[Terminé]L'espoir fait vivre - PNJ

En effet, la maison familiale des Nelson, en Australie, n'avait pour ainsi dire pas grand chose à voir avec celle de Seraphina. Elle était bien plus moderne, tout en restant relativement classique et modeste pour leur monde. Les murs lisses étaient peints en blanc pour la majorité et les meubles avaient été acheté dans une grande enseigne bien connue, plus pratique qu’esthétique. Seul quelques toiles et autres objets décoratifs donnaient des touches de couleurs à l'intérieur, sans compter les plaids que leur tricotait leur grand mère chaque année et qui trônaient fièrement un peu partout dans la maison. Mais l'odeur qui se dégageait ici emplissait la jeune femme de nostalgie, repensant forcement à la maison des parents de sa père où elle avait surement passé les plus belles journées de sa vie.

"Non, je n'ai pas très faim."

Face à l’insistance relative de Seraphina, Charlie hocha la tête tout en souriant.

"Oui, ne t'inquiète pas. Je mangerais demain matin."

Pas question pour elle de s'installer à l'une des tables du banquet alors qu'elle n'avait rien fait pour aider à sa préparation. Et ça n'était pas cueillir quelques poivrons qui faisaient l'affaire, d'après elle. Charlie avait perdu son appétit depuis longtemps déjà, alors ne pas manger de la soirée ne la gênait pas le moins du monde. Comme elle venait de l'assurer à Sera, elle mangerait le lendemain, voilà tout. Et puis elle n'était pas encore très à l'aise pour se mêler à tous ces gens qui se posaient certainement tout un tas de questions à son sujet sans oser les poser aux personnes susceptibles de leur répondre. Demain, se disait-elle. Demain.

Le petit qui fit irruption dans la maison, Charlie l'avait bien vu une ou deux fois également. Lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait du fils de Sera, Charlie sourit instinctivement. L'idée même de vivre auprès d'une famille lui faisait chaud au coeur et elle se dit que ce serait surement là son remède. Seyron. Il était au moins aussi adorable que sa génitrice.

"Bonjour." répondit-elle alors.

Les interrogations du garçon face à la présence de "l'inconnue" dans sa propre maison aurait pu amuser la jeune femme, dans un premier temps. Mais c'était sans compter la réalité des faits. Elle n'avait pas de maison, effectivement. Plus de famille non plus. Une réalité dure à entendre, mais comme on dit, la bouche des enfants l'est souvent, rude.

Elle se força à accorder un sourire à l'enfant, avant de s'excuser.

"A tout à l'heure, alors."

Puis lorsque le duo mère fils eut quitté la maison, laissant Charlie seule, celle-ci remonta dans sa chambre, regardant la petite famille s'éloigner en direction du banquet qui avait prit place un peu plus loin, dans la cour. De là, elle ne distinguait pas les visages. Alors elle finit par s'allonger dans son nouveau lit et s'endormit presque aussitôt.