[Terminé] Un retour imprévu - Feat Sany

Un retour imprévu

Cela fait maintenant un an que je suis arrivé sur Dinotopia, que mon ancienne vie a pris fin en même temps que celle d’Abigail. J’ai franchi un cap important maintenant, enfin je le crois. Cependant il y a une chose que maintenant j’ai du mal à assumer, c’est le fait de ne pas avoir donner beaucoup de nouvelle à Sany et Ator, pourtant mes sauveurs, sans qui je ne serais pas en vie et aussi bien portant. Ils m’ont trouvé sur les rives de leur île intrigante et magnifique, porté jusqu’à Khasra pour me soigner. C’est eux qui m’ont appris l’essentiel de ce qu’il y avait à savoir sur leur monde, à commencer par l’existence des dinosaures bien évidemment et je leur dois bien un retour aux sources pour leur faire part de ce qu’il m’est arrivé ainsi que de ma survie.  

Vivre des aventures est une chose, mais revenir chez soi est un devoir que je me suis toujours fait depuis mon enfance et encore plus dans ma vie d’adulte avec ma compagne. Je ne sais pas pourquoi, mais à Khasra, j’ai ce sentiment qui me pousse à rentrer comme à la maison malgré un climat bien plus aride que celui que j’affectionne tant. Je ne sais pas, peut-être que c’est le sourire de Sany qui devient après autant de temps un peu vague dans ma mémoire ou la façon dont elle a eu de se positionner en moralisatrice bienveillante à mon égard comme le faisait Abigail. Quoi qu’il en soit, mes pas me mènent dans la direction de cette ville et la vision de ses murs au loin m’arrache un sourire. Le crépuscule est en train de tomber, et les reflets flamboyants d’un soleil vaincu offre une palette de couleur irréelle, pour ne pas dire divine, à cette cité enclavée dans ce désert qui se prépare à prendre un doux repos. L’astre qui termine sa course du jour ne tardera pas à laisser sa place à sa rivale qui n’ai jamais loin bien que jamais à ses côtés et une autre tonalité sera donnée à ce paysage de rêve.  

La ville, bien loin d’un standard de magnificence duquel peuvent se targuer d’autres cités d’importance de l’île, dispose d’un charme qui vous sublime par sa simplicité apparente et qui témoigne de l’amabilité tout autant que de l’humilité de ses résidents. C’est un cadre qui m’attire un peu plus à chacune de mes foulées dans sa direction et qui me ravit une fois que j’arpente le sentier de terre qui serpente entre les vergers d’orangers. Un cadre aussi bucolique que rustique, le tout dans un véritable petit écrin aux portes du désert.  

Mes pas me guident à travers les rues de la ville une fois arrivé sur les pavés de cette dernière et je ne me pas m’empêcher d’aller saluer au passage l’amical marchand auprès duquel je me suis fourni la dernière fois en matériel de dessin. Aujourd’hui, je ne mets rien sur la note de la matriarche, bien au contraire, j’ai de quoi faire des affaires en plus de quelques histoires de voyage qui sont les bienvenues pendant qu’il prépare un paquet de nouvelles fournitures. C’est ensuite le chemin vers l’hacienda que j’arpente, non sans me sentir de plus en plus stressé à l’idée de revoir Sany et surtout le sermon qu’elle pourrait me faire lorsque je lui raconterai mes aventures aussi grotesquement dangereuses que fascinantes. Je salue les ouvriers agricoles que je croise sur ma route et qui semblent me reconnaître avant de passer devant la grange où les dinosaures prennent du repos après leur longue journée de travail. Je n’y vois pas Ator, mais il n’est sans doute pas très loin de l’Hacienda, s’il n’est pas tout simplement caché par le bâtiment et en train de parler avec son âme sœur à une fenêtre. Quoi qu’il en soit, je continue ma route jusqu’à me retrouver à la porte de la demeure de la Matriarche de la ville de laquelle filtre de la lumière témoignant de sa présence à l’intérieur. Je rassemble tout mon courage avant de frapper avec conviction sur la porte.  

Lorsqu’elle s’ouvre, le stress s’envole d’un seul coup, aussi rapidement que mon sourire se dessine en la voyant m’ouvrir.

Kai ▬ Paix de l’âme Sany. J’espère que je ne dérange pas...  

Un retour imprévu

Encore une journée bien remplie qui s'achevait. Quand on travaillait à l'Hacienda, il y avait toujours quelque chose à faire. La saison des pluies venait enfin de s'achever et la saison sèche allait apporter la chaleur et le soleil nécessaire aux cultures pour que les oranges puissent se développer au mieux.

Oh bien sûr, dans le désert, ce n'était pas la chaleur qui avait manqué évidemment. Ni même le soleil à bien y réfléchir même si, durant les périodes de moussons, même les dunes de sable finissaient par se couvrir de nuages. La pluie y tombait plus que d'ordinaire, mais ça restait fort peu dans cette zone par rapport au reste de l'île. Qu'importait la période de l'année de toute manière, le travail restait tel qu'il était tout le long. Ni les ouvriers agricoles, ni les jeunes stagiaires en apprentissage n'avaient manqué se mettre la main à la pâte. Alors que le soleil descendait doucement sur l'horizon, peinturant le ciel de zébrures orangées et rougeoyantes de ses derniers rayons lumineux, les travailleurs de l'hacienda achevèrent les derniers détails de leur journée en quelques travaux de rangements, de propreté et d'assurance que rien n'ait été oublié. Humains comme sauriens appréciaient ainsi la fraîcheur de la nuit qui récompensait leur dure journée de labeur.

Sany termina une douche fraîche bien méritée. Elle avait beau être matriarche et avoir pour rôle de tenir la ville, le fait qu'elle soit également gérante d'un lieu de stage lui donnait d'avantage de responsabilité que bien d'autres chefs de commune à travers l'île. Les jeunes avaient encore tant à apprendre avant la fin de leur stage et les semaines défilaient à grande vitesse. Petit à petit, jour après jour, elle commençait finalement à se faire une idée pour chacun et chacune de l'habitat auquel elle allait les assigner ainsi que leur formation à leur futur métier sur l'île. La jeune femme, vêtu d'une robe de chambre satinée et immaculée, eut toujours juste le temps de mettre l'eau de son thé à chauffer lorsqu'on l'interpella depuis la porte. Aussitôt qu'elle l'ouvrit, elle écarquilla le regard, surprise mais pas moins heureuse d'apercevoir un visage familier ayant été trop longtemps absent de la ville.

- Kai ! Toute harmonie. En voilà une surprise.

Elle étira un large sourire avant d'ajouter :

- Vous daignez donc enfin nous faire savoir que vous êtes toujours en vie ? Entrez donc.

Elle s'écarta du passage pour le laisser passer avant de refermer la porte derrière lui.

- Comment allez-vous ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

Le sourire qui s’étire sur le visage lumineux de Sany est un peu comme un phare pour un pêcheur revenant à quais après une longue excursion en mer loin des siens. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est le sentiment profond qui m’habite à ce moment précis où je la vois m’accueillir chez elle comme un vieil ami de retour. J’espérais bien qu’elle ne m’ait pas oublié depuis le temps où j’ai quitté la ville en disant que j’allais effectuer un long voyage à travers l’île. Je ne doute pas du fait qu’elle a sans doute eut vent du fait que je me sois enregistré comme nouvel arrivant sur l’île, mais il est vrai que j’aurais pu traduire toutes mes pensées pour elle en message à lui faire parvenir pour la rassurer.

Comme je m’en doutais, la petite pique ne tarde pas à venir se loger là où ça fait mal. Cela m’arrache néanmoins un sourire tant elle a raison de dire ça. Je me saisis de mon chapeau pour le retirer en passant le pas de sa porte et dissimuler un instant le sourire pincé qui traduit la gêne et le regret de ne pas l’avoir contacté plus que ça avant de lui répondre.

Kai ▬ Ah ah... Vous avez raison. J’aurais dû vous contacter avant. J’espère que vous me pardonnerez cette faute.

J’ai failli lui dire dans la volée que j’ai beaucoup pensée à elle tout ce temps, mais j’ai eu peur que cela fasse un peu déplacer comme parole envers elle. Ce n’est pas que cela sonne d’une façon particulière, mais on ne peut pas dire que nous soyons pour autant très proche. Elle a pour moi une place toute particulière dans mon cœur évidemment en tant que sauveuse, mais il aurait été déplacé de ma part d’avancer qu’elle puisse avoir un sentiment particulier pour moi.

Kai ▬ Je vais très bien. J’espère que vous aussi ?

Je fouille dans mon sac tout pour y trouver un petit paquet. Une toile fine enveloppe un cadeau que j’ai pris soin de choisir pour elle, le tout enfermé par une petite ficelle. Il s’agit d’une toile d’un artiste que j’ai croisé lors d’un second passage à Raptortown et qui en donnait une vision que je trouvais très idéalisée, pour ne pas dire fantasmatique avec une gamme de couleur étrange que je ne m’attendais pas à voir. Il a choisi une palette de couleur chaude qui se détache totalement de la vérité plus sombre du couvert des marais et je me suis dit que c’était parfait pour Sany, toujours très colorée, sans pour autant lui offrir une toile d’un désert qu’elle connait par cœur sans doute.

Kai ▬ Tenez, j’espère que cela vous plaira. Pour me faire pardonner.

Un retour imprévu

Elle ? Oublier Kai ? Sany n'oubliait jamais personne. Elle n'avait pas oublié Kai comme elle n'avait pas oublié Charlotte, ni aucune autre personne qu'elle avait déjà rencontré dans sa vie même lors d'un très court instant et même si des années seraient passées.

Chaque lien qu'elle se faisait sur l'île s'incrustait dans son ADN comme un élément vital et jamais elle ne serait en mesure de l'extraire de sa vie. Et ça faisait beaucoup de monde, vous pensez bien ! Sany n'était jamais aussi heureuse que lorsqu'elle était bien entourée. Elle aimait la compagnie, et elle aimait les nouvelles rencontres. Elle connaissait chaque habitant de sa ville. Chaque stagiaire qu'elle avait un jour eu à charge. De temps en temps, il lui arrivait d'en revoir après de longues années et de voir les dignes Dinotopiens qu'ils étaient devenus en travaillant là où elle les avait envoyé à la fin de leur séjour à Khasra. Alors non, jamais elle n'avait cessé de pensé à ce Dolphinback qu'elle avait recueillit il y a plusieurs mois de cela sur le rivage de Warmwater Bay. Et il lui rendait la tâche facile parce que Kai était difficile à oublier de base.

Est-ce qu'elle lui en voulait de ne pas avoir donné autant de nouvelles qu'il l'avait prévu ? Pas vraiment. La jeune femme était loin d'être rancunière mais elle mentirait en disant que ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle aurait effectivement voulu avoir de ses nouvelles. Ne serait-ce que pour s'assurer qu'il était encore du monde des vivants parce qu'elle savait à quel point son île était aussi dangereuse que fascinante. Mais d'un autre côté, ça ne l'étonnait pas tant que ça que les choses se soient passées ainsi. Elle ne doutait pas une seule seconde que la vie de Kai en dehors des murs de Khasra avait été suffisamment bien rempli pour qu'il se passe d'un effort supplémentaire à envoyer des messages à tout va. Et puis, elle avait su bien le cerner en si peu de temps qu'elle avait eut le sentiment que garder contact ne faisait pas parti de ses priorités.

- Je ne devrais pas, lui répondit-il, mais je vais le faire quand même. Il est bon de vous revoir.

Qu'importait finalement qu'il n'ai pas donné de nouvelles, songea t-elle. Il était revenu, c'était le principal non ? Cela valait probablement bien plus qu'une perruche postale.

- Je vais bien également.

Elle eut la surprise de voir l'homme lui tendre un présent. En silence mais sans se départir de son sourire, la jeune femme s'empara de la toile qu'elle déballa avec délicatesse avant de prendre le temps de l'observer.

- Vous n'avez rien à vous faire pardonner, commença t-elle sans lâcher le présent des yeux, mais c'est superbe.

Elle finit par relever le regard vers lui.

- Merci beaucoup, bien que j'avoue ne pas reconnaître l'endroit. Voulez-vous du thé ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

La matriarche est dotée d’un très grand sens de l’humour et elle ne manque pas de rebondir à chaque fois qu’elle en a l’occasion sur quelque chose que je lui dis pour en faire la preuve. Je souris à cette nouvelle petite pique qu’elle me lance, car une fois encore c’est bien mérité. Une année sans lui donner le moindre signe de vie, la pauvre a dû penser que j’étais peut-être mort quelque part, disparu sans laisser de traces à cause de mes lubies d’étude des carnivores de l’île que j’étais déjà en train de lui dévoiler à peine remis de mon arrivée sur l’île.
Je ne me laisse pas abattre, et je suis bien trop content de revoir Sany pour ne pas entrer dans ce petit jeu de pique et de faux ronds de jambes qui commence.

Kai ▬ Vous êtes trop bonne avec moi Matriarche de me pardonner. Dis-je le sourire aux lèvres.

C’est amusant comme j’ai l’impression de la connaître depuis des années alors qu’il n’en n’est rien. C’est tout l’art d’arriver à mettre en confiance n’importe qui je suppose, mais cela relève d’un grand sens de l’humanité que nous partageons je suppose.

Je suis content d’apprendre qu’elle va bien. Vu le sourire qu’elle a eu en m’ouvrant, je me doutais bien de sa réponse, mais c’est toujours plaisant d’avoir une certitude. Je ne sais pas vraiment si quelque chose peut arriver à la matriarche aussi facilement, mais au moins, elle n’a pas l’air d’avoir connu de mauvaises nouvelles, c’est déjà ça.

Je la regarde observer ardemment la toile que je lui offre et rit lorsqu’elle avoue ne pas vraiment reconnaître l’endroit.

Kai ▬ Il est vrai que c’est difficile de se dire qu’il s’agit de RaptorTown. L’artiste a décidé de ne la peindre qu’avec des couleurs chaudes, ce qui transforme totalement l’endroit.
Et je prendrai une tasse de votre thé avec grand plaisir Sany.

Je pose mon chapeau sur le coin de la table ainsi que mon sac au pied de cette dernière également tout en m’asseyant sur une chaise libre en la regardant verser l’eau chaude avec ses feuilles dans une théière.

Kai ▬ Mais je ne suis pas d’accord, j’ai tout à me faire pardonner. Vous me sauver la vie et je mets un an à revenir vous voir sans donner de nouvelles entre temps. J’espère ne pas vous avoir causer trop de soucis. À vous comme à Ator.

Un retour imprévu

Sany sourit d'avantage. Elle était trop bonne tout court. Personne ne s'était jamais plein d'une quelconque sévérité particulière la concernant et elle avait toujours su diriger sa ville sans avoir besoin d'hausser le ton ou se montrer stricte envers les autres. Ce qui n'était pas une qualité visible chez toutes les matriarches ou tous les patriarches. Il n'y avait qu'à voir la maire de Waterfall City qui, bien que bienveillante et juste, pouvait se montrer réellement sévère pour se faire entendre.

- Probablement, répliqua la Khasrienne avec malice.

Mais elle était tellement contente de revoir Kai sain et sauf, et en bon état, qu'elle ne pouvait faire autrement que d'aussi bien l'accueillir.

- Raptortown ? répéta la matriarche en distinguant un peu mieux la toile, maintenant que vous le dites...Pour être honnête, je n'ai jamais mis les pieds là-bas. Ca n'aide pas à s'en faire une idée. Mais à présent, j'ai de quoi.

Enfin, elle savait néanmoins qu'il s'agissait d'une ville située dans le Marais Pluvieux. Et il n'y en avait pas énormément des comme ça sur l'île. Le côté marécageux de la toile aurait dû la mettre sur la voie. Mais comme venait bien de souligner Kai, les couleurs peut appropriées à un lieu d'ordinaire plus sinistre portaient à confusion.

- Ne vous en faites pas, assura la jeune femme en préparant son thé sur son plan de travail, il est vrai qu'Ator et moi, nous nous sommes souvent interroger sur votre sort durant tout ce temps. Mais nous ne sommes pas restés inactifs pour autant. J'ai daigné moi-même m'assurer que vous êtes arrivé à bon bord à Waterfall City pour votre enregistrement en tant que nouveau Dolphinback par perruche postale et les nouvelles ont porté leur fruit. C'était...maigre, comme nouvelles, certes, mais mieux que rien.

Apportant son plateau jusqu'à la table où l'homme s'était posé, elle lui servit une tasse avant d'en faire de même pour elle et s'installa à son tour.

- Mais cette absence de nouvelles de votre part me laisser supposer que vous avez été absorbé par bien d'autres choses. Alors dites-moi, comment s'est passé ce tour de l'île ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

La malice de la matriarche lui donne une forme d’intensité dans la façon dont elle aborde sa répartie à chaque fois que je lui tends une perche des plus facile à saisir pour m’envoyer une pique plus que bienvenue. Je dois dire que c’est tout à son honneur de ne pas davantage m’enfoncer lors de notre échange car elle aurait aisément pu me donner un bien plus mauvais rôle, mais ce n’est tout simplement pas dans sa nature de faire ça. Sany est une jeune femme douce et gentille qui a à cœur son prochain et ne tient en aucune façon à se faire blessante lors d’une conversation. Elle est la bienveillance même, sans doute à cause de son rôle de matriarche et de dirigeante de l’hacienda de l’exploitation d’oranges de la ville, mais surtout car elle est fondamentalement une bonne personne.

Je suis assez étonné au début qu’elle ne reconnaisse pas la ville, mais en même temps, l’artiste était pour le moins... surréaliste dans son interprétation de cette dernière, avec toutes ces couleurs chaudes au lieu d’une approche plus réaliste. Mais là où elle me surprend le plus, c’est lorsqu’elle m’avoue qu’elle n’est jamais allée à RaptorTown. Toutefois, vu la taille de l’île, qui finalement bien loin d’être modeste, nécessite d’avoir du temps devant soi pour voyager. Avec ce que je suppose être une quinzaine de jours pour se rendre d’un bout à l’autre de l’île pour un itinéraire des plus sûrs, il faut pouvoir se le permettre et entre le travail et les responsabilités, ce n’est pas donné à tout le monde.

Kai ▬ Peut-être qu’un jour vous m’y accompagnerez pour le plaisir de découvrir la ville. Le Patriarche est un homme très gentil qui ne manquerait pas une bonne occasion pour vous parler de sa ville.

Je suis amusé d’apprendre la façon dont elle s’est tenue informée de l’évolution de ma situation. Elle a tout de même fait en sorte de s’assurer que j’étais bien passé pour m’enregistrer et en savoir un peu plus. Ce n’est pourtant pas grand-chose et si on compte que j’ai fait ça dès mon départ de sa ville, cela fait tout de même presque un an sans avoir la moindre nouvelle de ma part. Je ne commettrais plus jamais cette erreur, pas envers elle.

Kai ▬ Je veillerai à ne plus vous laisser dans le doute à l’avenir. Je vous écrirai souvent, c’est promis. Maintenant je maîtrise bien l’écriture en empreinte en plus de ça.

Mais vous avez raison, mon périple a été bien rempli, bien plus que je ne l’aurais voulu parfois même.

Je bois une gorgée du délicieux thé qui me réchauffe et surtout me donne le sourire tant il est bon. Puis je me racle un peu la gorge avant de reprendre. Il est évident qu’il vaut mieux que je ne lui raconte pas ce qu’il s’est passé pendant la tempête. L’histoire est bien trop flou encore et il vaut bien mieux que le professeur Absolem et moi en apprenions plus à ce sujet avant tout autre chose et il se peut que cela prenne du temps.

Kai ▬ Je n’ai finalement pas fait le tour de l’île. J’ai été surpris par sa taille finalement. Bien loin d’être aussi petite que nos conversations à ce sujet ne le laissaient à penser. J’ai décidé de me raviser après avoir traversé des étendues sauvages jusqu’à Vidaba. J’ai été ici et là, mais c’est bien mon arrêt à RaptorTown qui m’a permis de mettre un pied dans le monde des carnivores de l’île.

Je préfère laisser planner le suspends un peu, mais surtout voir sa réaction. Il est assez évident que je risque de m’exposer à un sermon de sa part, mais il serait le bienvenu également.

Un retour imprévu

A vivre dans le désert, il était évident que le Marais Pluvieux ne serait pas un endroit que la matriarche pourrait apprécié à sa juste valeur. Evidemment, pour elle, chaque partie de l'île avait son rôle à jouer, son importance et sa beauté. Mais la matriarche restait une fille des sables et bien qu'elle ne se soit jamais rendu au centre de l'île où régnait humidité, jungle et prédation, elle devinait aisément qu'elle ne serait pas dans son élément. Ce n'était pas pour cela qu'elle n'y était jamais allée cela dit. Elle n'en avait juste jamais eut l'occasion. En tant que matriarche, elle se déplaçait peu en dehors de sa juridiction. Et quand elle le faisait, c'était surtout pour se rendre dans des grandes villes comme Waterfall City ou Sauropolis.

- Je n'en doute pas une seule seconde.

Elle avait naturellement foi dans les autres dirigeants des communautés de l'île. Ils ne finissaient pas à la tête de ces dernières pour rien en général. Et il fallait sans doute être une personne admirable pour vivre ainsi dans un tel endroit au milieu des territoires de carnivores. D'ailleurs, en y repensant, elle devina pourquoi Kai s'était retrouvé là-bas et avait sans doute eu le patriarche en bonne compagnie : les carnivores bien sûr. Elle se tourna vers lui, un sourire amusé aux lèvres.

- L'attention est honorable même si elle prouve que vous n'avez pas encore saisi les moyens de communication à distance de cette île qui ne passent pas par l'écriture.

En effet, ce n'était pas le rôle des perruches postales que d'apporter des papiers, à moins de pièces jointes à transmettre. Leur atout principal était la répétition de message à l'oral, ce qui était aussi originale qu'ingénieux pour envoyer des chansons à ses correspondants ! Kai entama alors son récit histoire de rattraper le temps perdu et Sany, accoudée à la table, buvait ses paroles.

- C'est bien ce qui me semblait, fit-elle avec amusement lorsqu'il mentionna Raptortown.

Il n'y avait pas meilleure ville pour être dans le thème. Rien que son nom voulait tout dire. La jeune femme resta un moment silencieuse. Devant l'insistance de Kai à vouloir jouer les aventuriers sur l'île, elle avait rapidement compris qu'il n'en ferait qu'à sa tête, qu'importait les dangers et les étranges pensées qui pouvaient l'habiter. Elle se demanda alors s'il avait déjà eut l'occasion de faire de redoutables rencontres durant son périple.

- Vous avez dû vous sentir pousser des ailes en découvrant cette ville, je me trompe ?

Même si elle n'y était jamais allée, elle connaissait tout de même un peu ce qu'on disait et surtout le plus évident, à savoir leur curieuse pratique de domptage de deinonychus. Une pratique qui ne plaisait pas plus que ça à la jeune femme mais bon. A chaque commune ses traditions. La vie dans les marais était atrocement différente de celle dans le désert et Kai avait dû vraiment se sentir dans son élément là-bas.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

Il y a une ambivalence finalement dans ce tableau qui marque parfaitement mon positionnement par rapport à Sany. Je ne prends pas une posture quelconque pour le moment, car je pense que l’on ne se connaît pas assez et peut-être bien que ce qui alimente beaucoup cette émotion, peut être le fait qu’elle m’ait sauvé la vie. Cette toile, aux couleurs chaudes comme le désert où elle demeure, tout en montrant une nature tropicale, végétale et humide comme il m’est cher de côtoyer. C’est presque comme une alliance symbolique entre elle et moi, mais je n’oserai jamais soulever cet état de fait, de peur qu’elle ne pense que je ne veuille être entreprenant envers elle.

Je me réjouis de pouvoir partager un instant comme celui-là avec la matriarche. Une année s’est écoulée. Les vents chauds et sec ont laissé place à la pluie et cette dernière à un nouveau cycle. Deux saisons de six mois, une éternité pour un nouveau venu qui a tout à apprendre et le tout sans aucunes nouvelles, comme si j’étais parti comme un sauvage reconnaissant qui ne prend pas le temps de donner signe de vie à sa sauveuse. Pourtant, nous sommes là, tous les deux, comme de vieux amis qui se seraient quittés la veille au soir et profite de la fin des heures de labeurs pour prendre un verre. C’est la force de cette dame, à la fois simple et noble.

Je m’amuse de la façon remarquable dont la matriarche arrive à me rappeler ce qu’elle m’a déjà dit ainsi que tant d’autres après elle sur les us à Dinotopia. Les perruches postales, je dois l’avouer, j’y ai eu recours avec Paytah, mais surtout parce qu’il m’en a envoyé et que ces dernières demandaient des réponses avant de prendre congé. Mais n’ayant pas de pied à terre, je ne suis pas vraiment facile à trouver, même pour ces volatiles.

Kai ▬ Ah ah ah ! Oui, je n’ai pas encore le réflexe de simplement envoyer une perruche postale. Je devrais rattraper cet oubli en vous en envoyant une vous déclamer un peu de poésie plutôt que d’avoir à la lire. Mais j’avoue que c’est une habitude qu’il est difficile à perdre que de ne pas correspondre de façon épistolaire et avec mes pérégrinations, j’admets que je n’ai pas beaucoup eu l’occasion... non... ce serait mentir... je n’ai pas pris le temps de vous écrire et l’on ne m’y reprendra plus.

C’est une promesse sincère que je lui fais. Je ne tiens plus à la laisser dans le vague alors même que j’avais dit que je lui en donnerai. Le temps est passé si vite et j’ai... non, je n’ai aucune excuse en réalité. Je n’ai juste pas vraiment été à la hauteur.

RaptorTown a été une très bonne expérience il est vrai. Elle souligne avec raison, sans doute en voyant mon sourire en en parlant. J’ai pu comprendre une part de la population de Dinotopia qui ne l’est pas forcément tout le temps. Tous ne sont pas prêts à entendre que certaine apprécient les carnivores et arrivent à les comprendre en partie. Pourtant, peut-être que c’est comme ça qu’un jour émergera peut-être une nation plus moderne pour l’île, ou plus ouverte. Il y a bien des carnivores qui pourraient se nourrir de poisson et être des âmes sœurs pourquoi pas.

Kai ▬ Pousser des ailes, ma foi, oui...

RaptorTown était parfaite pour faire un premier pas vers les carnivores, mais j’ai aussi connu mon lot de drame en étant confronté à ces derniers.

Kai ▬ M’enfin, je serais malhonnête de vous dire que tout a été un long fleuve tranquille en dehors de mes passages dans les villes. En réalité, au cours de cette année, il n’y a pas eu que des bons moments dans mon errance, dans mes aventures.

Mon cœur se serre au souvenir de la tempête et des ruines se trouvant dans les bois de BlackWood. Ma main se crispe légèrement sur ma tasse alors que je revois les mâchoires et les griffes du prédateur alpha ayant eu l’occasion de me dévorer avant qu’il ne s’en aille.

Kai ▬ Toutefois, dans les moments difficiles, je... j’ai beaucoup pensé à vous, en me demandant ce que vous me diriez si vous étiez présente.

Un retour imprévu

Kai se sentait visiblement vraiment coupable de ne pas avoir donner de nouvelles à la matriarche, n'ayant pas honte d'affirmer que la faute lui revenait majoritairement et non pas celle de cas de forces majeurs qui auraient eut raison de ses envies de communiquer.

La jeune femme n'ajouta rien à cela. C'était longtemps qu'elle lui avait pardonné cette absence de nouvelles. Et puis, désormais s'ajoutait à cela le fait que Kai n'était pas encore totalement bien adapté à l'île et qu'il n'avait pas encore tout assimilé, notamment la façon de faire pour communiquer avec autrui. Ce qui était une excuse bien plus acceptable pour justifier le fait qu'il avait fait silence radio depuis une année entière. Puisque l'homme lui avait promis de ne plus agir de cette manière, Sany ne chercha pas à l'enfoncer d'avantage et se contentera d'attendre pour voir si promesse sera tenue. Même si, en vérité, elle espérait que son départ d'ici ne soit pas trop tôt. Concernant Raptortown, l'homme ne semblait pas aussi enthousiaste qu'il ne devrait l'être. Ou plutôt que Sany pensait qu'il serait en découvrant cette ville. Il lui expliqua alors que son voyage à travers l'île n'avait pas été sans mésaventures. La matriarche esquissa un sourire.

- Tiens donc, lança t-elle avec une pointe d'ironie.

Ce n'était pas faute de l'avoir prévenu n'est-ce pas ? Mais monsieur avait préféré jouer les aventuriers dans un monde qu'il ne connaissait absolument pas. Si Sany s'était inquiété à son sujet, c'était bien parce que l'île était loin d'être un havre de paix. Pas partout en tout cas. Et surtout pas pour un nouveau venu qui partait en vadrouille à l'aveuglette et ce, même si elle le considérait comme particulièrement débrouillard et prévenant. Ici, à Dinotopia, même le plus prévenu des hommes ne pouvait savoir à quoi s'attendre comme surprise. Elle nota la crispation qui se voulait discrète chez le Dolphinback et l'observa un moment sur ses dernières paroles.

- Je vous aurais dis tout ce qui aurait été nécessaire pour rendre ces moments moins difficiles, assura t-elle alors.

Elle marqua une pause, le temps de prendre un peu de thé, et ajouta :

- Que vous est-il arrivé ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

Sany n’est pas une femme à qui on peut la faire et je sens bien dans son intonation une sorte de “je vous l’avais bien dit” lorsque je parle du bémol quant à mon projet initial. Il est vrai qu’elle m’a bien mise en garde, mais je ne peux pas dire que j’ai vraiment été désinvolte dans ma démarche à la base, j’ai plutôt joué de malchance.

L’amitié de la matriarche est précieuse de mon point de vue et lorsqu’elle m’assure qu’elle aurait pu me dire tout ce qu’il y avait à savoir pour éviter des problèmes, je suis certain que ça aurait été très utile évidemment. Mais il faut que je lui en dise plus pour qu’elle se rende bien compte que j’ai pris toutes les précautions dans mes démarches tout de même. Je bois une nouvelle gorgée de thé pour me donner un peu de courage alors que Sany me demande de lui raconter ce qu’il m’est arrivé.

Kai ▬ Déjà, pour commencer par le début, mon passage à RaptorTown était formidable et il est plus que certain que je m’y rendrai à nouveau pour voir les techniques qu’ils utilisent pour dompter les raptors. Tout comme je projette de me rendre dans les montagnes pour voir le dressage des smilodons.

Les liens entre carnivores et dinotopiens sont très intéressants à étudier, plus encore que simplement observer les plus dangereux dans leur milieu naturel.

Kai ▬ J’ai été très prudent et j’ai pu observer des carnivores dans leurs moments de vie en groupe ou solitaire, bien que j’aie peiné à trouver des baryonyx pour le moment. Il m’a été donné comme instant de grâce de pouvoir même assister à la preuve d’une théorie de ma défunte femme sur les comportements sociaux des grands carnivores en voyant une mère et son enfant tyrannosaures jouer ensemble.

Ces souvenirs sont pour moi très légers même si la situation aurait pu devenir dangereuse à n’importe quel moment. Un changement de vent et je me serais retrouvé dans de sales draps il faut le dire.

Kai ▬ J’ai de l’expérience dans l’observation de carnivores, mais je n’aurais jamais pu prévoir ce qu’il s’est passé lors de la dernière grosse tempête il y a quelques mois de ça dans les bois de blackwood.

Je me suis abrité dans des ruines, mais nous avons été rejoints par un tyrannosaure et... un dinosaure encore inconnu à ce jour.

Le professeur Pastel a beau être très intéressé par le sujet, pour le moment on ne peut pas dire que nous avons déjà brillé dans nos recherches sur la créature et cela sera sans doute une étude de longue haleine.

Un retour imprévu

Sany était loin de se réjouir de ce qui avait bien pu arriver à Kai en travers de sa route. Néanmoins, elle ne parvenait pas à être surprise d'une telle information. Pour elle, ça sonnait presque comme une évidence.

Au contraire, s'il lui avait dit qu'il avait fait une belle balade paisible dans les marais, il y aurait eu de quoi s'étonner et peut-être même ne pas le croire. Cependant, des détails sur ces fameuses mésaventures ne seraient pas de trop pour elle, surtout qu'elle avait bien remarqué la crispation de l'homme et qu'elle se doutait ainsi que rien dans ce voyage n'avait été anodin. Elle écouta alors l'homme, qui entama d'abord par un point positif sur son tour à Raptortown. Mais ça aussi, elle avait deviné qu'un tel endroit lui avait plu. Elle n'avait aucun blâme à lui donner pour les pratiques qu'il voulait découvrir. Même si elle n'y adhérait pas particulièrement, cela faisait partie des coutumes de l'île.

- Les carnivores ne sont pas des monstres, assura la jeune femme, je me demande si ça valait vraiment le coup que vous risquiez votre vie pour vous en rendre compte.

L'attention de la jeune femme redoubla toutefois lorsque l'homme conta sans doute la mauvaise expérience dont il avait fait allusion en mentionnant le fait que tout n'avait pas été un long fleuve tranquille durant son voyage.

- J'en ai entendu parler, commenta alors la matriarche, cette histoire a fait le tour des gazettes. Alors ainsi donc, vous y étiez ?

Ce n'était pas de la curiosité, mais bel et bien de l'inquiétude. Seul un petit groupe de malchanceux avait été pris pour cible dans les ruines par un dinosaure non identifié. En tout cas, aucune personne présence n'avait été en mesure de savoir de quelle espèce il s'agissait, ce qui était plutôt inhabituelle même pour des gens n'ayant que peu de connaissances en matière de carnivores. Par chance, il n'y avait pas eut de morts ce jour là.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

La matriarche, si douce et avenante comme à son habitude semble avoir besoin de me préciser que les carnivores ne sont pas des monstres. Mais c’est une chose que je sais bien. Ayant grandi dans une ferme à crocodile et ayant dédié ma vie à les étudier sur le terrain, je suis bien placé pour savoir cet état de fait. J’ai même pu nouer une forme précaire d’amitié avec certain lorsque je suis resté à les étudier pendant des mois. C’est un processus bien plus long qu’avec des herbivores, bien évidemment, mais on peut parfaitement observer un lion sans que ce dernier ne veuille vous croquer une fois qu’on a bien défini une forme de relation de respect. Il faut respecter son territoire, lui montrer qu’on ne veut pas lui nuire à lui ou ses congénères et surtout, ne jamais être présent lorsque c’est le moment de la chasse. Un carnivore qui n’a pas faim, ne vous identifie pas comme une menace et ne juge pas nécessaire de défendre son territoire de vous n’a aucune raison de vous attaquer. Bien entendu il y a des exceptions à tout, mais bon.

Kai ▬ Oh vous savez, je savais bien avant qu’ils ne sont pas des monstres. C’est même pour ça que j’étudiais les carnivores dans le monde extérieur. Cela comporte des risques évidemment, mais je suis persuadé que si j’ai survécu à mon arrivé, c’est pour poursuivre mon travail ici et mieux aider à comprendre les carnivores de l’île.  

Je sais bien que vous n’êtes pas d’accord avec ça, mais il en faut bien pour se dévouer et pour ma part c’est une passion. Je suis aussi émerveillé de voir des galliminus courir ensemble que des tyrannosaures se mordre la face pour jouer.    

Je ne pourrai pas changer qui je suis. Les carnivores ont souvent une mauvaise réputation et dès qu’il y a un problème, c’est forcément de leur faute. Une brebis est retrouvée morte, c’est à cause des loups et il faut les chasser, voilà ce qui se passe dans la tête des gens. Mais jamais on ne pense au fait que les hommes ont bouleversé tellement l’environnement de ces derniers au point qu’ils ne puissent plus se nourrir autrement.  

Je serre un peu plus ma tasse, repensant à cette terrible nuit d’orage où j’aurai pu rejoindre ma défunte femme et les esprits de mes ancêtres.

Kai ▬ Oui, j’y étais...

Je m’étais abrité dans des ruines... pas très loin de sauropolis, il tombait des trombes d’eau et clairement rentrer n’était pas vraiment une option. Je suis tombé sur d’autres personnes dans la même situation, mais sans doute que la présence de tous ces gens a attiré les carnivores car un tyrannosaure est arrivé en premier nous obligeant à être discret, mais ça n’a pas été une franche réussite et puis...

Un terrible hurlement a mis en fuite le tyrannosaure... et ce monstre est sorti de la jungle. Plus grand, des bras plus agiles, une gueule plus longue et une grande crète dans le dos. J’ai failli y rester, mais j’ai quand même envie d’essayer d’en apprendre plus à son sujet, bizarre hein ?  
J’suis certain que vous désapprouvez totalement.  

Un retour imprévu

Sany était au courant du fait que Kai connaissait bien les carnivores. Enfin, surtout les carnivores de l'autre côté de l'océan. Mais ce dernier a déjà eut l'occasion de faire comprendre à la jeune femme qu'il ne passait pas en terrain inconnu lorsqu'il approchait des animaux pourvu de crocs et de griffes.

Toutefois, la matriarche jugea bon d'éclaircir le fait qu'elle même et d'autres n'étaient pas du genre à prendre ces animaux pour des créatures cruelles et sans pitié. Aux yeux de Sany, un Dinotopien digne de ce nom se devait de savoir que tout le monde avait sa place sur cette île, mangeur de plantes ou de viande. L'écosystème de Dinotopia était préservé par ce respect de chacun même si on pouvait aisément trouvé ça horrible lorsqu'un proche finissait dévoré par un prédateur. On ne pouvait pas reprocher aux carnivores de se nourrir de chair. Ils n'y pouvaient rien et il fallait faire avec autant d'évidence que le Récif de l'Effroi ôtait des vies dans les accidents.

- Se dévouer ? D'autres l'ont fait bien avant vous.

L'homme prenait sans doute trop en compte ses expériences dans le Monde Extérieur pour en oublier que les gens de Dinotopia ne pensaient pas de la même manière. Il y a déjà eu bon nombre d'accidents, de morts ou de villages ravagés sans que personne n'ait envie de prendre sa fourche et sa torche et crier à l'émeute pour aller éliminer le ou les fautifs et ce n'était pas une question de peur de l'ennemi. C'était juste qu'il n'y avait pas d'ennemi. Les carnivores, autant que les Outsiders d'ailleurs, étaient simplement différents. C'était par le côté pacifiste des habitants de l'île que les Outsiders pouvaient vivre de leur côté. Car il était évident qu'ils n'auraient pas fait long feu devant une armée de Dinotopiens en colère et qu'ils auraient été rasé de la carte et leur château avec depuis longtemps.

Kai raconta par la suite ce qui s'était passé cette nuit où il s'était retrouvé coincé dans des ruines. Sany avait eut une courte version des faits lu dans les informations mais l'histoire de Kai comportait bien plus de détail dont elle ne loupa aucune miette. Elle nia d'un signe de tête à sa remarque.

- Je vous sais curieux. Votre envie d'en savoir plus ne m'étonne pas. Et par ailleurs, vous n'êtes sans doute pas le seul curieux qui aurait envie d'en savoir plus. Même si, en général les gens d'ici préfèrent éviter de trop fouiner dans les parts d'ombre de cette île, de peur de déclencher une catastrophe. Ils ont peut-être raison. Et vous ? Ne craignez-vous pas d'aggraver les choses en vous rapprochant de quelque chose dont il vaut mieux se tenir éloigné ? Je ne désapprouve pas votre désir de vouloir vous renseigner sur la question. Je désapprouve le fait que vous puissiez être capable de risquer votre vie pour le faire.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

D
e mon point de vue, il n’y a rien d’impossible une fois ici, il faut parfois envisager de se réinventer c’est certain, mais on peut toujours trouver également une main tendue dans notre direction pour nous aider à y parvenir. Au bout d’un an déjà passé sur cette île, je dois bien avouer que je n’ai jamais été déçu par les habitants. Ils m’ont tous aider à chacun de mes pas pour me construire une vie sur cette île et je ne suis que trop heureux maintenant de vivre dans ce coin de paradis sur Terre.

Kai ▬ Je suis persuadé que d’autres l’ont fait en effet. Et je ne me vois pas comme quelqu’un d’exceptionnel tombé ici pour aider les carnivores si c’est ce que vous pensez. Toutefois, je dois admettre que je me sens le devoir et l’ambition de continuer ce que je faisais avant ici.  

Pourtant la matriarche n’en reste pas moins bienveillante à mon égard, et je dois bien avouer que je ne sais pas pourquoi si ce n’est son extrême bonté naturelle. Il est évident que je cours à ma perte de son point de vue et je ne peux pas l’en blâmer.  

Ce qui s’est passé pendant l’orage ne me décourage pas, j’en ai vu d’autre, même si l’échelle de taille de ce prédateur n’a rien à voir avec ceux du monde extérieur que je connais bien. Le fait est qu’il faut simplement s’adapter à la chose. En revanche, elle a raison sur un point très important. Je pourrais très bien aggraver les choses en faisant des recherches.

Kai ▬ J’entends vos mots. Il est vrai que l’intellect des carnivores de cette île est à prendre en grande considération dans mon choix de poursuivre mes recherches sur l’inconnu. J’ai lu beaucoup d’ouvrage sur les carnivores de l’île et le fait qu’ils semblent protéger certain lieu tout en autorisant l’accès une fois par an. Cela montre une grande intelligence. Ce qui diffèrent des animaux que je connais et depuis que je sais ça, je le prends en compte dans mes approches de ces derniers.  

En ce qui concerne l’albinos inconnu, je ne suis pas reparti à sa recherche dans le vague. J’ai immédiatement pris contact avec une sommité en la matière avant de retourner aux ruines. Maintenant, nous nous organisons pour voir la suite des choses, mais je ne prendrai pas le risque de mettre en danger toute l’île pour une lubie de recherche. Raison pour laquelle je me remets à plus compétent que moi sur les carnivores de l’île, vos lois et tout le reste.  

Un retour imprévu

Sany acquiesça les paroles de l'homme. Elle n'était pas là pour lui quoi faire quoi ne pas faire. Elle n'était pas sa mère -et même une mère ne devrait pas avoir à déterminer l'avenir de sa progéniture- Sany ne pouvait que conseiller et c'était à ce dernier de prendre en compte ou non ce qu'elle disait.

- Mais vous faites passer cette ambition avant votre intégration à Dinotopia. Vous apprenez à connaître cette île dans le mauvais sens. Vous êtes toujours un Dolphinback.

Tant qu'il ne possédera pas la nationalité Dinotopienne, bien des choses lui passeront sous le nez. Et bien des personnes ne pourront prendre au sérieux toutes les recherches qui pourrait vouloir effectuer, peu importait son expérience par le passé. A nouveau, la jeune femme opina du chef aux paroles de l'homme.

- Les carnivores de l'île posent bien des problèmes. Mais leur histoire est aussi importante et développée que la nôtre. Pour tout ce que vous venez de dire, cette mésaventure avec cette créature blanche n'en est que plus inquiétante. Parce que nous ignorons tout à son sujet et que son histoire semble inconnue de la nôtre. Rien n'arrive par hasard à Dinotopia, Kai. Je sens en moi quelque chose qui me dit que tout ceci est loin d'être terminé.

Sany n'était pas sereine avec toute cette histoire, c'était un fait. Et l'article de la gazette à ce sujet a dû en effrayer plus d'un sur l'île. Mais, en temps que Matriarche digne de ce nom, la jeune femme savait garder son sang-froid et ses capacités de réflexion pour ne pas céder à l'angoisse. Ici, dans le désert, les carnivores n'étaient pas monnaie courante. Les plus proches étaient les ptéranodons logeant dans le canyon, sans plus. Mais cela ne voulait pas dire qu'elle ne se sentait pas concernée par ce qui pouvait se produire à l'autre bout de l'île.

- Je ne vous prend pas pour quelqu'un d'irresponsable et d'aussi inconscient. Mais quoi que vous fassiez, soyez extrêmement prudent...

Elle doutait qui plus est fortement que les hautes autorités de l'île lui permettent de mettre son nez dans ce genre d'affaire qui pourraient se révéler grave même si la Matriarche ignorait si les dites autorités avaient déjà pris des mesures ou non pour prévenir ou enquêter sur ce qu'il venait de se passer dans les ruines.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

je sens bien que malgré la façon dont la Matriarche s’adresse à moi, elle ne veut pas se poser comme une décideuse de ma vie. C’est la mienne après tout et je sais bien qu’elle le sait aussi. Toutefois, bien que ses mots soient un peu durs à entendre, elle a totalement raison. Mon bagage scientifique d’avant ne compte pas ici, un peu comme un diplôme peut n’avoir aucune valeur aux yeux d’un autre pays et il faut que je montre de quoi je suis capable. Mais je n’ai pas non plus de temps à perdre si je veux m’intégrer le plus rapidement possible et poursuivre ma vie ici.

Kai ▬ Je sais que je ne suis encore qu’un Dolphinback. Je suis toujours une sorte d’échoué sur cette île, sans vie et sans rien. Mais je n’arrive pas à me résoudre à simplement rester des mois dans une ville à étudier...

J’ai emprunté de nombreux livres que je trimbale avec moi dans le but d’apprendre la langue et dès que je peux je m’exerce afin de passer les examens qu’il faut pour intégrer des apprentissages plus avancés sans avoir à assister aux cours avec les enfants. Je n’arrive pas à tenir en place.

Je préfère essayer de mettre un peu de légèreté dans tout ça, mais ce n’est jamais facile pour moi de simplement rester à étudier. Dès que j’ai pu à l’université, j’ai choisi de bouger aussi souvent que possible. J’espère que le moment venu, si j’avais besoin d’un petit mot de sa part à qui de droit pour m’aider à aller plus vite, elle me le donnerait de bon cœur.
Je n’essaye pas de truander ma place dans cette société, je me donne sérieusement à fond pour apprendre la langue et c’est ce qui rythme mes journées depuis un an. Quand je voyage dans un bus, je lis, le soir dans une auberge, je lis et ainsi de suite pour compenser l’absence de professeur. Ce sont les dinotopiens de tous les jours mes enseignants à la langue et à la culture, les aubergistes qui me racontent ce qu’il se passe par chez eux et les matriarches ou patriarches des villages qui me narrent leur histoire.

Sany a cependant raison, tant que je ne serais pas dinotopien, on ne croira pas mes recherches et heureusement que le professeur Absolem a accepté de me croire et de me suivre dans cette aventure, car sinon je n’aurais eu grâce aux yeux de personne d’autres. Le simple fait que la matriarche s’épanche sur son ressenti de la situation m’inspire à la fois le respect, mais aussi confiance dans mon choix de demander à un expert de l’île son aide. Je ne tiens pas à créer de vagues nocives et si rien n’arrive par hasard sur cette île je vais marcher sur des œufs vis-à-vis de ce saurien blanc.

Kai ▬ J’ai donc bien fait de ne pas chercher seul plus avant.

Je vais faire les choses bien, pour avoir du crédit aux yeux des dinotopiens. Je pense que je peux sans doute passer les tests qu’il faut pour obtenir la nationalité et passer à l’étape suivante. Peut-être en devant étudiant à l’université. Peut-être qu’avec mon bagage scientifique je pourrais valider des équivalents en passant des examens après tout. Mais je vais faire attention à bien faire les choses avant de me lancer à la recherche de ce carnivore inconnu. N’ayez crainte.

Je vois qu’elle est simplement soucieuse, et non moralisatrice. Je ne sais pas trop pourquoi, mais à ce moment où elle veut me rassurer sur son opinion de moi, je n’arrive pas à retenir ma main qui vient se poser sur l’une des siennes.

Kai ▬ Je serais prudent. Ne vous en faites pas. Mais votre inquiétude me touche beaucoup et c’est pourquoi après tout ça, je suis venu vous voir Sany. Je... je voulais avoir votre avis sur la situation.

C’est après ce remerciement maladroit de ma part que je m’aperçois de mon geste et que je retire ma main, non sans rougir avant de boire une nouvelle gorgée de thé.

Je laisse mes pensées vagabonder, mais je tiens une chose pour vrai, et je le laisse échapper à voix haute...

Kai ▬ Si je pouvais devenir ami avec un carnivore et le faire parler sur cette histoire...

Un retour imprévu

Sany ne cherchait en aucun cas à blesser l'homme qui se trouvait face à elle, à le décourager ou à laisser penser que son expérience était inutile, bien au contraire. Des connaissances, il en avait, et qui plus est il cherchait à en obtenir toujours d'avantage. Devant la dévotion qu'il apporte au savoir, Kai en devint quelqu'un d'admirable. Mais aux yeux de Sany et de bien d'autres sans doute, il était encore tel un enfant dans un monde d'adulte qu'il devait, certes, apprendre à découvrir, mais également apprendre à se laisser guider sur la meilleure des voies.

- Ne dites pas cela, vous avez plus que vous ne le pensez.

Quand au fait de ne pas tenir en place, elle s'en était bien rendu compte depuis un moment. Depuis même le premier jour de l'homme sur cette île. Et sans doute était-il inconcevable pour lui qu'un adulte passe autant de temps avec des enfants dans une école, mais Sany cherchait simplement à s'assurer qu'il puisse effectivement aller de l'avant comme il se doit.

- Avoir autant de curiosité, d'ambition et de bougeotte que vous est loin d'être un défaut. Vous êtes tellement semblable à ce qu'on raconte du professeur Denison lors de sa propre arrivée ici. Je me doute bien que vous êtes loin d'être négligeant et vous cherchez naturellement à vous intégrer à votre manière. Celle-ci paraît simplement être un peu limitée.

Evidemment, elle sera toujours un soutien pour lui, quelque soit la façon dont il choisissait de s'intégrer. C'était le résultat qui comptait après tout non ? Absolument rien à Dinotopia n'obligeait quiconque à assister à des cours tous les jours. La seule chose qui était nécessaire était l'importance de s'éduquer, qu'importait la manière. Pour la simple et bonne raison que sans ces connaissances, les examens permettant de progresser et de se rapprocher de la vie active se retrouvaient impossible à réussir. Tout cela sans parler du stage d'assignation en fin de scolarité à la fin duquel chaque stagiaire n'attendait qu'une chose : l'habitat qu'on lui avait finalement assigné.

Sany hocha la tête aux paroles de l'homme qui se rendit compte de l'importance de ne pas avoir fait ses propres recherches de son côté par rapport à la menace du saurien albinos.

- Je n'ai pas l'âme d'une scientifique, répondit-elle alors aux paroles du Dolphinback, et je n'ai jamais étudier dans le domaine des carnivores. Je ne peux rien vous garantir sur d'éventuelles équivalences. Notre façon de faire est si différente de la vôtre et vous avez encore un long trajet devant vous.

La main de l'homme était assez imprévue, mais Sany mentirait en disant que cela ne lui plaisait pas. Elle n'éprouva nulle gêne, au contraire, c'était plutôt du réconfort. Au moins, l'homme prenait en compte ses paroles et ses inquiétudes. Après tout, même si la Matriarche était capable d'un sang-froid digne de son rang pour être capable de gérer n'importe quelle situation, cela ne l'empêchait pas d'être inquiète pour beaucoup de choses. Elle étira un sourire devant le malaise éprouver par celui qu'elle avait sauvé sur la plage mais ne voulait pas lui ajouter d'embarras supplémentaire. Aussi partagea t-elle avec lui ce moment de silence où elle en profita pour savourer à son tour sa boisson. Elle releva son regard sur lui à ses mots. Oui, si les humains pouvaient être amis avec les carnivores, cela faciliterait pas mal les choses. Quoi que ça rendrait plus difficile les prédateurs et leur nécessité de se nourrir si ces derniers venaient à devoir se passer d'humains et de leurs comparses herbivores. Mais en dehors de ça, en effet, c'était un beau rêve et Dinotopia n'en serait que meilleure.

- Vous parlez là que de temps révolus. Dinotopia déjà perdu cette chance.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu - Feat Sany

Les mots de la matriarche tombent juste une nouvelle fois. Certaines personnes pensent les plaies et sont douées pour cela, mais Sany sait faire cela avec l’âme et elle vient tranquilliser ma pensée qui s’égare. La bienveillance dont elle fait tant preuve envers moi et mes ambitions me touche car jamais je ne me sens vraiment juger et lorsque cela semble être le cas, ça ne dure pas grâce à sa douceur et sa volonté d’être claire.

Elle a raison, je suis limité dans mes choix pour le moment car je suis presque comme un nouveau venu alors que cela fait déjà une année. Je ne suis pas orgueilleux, mais je sais qu’avec tous les voyages que j’ai déjà fait et les recherches menées, je n’ai rien à envier à personne pour parvenir à me trouver une place. Il est sans doute temps de jouer avec les règles de l’île.

Kai ▬ Je pense qu’après mon séjour dans votre magnifique ville je vais m’en retourner à Waterfall City pour passer l’examen de “fin d’année” si je puis m’exprimer ainsi. Je verrai bien où je serai affecté pour mon stage dans un habitat, mais sans vous vexer, j’espère être envoyé dans un endroit bien plus humide qu’ici ah ah ah !

Je ne me vois vraiment pas aller ailleurs que dans l’habitat de l’eau, car c’est ce qui me correspond le plus à tout niveau de mon être. Mais j’irai là où on me dira d’aller.

Denison, voilà une personne qu’il faut encore que je rencontre. Sany m’a déjà parlé de lui lors de notre première vraie conversation sur l’île. Je dois dire que je me suis beaucoup renseigné et que mon envie de le rencontrer n’a fait que grandir. Toutefois, je n’ai toujours pas tranché la question à ce sujet. Mais une bonne comparaison fait toujours plaisir.

Kai ▬ J’apprécie grandement votre comparaison avec Denison, cet homme si illustre ici.

Cet homme s’est retiré de tout il y a longtemps maintenant et reste dans les montagnes, dans une sorte de temple afin d’y rester en paix. Je ne peux décemment pas venir comme un cheveu sur la soupe et lui demander de me raconter sa vie autour d’une tasse de thé.

Je ne sais toujours pas quoi penser de cette situation. J’espère que les universités dinotopiennes permettent aux nouveaux venus sur l’île de tester leurs connaissances dans un domaine donné afin de voir de quoi ils sont capables. Je ne vois pas reprendre des études à zéro. Je ne dis pas que je n’apprendrais rien du tout, car il y a des formes de vie variées et inconnu sur cette île. Mais le vivant reste le même fondamentalement. Il y a peut-être des substances actives qui permettent d’avoir une longévité impressionnante, mais ça reste le même domaine du vivant que j’ai déjà étudié.

Kai ▬ Dans ma tête, il me semble que la science reste la science, mais il y a en effet de nombreuses merveilles ici à Dinotopia qui n’existent pas hors de cette île et qui sont à pleinement maîtriser. Et j’en suis encore loin. Mais je pense pouvoir m’en sortir et être comparable à des biologistes d’un bon niveau tout de même. Enfin, j’ose l’espérer pour le bien de ma pratique.

Peut-être que c’est aussi pour ça que j’ai repoussé mon intégration à la société toute cette année. L’appréhension d’une réponse vraiment triste pour moi.

Quand la matriarche répond à ce que j’évoquais à voix haute bien malgré moi, je suis surpris, me rendant compte à ce moment-là que j’ai parlé. Ces mots me fendent l’âme. J’ai vaguement lu quelques documents à ce sujet, mais mes accès restaient limités, sans doute faute d’être dinotopien justement.

Kai ▬ Cela semble si triste... mais vous savez, je suis un optimiste dans la vie. Et j’aime croire que si certains carnivores des montagnes peuvent devenir des âmes sœurs et d’autres sauriens dans le marais tolèrent d’être monté un temps, peut-être qu’il y en aura un pour faire le premier pas vers une forme de paix et de nouvelle unité de l’île.

Il est beau de rêver un peu. Et si rien n’arrive pas hasard comme vous le dites... peut-être que ce n’est pour le meilleur qu’un dinosaure si gros encore inconnu est apparu, alors peut-être que certains pourraient être dans notre camp tout de même ? Je ne sais pas... je dois divaguer un peu, pardonner moi.

Je sais que je ne suis pas le seul à les voir avec bienveillance, mais j’ai tellement vécu entourer de carnivores en tout genre qu’il m’est difficile de me dire que je ne parviendrai pas à créer un lien avec l’un d’entre eux en les comprenant suffisamment. Mais peut-être qu’il faut simplement encore que je me fasse une raison. Vous dormiriez plus sereinement en me sachant renonçant à cette idée je suppose ah ah ah !

Je ne suis pas un idéaliste aux propos mièvres et je pense que Sany le sait bien. Je ne suis pas de ceux qui vont aller faire des calins à un grand carnivore seulement car je pense que tout le monde est beau et gentil. J’ai grandi avec des crocodiles pour des spectacles à toursites, avant d’étudier ces derniers. Je sais bien qu’ils restent tous des animaux dangereux. On peut trouver beaucoup de cas d’amoureux des ours les protégeant finissant par être tué par eux, et de même avec des fauves bien entendu. Mais il est possible de créer des liens forts, le passé de Dinotopia a l’air de conserver une mémoire de ça et je ne vois pas pourquoi il n’existerait pas un avenir où ce serait à nouveau possible. Cela me donne de l’espoir et un but apportant je le pense de la noblesse à mon envie de les étudier.

Un retour imprévu

Si entendre dire de la part de Kai que son séjour ici n'était que temporaire avait de quoi offrir une pointe de déception à la Matriarche, celle-ci ne s'en étonnait pas pour autant. Qu'est-ce qu'un homme adorateur de l'eau ferait dans une cité du désert ? Quoi que c'était justement dans le désert que l'eau était la plus précieuse.

Sany regarda un moment le liquide chaud de sa tasse avant d'ajouter à l'adresse de son invité.

- Si vous voulez vous épargner un voyage supplémentaire, sachez que vous pouvez très bien passé cet examen ici, se risqua t-elle.

Khasra disposait de son école aussi après tout et les élèves y passaient leurs examens comme n'importe où ailleurs. Connaissant la curiosité de l'homme et sa capacité d'apprentissage rapide, Sany se disait qu'il n'aurait sans doute aucun mal à réussir à passer les épreuves bien qu'en réalité, elle ignorait tout de son niveau d'enseignement à l'heure actuelle. Elle sourit à l'homme. Kai avait de quoi être honoré de la comparaison qu'elle venait de faire. Denison était l'un des noms les plus connus de l'île et le sera encore longtemps même après sa mort. C'était une certitude.

- Je vous le souhaite, répondit la Matriarche aux espérances de l'homme.

Elle nia d'un signe de tête après le discours du Dolphinback sans perdre pour autant son sourire.

- J'en doute. Apprendre de quelqu'un qu'il renonce à ses espoirs ne sera jamais pour me faire plaisir à ce point là. Je comprends votre optimiste. La vie serait plus belle sur Dinotopia si les carnivores n'étaient plus à craindre. Mais peut-être au contraire que l'apparition de cette créature n'est là que pour prouver que ça ne sera jamais le cas ? Vous espérez que les choses aillent dans votre sens en parvenant à améliorer la compréhension des prédateurs...Mais qui vous dit que notre séparation avec ces derniers n'est qu'une question de compréhension ?

Par le passé, Dinotopia avait prouvé que la cohabitation avec les carnivores était possible au delà de la simple tolérance de territoire. Mais c'était une époque qui avait l'air disparue pour de bon au point où en était les choses. Il était plus difficile de retrouver ce qui a été perdu que de le découvrir pour la première fois.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu - Feat Sany

Dinotopia est ma nouvelle terre, maintenant, mon nouveau chez moi et je ne sers pas bien mes envies en ne prêtant pas bien attention à la façon de faire les choses. Je ne regrette pas ma décision car j’ai toujours beaucoup plus apprécié l’immersion à l’apprentissage scolaire et cela m’a bien réussi je pense. Aujourd’hui, je ne dirais pas que je parle couramment le dinotopien et pratique avec aisance l’écriture en empreinte de pas, mais être parti à l’aventure et avoir appris auprès du peuple m’a aidé à avoir un bon niveau. Cela m’a évidemment permis d’apprendre beaucoup de choses sur la géographie de l’île et la façon de vivre des dinotopiens, mais le bémol reste le même et Sany a su me le rappeler, je ne suis toujours pas dinotopien pour autant. Il faut que je corrige ça.  

C’est alors que la matriarche fait une proposition inattendue, celle de passer les examens ici, à Khasra.

Kai ▬ C’est vrai ? Ce serait formidable ! Je pourrais vous... voir la ville plus en détail et passer vous voir de temps en temps durant mon séjour !  

Cette nouvelle ma échauffé le cœur et l’âme, un peu trop peut-être même et j’ai failli avoir des propos un peu trop directs envers la matriarche.  

Je lève mon verre à la proposition de la matriarche.

Kai ▬ Je vais donc me renseigner dès demain auprès de l’établissement approprié de Khasra pour passer mon examen ici ! Et si je le réussis avec brio, peut-être me laisserez-vous vous invité à prendre un bon dîner pour fêter ça ah ah !  

Je tourne ça avec humour pour cacher ma légère gêne à l’idée de l’inviter à dîner. Je n’ai pas fait ça depuis longtemps et je me sens un peu gauche, sans compter que ce n’est peut-être pas très approprié de demander ça comme ça.  

Bien que la conversation soit bon enfant, le sujet de mon avenir en tant que chercheur reste assez incertain. On peut toujours étudier les carnivores, même s’il y a depuis le temps quantité de choses très détaillées à lire à leur sujet dans les bibliothèques. Ce serait pour la beauté de la recherche personnelle et surtout celle de contemplation de ces magnifiques créatures dans leur lieu de vie. J’espère que l’avenir entre dinotopien et carnivores n’est pas si sombre que ça. Mais l’univers n’est pas fait pour les optimistes et il faut aussi raison garder. Ce n’est pas parce que je le souhaite et vais œuvrer dans ce sens que cela va marcher. Peut-être qu’un carnivore pourrait faire exception à la règle, mais ce ne serait que ça, une exception.  

La séparation est peut-être définitive et la matriarche a sans doute raison, car d’autres ont du se pencher mainte et mainte fois sur le sujet.

Kai ▬ Vous touchez du doigt quelque chose d’intéressant Matriarche. Si c’était seulement des animaux comme dans le monde extérieur, il y aurait à prendre en compte le territoire, la fin et le danger qu’on peut leur inspirer pour les comprendre, et enfin composer avec leurs instincts pour les amadouer. Mais ils sont manifestement très intelligents, plus que de simples animaux. Ils sont capables de comprendre des choses très complexes, comme l’aspect sacré de certains lieux et des dates importantes où laisser passer des gens.  

Peut-être donc en effet que la séparation est plus complexe que de la simple compréhension. Mais j’aime trop le monde du vivant et les carnivores pour ne pas essayer de leur tendre la main une nouvelle fois, quitte à enquêter avec d’autres savants de l’île sur ce qui pourrait renouer un dialogue durable entre nos deux mondes.  

Et si cette créature nouvellement apparue est le signe d’une division définitive, alors je ferai le deuil d’une vie passer auprès des carnivores à m’en faire des amis. Et j’essayerai sans doute de mettre mes connaissances à profit pour aider à protéger les dinotopiens.  

Un retour imprévu

Sany sourit de plus belle à la réaction de l'homme. Ce dernier pensait vraiment qu'absolument tous les élèves de l'île devaient s'entasser à Waterfall City pour leur examen de fin d'année ? Voilà qui prouvait à quel point le Dolphinback ignorait encore bien des choses ! La Matriarche opina du chef avant d'ajouter :

- Les épreuves se dérouleront au début du mois de juin. Si vous le désirez et pour vous donner le plus de chance de les réussir, je peux vous offrir mon enseignement puisque l'école ne semble pas plus que ça vous ravir.

Elle n'était pas enseignante mais elle était Matriarche. Elle enseignait déjà à ses jeunes stagiaires durant leur entraînement initiatique à l'Hacienda alors elle avait bien des notions nécessaires à apprendre qui pourrait aider Kai à passer son examen et, qui sait s'il s'en sortait, à entamer la prochaine étape de son intégration sur l'île. Sany imita l'homme avec son propre verre et, si elle se montre moins expressive dans la joie débordante de Kai, elle n'en resta pas moins ravie de l'avoir satisfait de cette manière et de se sentir satisfaite à la suggestion assez audacieuse de ce dernier.

- Avec plaisir. D'ailleurs, je ne le refuse pas même si vous ne parvenez pas à passer les épreuves ou si vos résultats demeurent insuffisants pour vous permettre d'aller autant de l'avant que vous le désirez.

A Dinotopia, ce n'était pas un mal de manquer ses examens. Mais c'était très rare que cela arrive. Il fallait vraiment le vouloir pour ne pas passer en classe suivante. Il était même plutôt courant que des classes soient sautées selon le niveau de connaissances acquises. Sur l'île, les jeunes -et moins jeunes pour les Dolphinbacks- étaient rangés dans les classes selon leurs savoirs et il n'y avait rien de mal à vouloir prendre son temps dans une même classe si cela arrivait.

- Ce sont de simples animaux, assura la jeune femme avant d'étirer un sourire malicieux, seulement par chez nous, c'est une définition précise. Les animaux de l'île sont ce qu'ils sont et j'ai bien compris qu'ils n'avaient que peu de choses en commun avec ceux que vous avez l'habitude de côtoyer.

Quelqu'un de Dinotopia croisant une vache du Monde Extérieur la prendrait sans doute pour une attardée. Mais sur cette île, l'intelligence et l'humanisation même presque de la faune -pour la grande majorité de cette dernière- était d'une banalité sans précédent. Les carnivores avaient leurs propres coutumes, leurs propres croyances et façon de vivre aussi facilement acceptable que les herbivores qui pouvaient vivre comme les humains dans des cités. Même les dauphins avaient leur mot à dire. Ils connaissaient leur rôle autour de l'île, à savoir sauver les humains de la noyade pour leur offrir une seconde chance à Dinotopia. Personne ne leur avait demandé de le faire mais ils le faisaient malgré tout. Même les skybax, pourtant plus farouche que d'autres espèces, connaissaient le langage humain, acceptaient ces derniers sur leur dos. Les carnivores étaient plus barbares, certes, outre leur régime alimentaire bien sûr. Ils ne vivaient pas dans des villes, ne conversaient pas avec les gens...Mais après tout, il y avait bien des humains qui vivaient reclus dans un château de pierre et s'attaquaient à autrui aussi.

- Quoi que vous fassiez, je suis sûre que vous le ferez avec raison.

Elle marqua une pause avant d'ajouter :

- Et avec prudence.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

La proposition de Sany va bien au-delà de me renseigner sur comment passer l’examen final dans les meilleures conditions, elle se propose même de me donne quelques conseils, voir quelques petits cours pour être au mieux. C’est une proposition très généreuse étant donné son rôle de Matriarche de la ville.

Kai ▬ C’est vraiment gentil de votre part, j’accepte de bonne grâce. J’espère que ça ne va pas trop vous contraindre votre emploi du temps. Il faudra que je trouve un bon moyen de vous remercier après tout ce que vous faites pour moi.

Sany est la gentillesse même et plus le temps passe, plus j’ai l’impression de lui être grandement redevable. Est-ce que je vais pouvoir un jour lui rendre la pareille ? C’est de plus en plus improbable. Je sais bien ce qu’elle dirait si jamais elle entendait mes pensées. Elle s’amuserait du fait que je veuille à ce point lui “rembourser ma dette” alors que cela va de soit d’aider son prochain de son point de vue. C’est une philosophie tout à fait dinotopienne, “les autres d’abord, toi après” comme il est dit dans leurs lois.

Il est certain que le terme “animal” sur cette île a une définition bien particulière. Il se trouve que de mon point de vue, c’est celle qui m’habite à la base. Je suis de ceux qui pensent que chaque créature vivante fait partie du monde du vivant au même titre que toute les autres. Animal est donc un terme bien basique qui sert avant tout à distinguer les humains qui ne se considèrent pas comme tel, alors qu’il n’en n’est rien.
Sur cette île, il est évident que beaucoup de créatures qui du point de vue humain du monde extérieur ne sont censé être que des animaux stupides ne le sont pas. Je pense moi que toute créature dispose d’une forme d’intelligence qui lui est propre et d’un umwelt qui lui est propre. Nous voulons faire une distinction, il y en a une évidente, mais pas comme beaucoup des humains du monde extérieur l’entendent.

Kai ▬ Il est vrai que je me suis peut-être mal exprimé. De mon point de vue, nous sommes tous des animaux en fin de compte. Seul diffèrent nos capacités cognitives et celles des êtres vivants de cette île semblent bien supérieures à ce qui est observé ailleurs dans le monde.

Mais vous avez raison, je ferai tout ce que je ferai avec raison, mais surtout avec passion et amour... pour la prudence, je ferai mon maximum pour en tout cas ah ah ah !

Peut-être qu’un jour je rencontrerai un carnivore qui avec qui je deviendrai ami, et pourquoi pas une âme sœur, peut-être pas. Nous verrons bien. Je sais que cela arrive avec les grands félins des montagnes, mais le climat tropical sur le reste de l’île semble grandement les indisposer et ce ne serait pas vraiment pratique, ce qui me fait douter du fait que je puisse rencontrer une âme sœur chez les smilodons. Peut-être que ça n’arrivera jamais et que je serais juste un chercheur solitaire, vivant sur le terrain au gré de mes recherches et observations, nous verrons bien de quoi l’avenir sera fait.

Un retour imprévu

Sany nia d'un signe de tête. Elle ne cherchait aucune reconnaissance en agissant ainsi. Elle n'attendait aucun retour de la part de l'homme, tout comme la fois où elle lui avait sauvé la vie. Elle proposait son aide tout bonnement parce qu'elle était comme ça.

Parce qu'elle avait un esprit Dinotopien digne de ce nom et que bien des personnes sur cette île en auraient fait autant pour Kai même s'il n'en avait probablement pas conscience. La gentillesse, la générosité, la paix, l'harmonie et bien autre était le style de vie propre à chacun ici et considéré souvent par les Dolphinback de naïveté incroyable et d'utopie dérisoire et aveuglante. Ca avait toujours peinée Sany d'ailleurs d'entendre des Dolphinback médire de la vie Dinotopienne soi-disant trop parfaite. Mais elle n'était pas peinée par les insultes. Elle était peinée parce qu'elle songeait que ces gens là pensaient de cette manière parce qu'ils n'avaient jamais eut l'occasion de connaître une telle paix, une telle vie merveilleuse auparavant dans leur monde.

- N'en faites rien, assura t-elle à l'homme, vous savez heureux parmi nous est à mes yeux la plus belle des récompenses. Et elle dure sur le long terme qui plus est.

La jeune femme eut un sourire amusé à la remarque de Kai. Il avait intérêt à être prudent. Car s'il ne l'était pas avec les carnivores, il aura tout intérêt à l'être avec elle si elle l'apprenait ! Hm, peut-être serait-elle incapable de le gronder pour de vrai en cas d'inconscience de sa part. Qui sait ? Jusqu'à présent, elle n'avait jamais eut besoin d'agir ainsi pour faire entendre raison et se faire comprendre des autres. C'était pour cela qu'elle avait été désigné Matriarche. Elle ne dictait pas le respect à autrui, c'était les autres qui tendaient l'oreille à ses directives de bon coeur.

- Passion et amour... répéta t-elle, vous avez raison. C'est tout aussi important.

La jeune femme termina son thé avant d'ajouter :

- Si vous n'avez pas encore réservé à l'hôtel, je suppose que vous savez que vous êtes toujours le bienvenue pour loger à l'Hacienda.

Ce serait plus pratique pour ses futurs nouveaux cours privés. Et il y avait de fortes chances pour que les stagiaires le cernent dans l'espoir d'entendre de grandes histoires, aussi bien sur sa vie de jadis que sur son escapade à travers l'île.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un retour imprévu

La prévenance de la matriarche est une douceur dans un monde bien rude et après avoir traversé tant d’épreuves. Son amitié m’est très précieuse il est vrai, mais plus encore depuis que je suis de retour dans sa ville et avec les perspectives qu’elle m’offre dans le but de réussir à m’intégrer dans cette civilisation si singulière qu’est Dinotopia. Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir, et je serais bien mal avisé de me targuer du contraire. Mais je pense pouvoir dire que peu importe de quoi est tissée ma trame du destin, car tant que je dispose d’amis comme Sany, tout ira pour le mieux.

C’est un éternel débat intérieur, car la gentillesse de la jeune femme est tellement désintéressée qu’il est presque gênant d’en recevoir autant de sa part. Je sais bien qu’il en va du code dinotopien, de la coutume, pour ne pas dire du mantra, des habitants de l’île d’être aussi prévenants envers les autres. Il n’en reste pas moins que pour faire honneur à cette façon de vivre son rapport avec les autres, il faudra bien que j’arrive à rendre la pareille à Sany un jour. Non pas dans l’esprit de rembourser une dette, mais simplement pour avoir l’occasion de me montrer aussi prévenant à son égard qu’elle l’a été pour moi.

La passion et l’amour, c’est vraiment comme ça que je vois mon métier. Je suis un chercheur, un scientifique, oui, mais de terrain. J’ai fait des études de biologie à un haut niveau pour devenir zoologiste et c’est de façon organique que je conçois mon approche. Les animaux sont des êtres vivants qu’il faut protéger dans certain cas, mais surtout comprendre pour savoir comment les laisser tranquilles et vivre leur vie en paix. Je me suis rapproché des carnivores, car il faut admettre que ces derniers sont souvent persécutés à cause de leur nature de prédateur. J’ai grandi dans une ferme à crocodiles, élevés pour des spectacles, entassés les uns sur les autres pour le plaisir des touristes. Mais quand j’ai repris l’endroit, j’en ai fait un sanctuaire pour la reproduction et leur préservation et j’aime à croire que certain l’on senti. J’ai pu en approcher certain au point de pouvoir les caresser de longues heures sans problème. Il faut les accepter comme ils sont, dangereux et mangeur de chair, mais aussi comme des êtres sensibles et qui parfois sont à la recherche d’un peu d’amour. Peut-être que cela marchera ici, peut-être pas, nous verrons bien. Je sais que Sany saura me ramener sur la voie de la raison en cas d’égarement en tout cas.

C’est ensuite un moment encore une fois de générosité de la part de la matriarche qui me propose de séjourner à l’hacienda. Je dois dire que l’idée me plaît pour pouvoir la voir facilement.

Kai ▬ Je pense que je vais accepter votre offre. C’est très gentil, merci. J’aiderai vos ouvriers agricoles si vous le permettez afin de séjourner ici en apportant ma part à l’effort.