[Terminé] L'Ile en Débordement - Groupe 1 [EVENT]

Il s’en était fallu de peu pour le chef gallimimus. Un centimètre près et il aurait été happé par les rangées de dents qui venaient de claquer dans le vide. Le carnivore gronda, frustré, mais soudain sa rétine fut éblouie par une lumière aveuglante venu de sa proie. A nouveau, il poussa un cri mécontent et redressa aussitôt la tête pour extirper ses yeux de cette lueur trop forte. Maudites étaient les roches solaires ! Il se recula un peu, créant un tremblement de terre à chacun de ses pas sur le sol meuble et se détourna immédiatement de sa proie. La longue queue du prédateur fouetta l’air, tordant les arbres sur son passage avant de s’abattre de plein fouet sur le malheureux gallimimus. Le t-rex espérait ainsi lui avoir fait lâcher son arme, ou au moins l’avoir assez éloigné de lui pour qu’il puisse s’extraire des bois face au brachiosaure. Après son coup de queue, la créature fit à nouveau volte-face, jetant un œil autour d’elle pour chercher le chef gallimimus entre les arbres.

La roche solaire que tenait le saurien se retrouva en partie enseveli dans la boue, couvrant une bonne partie de sa lueur et donnant tout le loisir au prédateur de se mouvoir à nouveau et de guetter sa proie. Avec ce temps, et à travers la végétation, il n'était pas facile de repérer une créature comme un gallimimus, surtout si ce dernier se dépêtrait autant dans la vase. De ses petits yeux, le tyrannosaure fouillait du regard autour de lui. Il poussa un rugissement lorsqu'il vit finalement une forme mouvante qui gesticulait dans la gadoue, glissant péniblement là où le carnivore n'avait qu'à faire un pas pour le rattraper sans problème. Ce qu'il fit d'ailleurs, et à nouveau, il se pencha vers lui, brisant de son crâne des branches trop basses et trop faibles pour résister à sa force. Sa mâchoire s'ouvrit et ne manqua que de peu le corps du saurien au sol. Il ne comptait pourtant pas laisser filer un repas aussi facile d'accès, si ça pouvait lui empêcher de poiroter en attendant que le brachiosaure ne sorte des sables mouvants.

- Nous approchons ! répondit à Xyria Gunzo d'une voix forte pour couvrir le bruit de l'averse, s'il n'y avait pas toute cette pluie, il y a longtemps que nous verrions le bus devant nous.

De telles paroles encouragèrent d'avantage les civils, exténués, qui n'avaient qu'une envie : se mettre au sec et au chaud. Toujours plus en avant que les autres, le patriarche finit au bout de quelques minutes par apercevoir enfin la silhouette imposante du brachiosaure, immense masse sombre au long cou qui attendant depuis tout ce temps à moitié embourbé dans la mare de vase. Mare dont le deinonychus de l'homme ne tarda pas à atteindre le bord et s'arrêta, rouspétant d'un grognement. Gunzo en fut soulagé.

- Nous y sommes ! s'exclama t-il, encore un petit effort ! Je vais tracer plusieurs mini-canaux qui partent de notre tranchée vers la mare pour répartir la venue de l'eau autour du bus.

Griffe d'Acier, l’archéoptéryx, s'envola au dessus des citoyens pour leur transmettre le message, pour ceux qui n'auraient pas pu entendre de là où ils étaient. Pendant ce temps là, Gunzo s’exécuta sur le champ. Le temps que les autres le rejoigne, il aura largement le temps de s'en occuper. Très bientôt, le bus sera libre.

Dire que tout le monde serait bientôt sortit d’affaire. Evidemment, ça aurait été trop facile. Mais le t-rex, jusque-là tapit dans les bois, se montrait trop bruyant et commençait à effrayer les civils au loin qui avaient entendu ses rugissements. Rugissement de fureur même car à peine s’était-il lancé à la poursuite de sa proie que d’autres gallimimus s’étaient réunis autour de lui avec visiblement pour seul but de le faire tourner en bourrique. La créature avait poursuivi le chef de l’escadron jusqu’en dehors de la forêt, où il fut assaillit par les autres qu’il essayait désormais de croquer à leur tour. Jamais le groupe de gallimimus ne pourra espérer un carnivore de cette taille. En revanche, le nombre aidait grandement à empêcher la bête de sortir néanmoins victorieuse de sa partie de chasse. En vain, le prédateur essayait de les attraper, faisant claquer sa mâchoire dans le tas en espérant en avoir au moins un au hasard. Le brachiosaure poussa un nouveau brame, apercevant désormais avec effroi le prédateur devant lui, de l’autre côté des sables mouvants, en train de lutter avec l’escadron. A nouveau, les civils s’agitèrent, prenant peur face au vacarme qui était de plus en plus proche d’eux, même si c’étaient eux qui se rapprochaient de plus en plus de lui. Le deinonychus de Gunzo sentait à son tour la menace que représentait le t-rex non loin de là, il n’était pas rassuré non plus. Une fois de plus, Xyria prit la parole pour tenter de calmer tout le monde, assurant que son escadron parviendrait à résoudre ce problème. Les civils conversèrent en un brouhaha incompréhensible sous la pluie, loin d’être particulièrement serein. Ils en avaient probablement marre et étaient fatigués.

- Elle a raison ! renchérit Gunzo, n’ayez crainte et ayez confiance. Les tyrannosaures sont loin d’être des prédateurs aussi patients que les raptors.

C’était peu de le dire. Les gallimimus agissaient à la manière d’un essaim de guêpe sur le museau d’un ours. Petits, mais nombreux et efficaces. Le carnivore ne tarda pas à en avoir marre également, surtout que le climat ne l’arrangeait pas plus. Dans un rugissement mécontent, il finit par faire demi-tour et à regagner la forêt, disparaissant dans l’ombre de la tempête. Gunzo était toujours avec les civils, conduisant les travaux quasiment achevés jusqu’au bus toujours pris au piège et avide d’en être libre.

On pouvait être tenté de prier pour que la pluie cesse, mais finalement, elle était toujours plus utile ainsi. D'une part parce qu'elle aiderait tout autant le bus à se libérer, et d'autre part parce qu'elle dérangeait autant les carnivores que les herbivores. Peut-être que le combat entre les gallimimus aurait davantage tourné au drame si la météo ne perturbait pas le t-rex autant qu'eux. Ce dernier avait failli gagner, en avoir au moins un d'entre eux, mais il avait manqué son coup que de peu, et une chance pour le gallimimus d'ailleurs. A se battre avec un adversaire de cette taille, on ne pouvait que s'estimer heureux de s'en sortir avec juste une cuisse lacérée, quand bien même la douleur en était difficile. C'était toujours mieux que d'être mort au fond de son gosier. Si le t-rex n'en avait pas eu marre avant, sans nul doute qu'il serait de toute façon parti face à la roche solaire que le chef de l'escadron avait fini par retrouver. Il fallait maintenant espérer que ce problème soit le dernier.

Pendant ce temps là, les travaux avaient repris, mais surtout, ils s'achevaient enfin. Les civils, dès qu'ils eurent gratter leurs derniers centimètres de terre, s'arrêtèrent aussitôt, épuisés et soulagés en voyant ainsi l'eau du marais s'écouler librement enfin de l'étang jusqu'au piège du bus, gorgeant d'avantage ce dernier d'eau, rendant la vase de plus en plus aqueuse. Gunzo afficha un sourire satisfait avant de féliciter tout le monde. Griffe-d'Acier, l’archéoptéryx, revint se poser sur son épaule, s'ébrouant un moment, agacé d'être sans cesse trempé. Tout le monde pouvait être fier de soi. Il fallait juste espéré que le plan fonctionne par contre. En attendant, Xyria était allé questionné le chauffeur du bus, plus en avant vers le brachiosaure qui commençait à bouger ses pattes, aidant ainsi l'eau à se mêler à la boue. Le conducteur du bus tendit l'oreille vers la jeune femelle gallimimus.

- Ils sont plus loin devant, répondit-il, je crois qu'ils se sont battu contre un énorme t-rex.

Du moins, c'était ce que sa vision gâchée par la pluie avait pu lui dire durant toute la bataille depuis le haut de son perchoir. Petit à petit, la vase dan laquelle le bus était coincée devint aussi liquide que de l'eau. Une eau brune. L'énorme saurien pouvait enfin se mouvoir facilement comme s'il traversait un simple étang. Il avança donc jusqu'au bord des sables mouvants et ne fut pas mécontent d'en sortir enfin, et d'être de retour sur la terre ferme. Toujours mouillée et boueuse, mais au moins plus embourbé.

- Tout le monde à bord ! s'exclama le conducteur, nous pouvons reprendre la route !

Bon sang, le problème était enfin résolu ! Tout le monde allait enfin pouvoir rentrer chez soi, bien à l'abri et hors de danger. Enfin, il fallait terminé de traverser le marais, c'est sûr, mais au moins le bus pouvait se défendre maintenant qu'il n'était plus coincé. Gunzo était grandement satisfait de cette journée. Il avait eu raison de sortir malgré les averses. Griffe d'Acier n'avait qu'une envie, rentrer à la maison se sécher les plumes. Il l'aurait déjà fait si son alter-ego humain n'était pas encore là. Mais il préférait rester avec ce dernier. Même s'il était débrouillard, on ne savait jamais sur quel danger on pouvait tomber dans cette partie de l'île. Le deinonychus commençait à fatiguer également. Difficile de savoir quels étaient ses désirs en ce moment même. Peut-être rêvait-il d'une sieste au chaud comme tout le monde. Quoi qu'il en soit, le jeune homme, qui avait suivit d'un oeil ravi la libération du brachiosaure, se tourna finalement vers le chef des gallimimus qui était venu le remercier et étira un sourire sous sa capuche.

- Ne me remerciez pas, c'est tout naturel. Et je suis sûr que vous vous serez bien débrouillé sans moi également. Restez prudent surtout et rentrez bien.

Sur ce, l'homme talonna sa monture et s'éloigna de tout le groupe. Il ne pouvait pas trop s'éloigner non plus de sa ville sur laquelle il devait veiller. Voilà trop longtemps qu'il en était partie et il était temps pour lui de rentrer. Aussi, lui et sa monture disparurent rapidement dans l'ombre des arbres du marais après un dernier salut au chef de l'escadron.



(Gunzo quitte le rp)