[Terminé] Entraînement dans les plaines... (PV Mehen)

Xyria était bien d'accord avec lui. Pourtant Mehen avait suggéré cela de son professeur totalement au hasard et l'idée n'était pas non plus de manquer de respect à un professeur -quand bien même ce n'était pas le sien-. Mais le parasaurolophus pouvait toujours se vanter de mieux connaître les recoins de sa belle ville, plus qu'un campagnard des plaines du nord mais ce dernier commentaire, il le gardera pour lui ! De toute façon, le saurien n'avait pas tort et Xyria le lui confirma d'ailleurs en signalant que son professeur n'en était qu'à sa troisième visite, ce qui restait fort peu effectivement. Evidemment, en plus les visites que Xyria faisait étaient purement scolaires donc elle ne devait pas tout voir non plus de la cité, ce qui était fort dommage. C'est alors que la jeune femelle demanda à Mehen ce qu'il y avait d'autres comme coin sympa à voir à Waterfall City. Mehen leva les yeux vers le ciel, songeant un instant à la question de sa congénère, avant de répondre en reposant le museau sur elle :

- Hm...Eh bien...Il y a le stade aquatique par exemple ! Oh je sais, c'est plus fascinant pour une grenouille -il feignit un instant une mine boudeuse- puis...Et bien la grande tour donc, le jardin aux fontaines est un bel endroit aussi, sans parler de la grande bibliothèque, la plus grande de l'île !

Par la suite, le parasaurolophus proposa son aide pour aider celui qui faisait sûrement l'un des boulots les plus importants dans un camp. Ce dernier ne répondit pas tout de suite. Visiblement, il évaluait d'abord la situation. Mehen se voulait serviable et honnête et en plus, il ne faisait ni partie des malades, ni des blessés. Il ne voulait pas se sentir comme un parasite ou un opportuniste. C'était avec joie qu'il donnerait un coup de patte à celui qui allait prendre soin de Xyria pendant un bon moment -et Dieu sait que le guérisseur aura besoin de courage pour cela !- Finalement, le dinosaure âgé accepta. Mehen sourit et s'empressa de se lever pour aller à ses côtés, abandonnant un instant sa place près de la jeune femelle. Mehen rejoignit le vieux mâle dans un coin visiblement réservé à lui seul. Il observa les lieux avec curiosité. Mehen récupéra les assiettes du gallimimus et fit le service. Heureusement que la cabane du guérisseur n'était pas surpeuplée -ce qui n'aurait changé en rien l'aide que voulait apporter Mehen- Mais il n'empêche que ça facilitait la tâche quand même !

Xyria avait raison, c'était Mehen qui avait de nouveau évoqué leur taquinerie précédente mais il l'avait fait exprès et le but n'était pas de faire reporter la faute sur sa camarade. Par contre, l'intrigue de la jeune gallimimus resta sur le stade aquatique dont le parasaurolophus avait parlé juste à l'instant. Elle le questionna davantage, laissant la curiosité l'emporter.

- Un stade olympique ? Non pas vraiment, oh tu as dû le voir de loin, c'est un bâtiment plutôt grand. En fait, c'est un grand bassin extérieur dans lequel on peut aller nager et s'amuser. Il y a des toboggans et un conduit souterrain permet aux dauphins de venir jusqu'ici pour s'amuser avec ceux qui viennent se baigner ! Il y a aussi un accès sec au sous-sol qui mène à un endroit vitré où on peut voir ce qui se passe sous l'eau du bassin. Et tout autour, il y a des gradins parce que tous les soirs, il y a des petits spectacles aquatiques vraiment sympa !

Mehen aimait beaucoup cet endroit et pas seulement parce qu'il y avait de l'eau. C'était un endroit où l'amusement était au rendez-vous et ça faisait toujours plaisir de se détendre de la sorte, même à son âge ! Quand il faisait très chaud en plus, c'était un endroit de rêve et puis, c'est pas n'importe où qu'on pouvait accueillir des dauphins dans une ville ! Xyria connaissait déjà la bibliothèque mais ça, Mehen n'en était pas étonné. Vu qu'elle allait surtout à Waterfall City pour ses cours, la bibliothèque restait un endroit très pédagogique. En écoutant la jeune femelle raconter la façon dont les cours se faisait, Mehen se disait qu'il était bien content d'avoir passer l'étape des études.

- Eh bien, comme dit, n'hésite pas à passer en ville quand tu veux. J'ai une amie qui travaille à la bibliothèque, je suis sûr qu'elle serait ravi de te présenter les meilleurs ouvrages.

Mehen abandonna ensuite un temps Xyria pour aller aidé le guérisseur du camp. Il apporta des assiettes aux autres mal en point qui se trouvait dans la cabane. La vie d'un membre de l'armée des galli, ça ne pardonnait pas parfois, se disait-il en voyant celui qui avait un bandage sur la tête. Le deuxième remercia Mehen au passage avant de lui conseiller de ne pas trop s'approcher de lui. Mehen ne se fit pas prier pour accéder à sa requête en posant l'assiette et en répondant :

- Oh ça, je veux bien vous croire mon cher.

Il retourna au près du vieux sage en commentant :

- Au fond, ça à l'air d'aller en ce moment, pas trop de monde à l'infirmerie au final.

Il était parfois difficile de se rendre compte de la chose. Le stade aquatique était caché par de large enceinte qui le cernait de part en part. Il fallait passer la porte pour pouvoir enfin voir ce que c'était et généralement, on était rarement déçu. Les autres autres ouvertures, à part le ciel, était les canaux souterrains qui laissaient l'eau s'écouler et les poissons et les dauphins venir à leur guise dans le grand bassin. Evidemment que c'était le genre d'endroit qui plaisait beaucoup à Mehen mais tout le monde en ville adorait le stade, que l'on soit à l'aise ou non dans l'eau. Il y avait même un coin pour les plus petits afin de s'assurer qu'ils aient pieds, ou pattes. Pendant les vacances estivales, c'était sans aucun doute l'endroit privilégié des jeunes en vacances. Certains venaient prendre du bon temps à Waterfall City juste pour ça.

- Oh oui, vraiment sympa, c'est moi qui te le dis !

Il sourit. Il aimait vraiment sa ville. Il l'avait plutôt bien choisi en fait, une ville entourée d'eau ! C'était sympa pour ceux qui n'habitaient pas en bord de mer par exemple. Xyria lui informa alors que cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas baignée. Il faut dire que ça ne devait pas être une des activités les plus populaires lorsqu'on vivait en plaine, et encore moins lorsqu'on avait tout son temps occupé dans l'armée. Mais elle assura qu'elle était prête à tester la chose la prochaine fois qu'elle mettra une patte en ville.

- Oh, un peu de tout, répondit le saurien à sa question, des jeux avec des ballons par exemple, des ballets aquatiques, des trucs un peu acrobatiques...Ca change tout le temps mais c'est toujours sympa à regarder.

Xyria accepta également que, la prochaine fois qu'elle viendra en ville, elle fasse la connaissance d'une amie à Mehen qui travaillait à la bibliothèque. Quand au guérisseur des lieux, il espérait grandement que le peu de monde qu'il abritait en ce moment allait durer. Bien évidemment, personne n'était tenté par une tonne de malade ou de blesser. C'était plutôt une bonne chose de voir qu'il n'y avait que trois gallimimus en mal en ce moment. Il parla alors du rhume de l'un des gallimimus.

- Je ne vous le souhaite pas, répondit Mehen, déjà que c'est sûrement rare un rhume en ce moment quand même. Après, je suppose que si personne ne s'approche de trop, il n'y a pas de raison que cela se propage.

Mehen pouffa de rire à la remarque de Xyria. C'est sûr que si elle pouvait lui faire confiance sur un point, c'était bien celui-ci. Mais elle ne devait pas oublier que c'était parce que lui aimait ça avant tout tandis qu'elle était déjà plus "terrienne" qu'aquatique. Pour Mehen, n'importe quel point d'eau faisait l'affaire quand il s'agissait de détente et de bien être. Avec tout ça, la jeune gallimimus avait au moins de quoi faire lors de sa prochaine visite. Il fallait juste espérer qu'elle ne vienne pas pour des raisons scolaires, ça gâcherait un peu tout et elle ne pourrait pas faire ce qu'elle voudrait. Mehen la regarda s'exprimer jusqu'à ce qu'il sente cet air un peu attristé qu'elle prit en parlant de son père. Même si cela faisait un moment maintenant que le drame s'était produit, on ne se remettait jamais vraiment de la perte d'un proche. Mehen ne savait pas vraiment ce que ça faisait de perdre un parent. Il n'avait pas connu les siens. Ce sentiment que devait ressentir la saurienne lui était inconnu et quand il voyait à quel point ça avait dû la faire souffrir pendant longtemps, il se disait que ce n'était pas plus mal en fait qu'il ne le connaisse pas. Jamais de sa vie il espérait connaître la perte d'un proche. Heureusement que le sujet changea rapidement, et devint un peu plus joyeux quand Xyria évoqua sa mère et les JOD.

- Vraiment ? s'étonna le dinosaure, j'y vais chaque année aux JOD donc je l'ai forcément déjà vu ! Qui est-elle ?

Puis vint la leçon du vieux guérisseurs qui informa Mehen que ça serait avoir tort que de se croire à l'abri des rhumes sous prétexte qu'il faisait chaud. Mehen, intrigué, l'écouta sans broncher. Mais plus le gallimimus s'expliquait, plus le parasaurolophus devenait sceptique. Quand le guérisseur eut fini, Mehen répondit :

- Mais...C'est nul alors. Quelle idée de faire des entraînements pareils qui peuvent rendre malade.

Il regarda le gallimimus malade un instant puis se décida à continuer d'aider le guérisseur avec son potage, préparant une soucoupe pour Xyria qu'il lui tendit avant de se servir également.

Toute la famille de Xyria semblait être du genre sportif. Enfin, Mehen ne connaissait pas encore vraiment toute la famille, mais tout de même. La fille dans l'armée, comme le père, et la mère championne des Jeux Olympiques de Dinosaures. Xyria avait en effet toutes les raisons d'être fière de son sang. Mehen ne pouvait pas en dire autant pour sa part bien qu'il s'en moquait complètement d'avoir ou non de bonnes compétences. La jeune gallimimus se vanta alors des talents qu'elle avait hérité de sa mère.

- Et ta maladresse, tu la tiens de qui ? lança le saurien avec un sourire taquin sur le bec.

Il n'avait pas pu s'en empêcher devant l'ego surdimensionné que la jeune femelle laissait voir. Il pouffa de rire finalement sitôt après. C'est alors que Xyria lui parla plus en détail de sa génitrice. Mehen songea un instant à ces nouvelles informations. Puis finalement, ça lui revint en mémoire :

- Ah oui ! Je vois qui c'est ! En effet, elle est très compétitive. Ca ne t'as jamais intéressé de participer aux Jeux avec elle ?

Après tout, la saurienne avait aussi un taux compétitif plutôt élevé. Et elle avait suffisamment d'ego aussi pour être tenté de passer parmi les meilleures. Après, elle avait peut-être de bonnes raisons de pas en avoir envie. Xyria s'enthousiasma déjà d'apprendre que Mehen sera dans le public des Jeux cette année. Ce dernier hocha la tête avec le sourire tout en partageant la pensée de Xyria : si ça se trouve, ils s'étaient vu un bon nombre de fois déjà mais faute de se connaître à l'époque...Le monde est petit. Enfin, l'île surtout ! Le parasaurolophus prêtait toujours une oreille attentive aux paroles du guérisseur qui lui expliquait plus ou moins le fonctionnement au camp. Xyria s'en mêla également et en les écoutant, Mehen n'était pas mécontent de vivre une vie plutôt tranquille en ville en fait, même s'il sortait et vagabondait beaucoup. Il jeta un oeil à son bol, contemplant le bouillon qui tournoyait doucement à l'intérieur, songeur.

- Je vois, fit-il, vous imaginez les entraînements des autres Gardiens d'Habitats qui sont chargés des zones plus rudes que les plaines ? Genre, le Grand Désert ou les Montagnes Oubliées ? Au fond, les plaines, ça doit être quand même plus sympa à côté.

Comme il s'y était attendu, la jeune femelle réagit aussitôt à la remarque du parasaurolophus mais Mehen répliqua aussitôt :

- Eh ! Rien n'indiquait que je n'avais pas à me trouver ici de toute façon.

Ca, le saurien s'était déjà bien rendu compte que les gallimimus étaient des mordus de la compétition. C'était d'ailleurs assez incroyable que tous apparemment partage ce trait de caractère. Est-ce tout simplement parce que leur morphologie le leur permettait ? Parce qu'ils étaient fait pour courir alors ils voulaient toujours courir ? Mehen hocha la tête à la réponse de Xyria qui disait qu'elle se sentait plus vouée à jouer les petits soldats que les sportifs de haut niveau. C'était effectivement plus excitant sûrement de courir contre un raptor mais c'était également et avec certitude beaucoup plus dangereux. Personnellement, Mehen préférait nager pour le plaisir que de nager pour fuir un mosasaure affamé ! Xyria lui parla ensuite de son frère.

- Ah ? fit le para, et quel âge à ton frère ?

Puis, le dinosaure en vint à comparer la vie des différentes armées qui peuplaient l'île. Mais Xyria et le vieux gallimimus n'hésitèrent pas à mettre les points sur les i en expliquant à quel point ce n'était pas si aisée, la vie dans les plaines. Mehen se sentit un peu gêné, surtout à la dernière remarque du guérisseur.

- Moui, fit-il, vous avez raison.

- Tu sais très bien ce que je faisais et puis c'est vrai que vous n'avez qu'à mettre des pancartes pour éviter que ça ne se reproduise !

Mehen était toujours décidé à avoir raison sur tout. Il était vrai que lorsqu'il était en train de manger dans la plaine, jamais il n'aurait pu deviner, d'une part d'être aussi proche du camp, et d'autre part que c'était dans le coin que les membres des gallimimus s'entraînaient. M'enfin, comme dit, il n'allait pas s'en plaindre au final puisque tout ceci l'avait amené à connaître Xyria. Est-ce le hasard pur et simple ou le destin, on ne le saura sûrement jamais mais ça restait plaisant. La question de Mehen sur l'âge du frère de Xyria lui parut un peu bête sur le coup. Il aurait dû songer qu'ils venaient de la même couvée et avaient donc, au pire, que quelques secondes ou minutes de décalage. Le fait d'être un oeuf unique ne lui avait pas permis de songer à cette évidence du premier coup. Cela dit, Xyria lui annonça tout de même que sur une minute, son frère était tout de même l'aîné.

C'est alors que le vieux guérisseur se lança dans toute une histoire, ou plusieurs, de sa vie, au grand dam de Xyria. Mais cela ne posait pas vraiment de problème à Mehen. Il adorait les histoires ! C'est en mangeant sa soupe qu'il écoutait d'une oreille attentive tout ce que le vieux gallimimus pouvait lui raconter ou lui apprendre. Il en su soudainement beaucoup sur le camp, sur l'armée, sur le guérisseur aussi ! Et bien que ça passait sur la voix monotone du vénérable saurien, ça restait néanmoins intéressant. La soirée se poursuivit ainsi, en de longues histoires pour l'heure du repas, jusqu'à l'heure du coucher où le calme et le silence revint au sein de la cabane de bois qui servait d'infirmerie.