé avant qu’on y arrive ah ah ah !
Bolvar ▬ C’est ça fait l’malin ! Au retour c’est toi qui vas porter tout notre barda et on verra bien qui avance plus vite que qui !  

Petit malin va ! Il est drôle celui-là me charrier, mais en attendant, c’est moi qui suis en train de porter tout ce que nous amenons ici. J’ai l’impression d’être un rouleau de légumes avec toutes ces cordes qui maintiennent en place des tonneaux, des outils et tout notre nécessaire de voyage sur la cuirasse.  

Arrivés au marché, nous nous dirigeons vers une étale de fruits, car il n’y a pas plus local que les oranges des vergers de Khasra. Toutefois, il faut dire qu’il y a du monde ici et une jeune femme qui semble très occupée à discuter avec tout un tas de demandeurs. Je crois même que quelqu’un l’appelle “Matriarche”, mais nous attendons jusqu’à ce que ça devienne long.

Bolvar ▬ On pourrait accélérer un petit peu ma petite dame ? Je vais être fossilisé avant d’avoir eu des oranges ! C’est un monde tout de même !

Fergus se met la tête dans la main en soupirant avant de rire en m’asticotant comme à son habitude. Ce n’est que lorsque la demoiselle se retourne vers nous et que je peux voir son visage qu’elle me dit quelque chose. Je reste bloqué un instant à la dévisager jusqu’à ce que ça ne fasse sens dans mon esprit.

Bolvar ▬ Oh ! Mais par mes écailles ! C’est pas la petite Sany Jeznak ?! Oh ohoh ! Mais ça alors quel hasard !  

Je ne sais plus trop à quand cela peut remonter maintenant, mais c’était à Ptéros, elle vivait là-bas et nous avions installé notre forge d’a point dans la ville pendant une année complète afin de parer aux besoins des gens de la ville et surtout faire fondre du minerai que nous étions venus chercher dans le Grand Désert à l’époque.

Bolvar ▬ Tu as bien grandi depuis la dernière fois que je t’ai vu ! Alors comme ça t’es devenue la matriarche de la ville ?!

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Marché aux portes du désert, une surprise aux étales

Je ne me rends pas compte que ma voix se fait aussi tonitruante au point de couper court aux conversations que la jeune femme a avec les gens. Mais elle ne se prive pas pour me lancer une pique des mieux tournée. C’est peut-être ce qui me fait comprendre plus facilement de qui il s’agit au moment où je vois son visage. Elle a bien grandi la jeune femme de Ptéros.  

Je me souviens bien de cette fille toujours souriante et curieuse qui étudiait et aimait tout le monde sans condition. Un sourire des plus radieux, une pierre scintillante plus pure et brillante que n’importe quelle roche solaire de l’île. Un petit bout d’humaine qui promettait de faire rayonner le monde autour d’elle et il n’y a qu’à voir les sourires tout autour d’elle qui sont peints sur les visages de ceux qui la suivent.

Bolvar ▬ Je ne m’attendais pas à vous revoir non plus ! Toujours aussi souriante qu’à votre habitude !

Je ne sais même pas si la dernière fois que je l’ai vu cette petite elle parlait déjà de Khasra ou non, mais je ne le crois pas. Toutefois avec un sourire aussi chaud que le soleil, pas étonnant de vouloir s’occuper des vergers d’orangers les plus goutus de toute l'île.  

Fergus s’avance un peu vers la matriarche comme pour une messe basse à son intention mais en le disant pourtant tout à fait fort pour que je puisse l’entendre ainsi que tous ceux qui se trouvent autour de nous.

Fergus ▬ Non seulement il n’a pas changé d’une écaille, mais cette vieille coquille a toujours le même sale caractère et râle pour un rien. Hein ?
Bolvar ▬ Hum... ouai peut-être bien. Excusez mon côté râleur Matriarche, mais la route a été bien longue.

Le sourire que Fergus me lance alors que je réponds à la petite Sany est sans appel car et il veut dire “ouai, la route hein”, comme je le connais bien ce vieux grigou.

Bolvar ▬ Très bien très bien j’avoue que je suis toujours aussi bougon qu’avant, mais à mon âge on ne me refait plus et je suis toujours aussi bien accompagné pour ne pas m’attendrir ! Je suis même peut-être pire encore avec lui ! Dis-je en toisant Fergus.

Nous nous regardons tous les deux en chien de faillance pendant un bref instant avant d’éclater de rire tous les deux comme deux vieux amis, ce que nous sommes. Nous nous connaissons trop bien et avons le même caractère pour nous tenir tête lui est moi.

Bolvar ▬ Mais alors Sany, dis-moi, qu’est-ce que tu as fait toutes ces années pour te hisser à cette place ? Je suis curieux.

Je ne doute pas un seul instant qu’elle soit parfaitement compétente pour remplir ce rôle car ils le sont toujours. En revanche je pense qu’il est intéressant de savoir comment la jeune fille de Ptéros est devenue la magnifique Matriarche qui a l’air aimée de tous. Le vieil ankylosaure que je suis n’est pas moins curieux que dans ces jeunes années.

Bolvar ▬ Après, c’est donnant donnant, une histoire contre une autre ! Ah ah !

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Elle a du répondant comme quand elle était petite !

Bolvar ▬ Une tête de limule ! Qu'est qui faut pas entendre. Blra. Franchement, je me souviens d’une petite fille déjà pas mal effrontée avec le vieil ankylosaure que j’étais déjà ! Vous avez bien grandi et mûri entre temps, mais toujours aussi effrontée ah ah ah !

Je me souviens bien d’elle quand elle était enfant et ce jusqu’à ce qu’on ne la voit plus à Ptéros lors de nos passages tous les ans. Une des seules de son âge à ne pas avoir peur d'embêter le vieux Bolvar, l'ankylo grincheux comme ils me surnomment.

La jeune femme est venue à Khasra dans le but de se former à l’étude du Grand Désert, un vaste sujet d’étude à mon sens, avec les dunes qui fluctuent au gré du vent. C’est une quête de longue durée que de se pencher sur la nature du désert et sa compréhension, et pour avoir vécu autant d’années dans le camp ankylos qui se déplace à l’intérieur et le connaît par cœur, je sais ce que je dis. Toutefois, Sany nous livre alors que tout ne s’est pas passé comme elle l’aurait cru ou voulu à la base car la matriarche qui la précède a voulu la prendre sous son aile très vite pour en faire celle qui prendrait sa suite un jour.

Bolvar ▬ Je suis désolé d’apprendre la disparition de la précédente matriarche. Je l’ai bien connu, c’était une femme très bien. Je ne savais pas qu’elle nous avait quitté.

Nous ne venons qu’une fois par an dans le Grand Désert et ne passons que rarement par Khasra pour cela, pas étonnant que la mort de la matriarche nous soit passée au-dessus. Il faut aussi dire qu’avec le temps nous étions moins proches et ce n’est pas étonnant de ne pas avoir été mis au courant non plus de sa disparition. Cela n’en est pas moins triste. Aujourd’hui la ville a une nouvelle matriarche qui dit faire au mieux, mais quand on regarde les gens autour d’elle et leur attitude en sa présence, on sait qu’elle fait un travail exemplaire.

Bolvar ▬ Oh nous ? Eh bien plusieurs choses.

Je me tourne vers Fergus qui ne manque pas de montrer un tonneau avec “Khasra” écrit dessus. A l’intérieur se trouve des pièces que nous avons forgé avec mon partenaire. Nous sommes des experts des grosses pièces à fabriquer en raison de facilité avec laquelle je peux battre le métal. Les commandes venant de la ville sont très rares, car il y a des forgerons compétents ici et là, mais pour les grosses pièces de rechange c’est toujours délicat. Réparer est une chose, mais au bout d’un moment il faut reforger une nouvelle pièce.

Bolvar ▬ Vous ne saviez peut-être pas que c'était nous à qui on a demandé de faire des pièces de rechange pour votre système de drainage d’eau.

Mais on vient aussi pour chiner des possibles filons dans le coin comme d’habitude. Quitte à faire autant de route, autant faire en sorte d’en profiter un maximum ah ah !

Il y a toujours de quoi faire, mais il est vrai que nous ne venons pas souvent dans la région, alors si on peut essayer de dégoter un petit filon ou même des pièces précieuses dans de vieille géode mise à jour par le désert, ce n’est pas perdu.

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La matriarche a le don pour m’arracher un sourire et un rire rauque alors qu’elle estime qu’elle n’est pas effrontée, mais franche. C’est bien ça qui est formidable, sa capacité à faire preuve d’une répartie à toute épreuve et en toute situation. Cette petite fille à la gentillesse et la franchisse hors norme était déjà un petit soleil ambulant à l’époque où je l’ai connu, mais l’étoile naissante est devenue un astre sans égal. Il faut un sacré tempérament pour endosser une charge aussi lourde et les responsabilités de matriarche à Khasra. Il faut admettre que ce n’est pas une chose facile, cette cité n’est peut-être pas Chandara, Sauropolis ou Waterfall City, mais c’est une grande ville, avec une grande quantité de cultures, d’artisans et de commerçants. La cité fourmille de vie, des centaines de vies qui résident ici, et c’est d’autant plus de choses à gérer et avec son tempérament elle doit parfaitement s’en sortir.

Bolvar ▬ Trop vite parfois, mais les longues périodes sans se voir sont d’autant plus favorables à de belles retrouvailles.

Ce n’est pas une loi du code de dinotopia, mais il faut avouer que nous chérissons particulièrement les retrouvailles. L’île est grande et selon la façon de se déplacer, soit on peut la parcourir en quelques deux ou trois journées d’un bout à l’autre, soit cela peut se compter en semaines pour se ménager. En ce qui nous concerne, ça remonte à tant d’années maintenant qu’il y en a des choses à raconter.  

Khasra est à l’entrée du Grand Désert, mais elle-même entourée par les dunes bien que pomper l’eau en sous-sol permet d’arranger de vastes terres cultivables un peu partout. Toutefois son plateau est facile à arpenter et les montagnes non loin au gré du temps on fait remonter les filons profonds vers la surface tout en grandissant. Se promener dans le désert permet parfois de tomber sur des strates géologiques révélés par le mouvement des dunes qui peuvent être un véritable cadeau.

Bolvar ▬ Oui, le coin est toujours intéressant. Avec les grands vents du désert, peut-être que certains plateaux ont dévoilé des filons de surface, on ne sait jamais.  

Si l’eau a un pouvoir d’érosion, le sable l’est tout autant à force d’être projeter par le vent contre les surfaces et en sa qualité abrasive, les use.

La patience n’est pas une chose dont je fais le plus preuve au quotidien bien que je sois totalement capable bien entendu. De fait, étant reconnu comme un bougon, je prends la remarque de Sany avec beaucoup d’humour et de second degré ce qui m’arrache, comme à Fergus, un rire rauque et tonitruant.

Bolvar ▬ Ce serait avec plaisir de devenir plus patient, mais ce sont pour les oranges que nous sommes là ah ah ! On aimerait bien vous prendre quelques kilos d’oranges bien juteuses et surement que nous passerons ensuite là où nous pourrons nous procurer un tonnelet ou deux de jus pour en ramener. Mais si vous proposez un rafraichissement, ce sera avec plaisir, mais à condition que vous nous accompagnez jeune Sany ah ah !  

Fergus de son côté détache le premier tonneau contenant les pièces commandées par la ville, puis le second, avant de les faire rouler en direction du lieu de livraison tout en faisant un signe nonchalant de la main qui signifie qu’il va revenir. Faut dire que malgré ses cheveux gris blanc d’homme prenant de l’âge, il est encore bien vigoureux et fort, sans doute en grande partie grâce aux infusions que l’on se fait et qui nous maintiennent en bonne forme. Il nous retrouvera, je n’en doute pas. Je me tourne alors à nouveau vers la matriarche pour attendre sa réponse, bien que je lui force un petit peu la main pour pouvoir continuer de lui parler.  

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La matriarche a toujours le verbe entraîné à faire preuve de la plus grande et habile des réparties. C’était une jeune fille espiègle qui ne machait pas ses mots quand elle était petite, mais elle est devenue une jeune femme talentueuse pour la joute verbale. L’ankylosaure que je suis ne s’avoue pas souvent vaincu, mais il faut dire qu’elle a du talent en la matière et je suis bien obligé de reconnaître qu’elle a parfaitement raison sur toute la ligne au sujet de notre long silence. Ce n’est pas digne de celui que je suis de ne pas donner de nouvelles pendant aussi longtemps.

Bolvar ▬ Ma foi vous avez raison. J’aurai bien pu donner des nouvelles et j’essayerai de ne plus laisser filer le temps à ce point-là à l’avenir.

Ne perdant nullement le sens du devoir elle évoque les autorisations à avoir pour pouvoir prospecter comme nous le faisons Fergus et moi depuis des années. Elle n’en perd pas pour autant le sourire tout en soulignant la confiance qu’elle a en nous à ce sujet. Il faut dire que nous sommes soucieux du protocole. On ne peut pas faire n’importe quoi n’importe où après tout et le sol est précieux. Nous avons comme toujours mené à bien l’ensemble des démarches pour demander à qui de droit la possibilité de prospecter. Il faut faire ça dans les règles après tout. En plus, cela garanti un certain suivi des produits que nous fabriquons pour lesquels nous mentionnons toujours la provenance du matériau brut.

Bolvar ▬ Si vous voulez nous avons tous les papiers en règle. On aura le loisir d’en parler pourquoi pas.

La matriarche nous invite en passant à nouveau à son comptoir à formuler nos demandes en termes de quantité. Fergus est à peine revenu et nous échangeons un regard complice avant de répondre. Nous sommes de grands gourmands et il faut avouer qu’en tant qu’ankylosaure j’ai de gros besoins en nourriture. Toutefois, les oranges sont plus des friandises et il ne faut pas abuser.

Bolvar ▬ Hum. Votre jus est de loin le meilleur qui soit alors on va vous en prendre au moins un tonneau pour en profiter un minimum. D’autant plus qu’il m’arrive d’avoir vraiment soif ahah ! Pour les oranges en elles-mêmes, on va vous en prendre dix kilos pour ne pas risquer d’en perdre et pouvoir profiter comme il se doit. Toutefois, à tout hasard, auriez-vous également à ce stand de la confiture ou des oranges confites ou séchées ?  

Khasra est connue de très loin pour ses oranges qui sont les meilleures de l’île et il faut dire que cette réputation est tout à fait méritée. Il est hors de question de ne pas en profiter alors que nous ne passons pas régulièrement. Si nous finissons le jus et les oranges fraiches avant de rentrer, nous devons profiter de l’endroit pour faire des provisions de denrées succulentes bien moins périssables.  

Pour ce qui est de donner signe de vie, Sany n’a pas tort. C’était une petite fille bien attachante, une adolescente malicieuse qui venait nous voir à chaque fois que nous étions de passage et nous n’avons pas donner plus de nouvelles que cela. Ce n’est pas une conduite très digne.

Bolvar ▬ Tâchons dans ce cas de rattraper le temps perdu ! Nous pourrions marcher un peu et bavarder dans ce cas. Cela fait un moment que nous ne sommes pas venus ici, autant voir ce qui a bien pu changer entre temps.  

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Les règles sont strictes sur Dinotopia vis-à-vis de la relation avec la nature et son exploitation. Bien entendu avec le sous-sol c’est assez particulier car ça ne se renouvelle pas comme ça et les filons sont donc assez précieux. Avec Fergus nous serions curieux de savoir ce qu’il peut se cacher dans les profondeurs des boyaux de la terre du monde obscur. Toutefois c’est interdit et serait bien imprudent de notre part. En revanche nous pouvons exploiter ce qui se trouve à notre portée du moment que nous le faisons avec parcimonie. En règle générale, nous faisons en sorte de racheter beaucoup de métal auprès des ferrailleurs en ville qui collecte ce qui ne sert plus à rien chez les gens. C’est un moyen de préserver le plus possible nos ressources, d’autant plus qu’avec quelques plantes de l’île convenablement préparer par des apothicaires, on peut aider à perdre le moins de matière possible. En tout cas nous prospectons toujours dans les limites du convenable et jamais sans les autorisations.

Bolvar ▬ C’est très vrai ma foi. Les choses ne changent pas à ce niveau-là ahah !

Ce pourrait être une sortie assez agréable avec la matriarche que d’aller voir ce qui se trouve aux alentours de sa ville, mais elle est sans aucun doute bien trop occupée pour partir en escapade dans le désert à la recherche de quelque chose. Ce qui nous intéresse le plus, ce sont les vieilles géodes qui ont été projetées aux temps anciens par les volcans et se sont retrouvées prisonnières des dunes du désert. Le sable est en mouvement et les dunes bougent au fil des années dans des mouvements très lents, entraînant avec elles les géodes et les faisant remonter en surface parfois. C’est un peu comme le flux et le reflux de la marée. Cela n’appauvrit pas réellement le sol, c’est comme ramasser des galets. Grâce à ma puissante masse je peux ouvrir sans aucun mal une géode en deux et nous pouvons voir s’il y a quelque chose d’intéressant à l’intérieur, souvent des pierres précieuses issues de la chaleur et le refroidissement extrême conjugué la haute pression.

En ce qui concerne notre demande auprès de Sany, je tourne mon regard vers mon acolyte de retour avant de lui répondre.

Bolvar ▬ Hum je pense que pour tenir l’année il nous faudrait bien cinq pots de confiture à ma taille et cinq de plus à la taille adaptée pour Fergus. Et la même chose pour les oranges confites !

Nous sommes, Fergus comme moi-même, de véritables gourmands il faut bien l’avouer. Mais il faut dire que nous ne chômons pas toutes la journée non plus.

Fergus ▬ En se montrant aussi gourmand nous avons de bonnes excuses pour piocher et concasser de la roche toute la journée ahah !

Une fois encore, mon alter-ego me comprend et il ne se fait pas prier pour livrer à voix haute ce que je pensais. C’est ainsi entre nous. Mais il a raison, notre travail est pour le moins physique et difficile lorsqu’il s’agit de briser la roche, extraire le minerai ou les pierres précieuses avant de finalement passer le reste de notre temps dans une grande chaleur permanente. A Volcaneum nous exploitons en permanence la chaleur du volcan pour que les forges ne refroidissent jamais totalement et certaine sont même directement incrustée dans une roche chauffée par la lave qui se trouve derrière la paroi. Il faut de l’énergie pour travailler dans ce genre d’endroit et avec les produits à base d’oranges de Khasra, nous en aurons à revendre.

Après nous être acquitté de ce que nous devons en échange de tout ce que nous demandons au stand de la matriarche, nous l’invitons à nous suivre pour marcher dans les rues de la ville, à travers le marché et les différents stands. Fergus ne perd pas non plus de temps pour se diriger ici et là pour acheter d’autres denrées précieuses comme des épices. Cela me laisse le temps d’ouvrir un peu la conversation avec Sany.

Bolvar ▬ Si calme que ça ? Il faut dire que nous sommes très loin de pouvoir avoir des carnivores qui s’égarent en quantité et encore moins d’Outsiders à craindre. Mais je suppose que vous devez quand même avoir des choses à raconter. Il y a des projets pour lesquels vous auriez peut-être besoin de nos services ?

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Il faut dire que lorsqu’on est un ankylosaure, tout de suite les proportions sont beaucoup plus importantes que pour un humain en termes de quantité de nourriture. Clairement un pot pour Fergus ferait un ou deux petit déjeuné seulement, autant dire véritablement insuffisant. Je laisse mon alter-ego venir en aide à la stagiaire de la matriarche étant au stand pour charger le tout sur mon dos et l’harnacher solidement. Il faut que ça tienne. Fergus est habitué à agencer au mieux ce que je transporte sur ma cuirasse afin que le poids soit le mieux réparti possible et plus agréable pour moi à porter.

La jeune Sany nous fait une œillade espiègle alors qu’elle nous charrie un peu sur notre gourmandise qui pourrait être certes moins modérée. Toutefois il n’est pas dit qu’on ne fera pas de commande d’ici quelques mois si nous cédons à la tentation. Les journées à Volcaneum sont très rudes aussi bien dans notre forge que dans notre mine et c’est pour ça que les confitures bien sucrées et succulentes de Khasra sont des plus énergisantes.

Bolvar ▬ Ouai ! Enfin c’est surtout moi qui pioche et casse la roche mon grand !

Je ne peux pas m’empêcher de jeter cette boutade à la figure de Fergus comme à mon habitude. C’est assez vrai, mais il est très utile pour tout le travail le plus fin. Si je l’aide à forger les pièces les plus volumineuse, mon ami de longue date est un véritable orfèvre quand il le veut pour des pièces très délicate à fabriquer. C’est d’ailleurs grâce à ses mains plus délicates qu’on ne le dirait que certains dolphinback ont pu retrouver un peu de chez eux avec du matériel dessiné par ces derniers et créé grâce à Fergus. Toutefois, nous ne faisons pas de miracles et certaines fois, nous ne pouvons juste pas les aider.

La matriarche nous livre qu’il ne se passe vraiment pas grand-chose dans sa ville et les alentours, c’est assez calme, mais en même temps elle est plutôt bien positionnée pour être à l’abri.

Bolvar ▬ C’est une bonne chose d’être aussi tranquille. Evidemment, Volcaneum est plutôt tranquille aussi, mais au pied de la montagne ce n’est pas la même chose car les carnivores s’égarent un peu plus souvent par-là.

Concernant les outsiders vous avez de la chance en tout cas. On a lu il n’y a pas longtemps qu’ils ont encore posé des pièges un peu partout ces saletés !

Je ne porte pas le moins du monde les outsiders dans mon cœur et même s’il n’est pas dans la nature d’un dinotopien digne de ce nom de se montrer violent, j’attends de masse ferme celui qui voudra me chercher ou s’en prendra à un de mes amis. Fergus lève les yeux au ciel comme à son habitude, mais je sais qu’il n’en pense pas moins. A notre âge, nous connaissons l’un comme l’autre un compatriote dinosaure qui a été la victime de ces mangeurs de chair et je suis de ceux qui pensent que parfois une bonne baffe ne fait pas de mal pour remettre les idées en place.

Je suis soudainement attristé en revanche par la nouvelle que me délivre Sany. Il y a toujours des naufrages ici et là sur l’île, c’est malheureusement la seule solution possible pour avoir des nouvelles de l’extérieur, mais ça détruit tellement de vies...

Bolvar ▬ Oh... encore un naufragé... on a entendu de vague écho seulement d’un nouvel inscrit au registre, mais je ne savais pas que c’était sur vos côtes. C’est toujours un drame... Je suppose que vous avez bien pris soin de lui matriarche.

Me souvenant de la pétillante Sany et la voyant aujourd’hui telle qu’elle est, je ne doute pas qu’en tant que matriarche elle a su se rendre utile pour ce naufragé malchanceux.

Je ne doute pas non plus de trouver des personnes avec qui commercer ici et qui auront besoin de choses et d’autres venant de nos besognes dans le coin. Mais ça ne coûtait rien de demander à la matriarche.

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La matriarche s’attache particulièrement à ce que nous voyagions avec assurance, mais pas avec insouciance. Il ne faudrait pas tomber sur un outsider après tout. Ce n’est pas notre cas, nous sommes toujours très prompts à préparer nos itinéraires au mieux pour voyager le plus sereinement possible et ensuite à faire très attention à nous.

Bolvar ▬ Ne vous en faites pas jeune Sany, nous faisons attention. Le dernier que nous avons croisé... ça remonte au moins à cinq ou six années maintenant et il ne s’est pas risqué à venir nous chercher des noises celui-là ah ah !

Tout en riant je fais aller doucement mon imposante masse caudale pour souligner mon propos. Il a détalé aussi vite que le vent cet outsider à peine avais-je commencé à l’agiter devant lui en guise d’avertissement.

C’est amusant sur le coup, mais cela me renvoie directement à un souvenir bien sombre qui parfois remonte en surface. Je fois ce coup porté par ma propre masse dans le flanc de ce carnivore qui ne s’en est pas sorti... La violence est contre nos principes, mais je ne sais pas ce que je ferais si je devais choisir entre Fergus et porter un coup à un outsider pour nous sauver tous les deux.

Je secoue la tête pour chasser cette sombre idée de cette dernière et revenir à la conversation avec la matriarche. Il ne faudrait pas qu’elle parle dans le vite après tout. C’est alors qu’elle me livre que le dolphinback dont nous parlons s’est échoué à Warmwater Bay, autrement dit sur la côte de l’autre côté du désert, non loin de Kharsa. C’est un lieu où beaucoup viennent s’échouer malheureusement, même si c’est particulièrement là-bas qu’ils survivent grâce aux dauphins qui les sauvent de la noyade.

Bolvar ▬ Warmwater Bay, encore et toujours... Je suppose qu’on n'arrêtera jamais de recevoir de nouveaux arrivant dans ce coin de l’île. Je ne sais pas de quoi ça a l’air de l’extérieur le Récif de l’Effroi, mais ils pourraient avoir l’intelligence de faire en sorte d’arrêter d’essayer de le traverser tout comme nous le déconseillons aux nouveaux venus.

Ce n’est quand même si compliqué de dire aux autres d’éviter un endroit où disparaissent des navires ou des gros trucs qui volent ? Cela me semble être pourtant une évidence élémentaire quand on a un minimum d’intelligence. Dès que de nouveaux dolphinbacks arrivent sur l’île nous les prévenons de ne jamais essayer de quitter l’île en franchissant le récif car c’est trop dangereux ! Ils ne peuvent pas faire de même dans l’autre sens et arrêter de ruiner la vie de certain ?

Malheureusement pour la matriarche, le nom de l’individu dont elle me parle ne me dit rien du tout et en tournant mon regard vers Fergus je vois que c’est pareil pour lui.

Bolvar ▬ Kai Awana... non, cela ne me dit rien. Je tâcherai de me souvenir de ce nom peu commun. Si jamais il monte jusqu’à nous un jour je ne manquerai pas de vous le faire savoir et de vous donner de ses nouvelles.

Je ne sais pas si nous le croiserons vraiment car nous voyons peu de dolphinback venir jusqu’à Volcaneum et notre forge, mais les aléas du destin sont imprévisibles après tout.

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Les humains du monde extérieur semblent vraiment des plus curieux. Je ne les comprends pas du tout car perdre des navires en mer et dans les airs, cela ne passe pas inaperçu tout de même. Et avec toute la technologie qu'il semble y avoir hors de cette île c'est un peu étrange que cela continue de se passer. De ce que je sais, il y a eu au moins trois arrivées de dolphinback dans les deux dernières années, c’est beaucoup à mon sens.

Bolvar ▬ Vous avez surement raison Matriarche. Mais tout de même, c'est incroyable. Le dernier Dolphinback que j’ai croisé me parlait d’un voyage sur la lune par ceux du dehors. Franchement, si on envoie des gens sur la Lune, on peut faire un effort pour éviter une zone à risque.

Quelque part, moi comme Fergus, nous sommes envieux du monde extérieur et des constructions des hommes du monde extérieur. Toutes ces créations extravagantes en métal forgé, ça laisse rêveur de tels projets. Toutefois, c’est du gaspillage de ressources dont il devrait avoir honte. On constate quand même en lisant les ouvrages à l'intérieur du musée de l'Humain que leur monde est pollué et plein de détritus, leurs mers d’épaves en métal rouillant. C’est d’une tristesse...

Le fait d’avertir Sany que nous la préviendrons en cas de nouvelles au sujet de ce Kai Awana a l’air de lui faire plaisir. C’est un véritable soleil lorsqu’un tel sourire se dessine sur son visage ! Mais elle n’a pas tort, et ne perd pas de temps pour joindre une petite pique. Nous ne donnons pas de nouvelles depuis longtemps et cela ne se reproduira pas. Autant mettre Kharsa sur notre route pour chaque année où nous rendrons visite à ma famille après tout.

Bolvar ▬ Ah ah ah ! Oui il faudra qu’on évite de se donner aussi peu de nouvelles à l’avenir !

Le désert est un endroit qui n’est pas facile à domestiquer et comprendre. Il faut y vivre pour le connaître aussi bien que la Matriarche. Certes, ce n'est pas comme le camp ankylos qui se déplace à travers ce dernier de long en large et en travers et s’installe au gré de ses envies et du mouvement des oasis éphémères, mais tout de même. Nous connaissons bien le désert Fergus et moi, mais l’aide de Sany qui y demeure toute l’année est la bienvenue.

Bolvar ▬ Il se trouve que vous pouvez en effet nous aider très certainement. Plus que des géodes, nous cherchons surtout du Lapis-lazuli pour une commande spéciale que nous avons reçu pour un cadeau à l’impératrice de Chandara. Nous n’en n’avons pas trouvé à Volcaneum ni sur notre route. Si d’aventure vous pouvez nous aider à trouver ce sera avec un grand plaisir !

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Sany n’a pas tort en plus de ça, envoyer des gens sur la Lune doit être vraiment dangereux en plus de ça. Je n’y connais pas grand-chose, mais je sais que j’ai lu un essai d’un géologue dinotopien qui après avoir dialogué au musée de l’Humain de Waterfall City en est arrivé à la conclusion que la Lune n’est pas propice à la vie et qu’il n’est pas utile donc de s’y rendre. Peut-être que les cailloux là-bas son joli, je ne dis pas, mais franchement même pour du métal précieux je ne risquerai pas d’aller dans un lieu aussi dangereux, ce serait comme aller dans le monde de l’obscur, si ce n’est pas pire encore comme endroit.

Bolvar ▬ Ces humains de l’extérieur marchent sur la tête pour moi. Je ne comprends pas leur manière de faire.

Comme elle le dit si bien au final, ils cherchent consciemment les ennuis que ce soit par imprudence ou par orgueil et dans mon cas je pense surtout à l’orgueil. En tant qu’artisan, je suis bien placé également pour comprendre la satisfaction d’une machine bien faite qui réalise ce pour quoi elle a été fabriquer à merveille, comme une pompe à eau pour irriguer des champs, mais là... Non, envoyer des gens sur la Lune c’est un peu trop pour moi et c’est pareil pour ceux qui volent dans les machines de métal, c’est trop dangereux. Ils sont orgueilleux ces humains du dehors à se prendre pour les maîtres du monde et tuent leurs semblables par dizaines sur des erreurs techniques...

Je suis bien sur mon île avec Fergus et les dinotopiens comme la matriarche de Khasra et pour rien au monde on ne me fera la quitter même par curiosité si c’était possible. Non non et non.

Sany se propose alors de nous aider après nous demander habillement combien de temps nous escomptions rester en ville. Avec Fergus nous nous regardons un instant, sans dire un mot, mais en comprenant parfaitement l’un de l’autre ce que nous avons en tête.

Bolvar ▬ Matriarche, ce serait un grand honneur. Nous allons rester quelques jours en ville en effet. Après quoi nous reprendrons le chemin en direction du camp ankylos. Votre aide est donc plus que la bienvenue pour nous.

Toute aide est la bienvenue, d’autant plus lorsque c’est celle d’une experte du désert qui dispose sans doute de beaucoup d’informations. C’est le privilège d’être matriarche ou patriarche d’avoir tous les rapports sur la région qui transite dans son bureau. Si jamais quelqu’un a rapporté un endroit où se trouve telle ou telle chose c’est forcément dans les affaires de Sany.

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Marché aux portes du désert, une surprise aux étales

Les humains du monde extérieur fascinent beaucoup de dinotopiens, mais ce n’est pas du tout mon cas. Je n’arrive simplement pas à m’identifier à eux tant leur comportement et leurs décisions d’après ce que j’en sais me laissent dubitatif. Ils font des choses dangereuses et semblent ne pas accorder tant d’importance que ça à la terre qui les porte ce qui pour moi est une insulte même à la vie. Je pense en toute bonne fois qu’atterrir sur notre île est la meilleure chose qui puisse arriver à humain de l’extérieur et que telle l’action de la marée sur la roche ils se retrouvent poli avec le temps pour devenir moins rugueux et dangereux pour les autres afin de rejoindre une optique de vie meilleure. Mais ce n’est que mon avis.  

Nous continuons de marcher aux côtés de la matriarche dans sa magnifique ville pour en faire le tour tout en discutant dans une agréable promenade. Se pose à nous l’offre de nous accompagner pour nous servir de guide dans le désert. Il faut dire que nous ne venons dans cette partie de l’île qu’une fois par an maintenant depuis déjà de nombreuses décennies et qu’il nous échappe sans doute les subtilités de maintenant. Sany connait ce désert pour y vivre tout au long de l’année en dirigeant sa ville et demeurant en dialogue permanant avec ceux qui l’arpentent. C’est une aide plus que bienvenue et nous sommes déjà enchanté de pouvoir partir à ses côtés et lui montrer notre façon de procéder.  

La matriarche nous propose de loger à l’Hacienda qu’elle administre très directement, endroit où elle demeure, ce qui n’est pas une petite offre. C’est là-bas qu’atterrissent les jeunes qui se forment et viennent en stage, un havre de pet rempli de jeunes pousses qui n’est sans doute pas si calme que ça. Nous ne sommes plus tout jeunes avec Fergus, mais nous restons vaillants et il me rappelle assez souvent mon caractère de cochon pour que je me dise que cela pourrait être profitable d’accepter l’offre. Peut-être que cela me rendra plus enclin à me montrer moins médisant sur la jeunesse d’aujourd’hui !

Bolvar ▬ Ma foi, nous acceptons de bonnes grâce votre offre Matriarche. Si vous avez de la place dans votre grange pour moi et dans l’hacienda pour Fergus c’est parfait ! Nous pourrons attaquer nos recherches quand vous serez disponible. Cela sera sans doute une première de nous voir travailler !  

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Marché aux portes du désert, une surprise aux étales

La douce matriarche est une belle âme sur cette île, vraiment. Elle accepte sans mal à nous donner un coup de main pour trouver ce que nous cherchons dans le coin sans vraiment prêter attention à ce qu’elle pourrait demander en retour. Il faut donc souligner que nous ne nous laisserons pas guider gratuitement.

Bolvar ▬ Ah ah ! Nous verrons bien ce que nous trouverons, mais si c’est intéressant on vous fera une petite création maison pour vous remercier.

Si par chance nous trouvons du lapis-lazuli, nous pourrions en utiliser une partie pour lui confectionner un collier ou un bracelet pourquoi pas. Ce n’est pas les idées qui manquent dans nos vieilles caboches après tout. Je battrai le métal et Fergus s’occupera des finitions les plus fines dont il est capable avant de sertir la pierre que nous aurons taillé.

C’est déjà une joie de passer une nuit dans cette ville, que ce soit à la belle étoile ou dans une grange où Ator me trouvera une place. C’est un joli coin par ici et en saison sèche il n’y a quasiment aucune chance pour qu’il se mette à pleuvoir ce qui en fait un temps assez idéal pour le camping sauvage. C’est à ça que nous sommes habitués avec Fergus. Nous ne nous arrêtons jamais longtemps en ville et parfois même, seulement le temps de vendre puis nous repartons. Quand il s’agit de faire de grands périples, il n’y a pas vraiment le temps pour ralentir et à notre âge et la somme de travail que nous pouvons avoir, il est rare de prendre du temps juste pour rester en ville. Ce n’est pas tout à fait le cas non plus, mais il est vrai que si nous n’avions pas revu Sany, peut-être que nous aurions repris la route une fois les réserves d’eau remplies.

Viens ensuite le sujet qui fâche, mon âge. C’est vrai que je ne suis pas tout jeune, mais compte tenu de l’espérance de vie sur cette île, je suis dans la fleur de l’âge !

Bolvar ▬Hum.. Et bien ça me fera 121 ans en janvier prochain. Le temps passe si vite ! Je me revois encore étant un jeune ankylosaure téméraire. Enfin j’suis encore bien vaillant ce n’est pas la question ! Bien assez pour trouver encore des choses extraordinaires dans le désert et en façonner des toutes aussi magnifiques de nos... mains.

Oui il faut dire que pour tout ce qui nécessite des mains je ne suis pas vraiment outillé. Heureusement qu’avec Fergus nous nous sommes bien trouvés sur ce coup-là. On en a fait de schoses tout de même dans notre carrière à deux...

Bolvar ▬ Ce mariage impérial, ça me fait penser, je vous ai déjà raconté comment on s’est retrouvé à fabriqué un collier pour la précédente impératrice ? C’est une histoire plus que cocasse ahah !

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Marché aux portes du désert, une surprise aux étales

La retenue de la matriarche est tout à son honneur et assez touchante en plus de ça si on considère que c’est faire honneur à toute la pensée dinotopienne. Toutefois, c’est un peu execif que de parler de charge et de peine supplémentaire et inutile à ajouter à notre travail. Je ne doute pas du fait qu’elle ne veuille sincèrement pas nous accabler avec des travaux pour elle qu’elle ne juge pas nécessaire, mais faire des cadeaux ce n’est pas pareil. Elle ne désire pas nous embêter, mais avant tout ça nous fait plaisir de lui proposer quelque chose en échange de sa bonté.

Bolvar ▬ Voyons Sany, puisque ça nous fait plaisir !

Il n’y a pas de plus gratifiant sentiment que d’offrir le fruit de son labeur à une personne pour qui nous avons de l’affection. La petite fille que nous avons connu est devenue grande et aujourd’hui elle nous propose de nous aider dans nos démarche. Tout gain de temps est un luxe dans le désert et il faut savoir se montrer reconnaissant. Si une belle parure ou un beau bracelet peu lui montrer notre sentiment de redevabilité, alors c’est avec plaisir que nous le ferons c’est certaine.

Chaque année est apport à l’expérience, c’est un fait. Plus on progresse dans le temps et plus notre talent s’affine et s’améliore et c’est très gratifiant. Toutefois, bien que nous sommes dans une forme de perfection de notre art, il va de soi que bientôt, les années ajouteront en plus de la pénibilité à l’effort et nous voyons déjà le contraste entre nos jeunes années et maintenant. Nous sommes encore dans la fleur de l’âge pour l'île, mais ce sera bientôt le début de la pente descendante. Il faut célébrer la vie qui passe et file sans s'arrêter et c'est ce que nous comptons bien faire en poursuivant notre métier. Je ris et gronde bruyament, telle est le timbre de voix d'un ankylosaure aussi massif que moi.

Une autre chose de certaine, c’est que j’aime raconter des histoires, souvent sans m’en apercevoir, car quand on me le demande directement, j’avoue que je suis plutôt ronchon. Toutefois, la matriarche semble assez contente de la proposition alors que je commençais à vouloir parler d’une vieille histoire.

Bolvar ▬ Formidable ! Si je me souviens bien, c’était il y a bien quarante ans de cela maintenant ! Nous faisions route dans le désert et nous sommes tombé sur plusieur geodes assez grosses. Toutefois, par un heureux hasard, nous sommes tombés sur un convois se dirigeant vers Chandara. C’étaient du personnel du palais qui revenait d’un voyage pour l’impératrice il me semble.

Je jette un coup d’oeil dans la direction de Fergus qui d’un signe de tête silencieux confirme ce que je dis. J'ai peur souvent de me mélanger les pinceaux comme une veillard avant l'heure.

Bolvar ▬ Hum Hum. Figurez-vous que parmis tous ces gens, se trouvait également une proche de l’impératrice qui a trébuché dans le sable sur une autre géode et a brisé un vase qu’elle portait et qui avait été acheté pour l’impératrice. S’en voulant énormément, nous avons décidé par curiosité d’ouvrir la géode d’un coup de masse bien placé de votre serviteur. Que ne fut notre surprise en trouvant à l’intérieur un éclat rouge, un ensemble d’éclats de rubis plus ou moins gros.

Nous avons proposé à la demoiselle de faire aller notre talent et de lui offrir donc le fruit de notre travail. Un collier, pour réparer le tort causé par la géode ayant fait tomber la jeune fille.

En sommes, sur un coup de pas de chance.

Le hasar fait bien les choses parfois et il ne faut pas sous estimer le pouvoir du destin et de ses aléas.

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