[Terminé] Nouvelle Aube

Nouvelle Aube

Il n'y avait pas besoin de précipitation selon Sany. Kai était ici pour la vie désormais et il avait tout le temps qu'il voulait pour apprendre, que ce soit la langue ou bien d'autre chose encore. Personne ne lui en voudrait de ne pas tout de suite savoir tout faire, lire et écrire le saurien par exemple, ou connaître l'île par coeur.

- Les humains apprennent vite, je ne m'en fais pas trop pour ça, répondit alors le diplodocus.

Sany ne savait pas trop si ça avait été une bonne chose pour l'homme de recevoir les nouvelles, ou plutôt l'absence de nouvelles au sujet des patrouilles qu'elle avait envoyé. Pourtant, elle savait que Kai n'avait pas conservé beaucoup d'espoir à ce sujet. Qu'il s'était déjà fait une idée sur le fait qu'il y avait peu de chance pour que d'autres ait pu survivre. Que lui-même était une perle rare finalement de s'en être sortit relativement indemne. Elle avait vu en lui son attache avec l'océan. Qui sait, peut-être avait-il survécu grâce à ça ? A la proposition du dinosaure, l'homme se revigora d'une humeur meilleure qui étonna le saurien mais dans le bon sens du terme.

- Oh ? Bah alors allons-y !

Sany marcha aux côtés de Kai, suivant naturellement le mouvement. Mais avec ses grandes foulées bien qu'il marchait lentement, Ator les dépassait forcément de plusieurs mètres. Sany traversa alors les lignes d'orangers où de nombreux jeunes et sauriens étaient à l'oeuvre pour récupérer les précieux fruits. Dès lors que le trio passa le dernier arbre, il se retrouva confronté aux murs clairs des premiers bâtiments de la ville. Les rues au sol sableux étaient parcourues par humains et sauriens en tout genre. Certains faisaient leurs emplettes dans des épiceries, d'autres se pressaient on ne sait où à un quelconque rendez-vous ou bien par crainte de manquer le prochain bus à la sortie de la ville. Près d'une fontaine, des enfants s'éclaboussaient, rapidement rappelé à l'ordre par un ornithomimus impatient. Les gens discutaient le plus souvent entre eux dans ce dialecte encore inconnu pour Kai, parlant de choses et d'autres. Certaines personnes chevauchaient le long des avenues à dos d'iguanodons ou de parasaurolophus, quand ce n'était pas directement des chariots tirés par des tricératops attelés.

- Eh bien voilà, fit Sany, bienvenue à Khasra. Cette place avec la fontaine de mosaïque indique le centre-ville. Par là-bas, vous avez le quartier artisanal qui longue les remparts et par ici se trouve l'avenue du grand marché. Hm, en face, vous avez la boulangerie Kentrosaurus dont je vous ai déjà parlé.

On y voyait effectivement un kentrosaure sur les épines duquel un homme rangeait des pains percé en leur centre tout en hélant la population de ses produits bons et frais tout droit sortit du four.

- Le bâtiment rouge à côté est un hôtel. L'Hôtel Ardent, le plus reconnut de la ville.

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Ator est enthousiaste à l’idée de m’en montrer un peu plus sur leur ville à lui et Sany, ce que je peux comprendre quand on vit dans un si joli cadre. Cela semble néanmoins très désertique autour de la ville quand on laisse son regard vagabonder dans le lointain et ce n’est verdoyant à l’intérieur et dans les vergers qu’avec leur système de pompe pour l’eau. Ce n’est pas une critique, mais je suis bien plus accommodé aux environnements luxuriants comme la jungle ou les marécages que j’ai fait mon chez moi avec les bords de mers. Il y a de quoi me rappeler mes brefs passages dans des villes désertiques, mais les carnivores du désert ne sont pas ma grande spécialité et je les ai peu étudiés en fin de compte.

Je découvre grâce à mes guides une ville des plus intéressante, à l’architecture typique du désert, mais mélangeant sans l’ombre d’un doute plusieurs cultures. Ce genre de découverte me donne à réfléchir, car je ne suis pas anthropologue ni sociologue, mais si j’ai autant de temps que le laisse à penser la conversation avec Sany d’hier, alors j’ai de quoi pousser ma curiosité assez loin. Enfin, quelque part, depuis plusieurs mois j’étudie autant les humains et leurs coutumes que les crocodiliens pour ceux qui vivent dans une forme d’harmonie avec eux.
Khasra est une ville très intéressante et la fontaine de mosaïques qui marque son point central est une sorte de parure idéale pour une telle cité. Je peux facilement contempler cette grande rue de marché et les étals du quartier artisan de l’autre côté comme le l’indique Sany.

Kai ▬ Toutes cette ville est vraiment magnifique ! Oh oui c’est de cette boulangerie que venait la brioche de ce matin c’est vrai.

Le kentrosaurus et ses pointes semblent idéales pour faire une boulangerie ambulante. C’est amusant un peu de voir cet homme disposer tous ces produits percés sur lui avant de sans doute se préparer à déambuler en ville pour les proposer aux gens.

On m’indique la présence d’un hôtel également ce qui m’étonne un peu étant donné les dimensions que semblait m’avoir donné Sany la veille. Je me demande bien pourquoi il y a besoin d’hôtel si l’île était si petite, mais peut être aussi que nous nous sommes mal compris à ce moment-là ce qui n’est pas impossible. Je me demande bien comment cela fonctionne et combien cela peut bien coûter d’y séjourner et combien je peux arriver à me faire au prix d’une bonne journée de travail dans les champs si nécessaire.

Kai ▬ Il y a également des hôtels ? Les gens doivent avoir l’habitude de voyager dans cas. Et l’île doit être vraiment plus grande qu’il n’y paraît.

Quoi qu’il en soit j’étais déterminé et il me fallait donc prendre les quelques informations qui me manque encore pour pouvoir préparer un tour de l’île une fois que j’aurai rencontré les gens de Waterfall City pour mettre au clair ma situation.

Kai ▬ Comment fait-on pour gagner un peu d’argent et pouvoir payer l’hotel ? Je vous demande car il faudra bien que j’arrive à me trouver à me loger si je voyage à travers l’île au bout d’un moment.

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Sany avait bien prévenue Kai que Khasra était une ville se trouvant dans le désert. Pas non plus au beau milieu de ce dernier évidemment. Elle se trouvait aux abords car plus loin, il n'y avait absolument rien d'autres que du sable. Quasiment aucune vie ne peuplait le Grand Désert. Il n'y avait pas de dinosaures carnivores à part des égarés éventuellement et le seul danger était représenter par la chaleur, le manque d'eau, le risque de s'y perdre jusqu'à ce que mort s'en suive. Heureusement que les Gardiens d'Habitat patrouillaient pour éviter les victimes des dunes. Ceci dit, la région était effectivement très aride, même hors du désert. Les principaux prédateurs étaient les ptéranodons, qui se cachaient dans l'ombre des canyons mais la plupart des carnivores préféraient largement l'humidité de la jungle. La végétation n'était pas assez importante pour les herbivores et ces derniers trouvaient ainsi leurs ressources dans les villes, auprès de fruits, de légumes et de foin.

Durant sa visite, Sany donnait quelques points de repères à Kai. Sans entrer dans les détails, certes, mais surtout pour lui permettre un jour de pouvoir circuler dans la cité en sachant bien s'y repérer. Hélas, les inscriptions sur les panneaux fléchés étaient écrites en empruntes de pas et le pauvre ne savait pas encore les lire. Il devait donc trouver d'autres moyens de se repérer car il ne trouverait pas non plus forcément quelqu'un parlant sa langue pour l'aider à trouver son chemin. Ceci dit, Khasra avait beau être une grande ville, elle était spacieuse et bien agencée. Ce n'était pas un labyrinthe de rues et ruelles sans queue ni tête et même quelqu'un n'ayant pas le sens de l'orientation pouvait aisément s'y retrouver, tout le contraire de Waterfall City ou de Sauropolis par exemple, où on pouvait facilement s'égarer dans des allées minuscules serpentant entre deux monuments.

- Oui, les hôtels sont pour ceux qui aiment vraiment le luxe mais bon nombre de personnes préfèrent de loin reposer dans des auberges, moins chères et plus typiques et convivial. En général, les hôtels sont surtout prisés pour de hauts personnages en voyages d'affaires par exemple, ce genre de choses, vous voyez ? Vous n'en verrez pas dans les villages ou des villes trop petites. Mais Khasra est assez grande pour en accueillir. Toutefois, dans les capitales, ils sont bien plus grands et prestigieux qu'ici, et plus nombreux aussi.

L'homme était visiblement toujours partant pour un tour de l'île. En vérité, cela inquiétait un peu Sany. Non pas parce qu'il manquait à ce que ferait normalement un nouveau venu fraîchement débarqué, mais bien parce que l'île était dangereuse et que cet homme n'en avait pas encore conscience. Oh, sans doute connaissait-il des dinosaures carnivores. Mais il n'en avait jamais vu en vrai et il pourra dire tout ce qu'il voudra, la confrontation à la réalité était toujours une épreuve qui nous plongeait dans des réactions imprévisibles, même si on essayait de s'y préparer des mois avant.

- Oh, l'argent c'est vrai. Nous n'avons pas d'argent. Enfin l'île, je veux dire. Il n'y a pas de monnaie à Dinotopia. Plus depuis des siècles en tout cas. Nous faisons du troc pour nous fournir en ce dont nous avons besoin. Vous pouvez troquer n'importe quoi. Des vêtements, bijoux, nourritures, services...Je sais que vous avez tout perdu et puisque vous tenez vraiment à ce voyage, je vous fournirais de quoi payer. Rassurez-vous, même si vous n'avez rien, personne ne vous aurez laissé mourir de faim ou de soif à Dinotopia.

Continuant à marcher sur une avenue principale, répondant à quelques saluts en saurien que les habitants lui lançaient sur son passage, la jeune femme présenta de nouveaux bâtiments devant lesquels ils passaient. Elle en pointa un qui disposait d'une large terrasse sur laquelle humains et sauriens dégustaient des plats. La terrasse faisait le tour du bâtiment et devait sans doute se poursuivre derrière celui-ci, laissant assez d'espace pour les dinosaures qui se posaient à des emplacements précis afin de ne pas gêner la circulation entre les tables.

- Voici notre meilleur restaurant, "Au Grain de Sable", fit la matriarche en traduisant l'enseigne écrite en emprunte de pas, si vous aimez le curry, il n'y a pas de meilleure adresse. Et ce grand établissement au bout de la rue est notre académie. C'est là où nos jeunes font leurs études. Pour les plus érudits et ambitieux, elle contient des classes poussées pour les études mathématiciennes.

Le bâtiment était effectivement grand et prestigieux, ressemblant presque à un manoir prônant dans la ville. On y voyait quelques personnes entrer et sortir, et même un corythosaure visiblement pressé portant une valise dans une main et plusieurs rouleaux de parchemin dans l'autre se hâter à l'intérieur.

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Le choix entre un hôtel et une auberge est vite vu pour moi. J’ai toujours apprécié largement le charme de la rusticité au luxe des grands établissements. S’il y a de quoi se loger en se sentant proche des gens et de leur façon de vivre, c’est vers ce genre d’endroits que je vais me diriger en priorité pour séjourner lors de mon grand voyage à travers l’île toute entière. D’autant plus que Sany me signifie assez rapidement que les hôtels ne se trouvent pas partout là où je le pense, les auberges sont. Si je peux donc en trouver partout, même dans les petites villes en raison de l’aspect bucolique et surtout conviviale d’une auberge faisant aussi taverne, ce n’est pas plus mal.

Kai ▬ Les auberges feront donc très bien l’affaire pour moi. Je préfère en plus.  

Je vois bien à son visage que Sany désapprouve toujours mon projet de voyage. Elle a surement raison de s’inquiéter pour moi, car l’île doit être dangereuse. S’il y a des dinosaures comme Ator, il doit y en avoir de bien moins hospitaliers. Des carnivores doivent sans doute se trouver également ici, un peu partout et ne doivent pas être des plus accueillant ou accommodant avec leur régime alimentaire. J’aimerai lui faire comprendre que je sais ce que je fais. J’ai passé ma vie à étudier de près les grands carnivores en me familiarisant avec tout un tas de techniques de survie pour les approcher et ne pas être leur proie. Je n’irai pas dans la gueule du loup, mais le danger est vraiment présent je le sais. Ce sont des créatures que je ne connais pas du tout, mais fondamentalement, il y a des comportements universels. S’ils n’ont pas faim et que je ne représente pas une forme d’intrusion sur leur territoire, il n’y a pas de raison qu’ils m’attaquent. Mais la prudence sera de mise tout de même.  

Elle en vient à m’expliquer comment cela se passe sur Dinotopia et surtout l’absence total de monnaie ici. En même temps, il y une certaine logique. Une île a des ressources limitées et les gaspiller en frappant une monnaie serait assez idiot. La société ici fonctionne par troc et tout est bon à prendre pour pouvoir commercer. La matriarche me propose même de me donner quelques ressources pour pouvoir partir.

Kai ▬ Je sais que vous ne cautionner pas du tout mon voyage. Je serai prudent ne vous en faites pas, les carnivores sont ma spécialité et je pense que c’est ce que vous redoutez. Toutefois, je ne peux pas vous laisser être encore plus généreuse à mon égard. Si l’on peut troquer des services, je travaillerai pour gagner de quoi voyager par la suite, ne vous en faites pas. Vous en avez déjà tellement fait pour moi tous les deux...  

La matriarche poursuit sa visite de la ville en me montrant le meilleur restaurant de celle-ci avant d’enchaîner sur le grand bâtiment qui n’est autre que l’académie de la cité où les jeunes viennent étudier et se former. Peut-être que je pourrais essayer de demander rapidement à comprendre les bases du langage saurien ou cet étrange alphabet en empreintes de pattes qui m’est parfaitement étranger.

Kai ▬ Il me tarde autant de goûter un délicieux curry que de commencer à apprendre les rudiments de la langue d’ici !  

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La préférence en matière de logement temporaire se fit donc sur les auberges de ce qu'en confirme l'homme après les explications de la matriarche qui lui répondit d'un sourire. C'était sans doute, même pour elle, un très bon choix. Evidemment, cela ne faisait que confirmer aussi les ambitions de Kai en ce qui concerne le tour de l'île qu'il souhaitait faire mais ce n'était pas comme si elle avait le pouvoir de le lui interdire. L'aurait-elle fait même si elle le pouvait ? L'homme avait beau essayer de la rassurer, elle connaissait elle aussi son sujet. Ce n'était pas les mêmes carnivores ici que ceux qu'il avait étudié dans son monde. Ceux-là, en plus d'être d'espèces qui lui étaient inconnus, avaient évolué d'une toute autre manière.

- La générosité est un savoir-vivre à Dinotopia, lui répondit-elle malgré tout, surtout envers les personnes qui ont des raisons de ne pas posséder grand chose.

Non pas qu'une personne richissime serait délaissée mais il était évident qu'entre elle et quelqu'un comme Kai, il n'y avait aucune hésitation à donner sans compter à celui qui avait tout perdu. Elle continua à lui présenter la ville, et certains bâtiments qui ressortaient plus que d'autres.

- Vous pourriez si vous restiez, lâcha t-elle avec un regard malicieux dans sa direction.

Elle savait pertinemment que c'était peine perdue que d'essayer d'empêcher Kai de se mettre en route pour son dangereux voyage, mais elle n'allait pas pour autant se priver de ce genre de commentaire. Elle entraîna ensuite Kai vers un tour plus en détail devant différents ateliers où de nombreux artisans étaient à l'oeuvre, que ce soit pour travailler le fer dans une forge, l'argile dans une boutique de poterie, des perles de toutes les couleurs de minéraux polis à la main et transformer en bracelet ou colliers. Dans une autre allée s'enchaînaient d'autres épiceries et étalage où se voyait des épices de formes, de couleur et de parfum aussi forts que différents, les pâtisseries qui vantaient le goût exquis de leurs gâteaux de miel ou de raisins secs.

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La matriarche exprime très bien à quel point elle sait être généreuse, même si elle affirme que c'est là la manière de faire de tout bon dinotopien. La générosité est une sorte de mantra pour ce peuple à ce qu’il semblerait être, tout l'inverse de la majorité des gens dans le monde extérieur en fait. Mais je sens bien à quel point cette femme est une âme généreuse et je suis presque gêné à force de tant recevoir de sa part alors que je n'ai rien fait pour le mérité. Elle fait preuve d’une très grande bienveillance à mon égard, moi, l’inconnu dont elle ignore absolument tout et ne demande presque rien avant de tant me donner. Je pourrais être le dernier des salops, mais elle n’est pas du genre à juger de ce que je vois et aiderait la pire des vermines en songeant à ce qu’il pourrait devenir ici.

Kai ▬ Je vais vous devoir tellement qu’il me faudra une vie pour vous payer ma dette. Je vous suis infiniment reconnaissant pour tout ce que vous faites pour m’aider, mais je vous promets de vous aider en retour dans ce cas.

Ator et elle m’ont sauvé la vie alors que je faisais une sévère insolation et que je décompensai de la perte de ma femme. Ils m’ont logé, nourrit, abreuvé et remit sur pied sans même rien demander. Ce sont tous les deux de très belles âmes, à la bienveillance désintéressée. Mais en plus de ça, il se pourrait que les autres personnes de ce monde soient comme eux ? J’ai presque peine à le croire, mais ça ne me donne que davantage envie de parcourir l’île en quête de ces gens à mieux connaître, de ces êtres comme Ator dont j'ai tant à apprendre.

L’idée d’aller à l’école me fait de l’œil, je dois bien le confesser. Je vois bien au regard et aux mots de Sany que cela lui ferait plaisir que je reste ici en ville pour apprendre. Elle serait bien plus tranquille qu’à s’inquiéter de me savoir en vadrouille à travers l’île à risquer ma vie c’est certain. Mais je suis bien trop curieux pour rester au même endroit indéfiniment n'en déplaise à ma sauveuse.

Je me tourne vers elle pour prendre ses mains dans les miennes et croiser son regard avec le mien.

Kai ▬ Je vous promets une chose Sany. Je vais m’en aller, certes, mais je vais aussi revenir vous voir dès que possible et aussi souvent que je le pourrai.

Nous nous orientons vers les étales plus colorées de la ville, des bracelets, des faillances, des mosaïques, des épices. C’est un peu comme se promener dans un souk oriental. Elle me fait découvrir une facette de cette cité qui est toute colorée et lumineuse, bien loin du morne désert. C’est un peu comme retomber en enfance de contempler tout ça avec des dinosaures en guise de marchants ou de d’artisan en plus du reste des habitants de la cité.

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"Donne plus, prends moins", "L'autre d'abord, toi en dernier"...Des lois de Dinotopia que tous appliquaient comme un code de conduite irréprochable et qui faisait que Sany n'attendait absolument rien en retour de cet homme pour tout ce qu'elle acceptait de lui donner. Elle considérait ça normal de se montrer aussi généreux avec une personne qui ne possédait rien alors qu'elle même possédait bien des choses et plus même qu'un Dinotopien lambda puisqu'elle était matriarche. Elle ne voyait pas de raison à vrai dire d'agir différemment. Elle avait tout, alors pourquoi ne pas céder ? C'était d'une logique indéniable pour elle. Est-ce qu'elle aurait agit ainsi avec quelqu'un mauvais genre ? Sans aucun doute. Tout le monde avait droit à une chance. Et on ne pouvait espérer le bon en quelqu'un qui on ne tendait pas la main le premier.

- Mais non voyons, vous n'avez aucune dette, assura t-elle, je souhaite simplement que vous puissiez trouver votre place à Dinotopia. Et il est normal pour cela de recevoir un petit coup de pouce pour bien démarrer.

Ator gardait le silence, sa tête bien trop loin des deux humains pour réellement capter leur conversation. Toutefois, il n'était pas difficile de se dire qu'il pensait exactement la même chose que la matriarche. Sany fut assez prise au dépourvue par la promesse de Kai. Pourtant, elle devait bien admettre que rien ne lui ferait plus plaisir que de le rejoindre rapidement et souvent. Ceci dit, durant son absence et surtout la première, elle ne pourra cesser de s'inquiéter à son sujet.

- Je l'espère, répondit-elle alors.

Elle poursuivit la visite de la ville et bien qu'il y avait plus d'une rue à voir, elle se contentait naturellement des avenues où il y avait quelque chose à voir autre que de simples habitations. C'est alors qu'elle s'arrêta en chemin, présentant d'un signe de tête une énorme ouverture dans la muraille cernant la cité. Les hautes et lourdes portes de la ville étaient grandes ouvertes et non loin d'elle se trouvait un grand espace où plusieurs brachiosaures se tenaient, portant sur eux des nacelles reliées à une sorte d'échafaudage par où des gens montaient ou descendaient de leur dos.

- Voici notre gare routière, annonça la jeune femme, ce sont les bus qui transportent du monde à travers l'île.

Comme pour confirmer ses paroles, l'un des immenses sauriens se mit en route après qu'un homme se tenant sur le devant de la nacelle eut crier quelque chose dans sa langue, tel un appel au départ. Le reptile géant se dégagea alors des autres pour faire demi-tour et passer les portes de la ville, croisant d'autres habitants sur son passage.

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Une fois encore Sany prouve à quel point elle sait être généreuse avec les démunis dans mon genre en me certifiant que je ne lui dois absolument rien. Pour moi, ce n’est pas le cas. Il est peut-être de coutume ici d'aider les infortunés et de se montrer aussi généreux, mais de mon point de vue, j’ai une dette de vie envers elle. Dans la culture dans laquelle j’ai baigné c’est ainsi que vont les choses en tous les cas. Elle m’a sauvé la vie avec son ami et je saurais un jour lui rendre la pareille. Ce n’est qu’une question de dette ou de devoir, j’ai réellement envie de lui rendre la pareille un jour.

Kai ▬ Vous avez fait tellement plus pour moi Sany, je vous en serai éternellement reconnaissant. Tout ce que j’ai à vous offrir en échange c’est mon amitié indéfectible. N’hésitez pas à me solliciter à l’avenir, ça me ferait très plaisir de vous venir en aide, peu importe la demande.

Une nouvelle vie s’offre à moi sur cette île, faute de pouvoir en repartir, mais je n'aurais pas souhaité la quitter non plus. Le monde extérieur ne vaut pas grand-chose devant ce spectacle qu’est cet endroit. Mes amis pleureront sans doute ma disparition un temps, mon sanctuaire sera sans doute repris par Tony, mon assistant de recherche très prometteur, non, décidément, ici c’est chez moi maintenant. Sany est une belle âme que j'ai envie d’aider quoi qu’il en coûte.

La perspective de partir bientôt et de ne plus voir Sany avant un moment ne m’enchante pas vraiment. Je sais qu’elle a des obligations en ville en tant que Matriarche, mais je vais devoir aller m’enregistrer comme nouvel arrivant auprès de sénateurs comme elle me l’a expliqué. Je ne sais pas si c’est à cause du fait qu’elle m’a sauvé d’une mort plus que certaine avec l’aide d’Ator, ou si c’est le traumatisme d’avoir perdu ma femme qui me fait ressentir une telle envie de rester auprès d’elle et de nouer si vite un lien avec cette dernière. Je suis encore un peu perdu, mais une chose est certaine, je ne resterai pas sans revenir à Khasra rapidement. Je sens bien que l’idée de me savoir sur la route ne lui plait pas beaucoup et qu’elle sera rassurée en me voyant de retour ici. Mais pour l’instant je ne suis pas encore parti et il faut profiter de l’instant présent au lieu de faire des plans sur la comète.

Lorsque nous avançons encore un peu plus en ville Sany et Ator m’emmènent devant une porte aux proportions stupéfiante, mais tout comme le bâtiment à côté de celle-ci et les créatures attroupées ici. Si je Ator était déjà très impressionnants ces Brachiosaures me font me sentir comme le Docteur Allan Grant dans le film Jurassic Park.

Kai ▬ ça change totalement des gares routières que j’ai connu ah ah ! C’est magnifique ! Il me tarde de voyager ainsi !

Plus j’en découvre sur Dinotopia, plus j’ai envie d’en voir plus ! C’est une constante chez moi avec laquelle il faut composer ma foi. Je ne suis que ce que je suis et à mon âge on ne me refera pas. J'ai hâte de voir l’île dans son intégralité, mais maintenant cette joie est accompagnée du fait que je ne reverrai pas Sany pendant ce temps-là.

Je songe à une chose et il me faut donc demander l’aide de Sany car je n’ai rien vu sur les étals à part des épices pour m’aider.

Kai ▬ Sany, je me demandais, serait-il possible selon vous de trouver un carnet de voyage un peu robuste et de quoi dessiner ? J'aimerai aussi avoir un peu de couleur pour au moins un portrait dans la mesure où ce ne serait pas trop vous demander.

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- Et j'accepte cette amitié avec joie, répondit la jeune femme avec un large sourire.

Outre les valeurs de son peuple prônant l'entraide et le partage, il était aussi du devoir de matriarche de prendre soin des autres, même de ceux qui n'étaient pas encore intégrés à la société. Le tout évidemment sans attendre quelque chose en retour. Elle ne voyait pas pourquoi il faudrait payer une dette pour une vie. La vie était ce qu'il y avait de plus précieux au monde et il fallait la préserver à tout prix. Elle avait bien compris que rien n'empêcherait Kai de partir. Ne serait-ce que parce qu'il devait partir pour Waterfall City, signalé son existence au reste de l'île. Cette simple formalité était de loin ce qui aidait le mieux la jeune femme à lui lâcher la grappe.

Sany gloussa à la remarque de l'homme. Remarque qui ne l'étonnait guère. Il y avait sans doute presque tout ici qui devait différer de ce que Kai avait connu dans son monde d'origine. C'est le jour où il dira "Ah, on a la même chose chez nous !" qui aurait de quoi surprendre la Khasrienne. Elle se tourna vers l'homme, un peu prise au dépourvu mais ravie de sa demande néanmoins comme si rien ne pouvait lui faire plus plaisir que de continuer à lui venir en aide et à lui rendre service.

- Nous avons une papeterie non loin d'ici. Je suis sûre que vous y trouverez votre bonheur.

Aussitôt, elle lui indiqua le chemin. Longeant de nouvelle rue, elle s'arrêta finalement devant une enseigne en empreinte de pas. Lorsqu'elle poussa le battant, une clochette tinta. La boutique était petite mais bien fournie. Une odeur de parchemin flottait dans l'air. Les étagères du magasin présentait divers objets : des rouleaux de parchemins vierges, des carnets, des ouvrages vides, des plumes à écrire, des flacons d'encre, des pinceaux, des tampons, des craies, des fusains, des crayons, de tout disponible en différentes couleurs. On pouvait y voir également des écritoires, des buvards, des pupitres, des pochettes, des planchettes et bien d'autres choses.

- Matriarche ! s'étonna l'homme derrière son comptoir, paix de l'âme.

- Toute harmonie Anekir, répondit la jeune femme en souriant.

- Vous devez sans doute être le nouveau Dolphinback, reprit l'homme en portant son regard vers Kai, ravi de vous rencontrer ! Anekir Saabar, pour vous servir !

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L’amitié est une chose précieuse dans la vie, même si les amis vont et viennent dans la vie et que rien n’est jamais éternel, on se souvient toujours des bons moments et de ce qui a été bâti grâce à des amis. Les proches, ceux qui partagent notre vie et nous aident au quotidien sont d’autant plus de pilier qui nous permettent d’être stables et d’aller loin dans nos projets et notre vie. C’est pour ça que si tôt après être arrivé ici, je crois que j'ai trouvé en Sany une très bonne amie et cela m’est aussi précieux que cela a l’air de l’être pour elle, si ce n’est même davantage encore à cause de ma situation bien particulière de dolphinback.

Les dinotopiens ne sont pas fiers, ils sont nobles. Ils ont cette grandeur d’âme, cette générosité, on a l’impression d’arriver dans un paradis où tout est possible et idylique. Quelque part, je suis impatient de voir tout ce qu’il y a à voir, mais je sais aussi qu’on n’atteint pas une forme de félicité comme celle-ci sans avoir dans son histoire des zones d’ombres. Je sais aussi que là où règne la lumière, il y a de l’obscurité. Je ne suis pas pressé de voir l’autre facette de cette pièce de monnaie, l’envers de la médaille, mais je sais que tout ne doit pas être aussi facile à vivre. Les journées doivent être rudes par moment à cause des saisons sans aucun doute, peut-être même pour avoir un désert sur une île qu'il y a des moments assez extrêmes, mais pour le moment ça n’a pas d’importance. Tout ce qui compte c’est profiter un maximum de cette journée que me consacre la matriarche et son alter-ego pour ne plus penser à rien d’autre. Demain sera un autre jour et ils auront sûrement le part de travail aussi à faire.

Je suis content qu’elle réagisse avec un si grand sourire et qu’elle fasse en sorte de me conduire vers une papeterie justement pour répondre à ma demande.

Kai ▬ A la bonne heure ! Allons-y je vous suis !

Nous nous dirigeons vers une boutique et ne tardons pas à être accueilli par le vendeur. Il s’exclame en voyant la matriarche avant de marquer une salutation envers elle et ensuite se réjouir pratiquement de me rencontrer avant de se présenter.

Kai ▬ Ah ah on ne peut rien vous cachez à vous. Paix de l’âme. Je me nomme Kai Awana, mais vous pouvez m'appeler Kai. C’est un plaisir de rencontrer quelqu’un d’autre à qui parler. Un plaisir que vous parliez anglais surtout !

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Ator resta naturellement à l'entrée de la boutique. Il stationna sur le côté de la route avec une patience dont il avait l'habitude lorsque son alter-ego passait dans des endroits qu'il ne pouvait pas atteindre. Ca ne le gênait absolument pas, c'était ainsi qu'il était : un grand dinosaure. C'était dans sa nature que de faire avec ce que sa taille lui permettait. Pendant ce temps là, Sany avait donc entraîner son hôte à l'intérieur de la papeterie, répondant chaleureusement à l'accueil du vendeur au teint mate et débordant d'enthousiasme. Surtout à la rencontre avec Kai. La plupart du temps, les Dinotopiens savaient aisément reconnaître les Dolphinbacks. Soit par leur attitude, leur allure, ou tout simplement parce qu'ils étaient nouveaux en ville et que ça pouvait frapper ceux qui se vantaient de connaître tout le monde. Mais plus encore, les rumeurs circulaient vite et le fait que la matriarche ait sauvé un naufragé n'avait pas atterrit dans les oreilles de sourds.

- Toute harmonie, toute harmonie ! répondit l'homme, c'est surtout que les nouvelles vont vite ici mon bon ami. Vous autres qui venaient d'un endroit si inconnu pour nous, vous n'êtes pas monnaie courante et c'est toujours fascinant de vous rencontrer.

Il marqua une pause, le temps de laisser finir ce que l'homme avait à dire. Après quoi, il poursuivit :

- Oh la plupart des commerçants de Khasra parlent votre langue ! La ville accueille les jeunes stagiaires à l'Hacienda et certains pouvant être des Dolphinbacks encore non initiés au Saurien, il est devenu normal pour nous de nous y faire. Il faut dire que l'anglais n'est pas une langue bien compliqué à apprendre ! Mais je parle, je parle ! Et que puis-je faire pour vous mon bon monsieur ?

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La papeterie est un endroit charmant, tout dans le style si particulier de Khasra, mais c’est surtout son propriétaire qui est de loin le plus charmant. Alors que la matriarche souris à ce dernier, elle reste silencieuse alors que le premier contact se noue entre le commerçant et moi. C'est un homme tout ce qu’il y a d’avenant et d’accueillant, qui sait vraiment comment recevoir et à bien des égards il me rappelle certaines de mes rencontres passées.
C’est ce genre de personne comme le vendeur de la papeterie qui fait qu’on aime voyager et rencontrer des gens lors des aventures qui nous mènent çà et là dans le monde. Il est curieux et avance que c’est toujours une bonne opportunité de rencontrer des dolphinback car c’est toujours intéressant d’en apprendre sur le monde extérieur et ce qu’il s’y passe je suppose. Sany m’a tenu le même discours lorsque nous avons appris à nous connaître. Il faut dire que cela doit avoir une part de fascination un monde tout entier et tellement plus vaste que cette île. Etrangement, s’ils savaient à quel point le reste du monde va mal en 2021, je ne sais pas s’ils seraient si impatients d’en avoir des nouvelles dans leur intégralité.

Kai ▬ Il est vrai que cela n’a pas l’air d’arriver souvent. Il est dommage que ce soit toujours à cause de drame, mais ma foi je serai ravi de répondre à vos questions si vous en avez sur le monde extérieur. En tant que scientifique, c’est un peu un devoir de partager le savoir ah ah !

Une fois encore le discours du vendeur fait écho à ce que m’a dit Sany. Je ne peux pas m’empêcher de lui lancer un regard presque complice en repensant à ses informations. Les habitants de la ville maîtrisent l'anglais par la force des choses. C’est une langue très parlée et presque universelle dans le monde extérieur, pas étonnant que ce soit le plus commode à apprendre pour parler à un dolphinback fraichement échoué sur l’île.

Kai ▬ Il est bon de parler ma foi ! C'est comme ça que débutent les belles amitiés ! Mais oui vous pouvez m’aider. Je cherche un carnet plutôt robuste pour pouvoir consigner des observations de voyage et avec un papier assez épais pour résister à la route et à des manies de dessiner ce que je vois et étudie. En outre je voudrais bien voir ce que vous avez comme fusain éventuellement et pigments de couleurs car j‘ai une idée très précise de portrait à faire.

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Suite à bien des témoignages de Dolphinbacks, les habitants de Dinotopia savaient bien que le Monde Extérieur était loin d'être un paradis. C'était un monde où les armes étaient monnaie courante, on élevait des animaux exprès pour leur ôter la vie et les dévorer, les sols étaient pollués, la guerre ravageait les continents, les inégalités terrassaient des populations entières...Beaucoup de choses qui en attristaient plus d'un. Cependant, on leur racontait tellement d'autres choses qui avaient de quoi rendre fou. Ces petits boîtes qui permettait de parler à quelqu'un à l'autre bout du monde, ces engins qui permettaient aux humains d'aller se promener sur la lune...

- Oh un scientifique du Monde Extérieur ! Vous n'êtes pas le premier mais vous êtes une perle rare ! La science, ça n'a jamais été mon fort. Je n'y comprends jamais rien !

Si Sany restait silencieuse, elle ne perdait pas une miette de la conversation. Conversation qui ne faisait que prouver à Kai la bienveillance Dinotopienne car il s'agissait là d'une deuxième personne qu'il apprenait à connaître et la jeune femme se doutait bien qu'il fallait plus d'un élément de comparaison pour se faire une réelle opinion de quelque chose.

- Alors considérez-moi comme un ami dès à présent ! lança l'homme avec une réelle excitation comme s'il venait d'entrer dans les privilégiés d'une célébrité, j'espère que Khasra vous plaît.

Alors que Sany observait distraitement un petit carillon de coquillage qui pendouillait non loin d'une fenêtre, le vendeur entreprit de continuer d'écouter les paroles du Dolphinback avec un intérêt certain. Pencher sur son comptoir, il fixait intensément l'homme, notant dans son esprit tout ce que ce dernier lui demandait. A la fin, il fit le tour de comptoir pour se présenter à la boutique :

- J'ai tout ce qu'il vous faut monsieur ! lança t-il dans son élan, ici sont rangés les carnets dédiés aux voyages.

Il se posta devant une étagère en faisant signe à Kai de venir.

- J'ai plusieurs modèles, de taille, de couleur différentes. Les couvertures sont renforcées en écailles d'hadrosaures, les rendant particulièrement résistantes à l'humidité et aux chocs. Les feuilles sont d'épaisseurs différentes selon le modèle. J'ai également certains carnets où vous pouvez trouver à la première et dernière page des mini-cartes de l'île. Je vous en prie, regardez, regardez ! Prenez votre temps.

Par la suite, il se rendit vers un meuble pour y tirer des tiroirs, avant de poursuivre :

- Ensuite, ensuite, qu'avons-nous ? Les fusains se trouvent ici. Large choix de taille, de texture et de diamètre comme vous pouvez le voir avec une grande variété de couleurs.

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C’est un sacré charmeur ce vendeur ma foi. J’ai l’impression d'être le vilipendant reptile devant le charmeur de serpent et sa flute. En moins de deux, avec quelques bons et sourires, nous voilà ami lui et moi comme si de rien n’était. Je me sens tellement bien accueilli ici, c’est amusant comme j’y retrouve la simplicité des cultures insulaires ou simplement en marge de la société moderne, mais avec une bienveillance encore plus surprenante et des dinosaures un peu partout quoi.

Kai ▬ Eh bien mon ami, il se trouve que oui, Khasra me plaît vraiment beaucoup. Cette ville m'intrigue de par ce que je connais dans le monde extérieur évidemment, mais tout ici est vraiment charmant, même je dois bien vous avouer qu’il fait un peu sec et chaud pour moi ah ah ! La matriarche me fait visiter depuis ce matin et je vais de surprise en surprise, mais j’ai envie de tout voir de cette cité quand même !  

C’est un plaisir de parler avec de nouvelles personnes et je sens que ce vendeur, bien qu’il ne soit sans doute pas le seul à être aussi gentil, vient de s'offrir un client à vie pour sa boutique. S’il est aussi facile de lui parler et qu’il reste curieux, je pourrai toujours venir me fournir mon matériel ici, en plus de me donner un excellent prétexte pour revoir Sany aussi souvent que possible.  

Le vendeur, tel un grand expert en la matière, fait le tour de son bureau pour venir me présenter les différents modèles de cahier de voyage dont il dispose en boutique en me vantant avec soin et talent leurs spécificités. Il y a beaucoup de choix ici et il ne sera pas facile d’en faire un, mais il me séduit pas mal avec cette information sur les écailles d’hadrosaures et la protection qu’il offre en plus de sa robustesse contre l’humidité. Puis, il me montre ses tiroirs de fusains qui sont remplis et je vois que je suis vraiment au bon endroit pour faire ce genre de courses ici à Khasra.

Kai ▬ Ecoutez, je pense que je vais vous prendre le modèle avec la couverture en écailles d’hadrosaure doté d’une petite carte de l’île et de ces quelques fusains pour me faire une palette de couleur.  

Je lui réponds cela avec vraiment un naturel déconcertant avant de me souvenir que ce n’est pas aussi simple que ça. Je n’ai pas d’argent et ici ça n’aurait de toute façon aucun pourvoir en raison du troc qui est à faire pour obtenir des biens.  

Je me retourne vers Sany avec l’air un peu gêné sur le coup à cause de mon enthousiasme qui m’a fait oublier que je dépends totalement d’elle.

Kai ▬ Enfin, en fait, c’est selon ce que vous pouvez Matriarche. Je ne veux vraiment pas abuser de votre générosité et je pourrais revenir ici lorsque j’aurai su gagner de quoi faire du troc.    

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- C'est le désert ici, l'inverse serait étonnant ! répliqua l'homme avec entrain, en tout cas, vous ne pouvez pas être entre de meilleures mains que celle de notre matriarche.

Anekir et la concernée échangèrent un sourire et un regard complice. La jeune femme se tenait à l'écart pendant que le vendeur entreprit de présenter ses produits à son nouveau client. Sany les observait depuis son poste, le sourire aux lèvres, toujours aussi ravie de voir le Dolphinback s'intégrer à chaque fois un peu plus à cette nouvelle vie, et cette nouvelle société.

- Très bon choix ! lança Anekir d'une voix enjouée, et si vous le désirez, j'ai également ces petites boîtes parfaites pour ranger vos fusains. Regardez, avec ces encoches, ils resteront bien rangés sans se balader à leur guise dans votre sac. Naturellement, plusieurs motifs sont possibles. Nous avons également des versions en métal si vous préférez.

En même temps qu'il parlait, il avait attrapé sur une autre étagère une petite boîte de bois plate sur le couvercle de laquelle était gravé une fleur d'hibiscus. L'intérieur était matelassée et pourvu de petits arc de cercle élastiques alignés les uns à côtés des autres allant d'un diamètre du plus fin au plus large. Sany reprit son attention sur Kai lorsque ce dernier se tourna vers elle, mais elle perdit nullement son sourire et le rassura aussitôt.

- Ne vous en faites pas, fit-elle avant de s'adresser au vendeur qui était en train de se saisir de tout ce que Kai avait désigné, je pense que cela remboursera aisément les pots de gelée d'orange de la dernière fois.

- Oh, bien sûr Matriarche ! Il me tardait d'effacer cette ardoise.

- A la bonne heure.

L'homme se tourna à nouveau vers Kai.

- Peut-être désirez-vous un petit sac pour transporter tout ça ?

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C’est que ce brave vendeur a la répartie facile, j’aime beaucoup ça ! Il a raison en plus, il n’est pas très malin de se plaindre de la chaleur et de la sécheresse dans désert. En plus, c’est comme un monde de le faire alors que j’ai franchement déjà été perdu avec une petite caravane de bédouins à la recherche d’une vipère du désert que je cherchais depuis des jours pour l’observer en pleine prédation.

Kai ▬ Ah ah oui c‘est bien vrai que sans la Matriarche je ne serais pas aller bien loin, je serais sans doute encore sur ma plage à déambuler !

A demi-mot j’occulte surtout le fait que je n’aurai tout simplement survécu dans mon état. J’ai dû boire beaucoup d’eau de mer malgré mon sauvetage et chaleur et sel sont connus pour créer des histoires. Clairement, je serais toujours sur cette plage, mais surtout un véritable buffet pour les crabes et autres habitants du bord de mer.

Je me réjouis d’avoir fait un bon choix, d’autant qu’avec l’entrain et la bonté de ce dinotopien en plus de l’honnête que je présume chez ce peuple, je pense qu’il n’est pas un bonimenteur en quête d'absolument réussir sa vente. Je pense que ce carnet sera parfait s’il est aussi robuste que l’on me le décrit car avec ma sérieuse tendance à me mettre dans les ennuis ou juste à essuyer les aléas d’une météo capricieuse, il faut bien ça. Les cartes ajoutées à ce dernier, vu leur taille ne seront pas d’un grand secours, mais elles pourront me permettre de planifier sommairement des voyages et répertorier les endroits que j’ai déjà visité. Je me doterai d’une carte ou deux prochainement, quand j’aurai fait en sorte de gagner un ma vie ici et là.

Kai ▬ Mais c’est parfait ! Je vais vous prendre le modèle en métal. Je vous avoue que je préfère le bois, mais comme je vais sans doute beaucoup voyager et que rien n’est jamais sans danger je préfère prendre le plus robuste. Le métal donc je suppose ?

Sany est une belle personne et en un instant elle m’offre encore beaucoup de choses. Elle ne se rend pas compte d’à quel point elle se montre généreuse avec moi je pense. Mais c’est ainsi qu’elle semble être comme beaucoup de dinotopien. Je vais pouvoir faire le portrait d'Abigail, ce qui sera un doux souvenir à avoir avec moi, mais aussi je pourrai montrer à quoi elle ressemblait à Sany.

Kai ▬ Vous êtes décidément très bonne avec moi Matriarche.

Oh ne vous embêtez pas avec ça mon ami. J'ai des mains, cela sera plus utile pour quelqu’un d’autre je pense. J’espère avoir l’occasion de vous reparler très vite, peut-être autour d’un verre dans une taverne ou un salon de thé pourquoi pas ?

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- Vous seriez sans doute mort, renchérit Sany à la réponse de Kai, un sourire malicieux aux lèvres.

Elle ne se vantait pas de lui avoir sauvé la vie. Toutefois, elle était bien contente de l'avoir fait. Qui sait, quelques heures de plus et elle aurait trouvé un cadavre au lieu d'un pauvre gars desséché par le soleil.

- Le métal, très bien monsieur ! lança Anekir à la demande de son client du jour.

Sans attendre, il s'empara de la boîte demandée qu'il ajouta aux autres affaires dont Kai s'était enquit. Sany répondit au Dolphinback d'un nouveau sourire. Même si, toujours pour elle, elle ne faisait qu'être...elle-même finalement. L'homme ne bénéficiait pas tellement d'un traitement de faveur sous la gentillesse de la Matriarche qui savait faire exploser sa bonté pour tout le monde. Puisque Kai refusa un sac pour porter ses nouvelles affaires, Anekir n'insista pas d'avantage.

- Ce sera avec plaisir mon cher ! répondit-il, jovial, revenez quand vous le désirez !

Sany attendit patiemment que le Dolphinback la rejoigne. Lorsque ce fut chose faite, elle quitta la petite papeterie, se retrouvant dans l'ombre d'Ator qui avait attendu tout ce temps. Ce dernier sourit en voyant sortir enfin sa compagne humaine, puis se tourna vers Kai, les bras chargé de ses courses. Le diplodocus baissa la tête à sa hauteur pour mieux regarder tout ça.

- Je vois que vous avez trouvé de quoi vous satisfaire !

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Je ne peux pas m’empêcher de regarder Sany avec de la reconnaissance dans les yeux et non pas de l’humour. Elle dit avec justesse voulant plaisanter que je ne serais plus des vivants et c’est très juste. Un jour je lui rendrai la pareil, enfin, en espérant qu’elle n’ait pas besoin de risquer sa vie pour ça.  

Je vais pouvoir vraiment me plaire sur Dinotopia. Les gens sont vraiment merveilleux avec moi alors même qu’ils ne savent rien de ma personne. Cette gentillesse fait vraiment chaud à voir et je dois dire que je suis plutôt content de me faire de nouveaux amis ici, même si j’aurais préféré ne pas avoir à perdre ce que j’ai perdu pour en être là. La ville est magnifique et les habitants vraiment charmants. Je vais rester sans doute quelques jours avant de prendre la route pour me faire enregistrer au sénat ou je ne sais quoi. Toutefois, ce sera une grande tristesse dans l’âme de ne plus voir Sany ou Ator, ou même tous les gens qui m’accueillent avec tant de bienveillance comme ce charmant vendeur.

Kai ▬ Je ne manquerai pas de revenir ici et on discutera en détail alors ! Bonne fin de journée ! Au revoir.  

En sortant de la boutique accompagné de la matriarche, nous retrouvons Ator à nous attendre tranquillement avant qu’il ne se baisse à notre hauteur pour mieux voir ce que j’avais en main.  

Quand j’étais enfant, j’adorai dessiner pour le plaisir et avec le temps j’ai pris des cours pour me perfectionner avant de diriger mon attention sur les sciences. Cependant, je n’ai jamais arrêté le dessin et j’ai fait des études de biologie pour devenir zoologiste, mais j’ai continué le dessin pour être un bon naturaliste à l’ancienne. J’aime la photographie et l’utilisait souvent à titre professionnel pour ajouter à mes études, mais la passion du coup de crayon est demeurée intacte.

Kai ▬ Oh oui mon ami. J’ai trouvé ce qu’il me faut pour repartir à zéro et j’espère que vous accepterez de me laisser vous immortaliser à l’intérieur d’ailleurs !  

J’espère que lui et Sany ne verront pas d’un mauvais œil que je les ajoute à mon carnet, je pense que les avoir près de moi sera d’un prompt réconfort pendant mes voyages à venir. Evidemment dans le cas d’Ator, je dois bien avouer que cela ne manquera de venir avec plusieurs observations plus terre à terre et scientifiques, mais ce sera quand même l’affection qui sera présente. Il m’a porté sur son dos à travers le désert après tout.  

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Le vendeur salua l'homme d'un signe de la main, accompagné d'un énorme sourire. Il était ravi de s'être trouvé un nouveau client. Mais plus encore, il était ravi de s'être trouvé un nouvel ami, et du Monde Extérieur en plus. Il sentait cela comme un véritable honneur. L'attrait de la nouveauté sans doute. Sany le salua également avant d'accompagner Kai à la sortir du magasin.

- Avec plaisir ! Le seul portrait qu'il y a de moi se trouve dans la chambre de Sany et commence à dater un peu. Je suis touché que vous en vouliez un dans votre nouveau beau carnet.

C'était comme demander à quelqu'un de bien vouloir être prit en photo. Ca surprenait mais ça faisait du bien car on se sentait beau, attirant, important. Du moins, quand on aimait ça car d'autres personnes ne se sentant pas du tout photogéniques se planquaient dès qu'elles voyaient un objectif dans leur direction !

- En tout cas, fit Sany, je pense vous avoir montré le plus important à voir à Khasra. Que diriez-vous de retourner à l'Hacienda pour vous y reposer un peu ? Si vous voulez, nous pouvons vous ramener à dos de diplodocus.

Elle avait désigné Ator d'un signe de la main et ce dernier approuva d'un signe de tête et d'un sourire approbateur.

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Le plaisir que le saurien prend d’avance à l’idée de pouvoir poser pour mon croquis est des plus intéressant. Cela me donne même le sourire. Bien entendu je le croquerai également dans sa vie de tous les jours pour me donner une idée de sa façon de marcher par exemple et d’interagir avec les autres personnes ou ses congénères. Je pense que je vais encore passez d’agréables moment dans cette fabuleuse cité avant d’accepter de partir pour Waterfall City et me plier aux différentes choses à faire lorsqu’on arrive sur cette île.

Sany m’avertit que nous avons déjà vu le principal et le plus intéressant de la ville. Je crois également que je commence à la soustraire à ses obligations de Matriarche qui doivent être nombreuses dans une aussi grande et importante ville. Je m’en voudrais de ne pas lui laisser le champ libre pour pouvoir travailler comme il se doit. Je pourrai toujours parcourir la ville un peu plus en détail en solitaire pour me faire une idée des lieux dans le détail et essayer de me faire quelques connaissances également. De surcroît il pourrait être agréable de rendre service aux gens, ne serait-ce que parce que cela est également bon pour l’avenir d’avoir des gens redevables.

La matriarche me propose quelque chose qui en une demie seconde suffit à étirer un sourire incroyable sur mon faciès. Rentrer à dos de diplodocus, voilà quelque chose d’inespérée et de terriblement grisant.

Kai ▬ Je ne peux pas refuser une telle offre ! J’espère que cela ne vous ennuie pas trop Ator ! Mais j’accepte la proposition de bonne grâce !

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Sany avait deviné que l'idée de faire le chemin inverse sur le dos d'Ator ferait plaisir à son invité. C'était l'évidence même qu'il ne serait pas capable de refuser, même par politesse. De toute façon, il devait bien se douter que les dinosaures servaient également un peu à ça.

- Vous n'êtes pas trop lourd, ça devrait aller ! plaisanta l'énorme saurien avant d'aplatir sa tête au sol.

De ce fait, son long cou en fit de même, du moins pour une bonne moitié. L'autre raccroché à son corps remontait petit à petit dans les hauteurs. D'un geste de la main et par un sourire, Sany indiqua à Kai le moment d'y monter. Elle l'accompagna évidemment dans sa démarche tandis que Ator releva doucement la tête. Il prenait son temps pour redresser le cou, afin de laisser le temps aux deux humains dessus de pouvoir gagner le niveau de ses épaules sans faire un dangereux toboggan. A l'inverse d'un brachiosaure, qui tenait son cou droit et sa tête haute, le diplodocus avait un cou beaucoup trop long pour ça. Il restait toujours un peu à l'horizontale, la tête vers l'avant. Ca le rendait moins haut qu'un brach, mais beaucoup plus long que lui. Même sa queue était bien plus longue que celle d'un brachiosaure. Longue et surtout qui se terminait si finement qu'on aurait dit un fouet géant.

Une fois tout le monde installé, Ator démarra d'un pas lent mais qui faisait de grande foulée à travers la ville. Il repassa devant l'académie, l'allée du marché, la rue des artisans et ainsi de suite. Au loin, on voyait déjà l'Hacienda qui prônait au milieu des plantations d'orangers. Il arriva bien vite à cette dernière, longeant les arbres sur les larges chemins, jusqu'au bâtiment où tout avait commencé. Une fois sur place, il reprit la même posture et cette fois-ci, un toboggan avait de quoi être amusant. Sany, en tout cas, ne s'en priva pas. Elle se laissa tout bonnement glisser le long de l'encolure de l'animal jusqu'au sol avant de s'écarter de lui. Puis, elle se tourna vers Kai une fois qu'il l'eut rejoint à terre.

- Je vais devoir vous laisser à présent. Mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à demander.

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Je suis tellement surpris par la pointe d’humour dont fait preuve Ator que sur le coup je n’arrive pas à faire autre chose qu’éclater de rire. C’était tout à fait inattendu comme petite boutade. Je n’ose imaginer à quel point Ator et ses congénères peuvent se rendre utile dans un travail de champ. On doit pouvoir les harnacher avec une armature complète compensant totalement le besoin de moteurs tout en offrant la capacité d’une véritable machine moderne agricole. On peut même imaginer la quantité de ressources qu’ils peuvent aider à transporter d’une ville à l’autre dans le cas de ravitaillement d’importance.

Kai ▬ En avant toute alors ! Ah ah !  

Contrairement aux Brachiosaures que j’ai vu proches de cette fameuse gare routière, Ator a l’air moins impressionnant alors qu’il m’a l’air bien plus long que ces derniers. La tête massive au bout d’un long coup défiant toute mesure, il se pourrait bien qu’il ne puisse pas le lever beaucoup plus que ce que je l’ai déjà vu faire. Je pense que je vais faire des croquis de comparaison entre les deux espèces pour voir les différences et les étudier un jour.  

Ator se penche vers nous pour nous permettre de nous hisser sur son dos. Par galanterie j’essaye d’aider Sany. Une fois au niveau de son épaule, la vue est tout à fait imprenable. Je peux voir la fontaine d’ici grâce à la hauteur me faisant dépasser quelques maisons ! Je suis déjà monté sur un éléphant en Inde alors que je me suis lancé à la poursuite d’un couple de tigres du Bengale que je voulais étudier alors qu’ils avaient fait la rencontre d’un petit garçon et l’ont épargné. Mais aujourd’hui, c’est très différent et ça n’a rien à voir en termes de hauteur et de point de vue que cela offre. La promenade est très agréable et je ne fais qu’effleurer le potentiel d’une vie quotidienne d’un dinotopien moyen qui peut faire l’expérience de ça tous les jours et plus encore.  

L’arrivée à l’hacienda à dos de diplodocus a quelque chose de grandiose, même si pour Sany c’est sans aucun doute tout à fait banal, mais je la redécouvre sous un nouvel angle qui est plus qu’appréciable. Un peu comme une enfant qui s’amuse, la matriarche avec un large sourire aux lèvres se laisse glisser sur le coup de son ami jusqu’à toucher terre. Je lui emboite le pas avec entrain et allégresse. Une fois au sol tous les deux, c’est là qu’elle se tourne vers moi dans le but de m’informer qu’elle a des choses à faire.

Kai ▬ Rien de plus normal voyons. Je vous verrai sans doute ce soir à la fin de la journée de travail. Dans mon cas je vais essayer de prendre un peu plus mes marques en ville et pourquoi pas de me rendre utile dès aujourd’hui. Je vous souhaite à tous les deux une excellente journée. Paix de l’âme Sany, Ator.

J’incline un peu la tête en signe de salutation en disant cela avant de les laisser s’en aller pour la journée.  

Dinotopia s’offre à moi et il faut que je profite de tous ce dont il est possible de profiter. Mais avant tout, je vais poser à l’ombre pour commencer à dessiner Abigail en première page de mon carnet avant même de consigner le titre de cet ouvrage.