[Terminé] La Nouvelle Dolphinback [Charlotte]

Charlotte resta plantée droite comme un piquet lorsque l'homme lui répondit tout naturellement que les paramachin chouette étaient fait pour ça, avant de grimper sur l'un d'eux. Elle aurait encore préféré la monter à pied cette montagne. Pourquoi fallait il toujours qu'on la colle sur le dos d'une bestiole énorme? Exaspérée, elle leva les yeux au ciel et s'approcha prudemment de l'etrange animal, essayant d'oublier sa taille, ses yeux et ses énormes pates. Peu rassurée, elle consenti à attraper la main de l'homme qui la hissa sur la selle, manquant presque de tomber de l'autre côté tant elle était raide en se rattrapant in extremis à l'épaule de son guide. Elle finit par chuchoter à l'oreille de Hyg.

"Ils savent parler ceux là ?"

La jeune femme espérait que non, car depuis son arrivée, ils étaient de loin ceux qui ressemblaient le plus à ce qu'elle pouvait connaître. Meme si elle n'était pas forcément rassurée par leur imposante carrure, elle pouvait leur trouver des ressemblances autre que des animatroniques ou des fossiles... ils lui paraissaient plus... normaux?

"Vous avez dit qu'on vous a chargé de m'accompagner jusqu'en haut. Mais.. c'est qui on?"

La jeune femme était d'autant plus curieuse que où qu'elle aille sur cette fichue île tout le monde connaissait son nom. C'était quoi leur secret? Un dino-Facebook? Meme Mehen qui ne travaillait pourtant pas au Senat savait qui elle était et surtout, attendait sa venue. Encore un truc bizarre auquel elle aurait tout le loisir de réfléchir sur leur petite excursion dans les rocheuses...

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Comme tout le monde, dit l'homme. Outre le fait que ces mêmes animaux étaient sensé être disparus depuis des millénaires, il semblerait que pour les habitents de l'île, le fait qu'ils puissent parler était la chose la plus banale du monde. Si ça avait été une sorte d'exception, Charlotte aurait peut-être eu plus de facilité à s'y faire. Mais là, elle devrait apprendre à composer avec ce détail qui n'en était pas un et qui allait à l'encontre de tout ce qu'elle avait apprit au cours de son existance. Ces animaux parlaient tous. Et à en juger par l'importance des dinosaures dans cette société _et le fait qu'elle en avait vu deux présider au Sénat_ elle ne pouvait qu'en conclure qu'ils étaient également considérés comme des êtres à part entière et dôté d'une intelligence au moins égale à celle des humains. De quoi filer des vertiges à Charlotte.

"Euh si si... mais je ne pensais pas que ça irait si vite." elle émit un rire gêné, "Vous avez pas de portable, ni internet... alors vous faites comment pour communiquer?"

Charlotte se cramponna à l'homme par réflexe lorsque l'étrange animal gris se mit à avancer. La brune n'était pas très à l'aise là haut, c'était le moins que l'on puisse dire. Ses sourcils prirent un angle inquiet lorsqu'ils entamèrent leur ascension. Effectivement, sans lui, elle n'aurait certainement pas pu atteindre le temple saine et sauve. Entre les ravins et le froid mordant, ça n'avait rien d'une promenade de santé. Et dans ce voyage qui avait des allures de rite initiatique, pas question de faire la sieste. La jeune femme grelottait et les flocons s'aglutinaient sur ses épaules et dans quelques mèches de cheveux rebelles, dépassant de sa capuche. Heureusement que l'homme lui avait apporté ce manteau, sinon elle serait arrivée au temple ou bien congelée, ou bien malade à crever.

"Dites, y a beaucoup de monde qui habite là bas? Y en a d'autres, des gens comme moi?"

Et par genre comme elle, Charlotte voulait dire paumés. Car c'est totalement ce qu'elle était. Larguée dans un nouveau monde dont elle ignorait toutes les règles, arrachée à sa vie d'autrefois sans qu'elle ne puisse rien y faire, il y avait de quoi être perdu effectivement. Peut-être que ce temple était en fait un asile de fous? Et Hyg, son géolier attitré.

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Charlotte étouffa un rire un peu moqueur. Elle ne voulait pas non plus vexer l'homme qui semblait déjà un peu gêné. OK. Donc effectivement, ils n'avaient ni internet, ni téléphone. A la place, ils avaient des... perruches postales? Forcément, la jeune femme pensa d'emblée à Harry Potter et à ces hiboux qui volaient dans le monde entier pour délivrer parchemins et colis en tout genre. Hors des bouquins, cette idée ne semblait pas plausible. Et pourtant... c'était surement une de ces perruches qui avait livré son collier, le matin même. Charlotte avait du mal à y croire, comme pour tout le reste d'ailleurs.

"Deux cent ans?!" s'exclama t elle plus fort qu'elle ne l'aurait souhaité.

Cette fois, Charlie n'en croyait pas ses oreilles. Des dinosaures qui parlent, des perruches postales et maintenant, un homme bicentenaire. Elle ne savait pas qui était cet Arthur Denison, mais il était clair qu'elle mourrait d'envie de le voir, ne serait-ce que pour savoir à quoi on ressemblait après avoir vécu deux siècles. Il devait en avoir, des choses à raconter, cet homme là. Un sage, sans aucun doute. Après tout, il vivait dans un temple, non?

"Tout le monde vit aussi longtemps, ici?"

Etait-ce une exception ? Ou bien tous les âmes sur cette île pouvait également y prétendre? La jeune femme leva son regard vers le ciel, rêveuse.

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C'est clair que jusqu'à présent, Charlotte était allé de surprise en surprise et manifestemment, elle n'était pas prête d'en finir. L'île recelait encore bien des secrets et la jeune femme aurait tout le temps de les découvrir. Deux siècles, à en croire l'homme qui ventait les mérites de cette plante miracle. Dans son monde, si une telle chose avait été découverte, les laboratoires se seraient rués dessus pour faire fortune et autant dire que ça aurait changé pas mal de choses dans bien des domaines. Finalement, c'était surement une chance que Dinotopia soit restée invisible aux yeux du reste du monde.

"C'est fantastique." dit-elle toujours rêveuse.

Elle passa le reste du trajet à penser à ce qu'aurait été sa société si cette île avait été découverte et aucun des scénarios qu'elle envisageait n'était franchement plaisant. Déjà que les problématiques actuelles n'étaient pas simples et que les conflits se multipliaient entre les pays, que ce soit pour les ressources, l'argent ou le reste... Les humains n'auraient fait qu'une bouchée de cette petite île perdue.

Charlotte gardait la tête dans les nuages, admirant ses belles nuances à mesure que le soleil se couchait. Le voyage avait été plus long qu'elle ne l'aurait pensé et elle avait mal au fesses à force de rester assise. Finalement, après de longues heures à parcourir les pentes enneigées, le Temple du Ciel apparu, majestueux. Elle descendit avec soulagement de la selle et remercia d'un sourire Hyg qui l'avait aidé à en descendre.

"Merci beaucoup. Il me sera très utile je crois." dit elle en resserant les pans du manteau autour d'elle.

Détournant son regard, elle pu découvrir de nouvelles espèces animales comme elle n'en avait jamais vu ailleurs, ni dans les livres, ni dans les films. Charlie préféra garder ses distances, surtout avec cette bête poilue à la tête peu rassurante. Parcourant les alentours du regard, elle découvrait les lieux avec émerveillement. C'était tout bonnement magnifique. Et cette neige... elle n'en avait jamais vu ce genre de paysage auparavant.

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Comme à toutes ses arrivées dans une ville nouvelle, Charlotte n'eu pas à attendre bien longtemps avant de voir venir quelqu'un à sa rencontre. Et cette fois, elle fut accueillit chaleureusement par plusieurs moines au sourire serein contagieux. La jeune femme n'était jamais entré dans un lieu comme celui ci de toute sa vie et ses yeux s'attardaient sur chaque meuble, chaque pièce, chaque ornement. Tout lui parraissait si paisible ici... elle ne regrettait pas un seul instant d'avoir suivi les conseils de Karl. Aucun doute qu'ici, elle pourrait penser les plaies qui meurtrissaient son coeur et calmer sa colère sous jacente.

Les moines la guidèrent dans le temple pour que l'australienne puisse prendre ses marques, puis jusqu'à la chambre qui lui avait été reservée. Elle les remercia plus que de raison et prit possession des lieux en en fouillant chaque recoin. Lorsque la jeune femme entreprit enfin d'ouvrir l'armoir, elle découvra les trois tenues flambant neuves dont les moines lui avaient parlé. Ses doigts touchèrent chacunes d'elles, découvrant les différents tissus qui les composaient, avant de remarquer les chaussures posées en dessous. Décidemment, ces Dinotopiens étaient plus que généreux avec elle. Charlie repensa aux paroles acerbes qu'elle avait eu et s'en voulait d'avoir dit toutes ces choses à la maire.

Elle s'asseya sur son lit, regardant les trois tenues pendues dans l'armoire en bois sculpté. Oui, ici, elle serait bien. Et dès demain, elle se rendrait à la bibliothèque pour en apprendre plus sur l'île, ses habitents, ses dangers et ses secrets.

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